SCARWELL H.-J., ROUSSEL I. (éds), Le Changement - GIP

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Programme Gestion et Impacts du Changement Climatique
Réponse à l’APR GICC 2012
6 avril 2012
A) RECAPITULATIF DU PROJET
Titre du projet : Les familles et l’adaptation au changement climatique.
Développer des stratégies ciblées à partir d’une large investigation sur l’adaptation telle qu’elle est vécue
par les familles
Mots-clés : adaptation au changement climatique, jeux d’acteurs, territoire, famille, réduction des
vulnérabilités, changements des comportements, actions
Thèmes de l’APR concernés : axe 2 : l’approche territoriale
Responsable/Coordinateur scientifique :
Isabelle ROUSSEL
Vice-présidente de l’APPA
Professeure émérite de l’Université de Lille 1
10 rue Pierre Brossolette
94270 Le Kremlin-Bicêtre
Tel 01 42 11 15 08
Mail : [email protected] ; [email protected]
Organismes et laboratoires impliqués dans le projet : UNAF, APPA
Organisme gestionnaire des crédits : APPA
Coût prévisionnel total (TTC) : 129 802 € et montant de l’aide demandé au programme GICC : 103 842 €
Durée : 24 mois
1
Résumé du projet et résultats attendus en termes de gestion environnementale :
La lutte contre le changement climatique intègre progressivement l’adaptation au changement climatique
comme second volet majeur des politiques et des stratégies collectives en matière de réchauffement du climat. Les
nombreuses déclinaisons thématiques du PNACC 1 montrent l’ampleur des effets du climat sur de multiples aspects
structurant la société. L’adaptation au changement climatique appelle des changements culturels et de modes de vie,
autrement dit un autre regard sur la société et sur l’empreinte que chacun y laisse quotidiennement. L’ensemble des
acteurs composant la société est appelé à s’approprier cette question et à en saisir les enjeux dans la perspective d’une
évolution vers d’autres approches des consommations, de l’énergie, de l’environnement, etc. Dans cette proposition,
nous chercherons à identifier les segmentations pertinentes de la population au vu des ressentis, des représentations
et des pratiques actuelles mais aussi futures en lien avec le changement climatique.
C’est la famille2, en partenariat avec l’UNAF que nous avons choisie comme instance privilégiée à interroger,
dans la perspective d’une éventuelle mobilisation en vue de l’adaptation au changement climatique. Comment la
structure familiale, qu’elle que soit la forme qu’elle revêt, en tant qu’instance socialisatrice primaire, peut constituer un
levier dans l’évolution des comportements des populations dans le contexte de l’adaptation au changement
climatique ?
La cellule familiale est un lieu privilégié d’élaboration, de transmission et d’échange, voire de confrontation de
normes, de valeurs, ainsi que de connaissances entre ses différents membres quand bien même chacun se les
approprie de façon différente. En effet, la famille se constitue dans un élan commun mais non sans tensions entre ses
membres ; les effets des messages et des valeurs transmis ne sont pas intégrés de façon homogène tout en restant
importants. La famille en tant qu’objet d’études recouvre des réalités très différentes. Elle est difficilement accessible
au quotidien, pourtant elle est déterminante pour comprendre les freins et les leviers à trouver pour travailler
l’adaptation au changement climatique tant en termes de communication que de changements de comportements.
Comment y sont perçus et qu’est-ce qui y est retenu des discours entendus au sujet du changement climatique et de
l’adaptation ? Comment s’approprient-elles ces questions et que sont-elles prêtes à mettre en œuvre pour favoriser
l’adaptation au changement climatique ?
Pour répondre à ces questions, nous envisageons une enquête auprès d’un échantillon de familles pour
appréhender leurs perceptions et leurs représentations de l’adaptation au changement climatique ainsi que leurs
motivations et leurs contraintes au quotidien et de façon générale. Notre objectif est de parvenir à nous saisir de la
complexité de leur réalité pour parvenir identifier des freins et des leviers mobilisables ensuite permettant d’identifier
des actions adéquates et efficaces et favorisant ainsi l’adaptation au changement climatique.
Notre proposition de recherche repose sur une analyse de quatre terrains, chacun choisi suivant des variables
telles que des particularités climatiques, des densités urbaines ou rurales, etc. En termes de méthodologie et
d’enquête, un questionnaire sera élaboré et passé à un échantillon de 1 000 ménages pour identifier la ou les
manière(s) dont les enquêtés appréhendent le changement climatique et l’adaptation. Ces questionnaires permettront
de dresser un panorama général du point de vue des familles et seront complétés par des données plus fines extraites
des discours argumentés des personnes rencontrées lors de focus groups ou d’entretiens semi-directifs.
La prise en compte du caractère pluriel du public devrait rendre possible de développer une base objectivante
dont l’exploitation permettra de tirer différents enseignements quant aux résistances au changement liées à un
discours que l’on peut par hypothèse comme par expérience considérer comme trop technique, trop scientifique, trop
normé ou trop globalisant. Ces résultats permettront également de construire des propositions méthodologiques
adaptées à la diversité des profils de manière à fournir des éléments de motivation pertinents pour favoriser les
changements de comportements dans un contexte d’adaptation au changement climatique.
Cette recherche s’appuie très clairement sur une volonté de co-construction entre chercheurs, décideurs et
acteurs afin de promouvoir ensuite un transfert vers les acteurs concernés identifiés qui pourront constituer des relais
potentiellement mobilisables pour la mise en œuvre ultérieure de propositions. Cet effet opérationnel ne sera rendu
possible qu’à partir d’une recherche empirique, où nous aurons rencontré et interrogé les personnes elles-mêmes et
notamment la manière dont elles s’approprient l’urgence du changement climatique et la question de l’adaptation.
1
PNACC : Plan national d'adaptation au changement climatique.
La famille est ici définie comme l’entend l’INSEE : « Une famille est la partie d'un ménage comprenant au moins deux
personnes et constituée :
- soit d'un couple marié ou non, avec le cas échéant son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage ;
- soit d'un adulte avec son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage (famille monoparentale).
Pour qu'une personne soit enfant d'une famille, elle doit être célibataire et ne pas avoir de conjoint ou d'enfant faisant
partie du même ménage. Un ménage peut comprendre zéro, une ou plusieurs familles. »
2
2
B) DESCRIPTIF DU PROJET
Montant de l’aide (TTC) demandé au programme GICC
Dépenses
1. Fonctionnement
Salaire des personnels non permanents de l’Etat :
- Chargé d’études 1
- Chargé d’études 2
- Chargé d’étude 3
Vacations :
- Docteur en sociologie 1
- Docteur en sociologie 2
- Master recherche ou professionnel 1
- Master recherche ou professionnel 2
- Chargé de mission UNAF
Sous-total :
Autres dépenses de fonctionnement :
- Déplacements sur les différents terrains d’études (2
A/R par mois pendant 2 ans)
- Petit matériel
- Reprographie
Sous-total :
Equipement :
- Achat de deux PC (amortissement 24 mois imputés)
Sous-total :
Total :
Coût global
Dépenses éligibles
53 992 €
20 247 €
20 247 €
43 193,6
16 197,6
16 197,6
5 542 €
5 542 €
2 640 €
2 640 €
6 352 €
117 202 €
4 433,6
4 433,6
2 112
2 112
5 081,6
93 761,6
8 000 €
6 400 €
1 500 €
1 500 €
11 000 €
1 200 €
1 200 €
8 800 €
1 600 €
1 280 €
1 600 €
129 802 €
1 280 €
103 842 € (soit 80% du
coût global)
L’APPA est exonérée de TVA.
