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“Nous ne léguons pas la Terre à nos enfants, nous l’empruntons aux générations futures.”
Joseph Brachac
1- Inventaire en état d’urgence…
Nous étions 3 milliards en 1960, 6 milliards aujourd’hui, 8 milliards dans 20 ans et 10
milliards probablement dans la seconde moitié du XXIème siècle. Compte tenu de l’état
actuel de la planète, il n’est pas compliqué d’imaginer les formidables problèmes et défis
que cette explosion démographique va engendrer en terme d’urbanisation, de nourriture,
d’énergie, de santé publique, de déforestation, de pollution, d’épuisement des ressources
maritimes, de biodiversité, de déficit d’eau douce, de vieillissement de la population dans
les pays riches contrastant avec des pays débordant de jeunes (ex : de l’Algérie ou de
l’Afrique actuelle), et de pauvreté…Pour n’en citer que les plus évidents.
Il existe donc un certain nombre de problèmes mondiaux cruciaux pour l’avenir de la
planète et, à plus long terme, pour la survie de l’espèce humaine, de la faune et de la
flore qui contribue à la vie sur la Terre. L’état de la planète que nous laisserons aux
générations futures dépendra des solutions que nous réussirons ou non à leur apporter
dans les vingt ans à venir.
La première série de problèmes concerne les « biens planétaires communs ». Elle recouvre
les questions liées à la manière dont nous partageons la planète.
La seconde série les questions sociales et économiques aux répercussions mondiales. Elles
portent sur la manière dont nous partageons notre humanité.
La troisième série porte sur des problèmes majeurs qu’il convient de traiter à l’échelle
planétaire et dont la non-résolution menacera ou entravera le développement et l’harmonie
de la vie sur cette planète.
Sur le chemin d’une véritable catastrophe écologique
Déforestation
Réchauffement climatique
Emission de gaz à effet de serre
Réduction de la couche d’ozone
Menaces sur la bio-diversité et dégradation des écosystèmes
Epuisement de la ressource halieutique
Pénurie d’eau douce
Pollution et sécurisation des mers
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La prévention et l’atténuation des catastrophes naturelles
Problèmes humanitaires majeurs
Mobilisation massive contre la pauvreté
Lutte contre les grandes pandémies et les maladies infectieuses
Education pour tous
Lutte contre les famines
La prévention des conflits, le maintien de la paix et la lutte contre le terrorisme
La protection des travailleurs, des droits de l’homme et les migrations
internationales
Le développement d’une agriculture raisonnée et équitable
Explosion démographique mondiale
Autres problèmes urgents de portée mondiale
Lutte contre le trafic de drogue, le développement des mafias
Régulation commerciale et financière à l’échelle de la planète
Régulation du commerce électronique mondial
Nouveaux systèmes de gouvernance mondiale
Encadrement du développement des bio-technologies et du clonage
La réduction de la fracture numérique et l’accès aux technologies de l’information
La protection de la propriété intellectuelle
La prolifération des armes bactériologiques et des arsenaux nucléaires et chimiques
A ces problèmes d’ordre planétaires s’ajoutent des défis majeurs au niveaux nationaux,
régionaux ou locaux : insertion des personnes défavorisées, lutte contre le chômage,
développement des démocraties, systèmes de santé, vieillissement de la population,
insécurité…
2- Johannesburg…L’éléphant accouche d’une souris !
Après Stockholm en 1972 et Rio de Janeiro en 1992, le dernier sommet de la Terre qui
s’est tenu cet été à Johannesburg en Afrique du Sud n’a pas, une fois de plus, réussi à tenir
ses promesses. Il n’a pas su impliquer pleinement l’ensemble des principaux acteurs et pays
concernés par la protection mondiale de l’environnement. Pour preuve, le texte final ne fixe
aucun objectif précis en matière de régulation mondiale des principales ressources
environnementales, hormis la restauration des stocks de poissons et la réduction de moitié
du nombre de personnes privées d’eau potable d’ici 2015. Pourtant si l’Australie, la Russie
et le Canada ont tout de même promis qu’ils ratifieraient le protocole de Kyoto portant sur
la lutte contre l’effet de serre, les Etats-Unis campent toujours sur leurs positions, malgré le
fait qu’ils restent l’un des premiers pollueurs du monde avec un tiers des émissions de gaz
à effet de serre.
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Alors qu’en Asie, la pollution commence à induire des conséquences graves sur la santé
des populations ainsi qu’une baisse de fertilité des terres agricoles, et qu’en Amérique
centrale, le réchauffement de la planète provoque régulièrement de graves menaces
(inondations notamment) affectant directement le développement social et économique, les
grands pays industrialisés continuent à faire largement la sourde oreille dans la
légalité de leurs droits à polluer.
