Sur quelques années, il y a eu des passages de crises violentes à

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Sur quelques années, il y a eu des passages de crises violentes à des crises beaucoup plus pacifiques. Il
y a eu des périodes dans lesquelles les pays civilisés se sont révélés capables de la pire violence
existante comme les militaires français en Algérie, en Indochine ou encore à Madagascar après leurs
tueries, ils reviennent dans la société civilisée malgré leurs actes. L’armée américaine a des membres
capables de se prendre en photo des supplices qu’ils ont fait subir aux irakiens et de se faire prendre
par la police, ce sont des meurtriers, des tortionnaires.
I-
Un processus de civilisation
N. ELIAS (sociologue allemand) a fait du niveau de la maîtrise de l’affectivité dans une société un
élément déterminant du procès de civilisation. D’après lui, c’est dans la mise à l’écart de l’agressivité
et de la violence par le contrôle social ancré dans l’organisation étatique que se voit marqué une
société civile.
« La civilisation des mœurs » : il y décrit le climat psychologique à 2 moments de l’histoire de France
où il va comparer les guerriers du moyen âge avec l’homme de cour après la renaissance. L’homme
médiéval doit pouvoir et vouloir infliger la mort ou encore accepter de risquer sa vie jusqu’à la perdre,
il faut plusieurs années d’apprentissage. La vie du guerrier au moyen âge est un combat permanent, la
cruauté physique et le plaisir qu’on peut y prendre ne sont pas jugés sévèrement et même ces
manifestations de cruauté sont considérées comme légitimes. L’homme médiéval doit pouvoir haïr et
aimer avec la même passion, sans limite, il doit pouvoir se contrôler mais ce contrôle dans la société
guerrière ne sert que dans l’exercice de l’expérience physique pour être plus efficace dans la violence.
Non seulement, le guerrier apprend à être efficace dans la violence mais elle est aussi légitime mais
quelques centaines années plus tard (entre 1650 et 1750) ce même chevalier doit, au contraire de ses
aïeux, réfréner ses passions, qu’il soit distinguer et il doit faire attention à sa manière de s’habiller, de
se déplacer, etc. S’il excède dans ses passions, il risque de paraître ridicule ou d’être quelqu’un sans
éducation. Ce que montre ce sociologue, c’est que cette différence de comportement ne vient pas de la
volonté individuelle mais c’est la structure de la société qui postule et cultive une certaine forme de
répression affective. Il cherche à découvrir l’origine des structures sociales à l’origine de ces nouvelles
structures émotionnelles. La raison pour laquelle l’homme médiéval devient l’homme de cour
s’explique par un mécanisme que Weber et Elias appellent mécanisme de monopolisation de la
violence par l’Etat : seul les représentants de l’Etat sont légitimes à utiliser da violence physique.
Dans 2 endroits, en même temps au moyen âge, 2 familles royales : Hugues Capet en France et
Guillaume le conquérant en Grande-Bretagne se lancent dans une compétition effrénée pour
monopoliser la violence pour étendre le territoire de la royauté pour unifier un seul territoire pour une
famille, seuls les représentants de la famille du roi peuvent utiliser la violence. Au départ, le roi a
besoin de la noblesse guerrière mais une fois le territoire intérieur conquis, il ne fait plus la guerre
dans son territoire et seul les rois peuvent utiliser la violence : la noblesse n’a plus besoin de connaître
la violence mais de se raffiner, d’autant plus que le roi décide de réunir la noblesse à sa cour et il faut
faire attention à soi. La noblesse guerrière va donc apprendre à contrôler ses attitudes car en devenant
le souverain unique, le roi a rendu les autres dépendants à son bon vouloir et ça suppose à chacun plus
de retenue dans ses manifestations émotionnelles parce que le roi confère des privilèges qu’il peut
reprendre : cette noblesse est totalement car elle a besoin d’argent d’où sa connaissance de l’Etiquette
qui donne son prestige social, les armes sont les mots et ça devient une pression importante.
Les gens de la cour sont tiraillés entre la résistance à ces contraintes et la fierté à savoir se maîtriser,
comme l’Etat central a monopolisé la violence, le champ de bataille c’est importé à l’intérieur des
individus (des élites) : l’homme doit savoir gérer ses émotions, ses pulsions, ses passions et d’une
certaine manière faire que son champ de bataille se fait dans son for intérieur. Le processus de
socialisation est un processus d’intériorisation, une société civilisé, c’est une société policée
(urbanisée). On privilégie la vue plus que le toucher : on met de la distance. On va apprendre aux
jeunes hommes à se contrôler et non pas à se battre : ce recule de violence physique ne veut pas dire
que l’affrontement et la compétition entre les individus est moins forte, au contraire, mais les armes
utilisées ne sont plus les mêmes : on va utiliser les armes symboliques et culturelles : les mots. Les
gens qui ont le savoir ont donc le pouvoir.
II-
Le processus d’intériorisation de la contrainte
La différence entre la violence et le pouvoir : la violence, lorsqu’elle agit sur un corps ou un objet,
peut se soit le transformer en objet passif soit le détruire en cas de résistance mais c’est pas possible
pour le pouvoir car la relation c’est ce qui fait exister le pouvoir : on ne peut pas transformer l’autre en
objet passif car il faut lui laisser la possibilité de réagir pour ne pas rompre la relation et donc ne pas
faire disparaître le pouvoir.
2 ouvrages de Michel Foucault (philosophe français) :
« L’histoire de la folie à l’âge classique » (1961) où il explique comment l’apparition de la raison a
fait apparaître la folie en miroir : le fait d’être impertinent, le fou prend les traits du pauvre : celui qui
ne peut subvenir à ses besoins et va devenir le personnage central de nos sociétés car c’est une menace
potentielle pour l’ordre public et ça nécessite un contrôle social d’où l’invention de l’hôpital général à
Paris en 1656 dans lequel on va placer les pauvres, les fous, les déviants sexuels, les blasphémateurs,
les prostituées, les vagabonds, etc. et le fait de les regrouper va créer une figure de l’étranger qui
devient un personnage réel : on enferme donc toutes formes de violences qui échappent à l’institution,
c’est la naissance de la psychiatrie, la folie.
« Surveiller et punir » où il s’intéresse à la prison qui apparaît fin 17ème par J. Bentham. Avant on avait
les oubliettes et maintenant c’est l’incarcération qui est plus violent psychologiquement et
intérieurement. Ca a été créé à cause du supplice de DAMIEN qui a essayé de tuer Louis XIV, on l’a
mis sur un roue en bois, un bourreau lui a brisé les membres un par un à coups de bâton, on lui a incisé
les muscles pour y verser de l’huile bouillante et on attache ses membres à 4 chevaux mais il ne
s’écartèle pas donc on lui sectionne les tendons. La cruauté de l’Etat est terrible, on passe de ce mode
de châtiment en quelques années à la prison avec le prisonnier qui se surveille seul car pour lui un
garde est présent : c’est l’autodiscipline, le contraste social va se diffuser en plusieurs institutions.
Le modèle du « panoptique » (de la vision totale) est créé par Bentham et il aura un grand succès
jusque dans la période contemporaine. La prison de la santé était une prison en soleil : les prisonniers
avaient le sentiment d’être surveillés même quand ils ne le sont pas, ce phénomène va obliger le
détenu à intérioriser la contrainte et à se surveiller lui-même même sans que la surveillance soit
effective. Ce modèle de la prison va avoir un tel succès qu’il va s’appliquer à d’autres institutions :
l’usine et la ville.
Dans l’usine, à la même période, se déroule un phénomène de concentration du capital et des ouvriers
dans des endroits uniques : il y a une mutation qui se déroule d’abord dans le textile même si on parle
de a question de l’ouverture du textile chinois dans l’importation, il y a un impact colossal. Le textile
ne va plus se faire comme avant : plus par des paysannes mais par une concentration de la production
du textile dans le même endroit : l’usine, c’est un changement considérable et le contremaître ou les
surveillants pourront vérifier la production avec le même principe que pour la prison, les femmes sont
sur les bacons extérieurs au mur de l’usine pour avoir une vue d’ensemble et tous les espaces vont
s’adapter au modèle : les collègues se surveillent entre eux.
La ville va connaître, à la fin du 18ème et fin 19ème) des mutations sans précédents. La plupart des
grandes cilles dans l’occident ont été créées par les grecs et les romains, ils avaient une technique de
fondation en damier pour gérer l’écoulement des eaux, faciliter le passage, etc. elles étaient constituées
à partir de camps militaires. Après la chute de l’empire romain, les cilles sont fuites ou détruites pour
d’autres villes en forme de colimaçon (escargot) : elle protège, repliée sur elle-même, on construit en
hauteur. C’est une ville de protection mais cette période de 1750 connaît une croissance
démographique exceptionnelle et on ne peut plus loger tout le monde dans cette ville. La population
est très difficile à contrôler alors pour mieux contrôler la ville, l’Etat va chercher à mettre en place le
modèle de Bentham et va créer de larges avenues en cassant le colimaçon pour contrôler la ville : le
regroupement d’individus sera vite remarqué. Cette nouvelle ville est créée pour l’ordre public et la
santé des habitants (insalubrité des villes), ça limite les épidémies, la circulation est plus facile et on
peut contrôler la ville avec ce nouveau système.
Toutes ces formes (écoles, prisons, hôpitaux, villes, etc.) peuvent être regroupés dans les « techniques
disciplinaires », on n’a plus besoin de châtiments cruels pour punie, il s’agit de contrôler et de
surveiller la population en améliorant leur mode de vie. Le but de l’Etat est de prendre en charge les
habitants, des villes de la naissance jusqu’à la mort. Nous ne sommes pas sortis de ce système, deux
nouvelles révolutions technologiques permettent d’augmenter le pouvoir de l’Etat par 3 révolutions
sont connectées : la révolution économique (globalisation dans un seul marché unique), la révolution
informatique et la révolution génétique ki permet un meilleur contrôle de la population par l’Etat grâce
à une information individuelle : il y a un phénomène d’accélération de ce modèle, on ne voit pas
encore les impacts désagréables.
III-
L’évolution des formes de contestation en France
C. Tilly (historien américain) a écrit « la France conteste de 1600 à nos jours » (1986). Dans cet
ouvrage, Tilly rend compte, à travers la France, des modèles de contestation et il évoque ses formes :
dans la France du 17ème, il y a une multitude de conflits qui tournent autour de trois enjeux religieux :
entre les catholiques et les protestants contre les hérétiques ; entre les autorités régionales contre
l’autorité du pouvoir central ; le refus de l’impôt qui pèse sur la population qui prend des formes de
l’agression du récepteur des impôts.