Justifications du projet de recherche :
Position par rapport aux termes de l’appel à proposition
Notre proposition de recherche s’inscrit dans l’axe 2 : « des projets territoriaux associant les parties
prenantes dans une perspective de recherche et d’innovation » de l’APR.
Le territoire pris en compte est celui de la famille, creuset de la diversité sociologique des ménages.
L’étude « Quel climat à l’école ? Les « jeunes » face aux changements climatiques » (Kovacs et al., 2012)
portant sur les représentations et pratiques des collégiens sur le changement climatique dans plusieurs
départements a bien montré le poids de la famille dans la transmission des modes de vie. La famille et les
réseaux de proximité (qui favorisent le lien interpersonnel et se fondent sur le principe de l’intimité ou de la
convivialité) apparaissent, à cet égard, comme un espace de transmission et d’échange à privilégier pour
permettre une percolation des enjeux de l’adaptation au changement climatique dans les schèmes de ses
membres et favoriser un changement de comportements qui sera reconnu d’autant plus légitime qu’il
procède de l’émulation et de l’exemplarité interpersonnelles plutôt que d’une livraison de recommandations
institutionnelles top down et désincarnées. L’UNAF, regroupant 714 000 familles adhérentes, à travers son
service investi sur le développement durable, considère comme une priorité majeure la nécessité de
sensibiliser les familles sur l’urgence de la prise en compte de l’évolution du climat. Cette association a déjà
3
pu constater et déplorer les limites d’une communication uniforme véhiculant uniquement des arguments
cognitifs.
Partageant avec l’UNAF ces préoccupations, nous souhaitons identifier les facteurs empêchant la
prise en compte des messages émis à l’égard de la lutte contre le changement climatique en mobilisant, par
le biais notamment de la famille, des personnes très diverses. Il s’agit de mettre en place, dans l’objectif très
opérationnel de l’UNAF de préparer les familles à affronter les enjeux de demain, des stratégies facilitant la
sensibilisation et la mobilisation de tous.
Situation actuelle du sujet
Dans le débat sur le changement climatique, l’adaptation est de plus en plus considérée comme une
question politique prioritaire. La question de l’adaptation au changement climatique est un sujet vaste aux
enjeux nombreux et complexes sur lesquels il convient de revenir afin de faire un point sur l’état des
connaissances théoriques puis de repenser les actions quotidiennes à travers le prisme des évolutions
climatiques de la planète. Un nombre conséquent d’études scientifiques, au fondement de l’expertise du
GIEC, existent sur la question du changement climatique, qui ont permis de construire des scénarios
prospectifs du phénomène lui-même, de ses manifestations et de ses conséquences (faisant constamment
l’objet de remises à jour), dont nombre de sommets internationaux se sont fait l’écho. Ces études
concourent à démontrer l’urgence d’agir face au caractère inéluctable du changement climatique et à
l’augmentation rapide de la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre, correspondant jusqu’à
présent aux scénarios les plus pessimistes.
L’adaptation oscille donc entre deux pôles contradictoires : soit un retour à une vie plus proche de la
nature soit l’artificialisation du monde et la technicité des sociétés qui procurent des garanties contre les
aléas naturels qui s’exercent soit sur le long terme soit à travers des phénomènes catastrophiques.
L’individu cherchant à préserver sa qualité de vie voire sa santé est amené à aménager son logement
et ses modes de vie en fonction des évolutions du climat. S’il est vrai que le climat, parfois oublié dans
l’architecture, revient en force, on voit comment une voie consisterait, pour la minorité la plus fortunée de
l’humanité, à utiliser l’arsenal des outils technologiques pour s’affranchir de ses évolutions. L’adaptation,
paradoxalement, n’est pas directement ancrée dans une démarche d’intégration avec la nature mais plutôt
dans une démarche de protection qui, pour s’affranchir des aléas du climat, a tendance à avoir recourt à des
procédés techniques sophistiqués précisément pour se réfugier dans un monde mieux maîtrisé.
Progressivement la modernité a permis une meilleure prévention et maîtrise des risques et des catastrophes
naturelles. E. Le Roy Ladurie (2008, 2009) montre combien les vagues de froid ou de chaleur, avec leur
cortège de famines et de maladies, étaient meurtrières. Les grands froids et les canicules se traduisaient par
des pics de mortalité. La vague de froid de 1693 a tué près d’un million de français, celle de 1709, 500 000
personnes. De 1739 à 1848 les aléas climatiques sont responsables de 100 000 à 200 000 morts. Lors des
canicules estivales, comme celle de 1719, 400 000 personnes ont trouvé la mort en raison de dysenteries
foudroyantes qui atteignaient surtout les enfants. Au cours des âges, le nombre de décès relatifs à ces aléas
a beaucoup diminué. Les crises de subsistance ont disparu de même que la mortalité infantile s’est
considérablement réduite. Pendant la canicule de 1911, la plus meurtrière de ces dernières années, on a pu
compter 40 000 victimes et près de 20 000 au cours de l’été 2003.
Toutefois cette relative immunité par rapport aux effets du climat et de l’environnement s’appuie
sur une organisation de plus en plus sophistiquée et sa complexité même peut devenir facteur de
vulnérabilité et précipiter l’effondrement. L’adaptation sans la mitigation ne ferait qu’accélérer la
dégradation de l’environnement sans éradiquer les erreurs commises. L’adaptation suppose une vision pour
une part commune du monde à construire et de la solidarité qu’il convient de promouvoir. Les réponses
sociétales au changement climatique se situent dans un cadre politique et moral dans lequel il est urgent
d’établir des principes d’action dont la crise actuelle encourage par ailleurs la définition mais qu’il est difficile
de concrétiser, les résistances étant fortes et multiples. C’est dans un contexte d’urgence, voire même de
catastrophe que s’impose cette nouvelle définition des principes politiques dans la mesure où l’on comprend
4
de mieux en mieux la façon dont les failles dans l’adaptation à l’environnement ont pu précipiter
l’effondrement des civilisations anciennes (Diamond, 2007). Selon ce dernier, ce sont les sociétés les moins
préparées à un choc climatique ou les plus vulnérables qui ont le moins bien résisté. « La disparition des
Vikings ou des Mayas, consécutive à la surexploitation des écosystèmes dans un contexte de changement
climatique, n’était pas une fatalité. Elle aurait pu être évitée si ces sociétés avaient accepté de remettre en
cause leur mode de vie et leurs valeurs… Si nous ne prenons pas les bonnes décisions, dans quelques
décennies, l’effondrement risque d’être global »3.
Les vagues de chaleur et spécialement celle de 2003 ont permis la mise en place de systèmes de
vigilance qui se sont imposés en raison du changement climatique qui insistait sur l’augmentation de la
fréquence de ce type d’événement. Selon les enquêtes de l’Institut national de prévention et d’éducation
pour la santé (INPES), 63 % des Français ont, en 2006, adopté des mesures de prévention pour se protéger
de la chaleur, et 73 % de ceux qui connaissaient dans leur entourage une personne âgée, isolée ou
vulnérable ont pris au moins une mesure d’aide ou d’accompagnement à son égard. Ces mesures de
protection ayant néanmoins été assez inégalement mises en œuvre selon les endroits, on comprend qu’il n’y
ait pas eu en 2006 de relation directe, d’une région à l’autre, entre l’intensité de canicule et la surmortalité
observée. Le cas de Marseille est à cet égard particulièrement flagrant, avec une vague de chaleur de 35
jours, soit la plus longue des grandes villes françaises, et pourtant une légère sous-mortalité (-0,5 %). Cette
« anomalie » s’explique par les dispositions prises, dès 1985, au moment d’une canicule particulièrement
meurtrière dans le sud de la France.
