La norme du français québécois - Office québécois de la langue

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[p. 33]
LA NORME DU FRANÇAIS QUÉBÉCOIS : L’AFFIRMATION
D’UN LIBRE ARBITRE NORMATIF
Robert Vézina
Terminologue
Office de la langue française
Nous aborderons quelques aspects de la problématique qui entoure la question de la norme
linguistique au Québec, plus particulièrement l’explicitation de la norme lexicale;
autrement dit, c’est d’un aspect important du français standard tel que pratiqué au Québec
qu’il sera question. Nous ne nous attarderons pas aux différents types de normes : norme
prescriptive, norme spontanée, norme objective, norme subjective, norme implicite, norme
explicite, norme officielle, etc. C’est la norme comme modèle du bon usage de la langue
française au Québec qui nous intéresse, avec ce qu’elle comporte de prescription et de
subjectivité, mais également d’objectivité et de description. Il sera aussi question de
québécismes (faits de langue caractéristiques du français québécois), puisque ce sont sur
eux principalement que se fonderait l’existence d’une norme lexicale québécoise distincte.
Le bon usage au Québec : français standard ou français québécois standard?
À quoi correspond le modèle linguistique de référence, le français standard, pour le
francophone québécois? Est-il le même que pour un Français, pour un Belge ou pour un
Sénégalais?
Quelques réponses ont été proposées au fil des ans. Rappelons que dès 1965, l’Office de la
langue française a exprimé son point de vue quant à la norme du français qu’il faut établir
pour le Québec : l’usage doit s’aligner sur le français international1. Les divergences ne
sont acceptables que dans le seul domaine lexical, dans la mesure où les canadianismes
désignent des réalités nord-américaines pour lesquelles le français international n’a pas de
termes appropriés. Quatre ans plus tard, dans son opuscule intitulé Canadianismes de bon
aloi, l’Office de la langue française affirmait que la diffusion du français commun n’allait
pas de pair avec un alignement aveugle sur le lexique parisien et que certains termes
québécois demeuraient nécessaires pour décrire le milieu de vie
[p. 34] québécois; d’autres termes étaient vus comme tout aussi valables que leurs
équivalents parisiens, voire préférables s’ils permettaient d’éviter un anglicisme. Quoique
timides, ces premières prises de position officielles attestent de la volonté d’établir une
norme pour le Québec, applicable dans l’enseignement et l’Administration, c’est-à-dire un
français international très légèrement québécisé2. Il n’est alors nullement question d’un
français québécois standard.
Toutefois, on remarque que depuis la célèbre résolution que l’Association québécoise des
professeurs et professeures de français a prise en 19773, plusieurs articles, surtout de la
plume de linguistes, ont affirmé la réalité d’un français québécois standard, bien que les
1
Office de la langue française (1965). Norme du français écrit et parlé au Québec, p. 6.
Dans cette optique, les québécismes sont acceptables dans la langue soignée dans la mesure où ils sont
« utiles » : ils comblent une lacune terminologique ou ils permettent de préserver la francité du lexique.
3
« Que la norme du français dans les écoles du Québec soit le français standard d’ici. » Cité dans : Conseil de
la langue française (1990), p. 31.
2
2
appellations varient, ce qui signale peut-être la difficulté d’étiquetage de ce registre
québécois que l’on considère de niveau standard (Martel et Cajolet-Laganière, 1996 :
Français québécois standard; Poirier, 1998 : La norme du français du Québec; Corbeil,
2000 : Norme du français correct propre au Québec). En 1985, l’Énoncé d’une politique
linguistique relative aux québécismes de l’Office de la langue française donnait de la norme
de la langue française au Québec une vision plus nuancée que celle de 1965 : « Cette
norme, qui s’insère dans le processus d’aménagement linguistique du Québec, doit tenir
compte du contexte socioculturel et sociolinguistique du Québec, de sa situation
géographique et de son appartenance à la francophonie » (p. 10). Cet énoncé affirmait par
ailleurs l’autonomie normative du Québec (p. 37). Mentionnons également que le rapport
du Conseil de la langue française remis en 1990 au ministre responsable de l’application de
la Charte de la langue française stipule « qu’il existe un français québécois standard, assez
près néanmoins de la norme internationale du français4 ». L’idée selon laquelle le français
du Québec serait doté d’une norme propre est désormais assez répandue dans le milieu
scientifique. Il importe ici de préciser que cette norme québécoise concerne essentiellement
le lexique, la grammaire du français telle que décrite dans les ouvrages européens faisant
encore l’unanimité, sauf peut-être sur des aspects de la féminisation des titres de fonction et
sur des points de détail. Évidemment, si on examine l’usage réel de la langue, on peut
percevoir plusieurs écarts par rapport à la grammaire standard. Quant à la
[p. 35] phonologie et à la phonétique, il est connu que le modèle radio-canadien symbolise
depuis longtemps ce que les Québécois valorisent sur le plan de la prononciation (v.