Ces trois enjeux religieux sont réunis dans la fronde : quand Louis XIV est trop jeune pour régner, la
noblesse va faire pression pour avoir plus de prestige et de pouvoir ; Louis doit quitter Paris et va le
leur faire payer : la noblesse va résider à la cour du roi (quasiment enfermée) encadrée par l’Etiquette t
le règlement : la transformation de ces luttes au 18ème prennent forme de luttes pour contrôler la
nourriture, la terre et le travail. En même temps que ce développe le phénomène de concentration du
pouvoir, se développe un autre mouvement de concentration : la concentration du capital, la
bourgeoisie commence à être suffisamment puissante pour avoir les moyens financiers pour augmenter
ses prestiges : ces 3 formes de concentrations prennent la population en étau d’où la révolution de la
population régulière contre la spéculation (ex : attente de la famine pour vendre de la nourriture ;
attente de voir augmenter les prix des terres pour les vendre, etc.) contre la pression de l’Etat qui
s’immisce dans la vie quotidienne.
Il faut attendre le 19ème pour voir l’Etat décider de s’allier avec le pouvoir capitaliste, de la bourgeoisie
et en contrepartie l’Etat va protéger une partie de la population : les plus riches de la grande majorité
de la population qu’elle va essayer de tenir à distance. Plus le temps passe, plus les actions de l’Etats
vont être répressives vis-à-vis des pauvres : on peut s’arrêter sur la révolution par excellence, la
révolution française qui se déclenche en 1789 et qui aboutit à l’abolition de la royauté et qui prend
forme de la mobilisation populaire contre la puissance de l’Etat et du capital, c’est une révolution
bourgeoise, violente et égalitariste. Il y a une atteinte à l’autorité de l’Etat et du capital, cette
révolution est confisquée par d’autres enjeux mais la mobilisation va susciter une grande mutation
dans les formes de contestations mais aussi dans le domaine de l’action collective : une série de
comités sont créés, etc. Toutes ces formes d’action collective rendent compte q’une révolution
politique qui voit l’émergence de la souveraineté populaire : la population française dit que la source
de pouvoir ne provient pas d’un seul homme, le roi, mais du peuple qui le confit au roi. C’est un
changement important car la manière d’envisager la monde n’est plus la même. Cette idée réside dans
le peuple, c’est de la révolution de 1789 que cette idée est popularisée. Quand la souveraineté
populaire agit de manière autonome, c’est pas beau à voir : violence incontrôlable : une partie de la
bourgeoisie va reprendre le contrôle et s’organise pour encadrer la révolution populaire. Une police
moderne et politique va s’occuper de contrôler les mouvements revendicatifs et les canaliser : c’est le
renouvellement du pouvoir de l’Etat car il y a création du comité du salut public avec la souveraineté
par le peuple : il y a un besoin de contrôle sur le peuple.
Une des formes de colère est l’émeute frumentaire (de la faim) : la population paysanne subissait une
mauvaise récoltes et un impôt mais il pouvaient pas nourrir leur famille donc ils prenaient leur fourche
pour aller crier leur mécontentement. Dans notre société, ça n’arrive plus, il y a un changement de la
forme : une remise en cause cyclique des autorités locales par le carnaval.
Beaucoup de lynchages avaient lieux sur les mendiants qu’on accusait de vols, il se faisait tué mais les
gens rentraient chez eux tranquillement.
Le phénomène de grève a connu un changement : quelques mouvements dans les corps de métier.
Aujourd’hui, elles ne touchent pas les unités isolées mais des usines entières à l’échelle nationale.
Elles sont caractérisées par le fait que les contestations sont maintenant dominées par une mise en
scène de la contestation, comme par exemple les luttes pour le pouvoir se déroulent pendant un
moment particulier (une période électorale) mais peu par des actes violents : la vie politique est
dominée par les paris politiques et les syndicats, etc. qui rationalisent la lutte. La ritualisation
rationalise la lutte : le meeting, la manifestation. L’institutionnalisation a tendance a organiser la
contestation. De plus en plus de causes de manifestations sont des causes de confort, d’amélioration
d’une situation de vie qui n’est pas difficile : ce n’est pas une question de vie ou de mort, une question
de survie.
La révolution de 1789 est une monarchie remise en question et abolie avec l’exécution de Louis XVI,
c’est une révolution bourgeoise avec x facteurs : déclenchement d’une guerre européenne contre cette
révolution, la France est donc en guerre contre les autres pays qui restent des monarchies. Paroxysme
en 1793 (période de Terreur) et guerre civile (la guerre contre les Chouans) qui est un massacre (plus
de 100 000 morts). Puis le pouvoir se restructuralise et devient une sorte de dictature avec Napoléon
Bonaparte : 1er coup d’Etat de l’histoire le 18 Brumaire, c’est le 1er consul et il devient le seul
responsable politique et il se fait couronner empereur en 1802 : c’est une mutation très importante
pour la France. Les principales institutions ont été créées par Napoléon : le rayonnement international
avec a création du code civil. Napoléon a créé une armée très organisée mais à force de guerre la
France s’épuise puis quand Napoléon est battu par les anglais la monarchie est restructurée de 1814 à
1830 : la restauration. Charles X a une vision méprisante du peuple, il est pour une différenciation des
individus, pour une société inégalitaire.
La monarchie de juillet : monarchie bourgeoise : système de vote réservé aux plus riches (système
censitaire) avec un climat apaisé et assez calme mais ce régime prend fin dans le contexte de 1848.
I-
La crise de 1846-1847 et la révolution de 1848
Le régime paraît stable mais en fait il est très fragile et il va s’effondrer très rapidement avec une série
de transformations de la société française et une conjoncture économique ???? ????? les ennemis du
régime. Le 1er ministre de cette monarchie parlementaire est Guizot, il adopte un point de vue de plus
en plus conservateur.
Les différentes mutations qui vont préparer cette révolution :
1) les mutations sociales
Développement de l’individu.
Construction massive de voie de chemin de fer.
Accroissement et concentration importante de populations ouvrières dans les villes.
Conditions de vie : le prolétariat se dégrade rapidement et c’est décrit par le sociologue Villermé :
condition de vie épouvantable (épidémies comme le choléra) et travail pénible.
Le prolétaire n’a pas de représentant politique et n’est pas considéré, ils n’ont pas pu faire la
révolution car ils n’ont pas de conscience collective, trop de pauvres et trop « fatigués ». Le sentiment
révolutionnaire va naître des artisans (Moyen-Âge : corporation) qui sont traditionnellement organisés.
La 1ère manifestation est très violente : les artisans menacés par le machinisme est donc mis en danger
par la production de masse : d’où le luddisme (aller casser les machines). En 1840, les artisans ne sont
pas encore pénétrés par le socialisme : égalisation des conditions politiques et sociales et présence de
sociétés secrètes (compagnonnage).
La petite et la moyenne bourgeoisie sont frustrées. Elles ne se reconnaissent plus dans le régime qui
favorise la grande bourgeoisie : conséquence politique importante, il y a des réformes (ils ne peuvent
plus voter).
2) La crise économique de 1846
Ce n’est pas bon quand plusieurs crises se combinent entre elles : la crise de 1946 est multiforme.
Crise de la pomme de terre (touche l’ensemble de l’Europe), c’est une crise d’alimentation grave car la
hausse des prix fait baisser la croissance des biens individuels => crise industrielle et donc une crise
financière.
Comment en est-on arrivé à la crise financière ?
Le chemin de fer est très coûteux et beaucoup ont prêté. En plus la France s’est lancé dans la guerre
d’Algérie depuis 1830 en 1846 : il faut envoyer toujours plus de troupes. En plus Paris s’est lancé dans
des fortifications (coûteux) d’où une pénurie des capitaux => les crédits sont très chers, les
entrepreneurs ne peuvent donc plus construire d’où la fermeture de chantiers de construction, le
chômage technique et la crise la plus grave de tout le 19ème (crise européenne).
Les conséquences : chômage (situation insurrectionnelle), les personnes issues de l’exode rurale n’ont
plus de travail.
3) Une crise politique
C’est une série de scandales. Guizot est accusé de corruption mais par opposition on réclame
une réforme électorale (abaissement du niveau d’impôts à payer pour pouvoir être inscrits sur
les listes électorales) et une demande d’incompatibilité entre les mandats électifs et certaines
fonctions publiques : c’est une campagne de banquets.
En juillet 1847, environ 70 banquets se tiennent en France et les organisateurs s’aperçoivent
de la popularité de leurs discours. Cette campagne n’a au départ rien de révolutionnaire. Les
bourgeois veulent seulement soulever des opinions aux parlementaires et ça va tourner au
soulèvement politique.
IILes journées révolutionnaires de 1848
Les républicains se sont fait mystifier pendant la révolution de 1830, on leur a dit d’arrêter la
révolution et se font rouler avec un régime conservateur. Cette fois-ci, ils savent que c’est
favorable et ils vont profiter de cette crise pour prendre leur revanche en tenant compte du
mécontentement de la populaire qui touche tout le monde : les républicains vont ????? de se
mécontentement.
Qu’est ce qui déclenche la crise ?
L’interdiction d’un banquet en février 1848 à Paris entraîne l’insurrection, deux journaux
(presse = l’acteur politique central) appelaient à une manifestation de protestation contre le
parlement. Les manifestations sont repoussées par une troupe militaire (la garde nationale)
d’où la construction de barricades dans les quartiers de Paris.
Il y a un incident entre les manifestants et les militaires qui protègent Guizot, les troupes
militaires prennent peur et tirent sur la foule, il y a donc un stratagème politique : ils entassent
les cadavres sur les charrettes et les promènent sur Paris. Il y a donc un mouvement nouveau
et des émeutiers ne demandent plus simplement le départ de Guizot mais a chute de la
monarchie. Le 24 Louis Philippe est abolit et les insurgés proclament la 2nd république.
Chapitre 4 : l’église de France et le protestantisme
I-
l’église gallicane
C’est une église franco-française, celui qui la dirige au niveau des affaires temporelles c’est le roi.
Dans cette église il y a une grande division entre le temporel et le spirituel (dogme, théologie…). Au
moyen âge, les papes étaient tellement puissants qu’ils dominaient le spirituel mais ça ne leur suffisait
pas, au 13ème, ils essaient de dicter la loi temporelle au roi : c’est un échec, les rois essaient de baisser
leur pouvoir au sein du royaume au 13ème-14ème, pour le temporel on leur fait comprendre qu’ils
n’obtiendraient rien. Le grand texte régissant les rapports entre l’église et la royauté c’est le concordat
de Bologne de 1516 : le roi obtient le droit de nommer tous les évêques de France et une grande partie
des abbés, le roi depuis quelques décennies avait le droit de « régale » (quand un évêque meurt, tous
les biens vont dans les caisses de l’Etat en attendant qu’un autre soit nommé : ça peut durer
longtemps).