Enfin, on se doit au moins d’envisager un phénomène d’adaptation naturelle et culturelle, efficace
face à la chaleur et sans doute aussi face au froid. Une telle adaptation est d’ores et déjà favorisée par les
plans de vigilance et d’alerte mis en place, et chaque fois accompagnés de conseils de comportements
fortement médiatisés. Or, comme pour tous les dispositifs de prévention, l’organisation de l’information
représente un point nodal de la réussite de la prévention mais bien difficile à établir de manière efficace. Le
parti adopté par le plan de vigilance français est intéressant à cet égard puisqu’il s’appuie sur les réseaux
locaux de solidarité sociale. Ce dispositif très humain est sûrement plus efficace que la distribution de tracts
ou l’insertion d’encarts publicitaires. Effectivement, si on ne peut pas éviter l’irruption de la chaleur, de
nombreuses mesures d’accompagnement peuvent être conseillées grâce à une politique d’information
pertinente pour éviter la multiplication des climatiseurs. Cet élément de confort intervient à contre temps
par rapport à la crise énergétique. L’augmentation des appareils de réfrigération et de climatisation pèse sur
l’approvisionnement énergétique de la France car en été le niveau des retenues hydroélectriques est au plus
bas.
Il convient de distinguer les actions qui permettent de mieux affronter les vagues de chaleur en
minimisant leur influence néfaste de celles qui auraient pour objectif d’agir sur le changement climatique en
essayant de le modérer. Parmi ces actions de prévention, la décarbonisation est essentielle mais d’autres
mesures d’urbanisme peuvent réduire l’îlot de chaleur urbain et limiter ainsi les conséquences sanitaires de
l’urbanisation galopante du monde contemporain. Ainsi mitigation et adaptation, loin de s’exclure peuvent
se renforcer l’une l’autre.
L’exemple de la canicule montre combien la recherche de l’adaptation ne passe pas nécessairement
par des solutions coûteuses et techniques. Néanmoins, c’est en anticipant les situations qu’il est possible de
dégager des solutions qui, au lieu de creuser les inégalités, peuvent s’appuyer sur des solidarités plus fortes.
Cependant, avant d’anticiper sur les solidarités, il est nécessaire de ne pas considérer la société
comme uniforme vis-à-vis du changement climatique et du positionnement des individus vis-à-vis de ce
phénomène.
Les expériences menées au sein de l’APPA, en collaboration avec l’UNAF, sur les représentations du
changement climatique, de la qualité de l’air intérieur, etc. des populations, à travers des entretiens et des
focus groups montrent combien les catégories d’âge, que l’on parle de la jeunesse ou des personnes à la
retraite notamment, se différencient4 dans la société, et ce au niveau de leurs centres d’intérêt, de leur
3
4
Le Monde, 9 janvier 2009.
GALLAND O., Sociologie de la jeunesse, Paris, Armand Colin, 2001.
5
autonomie financière, de leurs moyens d’action, de leurs envies de s’investir, etc. Pour V. Caradec, « les
« vieillards » d'autrefois sont devenus des « retraités », eux-mêmes partagés entre « jeunes seniors » pleins
de vitalité, mais exclus précocement de l'emploi, et « personnes âgées dépendantes », nouvelles cibles des
politiques sociales »5. Cette catégorie de population recouvre une réalité très « hétérogène », « mouvante et
complexe »6. Il en est de même pour l’appellation des « jeunes »7 qui recouvre des âges et des situations
différents suivant des frontières de groupes variables donc à définir et sans doute alors des implications
multiples face à des questions de changement climatique.
Également, la variable du genre, en tant que variable déterminant fondamentalement la position
sociale ne manque pas non plus d’interroger l’implication et plus précisément l’intérêt à se consacrer aux
questions de changements climatiques. « La dimension techno-scientifique constituant une composante très
importante et croissante de l’environnement conduit à une évolution de l’appréhension de la place du genre
dans l’environnement, avec par exemple le changement climatique, dans la mesure où la maîtrise des outils
scientifiques et techniques est davantage le fait des hommes, face à l’approche généralement plus intuitive et
sensible des femmes, à leurs registres et leurs modalités d’activités spécifiques. Les travaux des sociologues,
en mettant en évidence la complexité des ressorts, des attitudes et des valeurs qui, loin de s’opposer
apparaissent plutôt se compléter, apportent ainsi un éclairage renouvelé sur les spécificités des approches de
l’environnement selon le genre. (Zeleny et al., 2000, Schultz et al., 2001, Dietz et al. 2002). Elles permettent
ainsi d’orienter les pratiques et les politiques publiques vers des cibles plus précises à travers des démarches
mieux construites, comme l’a mis en évidence le travail de la sociologue allemande I. Schultz sur les déchets8,
dont la gestion domestique reste massivement assurée par les femmes, comme l’ensemble des tâches
ménagères, ce que les politiques publiques en la matière ignorent. En effet, les acteurs agissent en prenant
en compte les attentes qu’ils présument être celles des autres acteurs à leur égard, liées aux positions
respectives qu’ils occupent dans l’espace social ».9 (L. Charles10, 2012)
Enfin, la variable de l’habitat en opposant urbains, périurbains et ruraux11 constitue un élément pour
comprendre le rapport qu’entretiennent les personnes avec les manifestations du changement climatique et
les changements de comportements qui sont attendus d’elles.
De même, la prise en compte des spécificités territoriales implique des vécus, des représentations et
des pratiques différents d’une région climatique à une autre, ainsi que des politiques et des actions locales
diversifiées.
Ce reflet d’une société multiple et hétérogène est d’autant plus amplifié dans le cas du changement
climatique par les degrés variables de sensibilité environnementale dont font preuve les acteurs, quand bien
même l’intégration du climat dans la vie quotidienne nécessite des modifications de comportements de la
part de tous. Cette vision d’une société diverse, voire fragmentée, que l’on peut regretter par ailleurs,
impose la question de l’adaptation des modes de communication trop uniformes et trop normés s’appuyant
sur des systèmes cognitifs qui n’incitent pas à changer de modes de vie. Les messages émis en faveur des
changements de comportements pour la sauvegarde de la planète interrogent donc la portée et l’impact
qu’ils ont auprès de leurs destinataires, et donc aussi les freins rencontrés aujourd’hui dans la modification
des comportements notamment des populations accessibles par l’angle des familles qui représentent un
enjeu majeur.
5
CARADEC V., Sociologie de la vieillesse et du vieillissement, Paris, Armand Colin, 2ème édition, 2012.
CARADEC V., Vieillir après la retraite. Approche sociologique du vieillissement, Paris, PUF, 2004.
7
GALLAND O., Sociologie de la jeunesse, Paris, Armand Colin, 2001.
8
CHARLES L., 2012, Contact santé, numéro spécial sur le genre.
9
BOURDIEU P., La distinction, Paris, Minuit, 1979.
10
CHARLES L., 2012, Contact santé, numéro spécial sur le genre
11
CARADEC V. (en coll° avec Y. LAMBERT), Les jeunes ruraux, Paris, L'Harmattan, 1993.