Gendron, 1990 : 374).
L’explicitation d’une norme implicite
L’existence d’une norme locale ne se vérifierait pas qu’au Québec. La linguiste belge
Marie-Louise Moreau (1999 : 56) constate qu’un « certain nombre de communautés
nationales – sinon toutes – se sont dotées d’une norme propre [...]. Autrement dit, les
standards locaux ne doivent pas être élaborés. Ils existent déjà et fonctionnent déjà comme
tels dans les faits, même s’ils ne sont guère décrits et s’ils ne bénéficient que d’une
légitimité très limitée dans le discours normatif institutionnel ».
Nous en sommes donc rendus à expliciter, à préciser et à valoriser cette norme québécoise
qui fonctionne de façon implicite. Il semble que ce soit l’aboutissement normal du grand
projet d’aménagement linguistique amorcé dès les années soixante; on peut même y voir la
suite logique du travail de codification du français québécois amorcé par les auteurs de
manuels correctifs au XIXe siècle (v. Poirier, 1998 : 137). La valorisation du français
québécois dépend en effet directement de sa description et de son instrumentation
adéquates. En tant que communauté politique et culturelle distincte, qui a suivi une
évolution particulière, qui affirme son identité à travers une langue qui est sienne depuis le
XVIIe siècle, bref en tant que communauté complète et complexe, le Québec se doit
d’exercer son droit de propriété sur la langue française et d’assumer pleinement sa
différence tout en affirmant son appartenance à la francophonie, ce qui représente un défi
de taille. Comme le disait Corbeil (1986 : 294) : « Tant et aussi longtemps que nous
n’aurons pas instrumentalisé le français que nous avons promu comme langue officielle, il
nous manquera toujours un outil essentiel pour le bien-être de toute [la] communauté
linguistique. » Ce travail d’explicitation presse, comme le souligne le journaliste Daniel
4
Ibid, p. 28.
3
Raunet (2001 : 23) : « Le vrai problème, c’est le non-dit, le silence, le tabou qui entoure nos
choix dans un registre particulier : la langue soutenue. » Le travail est cependant
commencé, et plusieurs personnes et organismes y contribuent, chacun tirant profit des
travaux de l’autre.
La contribution de l’Office de la langue française
À l’Office de la langue française, la production terminologique quotidienne versée dans Le
grand dictionnaire terminologique participe à ce
[p. 36] travail d’explicitation de la norme lexicale5. Puisque l’un des mandats principaux de
l’Office est de « veiller à ce que 1e français devienne, le plus tôt possible, la langue des
communications, du travail, du commerce et des affaires dans l’Administration », le travail
terminologique vise la francisation et le développement continu des vocabulaires de
spécialité, travail qui a débuté par un important chantier de mise à niveau rendu nécessaire
par le retard qu’avait pris le Québec dans ce domaine, étant donné l’utilisation généralisée
des terminologies anglaises.
Les politiques linguistiques en tant que balises normatives
L’Office s’est donné des politiques qui visent à guider le travail des terminologues en ce
qui concerne la norme; mentionnons : l’Énoncé d’une politique relative aux québécismes, la
Politique relative à l’emprunt de formes linguistiques étrangères et Titres et fonctions au
féminin : essai d’orientation de l’usage. Le travail de l’organisme porte essentiellement sur
le français écrit et parlé au Québec, ce qui revient à dire qu’il vise en premier lieu l’usage
québécois. Bien sûr, la diffusion gratuite du GDT sur Internet, les efforts de coopération
avec d’autres organismes linguistiques, notamment ceux de France, contribuent à diffuser
les choix terminologiques de l’OLF au-delà des frontières du Québec. Ainsi, l’Office
souhaite contribuer au développement du français en tant que langue de communication
internationale. Il n’en demeure pas moins que lorsque l’Office promeut l’usage du terme
téléavertisseur et déconseille, par exemple, l’usage du terme parking, c’est bien l’usage
correct du français au Québec que l’OLF précise. Bien sûr, l’usage des autres pays
francophones peut éventuellement être influencé par l’usage québécois, par l’entremise du
travail de l’Office ou de celui d’autres organismes (par exemple, ciné-parc et covoiturage
ont été officialisés en France).