Le roi c’est le chef de l’église en France (sauf pour le spirituel) mais ce n’est pas suffisant pour Louis
XIV qui essaie d’obtenir la confirmation de ses pouvoirs voir un peu plus : en 1682, il demande à la
Sorbonne de prendre une grande résolution entre le roi et la papauté, la Sorbonne décrète que l’autorité
temporelle du roi est supérieure à celle du pape dans le royaume d’où l’ajout de deux autres idées
lourdes de conséquences : le pape doit se soumettre aux coutumes et aux grandes rois royales et l’avis
du pape est irréformable sauf si l’église de France n’est pas d’accord avec lui. Le sommet des
mauvaises relations entre le roi et le pape c’est sous le règne de Louis XIV après ça s’estompe.
L’église française est sous l’influence du roi mais si on va à l’échelle de la paroisse voire de l’évêché,
on voit qu’ils ne sont pas indépendants : tous les curés de France, les seigneurs du lieu les
choisissaient mais on trouve d’un coup des curés venant d’endroits étrangers car le seigneur peut avoir
d’autres territoires d’où viennent les étrangers. Ils vont jusqu’à supprimer les biens du curé choisi qui
devaient ensuite vivre dans le presbytère et entretenaient le presbytère avec les terres de celui-ci. Mais
il avait la « portion congrue » (salaire versé par un seigneur à un curé si il lui a tout confisqué : c’est
relativement étendu).
L’église de la contre-réforme comme l’église gallicane est née contre la réforme (protestant) au 16ème
et c’est un mouvement déclenché par le concile de Trente (ville italienne) entre 1545-1563 pour
échafauder une réaction contre le protestantisme : toutes les églises occidentales vont développer une
politique contre protestantisme. En France, on s’est posé la question de la création du protestantisme
(la vraie raison : c’est l’abus de l’église mais ils disent que c’est la faute de l’homme de base) et
pourquoi il a attirait autant de monde : on va donc améliorer la formation des prêtres, lors de leur
séminaire (la formation du latin, la pratique des confessions, etc.) pour les nouveaux et pour les
anciens on va créer les synodes (journées de remises à niveau), il y en aura beaucoup et elles seront
crées par les évêchés. On va aussi créer de nouvelles confréries pour attirer les gens (cercles de
prières), là où ça va mal on envoie des agents spécialisés (les campagnes souvent) pour organiser des
confessions publiques, des séances de prières publiques, c’est la mission chrétienne : on fait la prière
de l’église (plus de statuts, d’or, de musique, des nouvelles façades, c’est un relookage des églises par
l’art baroque, c’est l’art de la contre réforme : on met plus de tout). Le résultat dépend des actions des
évêques, c’est très difficile de dresser un bilan.
La question la plus compliquée c’est la jansénisme : il y a une crise de conscience au 17ème touchant
seulement la France alors que l’église française essaie de lutter contre le protestantisme, le jansénisme
arrive. Logiquement dans le dogme catholique, tout le monde peut être pardonné par Dieu sauf qu’au
17ème, l’évêque d’Ypres (Jansénius) publie en 1640 un ouvrage qui s’intitule
« l’augustinus » largement inspiré de la pensée de St Augustin qui été un évêque entre le 4ème et 5ème
siècle, c’était l’évêque d’Hippone (Algérie) : Jansénius a revisité sa pensée et il voit que Dieu accorde
des privilèges à certains (les élus) qui étaient des gens choisis par Dieu mais on ne savait pas qui était
choisi donc on ne peut pas le savoir ou le prétendre ais ça va abaisser les pouvoirs du roi : toutes les
catégories sociales s’effondreraient si le jansénisme triomphe. Le grand centre janséniste : l’abbaye
port royal (30km de Versailles). Cela va tellement aller loin que Louis XIV va décider en 1705 de
disperser toutes les bonnes sœurs de port royal et que l’abbaye soit rasée : c’était un sacré tracas car
les élites politiques et la bourgeoisie étaient touchés par ce mouvement. Un janséniste célèbre : Pascal.
Mais ça a suffi ? Oui et non car ça n’a pas disparu en 1 jour.
II-
Le protestantisme : la crise de conscience du 16 et 17ème
Le protestantisme né en Allemagne par Luther en France par Calvin en 1520-1550, il proteste contre
l’église et le pouvoir du pape (se vautre dans la luxure et la riche et succession de père en fils,
possession d’une armée, etc.). Le protestantisme c’est surtout l’action de Calvin, ce mouvement a
compté en France environ 1.20millions de disciples à la fin du 16ème et environ 700 000 fin 17ème car
l’entreprise contre réforme a abouti dans beaucoup de provinces : 600 communautés protestantes en
France principalement dans le Languedoc, le Dauphiné (entre Lyon et Grenoble), le Poitou, l’Aunis et
le Saintonge, à Paris, en Normandie (Rouen), la Picardie, etc. Tous les milieux sont concernés par le
protestantisme mais ça touche pas mal de couches moyennes (commerçants, artisans un peu aisés).
Historique : développement en 15401560 ; guerre de religion 1560-1598. A la fin de la guerre de
religion, il y a une liberté totale de culte protestant grâce a l’Edit de Nantes par Louis IV mais il est
également prévu que les protestants auront une centaine de petites villes qui formeront une république
protestante. Dans les années 1620, les rois feront la guerre contre les protestants sous le ministère de
Richelieu car ils ont créé une sorte d’Etat protestant dans l’Etat royal et la situation se dégrade
jusqu’au règle de Louis XIV qui fera la guerre dans son royaume. Dans les années 1680, c’est
l’époque des dragonnades, il devient dur d’être protestant : la cavalerie d’élite doit être nourrie, c’est
tellement coûteux qu’on va laisser aux protestants faire le travail, c’est le début d’actions violentes car
ils refusent et pour que ça s’arrête on leur demande de devenir catholiques : louis XIV en 1685 passe à
la vitesse supérieure, il révoque l’Edit de Nantes car ça marche moyennement bien : interdiction d’être
protestant, leurs écoles et églises sont détruites et on va obliger tous les pasteurs de pasteur de France.
Sur les 800 000 protestants en 1685, 200 000 vont partir dans les pays protestants voisins (GB, Suisse,
Pays-Bas, Allemagne du Nord) : Louis XIV se met l’Europe protestante sur le dos d’où des guerres
catastrophiques contre lui : il envenime la politique internationale. Il y a toujours des protestants mais
qui ne sont presque pas apparents mais ce n’est pas importants pour les successeurs de Louis XIV, il
n’y a plus de question protestante au 18ème.
Chapitre 2 : la seconde république
Cette république naît dans l’équivoque de l’action de groupe aux objectifs très différents. On y
trouve des monarches hostiles à Guizot, des républicains (libéraux), des ouvriers avec des
préoccupations sociales. Durant les 3 ans et 9 mois que dure cette république, on ne troupe pas non
plus d’unité : période chaotique pourtant il y a un élément unificateur : l’esprit, les idées et la
nouveauté de la forme de cette période.
I-
la république démocratique et sociale
A- l’action du gouvernement provisoire
Suite à la proclamation de cette république, un gouvernement est constitué avec Lamartine et LedruRollin, 2 journaux ont participés à la réforme des banquets et on une influence considérable.
3 tendances : républicains modérés (libéraux), démocrates sociaux, radicaux qui sont d’accord sur le
principe politique : la mise en place d’une démocratie politique (ils veulent rompre avec la
monarchie).
1ère décision : octroyer à la population la liberté de réunion.
2ème décision : suppression de la peine de mort pour crimes politiques.
3ème décision : instauration du suffrage universel pour tous les citoyens de plus de 21 ans.
4ème décision : attribution d’une indemnité parlementaire. Ce régime instaure une liberté quasi-totale
de la presse.
5ème décision : abolition de l’esclavage dans les colonies françaises.
6ème décision : garde nationale (garde républicaine) ouverte à tous les citoyens.
C’est le signe d’une démocratie politique. Les ouvriers commencent à s’organiser et exigent une autre
forme de démocratie (2 démocratie qui s’opposent) : ils réclament une démocratie sociale (plus
sociale, plus juste, plus égalitaire) :
1ère décision : création d’ateliers nationaux (donner du travail aux chômeurs).
2ème décision : début de travaux de préparation sur la législation du travail.
3ème décision : limitation du temps de travail à 10heures par jour.
B- L’esprit de 1848
Il y a une révolution un peu partout en Europe et qui cumule des revendications politiques et sociales
mais aussi nationalistes. Toute une série de peuples se révoltent : 1ère revendication des peuples.
En France : année marquée par une effervescence de la population inouïe, période marquée par l’esprit
romantique (De Musset, Hugo, Sand), période humaniste et fort politisée, la presse devient un moyen
d’éduquer le peuple, apparition d’un clergé progressiste (apparition des idées sociales), développement
de nombreux clubs politiques (séries de projets politiques, sociaux, de discours)
C- Les difficultés surgissent rapidement
Un certain nombre de contentieux n’ont pas été réglés : 1er compte qui se règle : dans les villes
industrielle, phénomène de luddisme ; l’Etat est très endetté : crise du crédit (les banques ne peuvent
plus fournir d’argent) ce qui bloque la consommation et les exportations : des faillites.
L’Etat prend donc des décisions pour rétablir la confiance du peuple en créant des « comptoirs
d’escompte » qui permettent à des banques de prêter à d’autres banques : il faut suspendre l’inflation
(convertibilité des billets), instaurer un nouvel impôt (l’impôt des 45 centimes) et envisager de
nationaliser les chemins de fer mais ces décisions, au lieu de rassurer la population, à l’effet inverse et
font peur aux classes fortunée : ils vont décider d’organiser un vote (23 avril) et il y a une
effervescence de la politique importante. Pour une grande majorité de la population, le scrutin se
déroule sous le clergé qui dirige le vote.
L’assemblée : 500 sièges aux républicains et 300 aux monarchistes. Cette chambre est similaire à la
dernière chambre de la monarchie de juillet (a peu près le même courant politique) assez
conservatrice.
IILa république libérale
A- les journées de juin 1848
Une majorité de parlementaires va remplacer le gouvernement provisoire : elle ne va pas remettre en
cause les grands changements en matière de liberté politique mais elle va mettre un terme aux idées de
démocratie sociale le 15 mai il y a donc une assemblée en lutte.
Révolution en Pologne et la France va la soutenir. Le 16 mai : les ateliers nationaux sont supprimés.
L’Etat de siège est proclamé par l’assemblée et confie les pleins pouvoir au général Cavaignac
(responsable du massacre en Algérie) en moins de 48heures l’insurrection est écrasée dans un bain de
sang (1500 morts, 25000 prisonniers et des déportés), il devient président du conseil et va fermer les
clubs, limiter la liberté de presse, abroger le décret sur la durée de temps du travail afin de satisfaire la
majorité de la province. Cela a des conséquences considérables : détacher les ouvriers de l’idée de
république et une partie du mouvement est anti-républicaine : rupture du lien de confiance entre les
ouvriers et l’idée républicaine.
B- La constitution de 1848
La construction d’une constitution libérale est une source de pouvoir politique (source démocratique)
et une séparation absolue des pouvoirs : pouvoir législatif confié à une assemblée élu au suffrage,
pouvoir exécutif confié à un président de la république élu au suffrage.