6
6
Etude bibliographique commentée
Notre proposition de recherche se situe au croisement de plusieurs thématiques de sciences sociales
et plus particulièrement de sociologie de la famille, des rapports sociaux de sexe, de l’environnement, des
modes de consommations, etc. qui donnent un éclairage théorique sur notre projet.
BESANCENOT J.-P., Climat et santé, Paris, Université Paris La Sorbonne, 1988.
BOY D., baromètre ADEME
CGDD, Les perceptions sociales et pratiques environnementales des Français de 1995 à 2011, octobre 2011.
COMBY J.-B., Créer un climat favorable. Les enjeux liés aux changements climatiques : valorisation publique,
médiatisation et appropriations au quotidien, thèse en sciences sociales pour l’obtention du doctorat en
sciences de l’information et de la communication, sous la direction de Rémy Rieffel, Université Paris II,
soutenue le 24 octobre 2008.
COMBY J.-B., « Quand l’environnement devient médiatique. Contribution à une sociologie du journalisme
environnemental », Réseaux, à paraître.
COMBY J.-B., « Les mécanismes sociaux en jeu dans la formation des opinons sur les enjeux liés aux
changements climatiques », rapport de recherche pour l’ADEME, septembre 2008.
COMBY J.-B., 2008, « La mise en scène d'une demande des habitants pour enrôler les collectivités
territoriales dans la « lutte contre » le changement climatique », in Virginie Anquetin, Audrey Freyermuth, La
figure de l'habitant dans le travail politique. Sociologie de la "demande", PUR, Rennes.
GARABUAU-MOUSSAOUI I., Pratiques, représentations et systèmes de consommation énergétique selon les
âges sociaux. In Consommer autrement, la réforme écologique des modes de vie, dir. DOBRE M., JUAN S.,
L’harmattan, 2009, p. 253-265.
GREENINSIDE, IPSOS, 2011, observatoire du bilan carbone des ménages.
MORMONT M., (2006), « Pour une théorie de l’agir environnemental », Colloque international Ecocitoyenneté. Comment favoriser le passage à l’acte favorable à l’environnement ?, Marseille, 9 et 10
novembre.
MOUSSAOUI I., (2007), « De la société de consommation à la société de modération. Ce que les Français
disent, pensent et font en matière de maîtrise de l’énergie », Annales de la recherche urbaine, n°103, pp.
113-119.
NUSSBAUM M., SEN A. (edited by), (1993), The quality of life, Oxford, Clarendon Press.
Observatoire de la Qualité de l’Air intérieur, Qualité d’air intérieur, qualité de vie, 10 ans de recherche pour
mieux respirer, 2011, édition du CSTB, 212 p.
PAUTARD E., (2009), Vers la sobriété électrique, thèse soutenue à l’université de Toulouse.
PAUTARD E., (2009), « A la recherche d’une rationalisation éthique des habitudes domestiques. Analyse de la
mise en œuvre des politiques de maîtrise de la demande d’électricité dans le secteur résidentiel », in
Gorgeon Paris, L’Harmattan, pp.173-191.
RUDOLF, F., (2009), Le climat change… et la société, Paris, éditions la ville brûle.
SCARWELL H-J., ROUSSEL, I. (eds), (2010), Le changement climatique. Quand le climat nous pousse à changer
d’ère, Paris, Presses universitaires du Septentrion.
SORRE M., Les fondements biologiques de la géographie humaine. Essai d'une écologie de l'homme, Paris,
Armand Colin, 1943, 440 p.
URGELLI B., (2009), « Logiques d’engagement des enseignants face à une question socio-scientifique
médiatisée : le cas du réchauffement climatique », thèse de Doctorat, ENS Lyon.
VIEILLEFOSSE A., (2009), Le Changement climatique. Quelles solutions ?, Paris, La Documentation française.
ZELEM M.-C., (2010), Politiques de maîtrise de l’énergie et résistance au changement. Une approche socioanthropologique, Paris, L’Harmattan.
7
Articulation avec les programmes régionaux, nationaux et européens
L’APPA a déjà mené deux études intéressant la perception des individus (que ce soit d’une façon
directe ou à travers l’acceptation d’un projet de report modal) des enjeux liés à l’adaptation au changement
climatique. 1) Dans l’étude portant sur « l’avenir des infrastructures ferroviaires locales » (programme de
recherche Predit/Ittecop), nous avons pu mettre en avant comment la population locale soutient
massivement les projets de relance du trafic de voyageurs sur le réseau capillaire du fait du bien fondé qu’ils
y voient, notamment sur un plan environnemental, même dans le cas où ils ne pensent pas eux-mêmes en
bénéficier pour se déplacer, et que règne sans partage la voiture individuelle dans un contexte rural de faible
densité résidentielle. 2) Dans l’étude interdisciplinaire GICC « quel climat à l’école ? Les « jeunes » face aux
changements climatiques » (3ème APR du « GICC-2 » 2008 « atténuation, adaptation et régionalisation »),
nous avons analysé les conditions de production, de circulation et de réception des messages sur le
changement climatique à l’école. L’objectif principal était de comprendre en quoi l’institution scolaire, en
tant que relais des politiques publiques de lutte contre le changement climatique, et des politiques
éducatives de promotion d’une éducation au développement durable, contribue à créer un imaginaire
collectif des changements climatiques chez les jeunes. En cela, ce travail constitue un outil de réflexion pour
évaluer la réceptivité d’actions et de messages sur le changement climatique conçus pour les jeunes
aujourd’hui. L’étude de la réception de dispositifs déjà existants par les collégiens rencontrés offre un bilan
encourageant mais mitigé de l’impact de ces messages sur la perception par les élèves des enjeux du
changement climatique. Les élèves ne saisissent pas toujours très clairement les phénomènes scientifiques
liés aux changements climatiques, et ont du mal à situer ces problématiques climatiques dans un contexte
socio-politique. Leur intérêt pour la question du climat ou de l’environnement reste tributaire de leurs
centres d’intérêt et les points d’entrée personnels privilégiés. Ils sont pourtant demandeurs d’une meilleure
médiation par l’adulte sur ces questions, même si les efforts qui leur sont demandés pour se comporter
d’une façon considérée « écoresponsable » s’inscrivent en opposition du modèle, que la société leur
propose.
De plus un projet a été proposé fin 2011 à Primequal-2 avec pour objectif de cerner l’appropriation
de la question environnementale à travers ses différentes échelles par des foyers ayant entrepris des travaux
de rénovation de leur maison. En quoi cette démarche est-elle porteuse d’une conscience de l’évolution de
l’environnement ? Comment cette démarche se situe-t-elle par rapport à la vision économique du gain
énergétique ?
Dans chacun de ces projets, l’APPA s’intéresse au point de vue des habitants que ce soit à travers (1)
les usages et représentations du train et du report modal de la voiture au train, (2) les discours et pratiques
des collégiens, aujourd’hui et envisagées pour l’avenir, confrontés à la lutte contre le changement climatique
et (3) les perceptions des habitants à propos de la question environnementale au regard du sens qu’ils
donnent aux rénovations de leur habitat. Ces différentes études élargissent et apportent un regard aiguisé
sur la rationalité du grand public par l’entrée de la famille.
Autres projets ou collaborations conduits par les proposants sur le même sujet
Cette proposition de recherche fait suite à l’étude interdisciplinaire GICC « quel climat à l’école ? Les
« jeunes » face aux changements climatiques » (3ème APR du « GICC-2 » 2008 « atténuation, adaptation et
régionalisation ») citée ci-dessus.