Les québécismes et la norme
Les politiques de l’Office orientent le travail des terminologues et la façon d’expliciter des
éléments de la norme. Le traitement des québécismes, par exemple, a fait l’objet d’une
réflexion qui est exposée dans l’Énoncé d’une politique linguistique relative aux
québécismes, qui date de 1985. Un de ses principes directeurs s’énonce ainsi :
« Les québécismes doivent principalement servir à dénommer des réalités concrètes ou
abstraites qui n’ont pas de correspondant ou qui
Le service de consultation téléphonique représente un autre vecteur d’intervention de l’OLF; l’organisme est
vu par plusieurs citoyens comme un guide sur toutes les questions concernant l’usage correct de la langue
française.
5
4
[p. 37] ne sont pas encore dénommées en français, ou pour lesquelles les dénominations
québécoises qui les expriment ont acquis un statut linguistique ou culturel qui les rend
difficilement remplaçables » (p. 16).
En faisant éclater le carcan des termes qui désignent des réalités d’ici, la dernière
proposition de ce principe a une grande portée et, à elle seule, confirme la diversité des
particularismes linguistiques dignes de figurer dans le registre soigné du français québécois.
Toutefois, puisque la plupart des québécismes semblent avoir un statut linguistique ou
culturel qui les rend difficilement remplaçables, le terminologue doit avoir recours à des
critères plus précis pour l’aider à effectuer ses choix : la variante québécoise désigne-t-elle
une réalité québécoise ou nord-américaine? Remplace-t-elle avantageusement un emprunt?
Est-elle productive sur le plan morphologique (dérivés et composés)? Sa fréquence d’usage
est-elle élevée? Est-elle bien formée? Est-elle un emprunt qui concurrence inutilement un
terme français? Ces critères d’acceptation et de rejet sont utiles, vu que, dans une optique
d’orientation de l’usage, tous les termes ne sont pas égaux, qu’ils soient des québécismes
ou non. Le constat général que l’on peut faire cependant, c’est que l’usage de québécismes
dans une terminologie française de qualité est dûment reconnu par l’OLF.
Les québécismes dans les langues de spécialité
En terminologie française, la variation topolectale n’est pas toujours sensible et, dans
plusieurs domaines spécialisés, la plupart des termes revêtent un caractère tout à fait
universel. Ainsi, tout le monde francophone s’entend sur ce que désignent les termes arbre
à cames en tête, clé dynamométrique à cadran et machine à commande numérique. La
normalisation des vocabulaires techniques constitue d’ailleurs un des aspects du travail
terminologique, qui tend idéalement vers l’univocité des termes et l’uniformisation des
usages6. Sur ce point, de nombreux organismes de normalisation tels que l’ISO, le BNQ et
l’AFNOR peuvent orienter certains choix terminologiques7. L’absence de barrière
culturelle,
[p. 38] si on veut bien l’appeler ainsi, est également observable en contexte de néologie.
Toutefois, on ne saurait nier l’existence de la variation topolectale, même dans le domaine
des langues de spécialité. Certains secteurs y sont plus sujets que d’autres, notamment ceux
touchant la vie sociale (politique, comptabilité, assurances, loisir, etc.) ou qui sont rattachés
à des activités plus ancrées dans la tradition socioéconomique québécoise (acériculture,
agriculture, foresterie, etc.). Cette variation n’est pas sentie comme nuisible aux relations
entre francophones. Ainsi, pour désigner la personne qui effectue une mission de
vérification, au Canada on emploie vérificateur, en France, auditeur, et en Belgique,
réviseur.
Les québécismes de la langue générale
Rousseau (1994 : 41) rappelle avec justesse que l’univocité du terme technique « se heurte dans la pratique à
des variations terminologiques de différents types ». Il mentionne notamment la variation topolectale, la
variation sociotechnolectale et la variation technico-commerciale.