C- La défaite de la république libérale
L’élection pour décembre 1848 pour le président de la république : une partie des personnes comme
Lamartine, Ledru-Rollin, Cavaignac, Bonaparte a un atout, son nom n’est pas connu au niveau de la
politique. Ils soutiennent donc Napoléon, ils pensent qu’ils vont gagner les élections et vont pouvoir le
manipuler.
III- La république conservatrice et réactionnaire
1) la défaite des démocrates socialistes
200 sièges, il y a un décalage entre la majorité de leur courant dans différents pays. Bonaparte décapite
cette image de démocrates socialistes, l’Italie est en pleine effervescence avec les socialistes.
Bonaparte profite du désordre en Italie pour faire charger la troupe contre les manifestants :
suspension de la liberté publique.
2) La réaction
Bonaparte a une idée en tête : il veut rétablir l’empire comme Napoléon 1er. Napoléon Bonaparte n’as
pas de structure politique donc il y a une division de son parti en 2 courants : les légétimistes
favorables au retour de la monarchie par la famille des bourbons et les orléanistes qui ont pour objectif
de mettre sur le trône la branche d’Orléans avec le comte d’Orléans.
Il faut donc des appuis et des armes politiques pour gérer cette division. Il va d’abord renforcer
l’autorité de l’Etat. Il prend 3 décisions législatives : la loi Fallaux (15 mars 1850) qui accorde au
clergé la liberté d’enseignement (signe la fin du monopole universitaire) ; la loi électorale (mai 1850)
qui nettoie les listes électorales (enlève les gens suspectés ou menaçants) et la loi de juillet 1850, la
règle le cautionnement qui met fin à la naissance de la presse populaire, pour pouvoir éditer un
journal, il faut une belle somme d’argent.
3) Le conflit entre le président et l’assemblée
Napoléon Bonaparte n’a pas de parti et lance une campagne d’opinions pour susciter un courant
d’opinions favorable à l’idée d’empire. Dans lequel il prononce des discours de dénigrement de
l’assemblée.
Il créé des journaux bonapartistes pour lancer cette politique et essaie de convaincre l’assemblée de
modifier la constitution car elle dit qu’il ne peut pas se représenter pour les élections : c’est un échec.
Napoléon n’a toujours pas de parti donc il va s’unir avec des personnes très fidèles qui dépendent de
lui. Ces hommes sont tous des militaires très expérimentés qui ont fait leur guérilla dans la guerre
d’Algérie. Il demande à l’assemblée de remettre le suffrage universel : c’est un échec.
Il peut maintenant fixer la date du coup d’Etat le 2 décembre 1851 : il organise des fêtes gigantesques
en l’honneur de la victoire d’Austerlitz de 1800. Pendant la fête, il fait arrêter tous les opposants. Le 3
décembre, il dissout l’assemblée et lance un appel au plébiscite.
4) L’acceptation du coup d’Etat
La menace de la révolution est toujours présente et seul le président peut faire obstacle à cette menace.
Bonaparte a les paysans de son côté mais aussi les militaires et un peu le clergé : il a un beau soutien.
Mais on s’aperçoit que des courants de gauche vont voter pour lui avec du coup très peu de votes
blancs pour se débarrasser de ce parti de l’ordre, de la chambre réactionnaire.
Succès immense de Napoléon Bonaparte : 27 000 arrestations, 12 000 déportés, le mouvement
républicain est définitivement brisé.
Le 2 décembre 1852, l’empire est restauré.
Conclusion : de 1852 à 1860, il y a l’empire autoritaire donc une nouvelle constitution, l’essentiel
des pouvoirs sont concentrés dans la personne du président et de la garde rapprochée. LA crise qui a
commencé en 1846 est presque finie, on va de nouveau vers la croissance donc les bourgeois sont
heureux. De plus, Bonaparte les a débarrassé des rivaux traditionnels. Le clergé est satisfait avec les
nouvelles lois. Il va être encore plus autoritaire après l’attentat raté sur Napoléon III et instaure la loi
de sûreté générale prise le 23 février 1858 : date d’apparition de la police moderne qui se partage la
ronde du soir, c’est l’une de ses 3 actions.
Evolution libérale de l’empire de Napoléon III concède la restauration de certains pouvoirs à
l’assemblée, il restaure le droit de grève et on s’oriente vers la laïcité de l’enseignement, le droit à la
presse. L’Etat français va transformer la France en un pays moderne en construisant des lignes de
chemin de fer, des industries, en améliorants les routes, etc. Les épidémies ravagent la population ; le
courant hygiénique va essayer d’améliorer l’éducation morale, la nature des villes, l’alimentation, les
soins, etc. Il y a une série d’institutions bancaires qui sont mises en place.
Chapitre 3 : l’année terrible
C’est une guerre contre les prussiens. Le 19 juillet 1870 l’empire est florissant, le 2 septembre la
France capitule, la Picardie, la région lilloise est d’autres sont sous domination prussienne, la nation
française est remise en cause.
Le 4 septembre, le peuple parisien fait pression sur les élus pour proclamer la 3ème république.
I-
La République
Le 4 septembre 1870, le peuple parisien fit pression sur les élus pour proclamer la 3ème république. Le
gouvernement provisoire est désigné car l’empereur est retenu par les prussiens. Ce gouvernement n’a
aucun support politique et est coincé entre une droite monarchiste et une gauche révolutionnaire.
Léon Gambetta décide d’aller sauver des troupes françaises en montgolfière. Avec Adolf Thiers, il a
pour mission de trouver une solution pour cette guerre avec la Prusse. Les prussiens placent la barre
très haut et parallèlement, les fortins viennent de capituler. Il va donc falloir accepter les conditions de
la Prusse. Le peuple de Paris est remonté, il y a un sentiment de répression envers les prussiens. Tous
compromis avec les prussiens est vécus par les parisiens comme une trahison. Il n’y a plus le pouvoir
exécutif, Gambetta a démissionné donc on organise des élections législatives en 1781, la droite
l’emporte, ils doivent donc trouver une solution avec la Prusse.
Les négociations : abandon de l’Alsace-Lorraine, indemnité de guerre entre les pacifistes des
Allemagnes et la France.
II-
La commune
L’opposition s’est accentuée. Paris est une ville gigantesque, très peuplée qui rassemble les pouvoirs.
La propagande révolutionnaire rencontre beaucoup de soutien avec les ouvriers de Paris et les
militaires populaires.
Les souffrances procurées par les troupes allemandes (faim, froid, etc.) augmentent les révoltes, la
colère populaire s’accroît contre un gouvernement suspecté de trahison du peuple et de la nation. La
population des quartiers populaires de Paris se sent humiliée par la défaite de la population patriote.
Dans ce contexte, l’assemblée prend des mesures maladroites :
 elle supprime les salaires des gardes nationaux = le solde,
 elle décide d’abolir le paiement des loyers = abolition du moratoire. Cette décision est
supprimée car c’est mal ressenti par les classes basses,
 l’assemblée fait interdire les journaux révolutionnaires,
 elle change de capitale qui devient Versailles,
 la garde nationale garde tout son matériel. Les canons de la garde nationale vont être posées
sur les collines de Montmartre. Elle a conservée ses canons et un comité central dominé par
des personnalités révolutionnaires.
Le 18 mars : Thiers envoie des troupes (chef du gouvernement) récupérer les canons mais une fois les
troupes arrivées, elles fraternisent avec les gardes nationaux. Il va appliquer un plan qu’il avait déjà
proposé en 1848 à Louis Philippe : quitter Paris pour reconquérir Paris en force et écraser cette ville
qui représente pour Thiers et ses amis une sorte de péché « la ville multitude » (= la populasse). Pour
les anarchistes, la population n’est pas digne d’intervenir. Il met en place son plan (il veut punir Paris)
mais les français ruraux et paysans sont contre. Un personnage qui a moins de pouvoir que Thiers
essaye de faire la médiation entre Thiers et la population : Clemenceau. Ses interlocuteurs n’ont pas
envie de trouver un compromis. On a envie de solder, régler les comptes pour qu’il n’en reste qu’un.
Ces 2 camps ont envie d’en finir : le comité de la garde nationale organise le 23 mars son manifeste où
on assure la volonté d’égalité sociale possible grâce à un nouveau mode de gouvernement, c'est-à-dire
la commune. Paris se sépare donc de l’ensemble du pays.
Le 26 mars : élection, conseil de la commune dans lesquels on trouve Vaillant, les Blanquistes, J.
Vallès, J. Courbet. Le programme : d’inspiration Proudhonienne, c'est-à-dire anarchiste :
 proclame autonomie des communes, dissolution de l’Etat,
 abolition des privilèges et des monopoles,
 adoption du drapeau rouge,
 séparation de l’Eglise et de l’Etat,
 procédure d’élection des fonctionnaires.
Cette commune prend des décisions symboliques, économiques et sociales mais ne prend pas de
décisions face à la banque de France. On est en situation de crise, la commune doit mobiliser ses
ressources pour la conquête de Paris. Thiers vient d’obtenir des négociations avec les allemands pour
le rapatriement des prisonniers qui permettent le renforcement de l’armée, de la troupe de Versailles.
On a 2 camps : Versailles (la droite) et les fédérés ou communards. Le second siège de Paris
commence sous le siège allemand, il est isolé. Paris est cerné par les troupes allemandes à l’Ouest et
Versaillaise à l’Est.
III-
La répression
Après plusieurs semaines sanglantes, les versaillais entrent dans Paris le 21 mai puis il y a des combats
effroyables (corps à corps, baïonnettes, sabres, etc.) aussi pour les populations. Il n’y a plus de
négociations, on exécute directement des versaillais. Les communards exécutent des gens du clergé
grâce au décret des otages.
Les fédérés incendient l’hôtel de ville, les invalides. Les troupes régulières exécutent 2000 personnes
durant cette semaine (femmes, enfants, etc.). Les derniers combats se font au Père-Lachaise : le mur
des fédérés. Mais Thiers veut plus car paris c’est le mal. Il veut expiation. La justice va procéder à
38 000 arrestations dans des conditions épouvantables (tribunaux militaires), on envoie 13 000
personnes (des communards) dans des bagnes en Nouvelle Calédonie, ils vont rencontrer les Kabyles.
Thiers fait payer la construction de la basilique sacré cœur de Montmartre (message d’expiation des
fautes).
Pour Thiers a la volonté de vengeance et de punir. La révolte est née à Montmartre et finira à
Montmartre. De 1789 à ces jours sanglants, on a eu tous les types de régimes politiques en France
(dictature, 3 républiques, monarchie, etc.).
Question du meilleur régime en France ?