Il est clair que pour eux, Etats-Unis en tête, la problématique environnementale interagit
directement avec la croissance mondiale, de telle sorte que toute application drastique de
mesures de protection de la nature (forêts, océans, réserves d’eau douce, énergies fossiles,
agriculture…) ne peut conduire qu’à limiter l’expansion économique, donc à créer en
retour des conditions d’entropie et de menace pour leur stabilité politique, sociale,
financière et/ou économique.
Une aide publique très insuffisante :
Dans l’Agenda 21, les pays riches ont promis de porter leur aide au développement en
faveur des pays du Sud les moins favorisés (réduction de la pauvreté, préservation de
l’environnement…) à 0,7% du PNB, seuil recommandé par l’ONU. En réalité durant ces 10
dernières années l’APD (Aide Publique au développement) destinée à favoriser une
meilleure gestion des ressources locales comme à prévenir les conséquences des aléas
naturels, a été réduite d’un tiers pour tomber réellement à 0,2% du PNB des pays
industrialisés (0,33% officiellement).
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Des prédictions hélas réalisées…
Depuis 30 ans, il faut bien reconnaître que les négociations sur l’environnement
offrent un bien triste bilan face à la dégradation continue de l’environnement. Pour
James Gustave Speth, doyen de la Yale School of Forestry and Environment Sudies, les
dégats enregistrés sont considérables depuis les 2 dernières décennies. Cet ancien conseiller
du président Jimmy Carter, les avaient d’ailleurs déjà prédits dans le cadre d’un fameux
rapport publié en 1980 intitulé “Global 2000-Report to the President”, à savoir :
• Perte d’un hectare de forêt tropicale toutes les 2 secondes, soit un rétrécissement des
forêts mondiales sur 10 ans équivalent à une superficie supérieure à celle du Venezuela
• Disparition de 15 à 20% des espèces animales et végétales
• Désertification des sols, chaque année, comparable à un territoire grand comme l’Etat du
Maine
• Tendance au réchauffement de la terre de 2 à 3° C des températures sous les latitudes
moyennes
• Bouleversement des régimes de pluies
3- Le triste bilan de l’existant
3.1- La Nature ne fait pas crédit…
L’empreinte écologique mesure la consommation de ressources naturelles renouvelables
par une population humaine, que ce soit celle d’un pays, d’une région ou d’un monde tout
entier.
L’empreinte écologique d’une population est la surface totale de terre productive ou
d’espace marin nécessaire pour produire l’ensemble des récoltes, de la viande, des produits
marins, du bois et des fibres qu’elle consomme, pour subvenir à ces besoins en énergie et
pour offrir l’espace nécessaire à la construction de ces infrastructures. L’empreinte
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écologique peut être mise en regard de la capacité biologique de production des terres et de
la mer qui sont à la disposition de la population.
La terre possède près de 11,4 milliards d’hectares de terres productives et d’espaces marins,
en faisant abstraction de toutes les surfaces improductives que sont les calottes glacières,
les déserts et la haute mer, soit un quart de sa surface. Si on divise cette surface par
l’ensemble de la population globale de la terre, cela équivaut tout juste à 1,9 hectares par
personne. Alors que le consommateur africain ou asiatique moyen disposait de moins d’1,4
hectares par personne en 1999, l’empreinte de l’Européen occidental moyen atteignait les 5
hectares et celle du Nord Américain moyen était de près de 9,6
hectares.
L’empreinte écologique du consommateur moyen était de 2,3 hectares par personne en
1999, soit 20% au-dessus de la capacité biologique de la Terre qui est de 1,90 hectares par
personne.
En d’autres termes, l’humanité dépasse désormais la capacité de la Terre à subvenir à
ses besoins en ressources renouvelables. Nous pouvons temporairement maintenir ce
déséquilibre en puisant dans le capital de la terre en forêts, poissons, et sols fertiles. Nous
rejetons également nos émissions excessives de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
Aucun de ces deux comportements n’est soutenable sur le long terme ; la seule solution
durable est de vivre dans les limites des capacités productives biologiques de la
planète.
Cependant, les tendances actuelles entraînent l’humanité loin de ces exigences minimums
de durabilité. L’empreinte écologique globale est passée de 70% de la capacité
biologique de la planète en 1961 à près de 120% de sa capacité biologique en 1999. De
plus, les projections futures basées sur des scénarios plausibles de croissance de la
population, de développement économique et de progrès technologiques montrent que
l’empreinte de l’humanité est susceptible d’atteindre les 180% à 220% de la capacité
biologique de la terre d’ici à 2050.
3.2- Le réchauffement climatique
En dépit des avis quasi unanimes sur le péril inhérent au réchauffement du climat du globe,
malgré le sommet de la Terre organisé à Rio en 1992 et le protocole de Kyoto signé en
1997, les pays développés ont à leur actif bien peu de progrès tangibles s’agissant de la
réduction des émissions de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre. Tandis que les
discussions sur les détails pratiques s’éternisent, bien des pays riches rejettent au
contraire dans l’atmosphère un volume de gaz toujours plus important.
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