7
Il convient de noter que le terminologue conserve son sens critique face à un terme diffusé par une norme
technique; certain sont rejetés, car ils s’accordent mal à la sémantique du français général. Cholette (1994 :
503) donne l’exemple du terme tiré d’une norme AFNOR concernant le textile : chef de pièce. Ce terme n’a
pas été retenu car, calqué de l’anglais leader sloth, il s’accorde mal avec la sémantique du mot chef. Le terme
avant-pièce a été retenu.
6
5
Lorsqu’on traite des termes qui relèvent de l’usage spécialisé, les principes de la
socioterminologie conduisent bien entendu les terminologues à prendre en considération les
usages qui prévalent dans les milieux concernés. Lorsque la terminologie traitée touche
également la langue générale, un critère prend une importance particulière, celui de la
hiérarchisation des usages telle que l’ensemble de la communauté se la représente. Dans de
tels cas, est-ce que la norme, le bon usage, n’est que le reflet de la langue courante? La
réponse est évidemment non. Il faut bien avouer que l’on doit dans certains cas proposer
des choix terminologiques moins représentés dans l’usage courant, mais qui cadrent avec
un modèle idéal, qui s’appuie notamment sur les critères d’acceptation précédents. La
pondération de ces critères ne va pas nécessairement de soi. Par exemple, les critères de
productivité morphologique et de résonance internationale doivent-ils toujours primer sur
celui de la fréquence d’emploi dans la langue courante? La difficulté d’implantation de
certains termes n’est pas toujours imputable aux lacunes de la stratégie de diffusion, mais
s’explique sans doute en partie dans une pondération inadéquate des différents critères de
sélection8. Cela
[p. 39] dit, les terminologues de l’Office tiennent de plus en plus compte de l’usage courant
dans leurs propositions terminologiques, et ce, pour faciliter l’implantation ou la
reconnaissance d’un bon usage conforme au sentiment linguistique des Québécois. Ainsi,
l’existence d’un terme technique ou scientifique n’empêche naturellement pas la
reconnaissance d’un terme de la langue générale pour désigner une même réalité (cf. thuya
et cèdre). Les terminologues s’intéressent aussi aux tendances évolutives de la création
lexicale du français, lesquelles peuvent rendre normales des formes traditionnellement
jugées comme non orthodoxes (ex. : approche client, clavardage, webmestre); ils s’ouvrent
à l’emprunt, ce qui inclut le calque, comme procédé d’enrichissement de la langue : applet
(< angl. applet), lien retour (< angl. back link), pont-routeur (< angl. bridge-router), tout en
respectant la sensibilité québécoise face à ce phénomène.
Les tensions entre l’usage et le modèle prescrit
L’écart occasionnel entre l’usage courant et le modèle prescrit, voire entre différents
modèles prescrits concurrents, est la source d’un malaise que d’aucuns qualifient
d’insécurité linguistique; ce problème, présent dans toute la francophonie, est
particulièrement aigu au Québec (pensons à fournaise que ne peut déloger chaudière).
L’OLF n’étant pas le seul organisme à expliciter le bon usage et à diffuser un discours
officiel sur cette question, et ne prétendant pas le devenir, ses choix terminologiques ne
sont évidemment pas partagés par tous. Parmi plusieurs exemples, on se rappellera le cas
des mots épluchette et canot (au sens de « canoé »), inclus parmi les canadianismes de bon
8
Prenons par exemple roulotte au sens de « remorque de camping », qui est vieilli en France. Le terme y a été
progressivement remplacé par caravane, emprunté à l’anglais britannique, probablement parce que roulotte
évoque plutôt les Tsiganes nomades et désigne souvent un véhicule hippomobile. Au Québec, roulotte
demeure largement employé, même dans la langue commerciale; il n’évoque pas automatiquement les
Tsiganes, réalité peu présente en Amérique du Nord. Pour la majorité des Québécois, une caravane évoque
plus naturellement un groupe de personnes qui se déplacent (éventuellement avec leurs roulottes) qu’une
roulotte seule. Caravane a été officialisé par l’OLF en 1980. Vingt ans plus tard, caravane a pénétré l’usage
officiel (il est adopté par la Fédération québécoise de camping et de caravaning), mais moins l’usage courant.
Pourtant, ce terme avait pour lui la nouveauté, son caractère international et le fait de s’inscrire dans la famille
de caravaning et de caravanier, termes assez bien implantés au Québec. Tremblay (1994 : 63) montre que
roulotte correspond à la norme spontanée et à la norme préférée d’environ 80 % de son échantillon, tandis que
caravane correspond à la norme spontanée de moins de 2 % de l’échantillon et à la norme préférée de 7 % de
celui-ci.