Exemples : les Etats-Unis ont la même constitution depuis 220 ans ; les anglais ont le même régime
depuis Guillaume le Conquérant : la monarchie constitutionnelle (depuis 1215 : même institution). En
France on a de nombreux soubresauts et de révolutions. Derrière la question du régime, il y a la
question du choix de la sécularisation des institutions laïques (c'est-à-dire l’entrée du siècle) ou le
maintien de l’influence de l’Eglise.
Le 4 septembre 1870 : la république est un régime qui dure longtemps comparé aux précédents, il
résiste aux crises, aux soubresauts et à une guerre coloniale et à la 1ère guerre mondiale. En mai 1940,
la victoire des allemands entraîne la disparition de la 3ème république au profit du régime de Vichy
dirigé par Pétain. A part les Allemands, la république a deux ennemis sur le plan de l’intérieur :
 les monarchistes : courant qui apparaît et disparaît, il n’apparaîtra que quand la république va
mal, c’est l’enfant adoré de la révolution : c’est un régime sans Dieu. Il reproche à la
République d’avoir tué le Roi et donc Dieu.
 Les révolutionnaires : courant très composite, pour eux la république est une façade du
courant révolutionnaire d’une domination bourgeoise consolidée. C’est la république qui vient
d’écraser la commune. Elle en sort consolidé pour longtemps car le mouvement ouvrier a été
réduite au silence. Dans beaucoup de mouvements révolutionnaires il y a encore tendance à
l’antirévolutionnaire.
Malgré cette suppression, la commune est restée importante car elle est plusieurs révolutions à la fois
(révolution du passé, du jour (présente) et de l’avenir) car d’abord une révolution patriotique et
dictatoriale (révolution du passé) qui se rejoue en 1793 (guillotine, terreurs, etc.) avec la révolution
paranoïaque qui voit ses ennemis partout (intérieur et extérieur) qui tue des enfant. En 1870, elle
incarne une forme de démonstration directe sans le contrôle des masses, très particulière (aujourd’hui
démonstration représentative).Idée que la population, le souverain direct a une prise directe sur les
représentants. La commune de Paris propose une nouvelle forme d’organisation politique et sociale en
mesure de se substituer à l’Etat. Proudhon est un grand révolutionnaire (différence avec Marx), plus
rêveur, plus poète ; pour lui il faut détruire l’Etat. Cette forme apparaît pendant longtemps comme
utopique car l’Etat est la forme, le sommet de l’évolution politique. Depuis plusieurs décennies, le
pouvoir de l’Etat est remis en cause de plusieurs manières (certaines grandes entreprises sont plus
puissantes que certains Etats : les mouvements nationalistes bretons, basques, corses, etc. remettent
cela en cause). Cette forme de substitution de l’Etat a peut être de beaux jours devant elle : c’est la
meilleure manière de s’opposer à l’Etat et de faire une nouvelle forme d’action politique en passant
par des artifices, l’informatique, le réseau, etc. D’autres mots : réseaux alkoïds (donc guerre contre la
terreur), réseaux informels, etc. pourtant ils sont peu puissants (peu d’hommes, etc.).
Le principe de ces nouvelles formes d’organisation politique : 2 formes alternatives à l’Etat :
 1870 = lutte particulière : lutte des classes dans laquelle le prolétariat créé son propre
gouvernement. Marx et Engel (« la commune de 1871 ») vont tirer toutes les leçons tactiques
de cet échec de la commune. Les leaders soviétiques vont s’en inspirer : ils veulent la dictature
du prolétariat (appareil de l’Etat, des partis, de l’armée) et ça marche en 1917 en Russie (pour
la 1ère fois les ouvriers s’organisent et affrontent les bourgeois et le gouvernement) et en 1947
en Chine.
 La commune rend nostalgique (à cause des échecs, la chance passée pour la lutte des classes)
et apporte une espérance pour beaucoup de mouvements politiques au 20ème (mouvement
anarchistes). L’historien Daniel Halévy « la catastrophe du siècle insurrectionnel (tout au long
du 20ème vont exploser cette insurrection particulière) et romantique (les auteurs voient mourir
leurs idées)».
Ce qui caractérise la 3ème république ce sont les nombreuses crises mais sa particularité c’est qu’elle y
résiste en s’adaptant jusqu’en 1940.
2 affaires, 2 crises principales de la 3ème république :
 la crise de Boulangisme : apparition de notions essentielles : le nationalisme (mélange de
population : gauche et droite, etc.)
 affaire Dreyfus : pièce de théâtre dans laquelle on voit apparaître des acteurs intellectuels,
politiques qui structurent la société en France (antisémitisme, etc.). L’auteur de ces crises :
apparition de notion, d’organisation (nationalisme, etc.), d’institutions qui se transforment.
 Pour qu’elle dure aussi longtemps, le 16 mai 1877, Mac Mahon (pendant qu’il a beaucoup de
pouvoirs) est tenté de faire un coup de force (il est ultraconservateur) et de restaurer la
monarchie. Il y a un conflit avec l’assemblée : se pose la question de dissoudre l’assemblée ou
non. Il va s’effacer dans ce conflit.
Jusqu’à 1558, tous les présidents de la république n’ont presque pas de pouvoirs : la légitimité
populaire (chef de l’exécutif est le chef du gouvernement). En France depuis De Gaulle, on oublie le
1er ministre. A partir de 1877, l’essentiel des pouvoirs en France vont être détenu par le chef du
président de l’assemblée.
Le général Boulanger est allé en Italie (Bonaparte), en Cochinchine, il va faire des conflits un peu
partout Depuis la défaite de 1870, la France a une obsession : la vengeance contre les allemands mais
il faut une armée car elle est l’acteur du politique français jusque dans les année 1550-1560. L’armée
disparaît après l’indépendance de l’Algérie en 1956. Boulanger est élégant, coureur de jupons, bien
introduit, présenté et il attire donc l’attention de militaires qui décident d’en faire un ministre de la
guerre. Il prend des décisions pour améliorer les conditions des militaires : il laisse le droit de porter la
barbe. Il va flatter les soldats, l’honneur militaire, favoriser la vie quotidienne dans les casernes, etc.
Cette démagogie va en faire de lui un homme politique de 1er plan.
Chapitre 4 : l’affaire Boulanger
Ces 2 crises permettent de voir apparaître une série d’acteurs culturels et politiques qui ont une
répercussion au niveau planétaire : les intellectuels.
L’affaire boulanger a amener un homme politique d’un genre nouveau. A partir de 1789, les
républicains dominent l’ensemble de l’appareil politique français : pris suite de ce parti de l’ordre
dominant qui était là depuis le 19ème (poste au gouvernement, assemblée, l’essentiel des villes, la
presse, etc.). Le personnage de cette période : Jules Ferry, il est à été plusieurs fois titulaire du porte
feuille de ministre de l’instruction publique, il a instauré le système laïque obligatoire et gratuit qui
pour la 1ère fois oblige les enfants à aller à l’école d’où une élévation continue de l’instruction
culturelle de la population française surtout dans le monde rural où les gendarmes viennent chercher
les enfants qui ne vont pas en cours : ça fait entrer le monde rural dans la société française. A partir de
là, quelque chose va changer : un dépeuplement, une baisse du clivage urbain/rural et un exode rural :
une fois que l’on a un niveau d’instruction plus élevé, on a une aspiration plus élevée. 2 conséquences
de cette école : ça va diffuser massivement les cadres politiques de la république et les agents de ce
transfert sont les instituteurs (hussards noirs de la république car souvent les hommes pensaient que
l’éducation était une promotion sociale) : il va devenir le notable sociale, une personne qui a de
l’autorité sur tous, c’est un agent de la culture mais aussi de la politique.
Ferry a aussi était chef du gouvernement à l’occasion de coalitions gouvernementales : c’est un
positiviste (il croit en les effets positifs de la science), la science à la fois en terme de recherche
(médecine, industrie, etc.) va permettre une augmentation de la qualité, des conditions de vie. La
transmission de la science par l’école est un gage de progrès perpétuel : la population du monde croit
en l’impact social sur la capacité des hommes à progresser.
Ferry est un progressiste d’un point de vue politique (pour le développement des transports, industrie,
scolaire, etc.) : élévation de la qualité de vie par le développement alors que la France a souffert
d’épidémies importantes au 19-20ème par rapports à la mauvaise qualité de l’hygiène, de vie, du
mauvais développement des hôpitaux, etc. d’où la construction des écoles, des bains publics, des
dispensaires, etc. pour améliorer les conditions de vie, ce qui entraîne la baisse des épidémies et donc
ça augmente la taille moyenne de la durée de vie de la population : c’est un mouvement qui fait la
croissance de la population.
Ferry est un conservateur, ce progrès n’est pas susceptible d’être remplacé, il permet la meilleure
liberté politique qu’on puisse obtenir, c’était plutôt fragile à l’époque mais il va être contesté par sa
droite et sa gauche car en développant une école laïque, il fait entrer Dieu dans le privé (droite) ou
encore car lui et des autres se lancent dans une course éperdue au développement de l’empire coloniale
(gauche) avec la Tunisie, le Maroc, l’Indochine (Vietnam, Laos, Cambodge, etc.), l’Algérie, la
Palestine, la Syrie, etc. : la France cherche à devenir un empire colonial puissant et ses plus grands
concurrents sont la GB et les EU et ils essaient de prendre la Chine, etc. Ce n’est pas une question
anticolonialiste mais le fait que la France n’a rien à faire à l’extérieur pour favoriser son
développement : la gauche considère que la mission de la France est de reprendre l’Alsace-Lorraine
(prise pas la Prusse).
Certaines idées politiques ne sont pas des notions fixes, à cette époque, le patriotisme est une notion
profondément de gauche, révolutionnaire mais depuis l’affaire Boulanger, c’est une notion de droite :
migration des notions.
En 1848, il y a un affaiblissement financier, c’est plus net en 1882 : globalisation du monde d’où le
fait que les crises économiques ont des influences au niveau de l’ensemble de l’économie du monde.
Cette dépression économique est due à la course à la colonisation, à l’apparition du monde émergent
sur les marchés, etc. En 1891, il y a une épidémie de phylloxéra en France qui vient faire baisser la
production de vin (surtout dans le sud). La crise touche les marchands du petit commerce (beaucoup
représentés) par rapport au développement de nouvelles formes de commerce : la samaritaine (sorte de
supermarché : tous les produits à des prix plus bas), les clients peuvent toucher les marchandises, on
peut faire baisser le prix en achetant en gros.