8
Plan de recherche détaillé
Objectif général, question(s) traitée(s), résultats attendus et aspects innovants
Devant un contexte social extrêmement fragmenté, l’objectif de cette recherche consiste à
développer des stratégies de sensibilisation au changement climatique qui soient adaptées aux différentes
catégories sociales. Il s’agit de dépasser le niveau d’une connaissance générale qui reste dans la sphère
cognitive sans déclencher une véritable motivation pour l’action. Comment provoquer ces prises de
conscience destinées à envisager l’avenir dans un contexte différent ?
Cette recherche a pour objectif de mieux cerner quels sont les efforts à déployer afin que chaque
acteur de la société caractérisé par des critères segmentant le corps social tels que les variables
sociologiques (âge, sexe, situation familiale, zone géographique d’habitat, habitat urbain ou rural) et aussi
les centres d’intérêt ou encore la sensibilité à la question, etc., puisse prendre conscience des enjeux liés à
l’adaptation au changement climatique et s’en saisir pour agir.
Dans ce projet de recherche nous cherchons à identifier les freins et à imaginer quels peuvent être
les leviers permettant l’appropriation des enjeux de l’adaptation au changement climatique et ainsi favoriser
un accompagnement approprié des individus dans une démarche de modification des comportements. Le
caractère inéluctable du changement climatique remet en question, quoi qu’il en soit, nos modes de vie, et
interroge notre capacité à nous y adapter autour d’un projet socialement légitime et basé sur un consensus
le plus large possible sans attendre que la détérioration de la situation nous impose des adaptations peu
concertées, non mûries socialement et mises en œuvre brutalement par nécessité. La diversité de la société
nous amène à vouloir construire une communication et des stratégies plurielles et adaptées aux
représentations, besoins et contraintes de chacun des types de public que nous aurons estimé pertinent de
cibler distinctement.
Pour mener à bien notre étude, il nous faut : interroger une population variée sur les connaissances
acquises en matière de changement climatique en partant de l’hypothèse que l’évolution du climat est
intégrée dans la vie quotidienne à la manière de ce dialogue : extrait d’un focus groups mettant en avant
des perceptions de changement climatique mais telles qu’elles sont ressenties, ici par plusieurs femmes :
Claudie : Il y a des changements sans arrêt cette année je trouve, on était assez fatigué, les gens sont assez
fatigués parce que ça fait vraiment les dents de scie, un jour il fait chaud, le lendemain, il fait froid, et notre
corps a plus de mal et ça se ressent dans l’énergie des gens.
Guillaume : Vous les trouvez plus apathiques ?
Claudie : Les gens sont fatigués. Ils disent plus « je suis fatigué » et ça je l’entends fréquemment autour de
moi. Je pense que c’est dû à ce changement de temps brutal presque du jour au lendemain
Lina : Avant, il n’y avait pas ça, on savait comment s’habiller pour la journée, maintenant on ne sait plus.
Annie : Il y avait très peu d’écarts dans la journée et maintenant dans la journée il y a des écarts importants,
l’autre jour il y avait facilement 10 degrés d’écart dans la journée, au mois de septembre c’était, je vous
assure, il y avait bien 10 degrés d’écart. Le soir, il faisait, mettons 25 et on est tombé tout de suite à 15 dans
la même journée. C’est pour toute la France pareil. Il me semble qu’avant ça n’existait pas ça.
En poussant l’interrogation, il s’agit de comprendre ce que peut signifier la notion d’adaptation à
travers une vision personnelle du futur liée aux évolutions supposées du monde et de la société telles
qu’elles sont perçues. A travers cette interrogation personnelle, il conviendra de tester quels sont les
éléments de la stratégie collective de l’adaptation qui sont appropriés.
Notre projet tend donc à chercher à promouvoir des stratégies de communication et
d’accompagnement fines et adaptées à différentes cibles identifiés. Quels sont les freins existants à leur
envie de changer de comportements face à la problématique du changement climatique ? Quels sont les
leviers à trouver afin qu’ils se saisissent des enjeux de l’adaptation au changement climatique ? Quels sont
les messages et contenus à leur faire passer ? Avec quels types d’outils ? Cette recherche nécessite une
9
approche pluridisciplinaire mêlant les sciences politiques et surtout les sciences environnementales et
sociales.
Questions traitées
1. Cette recherche tend à montrer que les personnes ne sont pas hermétiques à des changements
de comportements mais qu’elles ne sont pas toutes sensibles aux mêmes préoccupations et qu’il
importe bâtir des stratégies favorisant la sensibilisation des populations dans leur diversité.
2. Les relations entre les facteurs sociologiques et les connaissances que les habitants ont de la
question climatique et celle de l’adaptation pour comprendre l’état des connaissances des
personnes et les logiques sociales en œuvre qui contribuent à façonner les habitants à ces
questions.
3. Les représentations de l’adaptation au changement climatique, à travers leurs projections dans
l’avenir.
Résultats attendus
Cette recherche s’appuie sur le constat de la portée très relative des documents d’information et des
actions de sensibilisation menés auprès des populations depuis plus d’une décennie quand bien même il
devient décisif de changer de comportements dans le but de s’adapter au changement climatique.
L’adaptation est une co-construction continuelle qui suppose une très grande flexibilité difficile à
appliquer quand il s’agit de mettre en œuvre des décisions d’aménagement qui ont une durée de vie de
plusieurs dizaines d’années. C’est pourquoi les politiques étatiques sont plus difficiles à mettre en place que
les initiatives locales plus souples et plus spontanées. Sans doute, une des formes nouvelles des politiques
climatiques consiste à encourager les initiatives locales. Pour autant, l’adaptation ne peut pas être un
substitut à la mitigation ; il est impossible de s’adapter à un environnement qui se dégrade sans agir sur les
racines du mal et donc sur la décarbonisation du monde.
Il importe pour nous de comprendre comment les populations se positionnent tant dans leurs
discours que dans leurs pratiques à l’égard de ce qu’ils ont déjà entendu ou compris des enjeux du
changement climatique pour ensuite en dégager des freins et des leviers potentiellement mobilisables
devant être mis en œuvre pour leur faire changer de comportements.
Aspects innovants
En partant de la constatation de la rapidité du changement climatique et de la faible préparation des
familles à cet enjeu de société, cette recherche a pour objectif de montrer combien une mobilisation induite
selon des critères uniformes s’adressant à une population globale, est peu efficace compte tenu de la variété
des représentations du futur dans la société française. Fort de ce constat, il convient de préciser pourquoi les
documents et instances existantes sont peu efficaces puisqu’ils ne suscitent guère d’inflexions dans les
modes de vie. Ces retours d’expérience sont peu menés à terme alors qu’ils s’imposent pour essayer de
construire des stratégies différentes mais indispensables compte tenu du caractère urgent des changements
à accomplir.
L’originalité de ce projet consiste à créer des outils s’appuyant sur une vision fragmentée de la
société. Les politiques publiques s’accordent sur l’enjeu que représentent les comportements des individus
et donc sur l’importance des actions de sensibilisation pour favoriser l’adaptation au changement
climatique. Notre objectif serait de réussir à favoriser une approche de la sensibilisation aux besoins
d’adaptation au changement climatique qui puisse revêtir différentes formes, et notamment s’intégrer aux
réseaux et initiatives locaux, et préexistants si possible, qui arrivent à irriguer les populations cibles visées,
plutôt que d’ajouter un canal de communication supplémentaire et spécifique au changement climatique. En
effet, cela rajouterait à la cacophonie communicationnelle des politiques et moyens déjà mis en œuvre pour
sensibiliser la population sur tout un large éventail de recommandations, qu’elles concernent la santé
10
publique, la santé environnement, l’environnement au sens large, le civisme, les droits sociaux, qu’elles
émanent de l’Etat, des collectivités territoriales, d’associations, et quels que soient les canaux de diffusion.
