Frédéric Pie – Mai 2003 5
écologique peut être mise en regard de la capacité biologique de production des terres et de
la mer qui sont à la disposition de la population.
La terre possède près de 11,4 milliards d’hectares de terres productives et d’espaces marins,
en faisant abstraction de toutes les surfaces improductives que sont les calottes glacières,
les déserts et la haute mer, soit un quart de sa surface. Si on divise cette surface par
l’ensemble de la population globale de la terre, cela équivaut tout juste à 1,9 hectares par
personne. Alors que le consommateur africain ou asiatique moyen disposait de moins d’1,4
hectares par personne en 1999, l’empreinte de l’Européen occidental moyen atteignait les 5
hectares et celle du Nord Américain moyen était de près de 9,6
hectares.
L’empreinte écologique du consommateur moyen était de 2,3 hectares par personne en
1999, soit 20% au-dessus de la capacité biologique de la Terre qui est de 1,90 hectares par
personne.
En d’autres termes, l’humanité dépasse désormais la capacité de la Terre à subvenir à
ses besoins en ressources renouvelables. Nous pouvons temporairement maintenir ce
déséquilibre en puisant dans le capital de la terre en forêts, poissons, et sols fertiles. Nous
rejetons également nos émissions excessives de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
Aucun de ces deux comportements n’est soutenable sur le long terme ; la seule solution
durable est de vivre dans les limites des capacités productives biologiques de la
planète.
Cependant, les tendances actuelles entraînent l’humanité loin de ces exigences minimums
de durabilité. L’empreinte écologique globale est passée de 70% de la capacité
biologique de la planète en 1961 à près de 120% de sa capacité biologique en 1999. De
plus, les projections futures basées sur des scénarios plausibles de croissance de la
population, de développement économique et de progrès technologiques montrent que
l’empreinte de l’humanité est susceptible d’atteindre les 180% à 220% de la capacité
biologique de la terre d’ici à 2050.
3.2- Le réchauffement climatique
En dépit des avis quasi unanimes sur le péril inhérent au réchauffement du climat du globe,
malgré le sommet de la Terre organisé à Rio en 1992 et le protocole de Kyoto signé en
1997, les pays développés ont à leur actif bien peu de progrès tangibles s’agissant de la
réduction des émissions de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre. Tandis que les
discussions sur les détails pratiques s’éternisent, bien des pays riches rejettent au
contraire dans l’atmosphère un volume de gaz toujours plus important.