Ces grands travaux lancés par la république commencent à arriver à échéance : l’équipement
s’améliore en France d’où une hausse du chômage dans ces chantiers mais aussi dans l’industrie. Cela
se déroule dans un contexte où il n’y a pas de grandes organisations syndicales, la seule opportunité de
contestation pour les ouvriers = les grèves très dures et longues mais ça entraîne le fait de ne plus
pouvoir nourrir sa famille, ne rien avoir à manger : c’est un sujet important qui se déroule surtout dans
les lieux des mines comme à Decazeville en 1886 et dans des terrains d’emplois de la vigne comme à
Grenoble, etc. car il n’y a pas d’organisation syndicale et que peu de lois sociales protègent les
ouvriers. Le code du travail est peu protecteur car il y a la surveillance des déplacements par la police
(livret ouvrier doit être tamponné pour pouvoir changer de poste) : ils faisaient des pots communs pour
manger. La France se retrouve avec un régime qui paraît stable mais où différentes crises courent
(surtout ouvrière) d’où une méfiance (on est pas convaincu par le progressisme : pour eux c’est pour
les autres) d’où le fait qu’ils aient peu d’affection pour la république : désarroi de la population qui est
dans l’attente d’un sauveur qui règlera tous les problèmes d’un seul coup vers 1890.
L’élément déclenchant est le fait qu’une banque fait faillite alors que celles-ci sont au sommet de la
pyramide économique : développement d’une campagne de presse antisémite importante (accuse les
financiers juifs), non pas qu’il n’y ait pas eu de haine contre les juifs en France tout au long de la
chrétienté d’où l’étoile jaune (série de chasses aux populations juives en France, Allemagne, Italie,
Espagne) mais la nouveauté c’est le discours politique sui vient se greffer sur cet antijudaïsme et le
développement d’une théorie scientifique (Darwin) qui développe le concept de race : quelque soit la
religion, la culture, il y a un stéréotypage (même caractère physique et biologique) des races. Le
mouvement de presse dans le milieu juif et protestant se fonde sur un texte très important pour
comprendre ce mouvement d’antisémitisme politique écrit par Edouard Drumont en 1886 (« la France
juive ») qui accuse la population française juive de détenir les commandes économiques, politiques,
etc. c’est un complot mondial.
C’est le contexte de l’affaire Boulanger : un homme qui est devenu ministre de la guerre dans les
années 1880, il améliore les conditions des militaires, fait reconnaître le prestige du soldat, etc. A ce
moment là, la livre « tour de France par deux enfants » donne une image qui marque les esprits :
l’armée a une image d’enfant. A l’occasion des élections partielles, Boulanger fait des résultats
remarquables, ce qui attire l’attention et toute une série de courants vont tenter de profit de cet
engouement pour faire un coup d’état politique et démocratique, il y a une grande diversité de
mouvements dans cette affaire qui a apeuré les républicains. On trouve dans ce courant Boulanger
différentes affluences dans toutes les populations des corons (le personnage de Boulanger est utilisé
comme un exutoire antirépublicain) et de manière étonnante on retrouve une affluence de Boulanger
dans l’agriculture (Sud, etc.) où différentes crises ont fait baisser la pouvoir d’achat de ces populations
et les paysans aiment bien ces personnalité, ces manifestations de grandeur avec un côté militaire (les
militaires viennent du monde rural) et on retrouve une affluence dans le milieu bourgeois qui est
sensible au discours antisémite car leurs petits commerces ont fait faillites : derrière ce personnage se
retrouve une sorte de conglomérat de populations différentes. Qui plus est, le général Boulanger a une
notoriété grâce à son nom mais aussi par rapport à l’échec de son courant malgré son influence car il
se retrouve dépassé par ce mouvement qu’il a inspiré. De plus, cette période est marquée par une
instabilité politique précisément parlementaire, c'est-à-dire que le détenteur du pouvoir exécutif et le
président du parlement qui possède la majorité ont tendance à se faire et se défaire. Ce sont toujours
les mêmes personnages mais il s changent de domaine. Cette instabilité a eu une attitude réactive
appelée l’antiparlementarisme qui considère que ce sujet est faible et qu’elle porte préjudice dans
l’opposition contre les allemands. Boulanger va profiter du système électoral : certains leaders
politique se présentent plusieurs fois dans de nombreuses élections, c’est ce que fait Boulanger et il a
plusieurs victoires d’où une peur de ses alliés qui vont se retourner contre lui. Les alliés sont composés
d’ouvriers et de la petit bourgeoisie et des courants de presse décident de s’en débarrasser en faisant
courir une rumeur sur son passé avec la justice : Boulanger va fuir en Belgique et il se suicide sur la
tombe de sa maîtresse quand il ne supporte plus tout ça.
Le courant de l’antiparlementarisme est encore présent aujourd’hui, il considère le régime comme
incertain et quand De Gaulle est devenu président, il créé une constitution qui donne la primauté et les
pouvoirs au président et non à l’assemblée. La constitution hérite de ce courant d’antiparlementarisme
Les enseignements que l’on peut retirer de cette affaire sont qu’un acteur sort du lot : la presse dans la
vie politique car elle a bénéficié d’une série de loi (fin d’interdiction d’afficher en 1881) qui vont
libérer le fonctionnement de la presse, ça donne à la France un cadre réglementaire et législatif comme
la liberté d’expression (pilier d’un régime démocratique). Va se développer pendant cette période une
série de pouvoirs et de contre-pouvoirs qui vont se servir de la presse pour entamer les rapports de
force pour faire triompher leurs idées. La possibilité d’apparition de la démagogie : Boulanger va faire
savoir implicitement qu’il est plutôt favorable aux grèves et qu’il ne lâchera pas l’armée contre les
grévistes. Il y a une parade militaire le 14 juillet depuis Boulanger. La presse a un rôle amplificateur :
chaque incident va permettre de faire un discours enflammé et la presse va se « payer le mot » comme
avec l’affaire Schnæbelé en 1887 : Boulanger joue le rôle de la fermeté alors qu’on ne lui a pas
demandé son avis : il fait le fanfaron mais la presse donne une ampleur importante à chaque mot,
chaque phrase d’où la possibilité de voir un nouveau type de menace : la menace césarienne qui
consiste en la possibilité (qui devient une constante jusque 1958) de voir un militaire apparaître
comme le sauveur providentiel de la population. Dans le cas de Boulanger, la menace césarienne a une
autre forme : c’est un militaire qui va profiter de l’engouement de la population pour lui de se servir de
la presse pour apparaître comme un homme politique important (différent de Pinochet), c’est une
menace qui va être entre filigrane jusque 1958 où l’armée n’a plus de pouvoir politique différent du
contexte. L’armée perd toute son influence.
Conclusion : le développement de la presse se fait par la distribution de supports par exemple et audelà de cette apparition de la presse, il y a un développement d’une nouvelle tendance politique
lourde : une tendance nationaliste (la France est marquée par la perte de l’Alsace-Lorraine). La France
a connu, surtout en 1889, cet élan patriotique où vient se rajouter une conviction supplémentaire : de
manière assez confuse, les français se sentent de plus en plus investit d’une mission qui dépasse la
frontière du pays, une fonction de guide, de référent (c’est le cas dans la colonisation) mais on va
considérer que la France a une mission de civilisation, c'est-à-dire de liberté, de fraternité, d’égalité,
d’efficacité sociale, etc. donc à des missions positives car progressiste mais cette condition nationaliste
se développe dans un mauvais contexte antisémite, antiallemand : ce nationalisme s’avère être un
nationalisme impérial qui va se développer jusqu’à la 1ère guerre mondiale où cette conversion va se
déplacer de la gauche vers la droite, ce balancier peut encore rechanger mais depuis 120ans le
balancier nationaliste est plutôt à droite.
Chapitre 5 : l’affaire Dreyfus
Transition entre 18 et 20ème siècles. Elle commence en 1894 avec la condamnation de Dreyfus et se
termine en 1906 avec sa réintégration dans l’armée mais dans la dimension politique, ça commence en
1896 et ça se termine en 1899. Cette affaire ne peut être limitée à ces quelques années car son
retentissement est important : il est devenu un symbole universel.
Ce n’est pas seulement une crise politique mais c’est surtout une confrontation morale et
philosophique dont l’issue n’est probablement toujours pas réglée, il ne s’agit pourtant au départ que
d’une affaire d’espionnage banale et bien vite résolue cela avant qu’elle ne se transforme en tempête
politique dans un combat exacerbé par le nationalisme.
Une espionne française a réussi à être embauchée à l’ambassade d’Allemagne à Paris en tant que
femme de ménage, sa mission est de transmettre à la France le contenu de la corbeille à papier d’un
diplomate allemand. On découvre des documents confidentiels français qui vont être transmis aux
allemands. Cette rapide enquête était menée désigne un suspect : le capitaine d’artillerie Alfred
Dreyfus, le suspect idéal puisqu’il est juif.
En octobre 1897, Dreyfus se fait arrêter et la presse le décrit comme un juif trahissant par passion du
jeu et des femmes. Sur la base de pièce de conviction (que l’on découvrira fausse plus tard) construite
par les services de renseignement français. Dreyfus est condamné à la déportation à vie. Les experts se
contredisent sur ces pièces à conviction. Dreyfus subit la dégradation publiquement devant son
régiment puis il prend la direction de l’île du diable (Venezuela) parce qu’il est juif, il est un traître et
parce qu’il est fils de bonne femme et donc pour l’opinion il est coupable.
Son frère demande la révision du procès et mène une contre enquête (qui reste rare), il profite d’un
nouvel élément qui est le nouveau responsable de l’enquête qui trouve de nouveaux éléments qui
accusent un autre officier : Esterhazy qui vendrait des informations aux allemands. Ce responsable est
antisémite mais veut que justice soit faite il en parle à son supérieur qui décide de séparer cette
enquête avec l’affaire Dreyfus et décide de muter le nouveau responsable en Tunisie mais celui-ci
décide de divulguer ses informations à ses amis dont un sénateur (B. Lazare) : l’affaire devient
publique. Une lutte terrible s’engage entre les services de renseignement et le groupe accompagné du
frère de Dreyfus. Le procès d’Esterhazy se fait en 1898 et se conduit par l’acquittement car la justice
ne peut être remise en question ainsi que l’armée. On créé dans cde nouvelles preuves pour accabler
Dreyfus.
Le 16 janvier 1898, un journal publie un texte d’Emilie Zola qui commence par un « j’accuse » : il
dénonce et accuse la justice et l’armée d’avoir enfermé un innocent.
I-
une affaire d’opinion
On assiste à l’émergence d’un nouvel acteur politique toujours présent aujourd’hui qui est l’opinion
publique qui est sujet à de nombreuses variations. L’opinion publique apparaît grâce à la presse libérée
par la loi de 1881, des points de vue variés s’imposent.
La presse française, à cette époque particulièrement féroce, divulgue des informations théâtralisées.
Elle suscite la rumeur, elle sert de support a un genre littéraire nouveau : le roman, le feuilleton basé
sur le merveilleux. Cependant, les caractéristiques qui la rendent forte sont les intérêts qui s’affrontent
par titre interposés ce qui assure une forme d’équilibre : la presse publie l’humiliation de Dreyfus et en
même temps Emile Zola.
Après les gens au lieu de s’affronter par le biais de la presse vont s’affirmer physiquement.