Une démarche fine et ciblée implique de s’inscrire en synergie avec les réseaux existants performants qui
peuvent agir à différentes échelles, et d’en faire des relais privilégiés, également de privilégier une entrée
par publics plutôt qu’une entrée thématique. Une approche au cas par cas apparaît nécessaire devant la
profusion des situations singulières rencontrées sur le terrain.
Sites et cas retenus, en justifiant la pertinence de ce choix, en précisant les opérations terrains, le
calendrier envisagé et les co-financements s’il y a lieu
Notre attention se portera sur plusieurs régions et marquées par des différences climatiques
différentes telles que : proximité de l’océan Atlantique ou de la mer Méditerranée, pollution des villes, effet
continental et présence de barrières montagneuses, notamment. Les particularités climatiques permettent
de prendre en compte des sensibilités de comportements et des influences de modes de vie différentes
selon les territoires.
Le choix de quatre territoires tient aussi au fait que nous avons des relais dans plusieurs régions de
France grâce à l’UNAF et aux Comité régionaux de l’APPA et qu’il est important de pouvoir compter sur notre
implantation nationale pour bénéficier de contacts locaux. Enfin, chaque territoire pris en considération fera
l’objet d’un état des lieux des caractéristiques sociologiques de la population grâce aux données de l’INSEE.
De plus sont déclinées, dans chaque région, des actions locales pour lutter contre le changement
climatique. Nous nous appuierons dessus afin de les intégrer à nos préconisations adaptées localement et
aux particularités de chaque population et chaque territoire. Nous avons choisi le segment famille pour
étudier les populations car nous avons vu dans de précédentes recherches que c’est à ce niveau se jouent un
certain nombre de choses : construction et transmission de normes de genre, de traits culturels, de CSP, etc.
et se tissent des liens inter-générationnels, que se créent et se dénouent des tensions en permanence. La
famille recouvre des formes diverses et une réalité complexe mais elle est aussi et surtout un des lieux ou se
façonnent, se construisent et se négocient les modes de vie et les comportements des individus qui la
composent dont ceux qui nous intéressent, à savoir les changements de comportements à mettre en œuvre
dans le cadre de l’adaptation au changement climatique.
Calendrier reprenant les opérations terrain :
2
3
4
Période :
Phase :
Sept.-oct.
2012
1
Nov.2012 – février
2013
Mars–mai 2013
Oct. 2013- janvier
2014
Février- avril
2014
Contenu
de
l’étape :
Enquête
exploratoire,
Observations de
terrain,
Passation des
questionnaires,
Juinseptembre
2013
Analyse des
données
quantitatives
5
6
Réajustement des
grilles de focus
groups et
d’entretien,
Retranscription
des focus groups
et des
entretiens,
Déterminati
on et choix
des terrains,
Adaptation des
choix
méthodologiques,
Encodage au fur
et à mesure des
retours,
Passation des focus
groups et des
entretiens
Analyse de ces
données
qualitatives
Elaboration et
encodage du
questionnaire
Elaboration des
grilles de focus
groups et
d’entretien
semi-directifs,
Suite de
l’organisation
des focus
groups et des
entretiens
7
Mai-sept.
2014
Et organisation
de la passation
des focus
groups et des
entretiens
11
Programme de travail : hypothèses, méthodes, outils et protocoles envisagés, calendrier prévisionnel
Hypothèses
Cette proposition s’appuie sur le paradigme selon lequel les politiques incitatives vis-à-vis de la vie
quotidienne des populations doivent être co-construites par une approche qui fait intervenir à la fois les
savoirs théoriques et le pragmatisme des expériences quotidiennes.
La première hypothèse suppose que les changements de comportements ne s’effectuent pas en
fonction de données théoriques, parfois trop centrées sur le bilan carbone dont on a pu dénoncer les
nombreux biais (F. Denhez) mais sur l’intégration des préoccupations environnementales dans la vie de tous
les jours dès aujourd’hui dans la mesure où la mise en place de scénarios aura montré le caractère
inéluctable de la prise en compte de l’avenir de la planète dans la vie de tous les jours. Cette nécessaire
interpellation de la vie quotidienne ne peut pas se pratiquer de manière uniforme selon les différentes
composantes de la société, elle doit revêtir des formes différentes et adaptées.
Nous posons comme seconde hypothèse que la famille et les réseaux de proximité constituent un
levier mobilisable pour changer les comportements dans la société dans une logique bottom up mais que
ceux-ci ne peuvent pas agir seuls, et doivent être relayés de façon « stable » et durable par des relais locaux,
départementaux ou régionaux qui légitiment et impulsent des comportements promouvant l’adaptation aux
changements climatiques. L’enjeu est de mobiliser à la fois les acteurs impliqués dans des logiques bottom
up (les familles) et top down (décideurs politiques locaux à régionaux).
Nous formulons également des hypothèses quant aux freins qui ralentissent la prise de conscience
de l’impérieuse nécessité de changement de comportements eu égard aux enjeux du changement
climatique. Ces freins peuvent relever du caractère très technique et normé du discours énoncé à propos du
changement climatique. La fonction intégratrice des normes permet de mettre en avant le plafond de
verre12 qui peut exister au-dessus des personnes. F. Battagliola, par exemple, en parle surtout pour les freins
multiples, très forts et surtout invisibles qui ont empêché ou freiné l’arrivée des femmes sur le marché du
travail puis dans les postes qu’elles pouvaient briguer, enfin leur avancement de carrière tant en termes de
responsabilités que de salaires. Face aux adaptations attendues dans le cas du changement climatique,
quand bien même les personnes souhaiteraient changer de comportements, elles peuvent être bloquées ou
freinées par l’inertie ou les résistances du reste du groupe auquel elles appartiennent, sous forme de
barrières invisibles mais très fortes, qui vont faire poids pour ne pas changer leurs repères et l’équilibre de
leurs modes de vie. En dehors des freins d’ordre sociologique pouvant entraver l’évolution des
comportements, il faut également considérer le poids des habitudes et les ressorts psychologiques
importants que nécessite la rupture avec ces habitudes.
Méthodes
Pour tester la validité de nos hypothèses, nous étudierons pendant deux ans plusieurs terrains dont
nous justifierons les choix en fonction de leurs critères de pertinence au regard de nos objectifs attendus.
Pour ce faire, nous souhaitons interroger le plus grand nombre de familles possible pour tester leur
degré de connaissance sur la question climatique et sur l’adaptation et comprendre comment ces indications
les interrogent dans leurs discours et dans leurs pratiques quotidiennes et futures.
1. Enquête exploratoire pour faire le choix des terrains, observations et prises de contacts
Les actions qui ont déjà été mises en œuvre localement incluses notamment dans les agendas 21, les
PCT, ainsi que les diverses recommandations concernant le tri des déchets ou les économies
d’énergie semblent avoir un impact relativement faible sur les personnes (adultes ou adolescents)
face aux objectifs de comportements qu’il serait souhaitable d’atteindre au vu des enjeux de la
question climatique. Parmi les différents sondages, le tri des déchets représente l’action la mieux
identifiée en faveur de l’environnement mais le tri ne signifie pas nécessairement que les déchets
aient été réduits à la source ce qui constituerait une vraie prise de conscience environnementale.
