Séance de tutorat du 01/12/2016 PROBLEMES SOCIAUX, PRECARITE Inégalités sociales de santé → Afin de préparer cette séance, nous avions reçu plusieurs documents intéressants sur le sujet : - Les effets de la CMUc sur le recours aux soins : qui conclut que les dépenses de santé des bénéficiaires sont proches de celles des autres assurés, sauf pour les généralistes, mais permettent de diminuer le risque de renoncement aux soins -L’effet des inégalités sociales dans les cancers -L’influence de la précarité sur la prise en charge médicale -La “double peine” des ouvriers : plus d’années d’incapacité au sein d’une vie plus courte -Un bulletin du BEH sur les inégalités de santé au carrefour de la veille, de la prévention et de la recherche →Durant la séance, plusieurs étudiants ont rapporté un cas clinique qui les avait marqués, ce qui a permis d’aborder plusieurs sujets : 1) Problématique des patients précaires : Moins bonne observance thérapeutique Problème de suivi Difficultés d’accès aux spécialistes ou paramédicaux avec dépassements d’honoraires Problèmes de représentations négatives de la part du médecin 2) Solutions possibles : Consultations PASS (Permanence d’Accès aux Soins de Santé), Adresser le patient à une assistance sociale (via la mairie ou un hôpital), afin de trouver des couvertures sociales adaptées : CMU, AME et des conditions de logement améliorées Service de traduction si barrière de la langue Savoir adresser les patients dans un circuit de soins sans dépassement d’honoraire et acceptant les CMU et AME (dentistes, confrères médecins...) Réévaluer fréquemment les conditions de vie de nos patients (profession, logement, situation maritale...) Pratiquer le tiers-payant si besoin ou encore adapter le prix des consultations suivant le revenu du patient Aides financières : minima sociaux disponibles : - le revenu de solidarité active (RSA) qui remplace le RMI et l’API -l’allocation de solidarité spécifique (ASS) -l’allocation équivalent retraite (AER) -l’allocation d’insertion (AI) -l’allocation aux adultes handicapés (AAH) -les allocations du minimum vieillesse -l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) 3) Définitions Il est important de différencier les termes suivants : -Précarité : condition qui résulte d’”absence d'une ou de plusieurs sécurités, notamment celle de l'emploi, permettant aux personnes et aux familles d'assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales et de jouir des droits fondamentaux. L'insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l'existence, quand elle devient persistante, quand elle compromet les chances d'assumer à nouveau ses responsabilités et de reconquérir ses droits par soi-même.” Les sécurités dont il est question sont le travail, les revenus, le logement, l’accès aux soins, l’école et l’accès à l’instruction, l’accès à la culture, le lien familial, le lien social. -ISS : les inégalités sociales de santé (ISS) correspondent aux différences d’état de santé observées entre des groupes sociaux. Elles font référence aux différences observées dans la relation entre l’état de santé d’un individu et sa position sociale (selon des indicateurs comme ses revenus, son niveau d’études, sa profession, etc.). Les ISS concernent toute la population selon un gradient social. Dans tous les pays où les inégalités sociales sont bien mesurées, chaque catégorie sociale présente un niveau de mortalité et de morbidité plus faible que le groupe social inférieur. -Inégalités de santé (sans l’adjectif “sociales”) : ne relèvent pas de la justice sociale mais d’autres facteurs (génétiques comme d’être un homme ou une femme ; physiologiques, comme d’être jeune ou vieux...) Afin de bien différencier ces définitions, le BEH N° 16-17 de juin 2016 “Les inégalités de santé au carrefour de la veille, de la prévention et de la recherche” est complet et fait un tour de la thématique. → Au total, il s’agissait d’une séance de tutorat très enrichissante, sur une problématique que nous sommes souvent amenés à voir en consultation mais que nous sous-estimons parfois. Il est donc important de se rappeler que le médecin généraliste doit effectuer une prise en charge globale, non seulement médicale, mais aussi sociale et que son action en ce sens lorsqu’elle est possible peut également permettre d’améliorer la santé du patient.