II-
L’évènement des intellectuels
C’est d’abord une crise morale avant d’être politique. Les intellectuels sont suivis par des professeurs,
des sociologues, des chercheurs qui vont signer pour la révision du procès : ça sera publié.
Les intellectuels se sont des hommes qui ont acquis une notoriété et qui en profitent pour critiquer la
société et ses pouvoirs au nom d’une conception globale de l’homme.
Chez les Dreyfusards, on trouve les moralistes et les rationalistes. Des écrivains nationalistes prennent
position publique et attache à la fois position intellectuelle et les juifs en pensant qu’ils sont une
menace pour la France éternelle. Ils incarnent la modernité.
III-
Nationalisme et antisémitisme
Les antidreyfusards sont divisés en différents courants :
 défendent l’amour de la patrie et l’honneur de l’armée = modérés remettre en cause l’armée
est contre la morale.
 Les radicaux. Séries de tribuns quelqu’un qui monte à la tribune, quelqu’un qui sait capter
l’émotion des foules, à faire de la politique avec la parole, c’est une parole violente, de
dénonciation.
Chapitre 6 : la 1ère guerre mondiale : « la grande guerre »
Introduction :
Il y a une grande complexité des causes de cette guerre, si on veut trouver une grande raison on n’aura
pas la compréhension de sa complexité. Les sociétés européennes (GB, Allemagne, France, Russe,
etc.) forment une puissance jamais atteinte : c’est l’apogée de leur puissance (aujourd’hui en déclin) et
le leadership est assuré par d’autres régions (Amérique du Nord). Avant la guerre, les idéaux sont au
progrès (positivisme) et la croyance en la science qui laisse penser qu’une société meilleure est
accessible, les principaux pays européens se sont lancés (fin 18ème-19ème) dans une course coloniale :
aucun pays n’y échappe (Afrique, Asie, Amérique du Sud, etc.) et les pays européens se partagent les
colonies. Le principal point de tension de cet environnement se fait entre deux nations : la France et
l’Allemagne, il y a une volonté de revanche des français (Alsace-Lorraine, etc.), c’est une histoire
d’honneur, de fierté, d’amour-propre (manque de lucidité), etc. Le processus historique prend
naissance avec la « poudrière balkanique », elle se constitue à partir de revendications nationalistes :
les Habsbourgs ont commencé à revendiquer leur indépendance et il y a le nationalisme serbe
(Yougoslavie) est le plus exacerbé, pendant l’été 1914, un nationaliste serbe assassine les héritiers de
l’empire austro-hongrois mais les assassinats politiques sont fréquents sauf que à cause d’une histoire
d’alliance, ça va faire basculer l’Europe et le monde dans un des conflit le plus impressionnant. : ça a
un impact culturel mondial.
ILa violence du front
A) de la guerre courte à l’enlisement
Par un système d’alliance qui unit la GB, la France et la Russe d’un côté et l’Allemagne, l’empire
Austro-hongrois et l’empire Ottoman de l’autre. Cela se fait dans un contexte d’union sacrée, quelque
soit les opinions, le parti politique, etc. qui va faire basculer tout le monde. L’ensemble des français
est enthousiaste d’aller se battre (les Allemands et les Anglais aussi) : les pays basculent en guerre
avec la faim insatiable d’aller se battre. Importance de la notion de patrie car on est prêt à mourir mais
on pense se battre pour une idée de civilisation, les Etats majors militaires et l’opinion publique sont
persuadés que tout av aller très vite, en France on appelle ça « partir la fleur au fusil » (tout les
hommes en âge partaient au front et les femmes mettaient une fleur dans le fusil de leur compagnon).
Comme en 1870, l’Allemagne est mieux préparée (uniforme qui passe inaperçu, celui des français est
bleu blanc rouge), les 1ers contacts sont désagréables pour l’armée française et belge car les allemands
franchissent très vite la frontière franco-belge. On arrive à faire acheminer des troupes dans la Marne
ce qui va freiner l’avancée ennemi, c’est la guerre « en mouvement » car il faut faire bouger très vite
les troupes pour conquérir le territoire par des attaques éclaires : c’est une grande distance et il faut
être capable de placer ses troupes sur une longueur importante. Très vite avant la fin de 1915, le front
ouest se stabilise (front Russie/Allemagne), les défenses prennent le pas sur les attaques et on
consolide ces défenses (tranchées, fortifications, etc.) pour essayer de gagner quelques mètres : c’est
l’installation de défenses fortifiées jusqu’en 1918.
L’univers quotidien du soldat est marqué par ce nouveau contexte : les troupes vont s’enfoncer dans
des tranchées creusées dans des plaines et vont fortifier leur position pour empêcher l’ennemi
d’avancer : on ne va plus avancer, c’est une épreuve de force. Les soldats vivent donc dans des
conditions désastreuses (boue, neige, pluie glaciale, pluie de bombes, condition de vie très mauvaise,
etc.) plus particulièrement pour les français car les allemands on des conditions de vie plus
sophistiquées (tranchées bien équipées, etc.) contrairement aux français. Le personnage du « poilu »
est le soldat français partant la « fleur au fusil », son uniforme a changé pour passer inaperçu et sa
condition de vie est humiliante : il ne se lave plus, ne se rase plus, mange ce qu’il trouve, etc. c’est le
combattant français par excellence et cette situation a tendance a peser sur l’état psychologique des
français.
B) les offensives de 1916 & l’année terrible de 1917
1916 :
Cela fait 2 ans que la guerre a commencé et elle a lieu un peu partout en Europe. Il y a toute une série
d’alliés en Amérique du Sud, en Asie pour aider les pays en nourriture, en troupe, en main d’œuvre,
etc. Les français vont puiser dans la population de ses colonies qui va travailler dans des usines,
construire des tranchées ou être envoyée au front, la GB va faire de même en utilisant les néozélandais, l’Australie, le Canada, etc. Il y a une pression importante sur l’Etat major : tout est bloqué,
on n’arrive pas à briser la défense d’où l’apparition des attaques surprises : préparation pour faire
sauter le verrou défensif de l’adversaire. Les 1ers à tirer sont les franco-anglais qui jettent leurs troupes
à l’assaut des défenses allemandes le 14 juillet 1916, l’arrière de la ligne de front bruisse de
mouvement divers car des hommes montent au front pour cette date (bombardement, sifflet de l’Etat
major puis attaque) : c’est la « saignée » la plus importante de l’histoire de la GB avec 66 000 morts
ou blessés, en moins de 2heures tout est terminé et il n’y a aucune progression de territoire sauf à
quelques endroits mais pour des dizaines de milliers de morts et de blessés. C’est insupportable pour
les survivants d’entendre les cris des blessés, ils font des crises de nerfs autant dans le camp allié
qu’adverse (on récupéré des corps mais on ne savait plus de quel camps ils étaient). C’est une
catastrophe, les anglais ne s’en sont toujours pas remis, des dizaines de milliers d’enfants sont devenus
orphelin en 1 seul jour, etc. ils ont laissé un tribut important de leur histoire pour ce jour. Les
allemands sont satisfaits d’avoir résisté et ils se décident (septembre - octobre) de lancer leur offensive
mais plus à l’est (du côté de Verdun), cela prend des proportions jamais vues jusque là : près de
300 000 soldats allemands et plusieurs centaines de milliers de soldats français, ça va dépasser en
qualité en et quantité tout ce qu’il y avait eu auparavant et tout est rasé (plus de village, de maison,
etc.) : la terre a été vaporisée à cause des bombardements, c’est la « guerre industrielle » car l’obus est
utilisé pour la 1ère fois. 500 000 personnes essaient de se cacher et certains survivent en vivant comme
des bêtes sauvages. On pense que environ 1500 français et allemands sont morts chaque jour de cette
guerre sans compter les blessés. Il y a eu plusieurs offensives dans différents points entre l’Allemagne
et la France dans des conditions de vie épouvantables et dans un décor cauchemardesque (trou dans la
terre voire absence de terre, etc.) et personne n’arrive à gagner du terrain sur l’autre.
1917 :
Epuisement général : on ne sait plus quelle solution prendre pour gagner la guerre, à l’Est, les Russes
sont en déliquescence complète et la situation allemande est difficile. C’est un tournant dans la guerre
car il y a des problèmes à l’arrière, les usines doivent tourner à plein régime d’où les 1ères grèves
ouvrières et cette union sacrée se fissure. Le 2ème élément préoccupant : l’apparition de mutineries dans
les troupes (les 1ers sont les russes), on utilise une manière radicale contre ces mouvements : on envoie
des troupes en Corrèze et on exécute l’ensemble des troupes russes, on va assister à des mutineries et
on verra plusieurs centaines d’exécution (des soldats sont morts par une balle alliée pour
désertification). Deux choses vont changer la guerre malgré le contexte général (courant pacifiste naît,
on commence à prouver que cette guerre est un non-sens : ça va peser sur les décisions des
gouvernements) :
 le déclenchement de la révolution russe en 1917, c’est une insurrection bolchevique, ils vont
faire la paix en novembre 1917 : l’Allemagne n’a plus qu’un seul front à défendre ;
 décembre 1917 : un bateau américain remplit est coulé par une torpille allemande, il y a
environ 1000 morts et ça provoque un scandale aux Etats-Unis qui voulait rester neutre dans
ce conflit : les américains rejoignent le conflit contre les allemands et cette entrée va faire
basculer le conflit en faveur des franco-anglais.
C) les nouvelles techniques de combat : la guerre dans l’ère industrielle
Pendant les 1ers jours de 1914, la guerre est classique, esthétique (les français font attention à la façon
dont ils sont habillés, etc.) et on se bat comme en 1970 (fusil, canon, etc.) même si le matériel est plus
perfectionné : la guerre est encore dans sa phase traditionnelle. Après les 1ers mois, elle va basculer
dans l’ère industrielle, la guerre va se gagner sur les ressources économiques, industrielles et
technologiques : on va voir des armes totalement nouvelles comme l’aviation utilisée pour la 1ère fois
par les allemands, c’est un traumatisme. Pendant cette guerre, on va voir entrer le transport automobile
(avant on était à cheval).
1917 c’est les 1ers chars mais ce qui va marquer les esprits c’est le recours à de nouvelles techniques de
combats : les allemands et les français vont avoir recours au gaz sarin (avec le vent, les camps
s’attaquaient eux-mêmes) en 1916 pour la 1ère fois dans les tranchées françaises (on meurt brûlé de
l’intérieur mais les plus à plaindre sont les survivants) : c’est un chaos intellectuel dans tout l’Europe.
On voit entrer des sous-marins en guerre, on a fait travailler les chercheurs pour de nouvelles armes,
tourner les usines à plein régime pour gagner la guerre : c’est l’entrée dans l’ère industrielle.