6
aloi par l’OLF, mais condamnés dans le Dictionnaire des difficultés de la langue française
au Canada : « De basse origine et de formation douteuse, le terme folklorique épluchette
est plus que suspect9. » Plus récemment, dans le domaine de la langue générale, on
remarque que des auteurs québécois critiquent le verbe enfarger, et ce, bien qu’il soit
consigné depuis 1992, sans marque d’usage, dans le très sélect Dictionnaire de l’Académie
française. D’ailleurs, force est d’avouer que la complexité des usages réels rend le travail
d’orientation de l’usage très
[p. 40] délicat, pour un organisme officiel, et peut provoquer des désaccords. Certains
considéreront que, dans tel cas, l’usage québécois entériné était inacceptable, si l’on place
l’analyse au niveau d’une norme internationale rigide; dans d’autres cas, certains trouveront
au contraire que la proposition de l’Office ne respecte pas suffisamment l’usage courant
québécois ou qu’il a mal saisi la norme implicite. D’ailleurs, sur bien des points, cette soidisant norme implicite n’est pas consensuelle, et bien souvent on peut remarquer une
divergence qui perdure entre ce qui est prescrit et ce qui est attesté. La concertation entre
les différents individus et organismes s’intéressant à la standardisation du français
québécois, souhaitée par tous, tarde à se réaliser. Un travail de dédramatisation par rapport
à certains écarts existant entre le français québécois et celui des autres francophones
demeure pertinent. Nous partageons le point de vue de Poirier (1998 : 147) sur l’importance
« d’amorcer une réconciliation entre le discours officiel sur la langue et la réalité
culturelle ». À ce chapitre, on remarque que les écarts relatifs à des dénominations récentes,
de type motomarine (Qc) et scooter des mers (Fr), sont vécus plus sereinement que ceux
qui concernent le fonds plus traditionnel du vocabulaire.
La saisie de la norme implicite : les outils indispensables
Pour effectuer un traitement terminologique qui tienne compte de la norme implicite
québécoise et de la réalité culturelle d’ici, les terminologues doivent disposer d’outils
adéquats : dictionnaires québécois, glossaires, monographies et études diverses. Les corpus
lexicaux québécois tels que ceux que le Secrétariat à la politique linguistique a mis à la
disposition du public (ILQ, Québétext, Textum, BDTS, etc.) sont également des outils
nécessaires. La consultation d’experts du domaine concerné et la recherche dans Internet
sont aussi des démarches pertinentes. L’accès à de larges corpus de la presse écrite, grâce
notamment au serveur d’actualité Eureka, de la Société CEDROM-SNI, permet de saisir sur
le vif l’usage valorisé par les journalistes québécois. Ces sources d’information facilitent
sans doute la prise en compte de la norme implicite et permettent de relativiser certains
points de vue exprimés dans le discours métalinguistique.
Exigence de l’adoption d’un point de vue québécois sur les méthodes de travail
Le rapatriement du référent linguistique qu’implique l’autonomie normative du français
québécois constitue une prise de responsabilité exigeante – il serait mieux d’ailleurs de la
qualifier de libre arbitre normatif,
[p. 41] puisqu’une autonomie normative complète paraît irréaliste (v. notamment Langlois,
2000 : 438). Quiconque adhère à ce principe, terminologue ou lexicographe, se doit d’être
conscient de tout ce qu’il entraîne, tant du point de vue de la méthode de travail que de
celui du métalangage utilisé. Lorsque l’on évalue un emploi linguistique quelconque, il faut
Dagenais (1967 : 285); sur canot, l’auteur écrit (1967 : 148) : « Il est correct de dire canot d’écorce pour
désigner les grands canots faits d’écorces que les Amérindiens utilisaient au temps de la Nouvelle-France,
mais un canoë fait d’écorces reste un canoë. »
9
7
savoir prendre en considération l’évolution parallèle du français qui s’est faite en France et
au Québec depuis le XVIIe siècle. Il s’agit d’éviter, le plus possible, de heurter des systèmes
complets de représentation partagés par un nombre significatif de Québécois. Ainsi, encore
récemment, on pouvait lire dans le GDT que le terme borne-fontaine n’appartenait pas au
domaine de la sécurité incendie, puisque le mot ne désigne qu’une prise d’eau
communautaire en forme de borne (c’est effectivement le sens du mot en France). On note
que ce genre d’attitude quelque peu dénégatoire est aujourd’hui moins fréquent. Dans un
autre ordre d’idées, l’étiquette d’« archaïsme », par exemple, ne devrait être utilisée qu’en
référence à l’usage courant québécois; il est effectivement des mots qui ont vieilli dans
l’usage d’ici et qui sont devenus ou sont en voie de devenir archaïques (échevin « conseiller
municipal », brayet « caleçon, costume de bain », dalle « gouttière », etc.). Si l’on conserve
un point de vue extérieur, plusieurs québécismes devraient être qualifiés d’archaïsmes
(gager, malpropre, etc.) étant donné le conservatisme remarquable dont a fait preuve le
français du Québec – assumer cette réalité ne revient d’ailleurs pas à prôner un ancien
modèle rural. Par exemple, un certain bon usage québécois a conservé le terme boyau
(d’arrosage), alors que l’anglicisme hose s’est largement répandu dans la langue populaire.
