Italie la douleur lors du traitement esthétique des affections de la

IFSI de Brabois
Allée du Morvan
Vandoeuvre
Le rôle de l’infirmier dans la
prise en charge de la douleur
lors du traitement esthétique
des affections de la peau par
laserthérapie
Lucie DUCROCQ
Module optionnel 2011
Stage Erasmus - Clinica Ruggiero Italia
Introduction :
Nous sommes à Cava de’ Tirreni, un village de la Campania de 55000 habitants, dans le sud
de l’Italie, à 5 km de la côte Amalfitaine classée au patrimoine mondiale de l’UNESCO. C’est dans
cette région, mer et montagnes s’affrontent, que la clinique Ruggiero à vu le jour dans les
années 1940, grâce au professeur Ruggiero spécialisé en chirurgie expérimentale. Tout d’abord
dédiée à la chirurgie, l’obstétrique et la gynécologie, elle a, tour à tour, accueillie différentes
disciplines, en fonction des médecins qui s’y rattachaient. Car il faut savoir qu’en Italie, une
clinique privée est une sorte de centre médical les médecins viennent une, deux, ou trois
matinées ou après-midi par semaine pour faire des consultations, en plus d’un cabinet qu’ils ont
en ville. Chaque salle de consultation appartient à plusieurs médecins, et chacun consulte à tour
de rôle. Les patients viennent consulter dans ces cliniques car le temps d’attente est beaucoup
moins long que pour les consultations à l’hôpital. En revanche, il faut pouvoir y mettre le prix car
les consultations hospitalières sont gratuites alors qu’en Clinique, elles sont chères.
Au jour d’aujourd’hui, la structure est spécialisée essentiellement dans la chirurgie et la
médecine esthétique, la laserthérapie la fois en dermatologie et en ophtalmologie), ainsi qu’en
gynécologie-obstétrique pour l’aide à la fécondation. C’est le bioingenier
1
Ferraioli qui a permis à
cette Clinique de rouvrir en 1997, après une dizaine d’années de fermeture consécutives à la
disparition du professeur Ruggiero, en la rénovant et en mettant ses compétences au service de sa
restructuration.
J’ai choisi le sujet du rôle de l’infirmier dans la prise en charge de la douleur lors du
traitement esthétique des affections de la peau par laserthérapie, car ce qu’on en attend est
différent de ce qu’on attendrait d’un infirmier en service “ordinaire”. En effet, les patients qui se
présentent ne consultent pas, pour la plupart, pour douleur ou baisse de l’état géral. Les raisons
sont différentes de ce qu’on peut voir à l’hôpital. Elles relèvent de l’esthétique et non du
pathologique (somatique), ce qui engendre une implication différente de l’infirmier.
Ce thème m’intéresse car on y aborde une facette du métier d’infirmier auquel on ne
pense pas forcément quand on se le représente ou lorsqu’on commence les études. Du moins
pour ma part, notre travail se limitait à soigner le patient lorsqu’il avait mal quelque part et à
1
Bioingenier :
surveiller ses constantes. Vision très limitée de la profession et qui a évoluée et s’est élargie au
cours de mes études.
Nous verrons, au cours de cet exposé, ce qu’est la laserthérapie. Ensuite, nous détaillerons
deux conséquences du traitement des affections de la peau par le laser. Et pour finir, du rôle de
l’infirmier dans la prise en charge de la douleur.
I-Qu’est-ce que le laser :
Laser est un sigle d’origine anglaise signifiant Light Amplification Stimulation Emission
Radiation (lumière amplifiée par émission stimulée de rayonnement). Pour faire simple, le laser
est produit par l’excitation d’atomes grâce à un générateur et des systèmes d’amplification. Un
laser est donc un appareil qui émet un rayonnement d’une longueur d’onde spécifique en fonction
de ses composants. Et cette spécificité permet d’agir sur des cibles précises. C’est une des raisons
qui permettent son utilisation en médecine. Mais un laser ne joue que sur un type d’élément. Un
centre de thérapie par le laser doit donc posséder plusieurs appareils différents afin de pouvoir
accueillir et traiter tous les patients qui consultent, si leur cas le nécessite. Il est possible de régler
la puissance, l’intensité, la rapidité des intervalles entre deux impacts lumineux, la profondeur de
l’impact et la surface du point d’impact afin de préciser l’action du laser sur les zones à traiter.
La laserthérapie est donc le traitement des affections de la peau par le laser. Grâce à la
puissance qu’il émet, il effectue le même travail qu’une lame de bistouri sans en engendrer les
inconvénients. On l’utilise pour traiter des angiomes, couperoses, varicosités, « taches de
vieillesse », épilation, rides et pour aplanir des reliefs disgrâcieux tels les cicatrices assez
profondes, laissée par l’acnée, ou les cicatrices proéminentes.
La laserthérapie, en ce qui concerne la clinique Ruggiero, concerne deux spécialités :
l’ophtalmologie et la dermatologie. Nous ne traiterons ici que ce qui relève de la dermatologie.
II-Les effets secondaires esthétiques et physiologiques du traitement laser :
Le laser agit comme du papier de verre : il “ponce” la peau afin de la rendre uniforme. De
ce fait, il provoque une sensation de chaleur au niveau de la zone traitée, allant parfois même
jusqu’à la brûlure, en fonction de la profondeur du traitement et de la sensibilité des personnes.