12
BATTAGLIOLA Françoise, Histoire du travail des femmes, 3e éd., Paris, La Découverte, 2008, 128 pages.
12
La base de la recherche proposée s’appuie sur la famille, noyau local, segment de la société
indispensable à mobiliser car elle intègre un nombre restreint de personnes appartenant à des
générations et à des genres différents, qu’elle est fortement socialisatrice en termes de
comportements, même si elle se construit aussi sur fond de tensions et de conflits et qu’elle
contribue à structurer les discours et les pratiques des différents membres la constituant.
Dans un premier temps, nous déterminerons nos différents terrains d’études, à partir des
différentes variables qui nous sembleront pertinentes (situation géographique et climatique,
caractéristiques des populations, politiques menées localement, etc.) et à desquels nous mènerons
un travail d’exploration et notamment d’observations sur chacun de ces terrains, ce qui nous
permettra d’identifier les acteurs impliqués et à impliquer dans cette recherche et potentiellement
pour les propositions qui devront en découler.
2.
Elaboration d’un questionnaire
Dans un second temps, nous élaborerons un questionnaire créé grâce au logiciel Modalisa (logiciel
de statistiques) à partir duquel nous interrogerons plusieurs thèmes sont : 1) les niveaux de
connaissances des familles sur la question du changement climatique, 2) les représentations de
l’adaptation au changement climatique et 3) leurs projections dans l’avenir.
Le questionnaire sera d’abord testé sur un échantillon limité avant d’être le plus largement possible
diffusé en ligne sur les sites de l’APPA, de l’UNAF et envoyé à plusieurs milliers de familles
adhérentes de l’UNAF, via leurs réseaux de proximité et complétés par les réseaux de proximité des
comités régionaux de l’APPA. Nous comptons sur un retour de 1 000 questionnaires pour obtenir
une représentativité d’échantillon intéressante.
La saisie des questionnaires se fera en ligne, ce qui permettra de dresser un état des lieux des
connaissances des personnes sur la question climatique et de l’adaptation des comportements
attendue. Ces données quantitatives importantes constitueront une base de données intéressante
qui fera ressortir des éléments de positionnements des personnes sur l’adaptation au changement
climatique croisées à un certain nombre de variables sociologiques prises en compte.
3.
Focus groups et entretiens semi-directifs
Les données du questionnaire seront ensuite complétées par des données qualitatives qui
apporteront un regard plus riche, plus fin et plus nuancé de la position des personnes. En effet, la
question climatique est une question complexe dont les enjeux ne peuvent être saisis seulement par
des données quantitatives. Ainsi, des focus groups et des entretiens individuels semi-directifs
viendront compléter nos données. Nous élaborerons une grille de questions pour les focus groups et
pour les entretiens.
Plus précisément, nous organiserons 3 à 4 focus groups, soit un par territoire étudié et au plus près
des habitants, plus précisément une discussion collective regroupant une dizaine de personnes
choisies localement et volontaires pour venir y participer et que nous aurons mobilisé en amont.
L’objectif est de croiser leurs avis, pratiques et représentations de l’adaptation au changement
climatique avec leurs perceptions de l’impact local notamment et aussi à plus grande échelle, à court
comme à moyen terme. A partir des échanges et discussions, l’objectif consistera à élaborer et
débattre de stratégies plus ou moins locales pour adapter les comportements au changement
climatique.
Puis nous organiserons 40 entretiens semi-directifs tous territoires confondus avec des habitants, à
leur domicile de préférence pour développer une confiance d’autant plus importante que le climat
interroge un ensemble de thèmes tels que les modes de vie, les consommations, les transports, etc.
des personnes donc elles seront plus à même de nous faire partager leurs points de vue.
Ces familles à rencontrer seront choisies pour leur profil sociologique jugé le plus pertinent qui sera
ressorti des données du questionnaire. Enfin étant donné le caractère pluriel et divers que revêt une
famille, il nous semble plus pertinent d’interroger deux personnes au sein d’un même foyer, ce qui
permettra d’appréhender au mieux leurs discours et leurs pratiques au quotidien comme leurs
13
projections dans l’avenir car chaque cellule familiale, en tant structure socialisatrice entremêle
tensions, partages, refus et transmissions, notamment, au quotidien.
Les familles seront interrogées sur un ensemble d’items liés à la question du changement climatique
tels que les informations qu’elles reçoivent, les actes qu’elles accomplissent au quotidien, leurs
références (lectures, documents, brochures, etc.) auxquelles elles ont accès et portent ou non un
intérêt. Puis elles seront également interrogées sur les contraintes et les choix qu’elles vivent au
quotidien au niveau de leurs modes de vie dans le but de comprendre comment elles envisagent et
peuvent envisager de changer de comportements dans un contexte d’adaptation au changement
climatique.
4.
L’analyse des données qualitatives dans la suite de l’analyse des données quantitatives doit
permettre de dégager des pistes d’analyses et des préconisations
Les questionnaires suivis des focus groups et des entretiens menés feront l’objet d’une exploitation
par analyse statistique, pour les questionnaires, et d’analyse de contenu, pour les focus groups et les
entretiens, afin d’identifier différents types de sensibilisation selon les catégories identifiées.
Face au constat de sensibilités variables des différents segments de cette société vis-à-vis de
l’environnement, nous exploiterons les données quantitatives et qualitatives de manière à évaluer
comment les personnes enquêtées dans le cadre de cette proposition de recherche s’approprient ou
non les messages et actions déjà mises en œuvre par les diverses structures locales impliquées dans
la sensibilisation au changement climatique que ce soient des espaces info énergie, des agendas 21,
des associations (environnementales, de quartiers ou d’autres profils), des PCET, des SRAEC, etc. et
quelles sont la visibilité et la légitimité de ces acteurs locaux et de leurs messages.
Sur la base de l’identification des contours de la pluralité des ressentis, des expériences, des
habitudes et des besoins exprimés pertinents, nous avons l’ambition d’identifier des modalités de
construction d’outils et de stratégies d’information/sensibilisation adaptés et déclinés en fonction de
cette pluralité, pour accompagner la profonde mutation culturelle qu’implique l’adaptation au
changement climatique. C’est à partir de l’exploitation de nos données quantitatives et qualitatives
obtenues qu’il sera possible d’identifier les leviers et les canaux qui apparaissent les plus
prometteurs pour construire des actions et des propositions méthodologiques qui puissent être
répliquées et déclinées aux échelles qui seront apparues les plus pertinentes.
Ces propositions d’actions ne seront pas forcément des simples propositions de supports, mais
plutôt des préconisations de démarches méthodologiques d’utilisation d’espaces et de réseaux
sociaux existants pouvant favoriser des modes de sensibilisation et de transmission interpersonnelle.
14
Calendrier :
3
4
Période :
Phase :
Sept.-oct.
2012
1
Nov.2012 –
février 2013
2
Mars–mai 2013
Oct. 2013janvier 2014
Février- avril
2014
Mai-sept.