Il serait maladroit d’écarter boyau en le qualifiant d’archaïsme (ce qui est sans doute vrai
dans l’ensemble de la francophonie), alors qu’il est encore très vivant en français québécois
actuel10. En ce qui concerne la métalangue à utiliser lorsque l’on porte un jugement
normatif, il serait bon de s’interroger sur des expressions comme : forme inexistante ou
n’existe pas en français, non parce qu’elles n’ont pas leur raison d’être, mais parce que ce
type d’argument peut être retourné contre bon nombre de mots courants et neutres en
français québécois dont l’usage n’a pas encore été explicité. Par exemple le verbe endisquer
au sens d’« enregistrer un disque » est relativement courant au Québec; on le rencontre
même dans la presse
[p. 42] (environ 260 occurrences entre le 1er janvier 1999 et le 1er janvier 2001); le rejeter
en invoquant simplement sa non-existence en français peut laisser l’usager perplexe.
Quelle norme explicite-t-on vraiment?
L’explicitation de la norme québécoise ne comporte pas seulement des difficultés d’ordre
méthodologique, mais également d’ordre scientifique et idéologique. Au Québec, il ne faut
pas perdre de vue qu’une proportion sans doute importante de la population n’admet
carrément pas l’existence d’une norme québécoise pour l’écrit. Lamonde (1998 : 215)
explique que : « La langue que les Québécois “tendent” à utiliser dans les circonstances
officielles et dans les publications ne se distingue en fait à peu près pas du français
standard. » Tout le monde s’entend effectivement pour dire que le registre soigné des
locuteurs québécois diffère peu de celui des autres francophones (v. Martel et CajoletLaganière, 2000 : 380), et ce, même s’il est facile de démontrer que le français utilisé au
Québec dans le discours soigné comporte des particularismes qui le distinguent des autres
variétés de français; Martel (1993), notamment, en a présenté un certain nombre
d’exemples. De même, la production terminologique de l’OLF entérine bon nombre de
québécismes, lesquels ne désignent pas que des réalités propres (babillard électronique,
Une recherche dans la presse québécoise à l’aide d’Eureka montre que du 1 er janvier 1999 au 1er janvier
2001, le terme boyau(x) d’arrosage a été utilisé 101 fois dans la presse francophone canadienne
(essentiellement québécoise) et que tuyau(x) d’arrosage l’a été 39 fois. Des sondages effectués dans les
années précédentes tendent à montrer que boyau d’arrosage ne montre aucun signe de vieillissement, au
contraire.
10
8
bâton de hockey, camelot, courriel, dépanneur, stationnement, tabagie, urgentologue, etc.)
et illustrent des « écarts » par rapport à l’usage reçu en France.
Le français standard québécois : un concept qui inquiète
L’existence manifeste de québécismes relevant de la langue neutre ou soignée est-elle
néanmoins suffisante pour justifier que l’on parle d’un standard québécois? Autrement dit,
est-ce qu’un corpus de variantes endogènes, aussi légitimes et légitimées soient-elles, mais
relativement peu nombreuses par rapport à l’ensemble du lexique, constitue un standard
distinct? Il semble que ce soit sur ce point que se situe l’essentiel du problème. Si l’on
affirme que, de toute façon, le français québécois standard est rattaché fortement au français
international (v. Martel et Cajolet-Laganière, 1996 : 124), on doit quand même admettre
que cette proximité – tout à fait vérifiable – s’est maintenue dans un contexte
sociolinguistique où à peu près aucune norme québécoise standard explicite n’était diffusée.