Après le traitement, une crème régénérante est appliquée grossièrement sur la ou les zone(s)
traitée(s) si elles sont petites. Mais lorsque la surface concernée par la laserthérapie est grande,
un pansement occlusif, dans la mesure du possible, recouvre la partie traitée. Les patients doivent
donc accepter, pour un temps, la disgrâce d’une brûlure, d’un pansement ou de la crème posée
grossièrement sur la région traitée. Or, dans la plupart des cas, c’est le visage qui est concerné.
De plus, ils doivent supporter la douleur. Pour les petites surfaces, elle se limite à une
sensation de chaleur. En ce qui concerne des aires plus étendues, elle peut aller jusqu’à la brûlure.
Cependant, la profondeur de la zone traitée entre aussi en compte. Et nous savons bien que, face
à la douleur, nous avons tous une sensibilité et des réactions différentes. C’est une sensation
purement subjective, difficile à transcrire et à faire comprendre à celui qui ne la ressent pas. Or les
patients arrivent sans présenter aucune douleur et rentre chez avec ces nouveaux désagréments.
Ce n’est pas ce qu’ils attendent d’un traitement esthétique. C’est alors que l’infirmier entre en jeu.
III-L’infirmier face à la douleur en médecine esthétique :
Les patients ne viennent qu’avec une idée en tête : enlever leur disgrâce. Et souvent, ils ne
pensent pas à la douleur ou bien la minimisent puisqu’ils ne se la représentent pas. Elle est alors
plus difficile à supporter lorsqu’elle se présente. L’infirmier doit donc prévenir la personne de ce
que peut engendrer ce type de traitement. Il complète les informations du médecin, rempli un
questionnaire permettant de garantir l’aptitude du patient à ce type de traitement et doit lui faire
signer une feuille de consentement à la laserthérapie.
Au cours de la conversation, il évalue, si une anesthésie locale est nécessaire (patient
anxieux, craignant d’avoir mal, n’arrivant pas à détacher la conversation du sujet de la douleur),
voire si une sédation doit être envisagée (surface à traiter étendue, profonde, et patient pour
lequel l’anesthésie locale est insuffisante). Il doit alors faire accepter au patient l’utilisation d’une
aiguille pour l’injection de l’anesthésique local. Et pour certains patients, cette phase du
traitement engendre déjà une réaction douloureuse ou un stress supplémentaire du fait d’une
phobie des aiguilles. Pour l’anesthésie locale, le médecin utilise une aiguille pour injections sous-
cutanées. Cependant, le visage est très innervé et l’introduction de l’aiguille peut être
désagréable. Le rôle de l’infirmier, s’il le juge nécessaire ou lorsque le patient le demande, est
donc d’expliquer ce qui va être réalisé, de montrer le matériel utilisé et de donner des exemples
de comparaison afin de faire comprendre au patient de quoi il s’agit.
Suite au traitement de surfaces étendues et profondes, il doit appliquer une crème
antibiotique, qui peut augmenter la sensation de brûlure, mettre du tulle gras et fermer avec des
compresses stériles et du ruban adhésif. Une fois encore, il doit faire admettre ce mal au patient
et, surtout, l’atteinte narcissique que provoque le pansement sur le visage. Puis, au moment du
renouvellement du pansement, il doit employer toute la délicatesse qu’il possède pour le retirer et
en faire un nouveau. encore, il doit négocier avec le patient et rappeler la durée du port du
pansement et du temps de cicatrisation, et les consignes à respecter pour que la cicatrisation ne
laisse aucune trace : laisser la croûte se former, ne pas l’arracher, la laisser tomber d’elle même, …
Par conséquent, il faut que l’infirmier soit clair avec lui-même par rapport au traitement
esthétique. L’accepte-t-il comme faisant partie intégrante de la médecine et donc comme une
facette de son métier ? Le considère-t-il sans importance et inutile, simplement conçu pour
répondre aux caprices de personnes ayant les moyens de se le payer ? J’ai volontairement pris
deux visions extrêmes de l’esthétique, en tant que spécialité médicale, pour montrer l’importance
de l’implication de l’infirmier dans les soins qu’il va prodiguer. Pour lui, le problème pour lequel le
patient vient consulter n’est pas urgent, n’a aucune incidence sur la santé, ne met pas en jeu le
pronostic vital. Et il a consciemment accepté le traitement et ses éventuelles conséquences. Or,
comme il n’y a pas de gravité, les plaintes du patient peuvent être plus difficiles à accueillir.
Prenons deux exemples. Un patient qui se présente pour une verrue infectée au niveau de l’ongle
du majeur, qui a mal lorsqu’on enlève les parties nécrosées ou mortes et qui a peur quand on lui
apprend qu’il va falloir enlever l’ongle, ce qu’il ressent et exprime est facilement compréhensible.
Mais un patient qui vient consulter pour faire disparaitre ses “taches de vieillesse” et qui a mal
pendant le traitement laser, sachant qu’il a été prévenu des effets secondaires, peut être plus
difficilement acceptable. La différence entre les deux : les conséquences de leurs maux. Pour le
premier, c’est le risque de perdre son doigt si on ne fait rien. Pour le deuxième, une blessure
narcissique. Pour chacun des patients, elles ont respectivement la même valeur. En ce qui
concerne l’infirmier et le médecin, leur regard sur les choses étant plus vaste, l’enjeu est très
différent. Il est donc très important pour l’infirmier d’être en vérité avec lui-même.
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