2014
Contenu
de
l’étape :
Enquête
exploratoire,
Observations de
terrain,
Passation des
questionnaires,
Juinseptembre
2013
Analyse des
données
quantitatives
Réajustement
des grilles de
focus groups et
d’entretien,
Retranscription
des focus groups
et des
entretiens,
Restitution
finale sous
forme de
rapport
Déterminatio
n et choix
des terrains,
Adaptation des
choix
méthodologiqu
es,
Encodage au fur
et à mesure des
retours,
Suite de
l’organisation
des focus
groups et des
entretiens
Passation des
focus groups et
des entretiens
Elaboration et
encodage du
questionnaire
Elaboration des
grilles de focus
groups et
d’entretien
semi-directifs,
5
6
7
Analyse de ces
données
qualitatives
Et organisation
de la passation
des focus
groups et des
entretiens
-
Les chercheurs impliqués :
Isabelle ROUSSEL (APPA), responsable scientifique, Professeur émérite de l’Université de Lille 1,
Lionel CHARLES (APPA), chercheur en sciences sociales du laboratoire FRACTAL,
Sandrine BERNIER (APPA), chargée d’études, docteure en sociologie,
Guillaume VERA-NAVAS (APPA), chargé d’études, titulaire d’un master en sciences sociales de
l’environnement,
Dominique ALLAUME-BOBE (UNAF), administratrice en charge des questions de développement
durable,
Simone SITBON (UNAF), chargée de mission en charge des questions de développement durable.
Composition et descriptif des travaux de chaque partenaire
Rapports de recherches et d’études
CHARLES L. (sous la dir°), « Pollution atmosphériques et santé environnementale. Quels enjeux ? Quels
acteurs ? Quelles préventions ? », Rapport final PRIMEQUAL-PREDIT, juillet 2009.
KOVACS S., BERNIER S., BLANCHET A., (2012), « Quel climat à l’école ? Les « jeunes » face aux changements
climatiques », Rapport GICC, ADEME, janvier 2012.
ROUSSEL I. (sous la dir°), étude en cours Santé et environnement : de la sphère individuelle à la collectivité.
Programme : recherche en santé – environnement – Axe 3 du Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais.
ROUSSEL I., 2008, « Elaboration de savoirs croisés sur les inégalités environnementales », Synthèse de
l’étude réalisée dans le cadre du programme D2RT 2005.
ROUSSEL I., DERBEZ M., ROZEC V. et FESTY B., 2003, Contribution à une meilleure connaissance de
l'évolution régionale et temporelle des déterminants de l'exposition individuelle, rapport.
ROUSSEL I., VERA-NAVAS G., Quel devenir pour les infrstaructures de transport ferroviaire locales. La prise
en compte des enjeux environnementaux dans la gestion et le développement des infrastructures
ferroviaires secondaires, rapport ITTECOP, mars 2012.
15
Méthodologie ou ingénierie de projet envisagée
Conduite du projet, co-construction de la recherche, structures associées
L’APPA conduira le projet en faisant intervenir son réseau de chercheurs co-construira, en partenariat avec
l’UNAF, la méthodologie de recherche. L’APPA mobilisera le réseau et les compétences de l’UNAF via ses
réseaux régionaux (URAF) et départementaux (UDAF) pour mobiliser les ressources nécessaires aux recueils
de données ainsi que les siennes issues de ses comités régionaux. C’est sur le terrain que sont construiront
les partenariats avec les décideurs politiques locaux et les entreprises innovantes telles que les designers,
etc.
Techniques et méthodes pour encourager le travail en commun, participation et mode de partenariat avec
de nouveaux métiers
Expérience et moyens des équipes dans le domaine considéré (publications, réalisations,…)
CHARLES L., « Une appréhension interculturelle des inégalités environnementales », Ecologie & politique,
2008/1 N°35, p. 47-60.
CHARLES L. et LE TREUT H., « Réchauffement climatique : de la recherche à l'engagement collectif », Ecologie
& politique, 2006/2 N°33, p. 13-19. DOI
FRERE S., ROUSSEL I., BLANCHET A., « Les pollutions atmosphériques urbaines de proximité à l’heure du
Développement Durable », Développement durable et territoires [En ligne], Dossier 4 : La ville et l'enjeu du
Développement Durable, mis en ligne le 06 juin 2005, consulté le 06 avril 2012. URL :
http://developpementdurable.revues.org/758
KOVACS S., BERNIER S., L’information environnementale et les dispositifs de communication ‘verte’ à
l’école : étude comparative de quatre collèges dans les départements du Nord et du Bas Rhin, colloque
Communicating Green, Université Catholique de Louvain, Bruxelles 2010, à paraître.
KOVACS S., BERNIER S., « Quel climat à l’école ? Les « jeunes » face aux changements climatiques »
Synthèse, Pollution atmosphérique, Climat, Santé, Société, n°213-214, à paraître.
KOVACS S., BERNIER S., (2011), Synthèse du colloque « Communication d’organisation et environnement :
évolution des approches, changement des pratiques », Colloque Communicating Green, organisé par le
LASCO, RECOM et Université Catholique de Louvain, 18 et 19 novembre 2010, in Pollution atmosphérique,
Climat, Santé, Société, n°209, juillet-septembre, p.323-324.
Minoutschin M, Vera-Navas G., 2010. Représentations et comportements de gestion de la qualité de l'air
intérieur dans les logements. Pollution atmosphérique, 206 : 169-78.
ROUSSEL I., 2009, Elaboration de savoirs croisés sur les inégalités environnementales, Pollution
atmosphérique, p.407-433.
ROUSSEL I., CHARLES L., 2006. Pollution atmosphérique et proximité, Pollution atmosphérique n° 190.
ROUSSEL I., ROZEC V., « De l'hygiènisme à la qualité de vie : l'enjeu de la gestion des plaintes
environnementales urbaines », Géocarrefour [En ligne], vol. 78/3 | 2003,
SCARWELL H.-J., ROUSSEL I. (éds), Le Changement climatique. Quand le climat nous pousse à changer d’ère,
Paris, Septentrion, 2010.
16
Valorisation envisagée : résultats et produits attendus pour la gestion, transfert aux utilisateurs,
généralisation, développement d’outils
Les résultats de l’exploitation du questionnaire feront l’objet d’une première publication et d’une
mise en ligne sur le site des associations et permettront de constituer une base de données importante des
connaissances et des projections dans l’avenir de 1 000 familles sur le territoire national confrontées à
changer de comportements pour s’adapter au changement climatique.
L’exploitation croisée des données quantitatives et qualitatives devront permettre d’identifier des
actions et faire des propositions méthodologiques favorisant l’adaptation des comportements au
changement climatique. Les propositions identifiées seront ensuite utilisées par l’UNAF qui pourra évaluer
leur pertinence avant d’en généraliser la préconisation auprès des collectivités investies dans ce type de
démarche.
L’objectif consistera également à identifier des acteurs à mobiliser et à impliquer tels que des
décideurs politiques, des habitants, également des entreprises (designers, etc.) qui pourront mettre à profit
leurs compétences et travailler des supports méthodologiques appropriés devant favoriser l’adaptation au
changement climatique. Chaque catégorie d’acteurs aura à travailler de concert avec les autres et pourra
s’investir dans le portage des propositions qui seront faites.
Cette recherche se veut avant tout une étude théorique et empirique devant permettre de bien
connaître les particularités de la population appréhendée sous l’angle de la famille afin de créer au plus près
de leurs priorités, de leurs contraintes et de leurs possibilités au quotidien, des actions devant leur
permettre à terme de modifier les comportements pour faciliter leur adaptation au changement climatique.
A partir des connaissances obtenues lors de cette recherche, l’objectif consiste donc à identifier les acteurs
les plus pertinents et motivés, parmi les décideurs, les habitants, les associations, les entreprises, etc., pour
travailler de concert à mettre en œuvre des actions spécifiques et adaptées aux populations locales.
17
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