Dès lors, on peut se demander, et quelques-uns n’y ont pas manqué11, quelles sont les
garanties du maintien à long terme
[p. 43] de cet attachement au français international une fois une norme québécoise
explicitée? Derrière cette question se profile la crainte de l’isolement linguistique, de la
perte de contact avec la francophonie – souvent présentée comme un bloc monolithique – et
de la créolisation du français québécois. On ne peut rien conclure sur le bien-fondé de cette
crainte car, comme le souligne Moreau (1999 : 57), peu d’études ont été faites pour préciser
les conditions de l’intercompréhension entre différentes variété de français.
Le maintien de la référence externe
Quoi qu’il en soit, les craintes exprimées vis-à-vis du projet d’explicitation d’un français
standard québécois reposent peut-être sur un malentendu. En effet, on voit mal comment un
bon usage élaboré à partir de corpus de textes écrits dans le respect de la grammaire
française et du vocabulaire commun pourrait aboutir à un standard complètement endogène,
distinct et coupé de ses origines. D’ailleurs, on peut remettre en question la relation trop
étroite que l’on fait parfois entre les territoires nationaux et les concepts de normes
endogène et exogène, puisqu’au Québec la norme dite endogène se nourrit et s’inspire
constamment de la norme dite exogène et peu de gens ont le réflexe de distinguer les deux.
Des exemples parmi tant d’autres : baladeur et logiciel (qui viennent de commissions
terminologiques françaises) ont été spontanément adoptés au Québec pour concurrencer
walkman et software (dans le cas de logiciel, l’appropriation du terme est telle que certains
croient qu’il s’agit d’une création québécoise; il a quand même inspiré des néologismes
québécois : plugiciel, domoticiel); d’un autre côté, le professeur qui enseigne à ses élèves le
mot sécuritaire (tel qu’employé dans un syntagme du type : un jouet sécuritaire) est
convaincu qu’il leur enseigne le français le plus universel, alors qu’il leur enseigne un bon
usage tout à fait québécois.
Même s’ils ne répondent pas à tous leurs besoins, les produits lexicographiques faits en
France constituent des références incontournables en matière d’orthographe et de
sémantique pour la majeure partie des Québécois, qui les consultent régulièrement et qui
leur accordent une grande crédibilité (v. Martel, Cajolet-Laganière et Théoret, 1998 : 115).
Voir, par exemple, Lionel Meney (2001), « Langue d’ici et langue d’ailleurs », dans : Le Nouvelliste, TroisRivières, 28 mars, p. 6.
11
9
C’est souvent sur la base de ces références que l’on établit l’essentiel des critères servant à
juger de la qualité d’un texte québécois. Par conséquent, le paradigme norme
endogène/norme exogène, traduit strictement comme opposition entre norme québécoise et
norme française de France, laisse en plan une partie importante du rapport que tout locuteur
entretient avec la norme. Il demeure indéniable que la norme dite internationale,
[p. 44] modèle abstrait qui dépasse largement le simple bon usage parisien, conserve son
prestige, ses droits d’influence et de référence chez la plupart des Québécois, lesquels, dans
leurs écrits de niveau soutenu, tentent de s’y conformer le plus possible. Le rapport
identitaire entre la langue française et les Québécois ne se résume pas uniquement en
termes de québécité de l’usage; il est beaucoup plus large et complexe. La prise en compte
de cette complexité est fondamentale, notamment dans une perspective pédagogique du
français au Québec.
La norme du français québécois : une modulation québécoise du français
international
La norme du français québécois, prise comme un modèle complet et autonome, est en
quelque sorte une hypothèse de travail utile aux linguistes, aux lexicographes et aux
terminologues pour décrire et aménager le vocabulaire, là où l’originalité québécoise est la
plus sensible. Elle sert de point de repère. C’est en se plaçant dans une telle perspective,
dans les cas où une variation lexicale topolectale existe, que le terminologue, par exemple,
peut viser à produire des fiches terminologiques qui reflètent un jugement normatif
traduisant l’usage correct du français au Québec, lequel peut différer sur certains points de
l’usage reçu en France ou ailleurs. L’affirmation d’un libre arbitre normatif québécois est
d’ailleurs primordiale et nécessaire pour notre société qui se veut mûre et moderne, d’autant
plus que le fait de décrire un bon usage québécois n’entraîne aucunement le rejet de
l’ensemble des ressources du français. En terminologie, ce dernier point est
particulièrement important étant donné le rôle capital qu’a joué et que joue encore le
français technique diffusé dans des dictionnaires, des vocabulaires, des lexiques ou dans de
la documentation provenant de toute la francophonie, dans la francisation des terminologies
techniques au Québec. Le français représente un intarissable trésor où sont déposés des
siècles de connaissance, d’expérience et de culture12. Il est donc tout à fait correct de parler
de français québécois standard, puisque ce concept incarne bien la pleine possession du
français par la société québécoise. Il paraît toutefois difficile de présenter un standard d’ici
comme s’opposant à des standards d’ailleurs, ou au français international, étant donné la
très grande filiation qui existe entre les bons usages de toutes les variétés de
[p. 45] français, sans compter le fractionnement symbolique qu’une telle opération suppose.
Les concepts de « norme endogène » et de « norme exogène », qui sont utiles pour décrire
différents aspects de la réalité linguistique de la communauté francophone québécoise,
paraissent moins pertinents lorsque vient le temps de décrire l’ensemble du modèle
normatif que l’on souhaite diffuser au Québec, parce qu’ils laissent entendre que ladite
norme peut être associée à une des tendances qui la caractérisent, lesquelles, comme nous
l’avons vu, peuvent difficilement être soumises à un décorticage précis. Comme le
remarque Martel (2000 : 744), la croissance des échanges culturels et économiques entre la
France et le Québec accroît en fait la force d’attraction de l’usage français parisien sur
Même si aucun corpus québécois ne fournit d’attestation, par exemple, du terme de blason émanche « pièce
de l’écu en forme de pointe triangulaire » (Petit Robert, édition 2000), tout Québécois qui aura besoin de
désigner cette réalité reconnaîtra sans peine ce terme comme légitime et il le considérera comme étant aussi
français que truite mouchetée ou char allégorique.
12
10
l’usage québécois. On observe même, à moindre échelle, le mouvement inverse (niaiseux,
clavardage, courriel).
Conclusion
Comment concilier les besoins d’intercommunication et l’incontestable variation des usages
dans la francophonie? Si de nombreux linguistes partagent l’objectif d’une plus grande
autonomie des différentes variétés de français13, plusieurs émettent des réserves à l’endroit
de l’approche que l’on peut qualifier de « nationale ». Le linguiste Michel Francard (1998 :
21) considère que l’avenir du français sera desservi « s’il évolue vers un conglomérat de
“variantes nationales” qui tirent leur légitimité de la caution des États-nations
correspondants » et que l’usage du français tirera « sa légitimité de sa capacité à dire
l’identité plurielle des sociétés et des individus qui les composent ». La solution idéale
réside sans doute dans la promotion d’un français international qui le soit vraiment; il faut
continuer de discréditer l’idéologie d’une norme rigide et identique pour toutes les
communautés francophones (v. Corbeil, 1986 : 60). Sur le plan du vocabulaire surtout, on
ne peut plus continuer à poser une stricte adéquation entre norme internationale et norme
traditionnelle, comme le font encore certains, cette dernière, identifiée à la norme dite
parisienne, ne pouvant plus répondre aux besoins et aux aspirations de toutes les
communautés francophones du monde, que ce soit le Québec, la Belgique ou les pays
d’Afrique. Il est primordial de reconquérir le sens premier du mot international de sorte
qu’il réussisse à exprimer la diversité des cultures et des identités francophones. À la
[p. 46] question de départ (quel est le français standard pour un Québécois?) nous ne
pouvons répondre de façon absolue; en revanche, nous formulerons un souhait en
paraphrasant Maurais (1999 : 80) : une norme du français québécois viable, c’est une norme
d’audience internationale qui tient compte des particularités légitimes du français
québécois.
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13
Voir, par exemple, Jucquois (1999 : 89) : « Il importe donc, tout en préservant une communauté de
communication, de veiller à ce qu’au sein de la Francophonie chaque communauté, aussi humble soit-elle, ait
ou obtienne les conditions de son autonomie linguistique. »
11
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[p. 47]
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