IIla culture de la guerre
A) la notion de guerre totale
La violence brutale est toujours présente dans la guerre mais à partir de 1914 cet ensauvagement porte
en lui une autre violence qui annonce celle de tout le 20ème et qui est marquée par la négation de
l’homme et par sa déréalisation. Pendant cette guerre, on fait non seulement subir au corps des
souffrances et des blessures sans équivalent dans le passé mais pendant 1914-1918 on retrouve des
lambeaux : les corps sont physiquement découpés, fracassés, déchirés par l’industrie, tout est vaporisé
et cette brutalité matérielle est nouvelle, ça va choquer car beaucoup de gens sont porté manquants :
c’est la déréalisation physique. Cette guerre donne lieux à une explosion des discours de propagande
qui endiable l’ennemi (journaux, livres scolaires, etc.) par tout les moyen de communication. La presse
décrit les allemands de manière bestiale : on rabaisse les hommes au statut d’animal. C’est la 1ère
guerre totale et elle constitue la matrice de la 2nde guerre mondiale car l’ensemble des populations du
monde sont associés à ce conflit (troupes, envois de matériels, etc.) : l’ensemble de la planète est
impliquée dans la guerre même la population à l’arrière est mise à contribution : effort collectif pour
tenir le choc, les femmes se mettent au travail (chauffeur, travail dans les usines, etc.) et les enfants
dans des efforts de propagandes pour les préparer à partir en guerre (par l’école, etc.). Il y a des efforts
considérables sur les sociétés européennes. La population est sollicitée pour la guerre mais il y a aussi
des victimes de guerre : cette guerre va voir mourir une grande quantité de population civile aussi
(c’est la 1ère fois) par génocide (on tue les gens trop proches de l’ennemi), violence exceptionnelles
(réquisition, humiliation, etc.).
B) le phénomène de la « brutalization » (terme anglais utilisée par G. Mosse)
Cette notion est importante car elle fournit un point de bascule par rapport à la notion de civilisation
des mœurs (N. Elias) : on pense que cette guerre marque un point de bascule dans lequel le processus
de civilisation aurait connu une inflexion considérable qui permet aux sociétés de s’appliquer à un
phénomène de génocide, pour qu’une société participe à cela, il faut que ce processus de civilisation
ait connu un retour en arrière d’où le processus de brutalization (inverse de civilisation). Les principes
qui structurent la société se retourne contre la population ; pendant cette guerre, on a eu la maximum
de l’ère industrielle et en même temps on a vu des formes de combat archaïque (ex : pelle aiguisée car
la baïonnette s’est cassée dans le corps de l’ennemi, etc.) : on s’est battu à la fondre, au couteau, à la
pelle, etc. C’est un paradoxe qui va beaucoup marquer les esprits : comment réincorporé ces hommes
dans la société ? Elle permet de comprendre le maintien des violences à l’extérieur des pays
occidentaux par ceux-ci pour la conquête de l’Amérique (18-19ème) : violence systématique et celle-ci
irradie de populations entières. Le recours massif de l’esclavage : la Traite des africains, est un aspect
du génocide avec des pertes importantes lors des transports ; ce phénomène prend fin quand la
population esclave c’est assez reproduite : c’est le maintien d’une violence pendant le processus de
civilisation. Avec la 1ère guerre mondiale, la brutalization permet de comprendre l’utilisation de la
violence militaire pour gérer les populations civiles.
C) Les invasions et l’occupation
Il n’est pas question de stratégie avec les troupes militaires ou de morts collatéraux (mauvais réglage
de bombardements) mais c’est l’application de techniques de combats pour asservir, déplacer et
contrôler des populations civiles et en ça comme dans la violence du front, la violence à l’arrière
annonce un phénomène qui est que, pendant les conflits, la proportion de victimes civiles n’a pas
cessée de croître, c’est un changement considérable car l’essentiel des victimes sont des civils. C’est
l’effet d’une série de guerre d’invasion en Europe, notamment les troupes allemandes occupent le
territoire ennemi et les contrôlent longuement (Lille pendant 40 mois) pendant ces invasions la
population est soumise à des contrôles militaires (en nourriture, en déplacement, les travaux forcés, les
déportations, les camps de concentration, etc.) et l’Alsace Lorraine n’est plus sûre, se sont des suspects
donc on arrête une série de personnalités que l’on déporte car il pouvaient être au courant des secrets.
Cela a pris des proportions importantes dans toute une partie des territoires occupée par les allemands ;
la population qui en fait le plus les frais de ces nouvelles techniques sont les Arméniens. Un modèle va
se répéter : la marche forcée (faire marcher la population sur 10km/jour et donner le moins de
nourriture possible), c’est l’application de la répression systématique à certaines populations civiles
par les soldats. Il y a une répétition de situation à grandes échelles pendant la 2ème guerre mondiale.
III-
Les transformations engendrées par la guerre
A) l’intervention de l’Etat
C’est un des effets les plus massifs de cette 1ère guerre mondiale, pendant la guerre totale, l’Etat, le
pouvoir public, l’administration s’immiscent dans un nombre toujours plus grand de domaine de la vie
de la société. L’Etat traditionnel (du Moyen-âge) va acquérir des moyens : les pouvoirs régaliens qui
sont au nombre de 3 :
 le pouvoir financier : de lever l’impôt
 le pouvoir de rendre la justice
 le pouvoir de faire la guerre, de défendre les frontières.
Le pouvoir au Moyen-âge est peu mais demande énormément (argent, juges, militaires…) donc tout le
combat de l’Etat c’est d’assurer d’assumer la continuité de ces 3 axes de pouvoirs régaliens. Le
phénomène s’affirme avec la révolution française : il y a un mouvement de concentration de pouvoirs
de l’Etat, l’Etat se renforce et développe de nouveaux moyens d’action avec Napoléon III (prison,
développement sanitaire, etc.) d’où le renforcement des ces axes principaux donc pendant la 1ère guerre
mondiale, il déploie un pouvoir hégémonique sur la société : d’un point de vue politique, en
Allemagne comme en GB comme en France, on est en situation d’union sacrée (toutes les forces sont
jetées dans la bataille pour résister et battre l’ennemi), « la patrie est en danger » donc il faut la
défendre, etc. L’Etat va mobiliser l’armée (pas une famille française n’a pas envoyée quelqu’un à la
guerre) mais aussi les personnes qui ne sont au front : l’appareil productif est orienté à l’effort de
guerre sous l’égide de l’Etat (il va fixer des prix, donner des directives, etc.), il renforce son contrôle
sur l’école, la presse, etc. C’est une politique de propagande mais pas simplement dans les frontières
européennes mais aussi dans tout les pays en conflit et les colonies. L’Etat va profiter de cette situation
pour devenir un Etat qui a les moyens techniques, en hommes, etc. pour s’occuper de tout.
B) La remise en question des idées de progrès et de raison
Un des aspects les plus marquants sont les motifs de son déclenchement, les moyens mobilisés pour la
mettre en œuvre, les objectifs qui reposaient sur la défense et le triomphe de la raison et du progrès
scientifique débouchant sur un progrès collectif (aéronautique, automobile, industrie chimique, etc.).
Les effets de la 1ère guerre mondiale continuent encore.
Malgré tout, cette guerre est le sommet de la barbarie, de la négation de l’homme et les témoins de
cette période vont considérer que c’est une remise en cause de ces principes de raison et de progrès car
est-ce que le progrès c’est la construction de bombes énormes ? La science doit être contrôlée, ce
n’était pas pensable avant (combattre la peste, la tuberculose, l’augmentation de la durée de vie etc.
était en avant).
C) Le rôle de l’art et de l’écrit dans la communication de la guerre
Sans aucune mesure, la 1ère guerre mondiale est une guerre culturelle. C’Etat va en prendre conscience
rapidement et va tenter de contrôler l’information par rapport à la population et l’ennemi. La presse est
devenue un acteur principal depuis l’affaire Dreyfus. Le côté spectaculaire entraîne que l’Etat va
enrôler des soldats mais aussi des écrivains et des artistes mais tout ces intellectuels vont transformer
la nature de leur art au service du combat en glorifiant les soldats et en donnant à voir des combats, la
nature de cette nouvelle ère.
Chapitre 7 : Bilan moral et intellectuel de la guerre
I-
les conséquences directes de la guerre sur les mentalités collectives
La guerre va marquer la génération des combattants dont elle va hanter la mémoire, elle devient le
thème majeur de romans très nombreux où domine le thème de l’horreur : « croix de bois » R.
Dorgeles ; « A l’Ouest rien de nouveau » E. Remarque qui suit l’arrivée d’une classe allemande de
1917 sur le front et la vie quotidienne de celle-ci : ça bouleverse car ça rend compte de l’univers
culturel dans lequel ils sont envoyés.
A l’intérieur de ces productions, on peut voir un clivage entre les œuvres d’une sorte de nostalgie
héroïne d’hommes au front et d’œuvres qui dénoncent l’absurdité de la guette : « le feu » de H.
Barbusse qui raconte des situations invraisemblables, c’est le drapeau du courant pacifiste ; « le
voyage au bout de la nuit » de L.F. Céline est un pamphlet sur l’absurdité des hommes (c’est un grand
auteur qui va créer un genre nouveau).
Ces 2 attitudes (que l’on retrouve dans le texte de Barbusse) vont se prolonger dans les années qui
suivront la guerre. La glorification, le héroïsme donne naissance à une posture : les anciens
combattants, la conséquence immédiate en France est que la 1ère chambre construite est composée
d’anciens militaires ; en Allemagne, ça donne naissance à des corps francs (milices qui affrontent les
révolutionnaires (révolution en 1919) on les retrouvera dans les SS).
L’absurde va alimenter le grand mouvement pacifiste qui va créer une langue commune à tout les
peuples mais ça n’a pas suffit.
II- La guerre est la remise en question du système de valeur sur lequel repose la
civilisation occidentale.
Le retour à la vie normal des soldats après le front est un choc moral. Ce constat du mépris de la vie
humaine et le sentiment d’un décalage incroyable avec la vie à l’arrière donne l’impression qu’on se
passait très bien d’eux et il y a un décalage entre le confort relatif à l’arrière et la vie du poilu. Le fait
que pendant cette guerre des empires financiers se sont construits sur leur dos leur saute aux yeux : ce
sont les 1ères entreprises financières capitalistique : il ont le sentiment qu’ils ont été le jouet d’intérêts
personnels au nom d’idéaux. Ce sentiment va susciter une remise en question du respect de la
hiérarchie, etc. et le développement d’une volonté de plaisir, faire la fête et les femmes se sont
arrachées au cadre autoritaire des hommes, c’est la remise en cause des grandes autorités.
Gide et Proust montrent bien l’idée de faire la fête. Une série d’œuvres développent un individualisme
plus important que Proust et Gide : Joyce fait exploser la langue anglaise, la syntaxe, le son des mots,
etc. Céline va faire la même chose avec la littérature française. Au niveau du théâtre, Pirendello
montre l’explosion de la famille à la suite de la guerre. Il y a l’arrivée du Jazz, de danses américaines
(individuelles), de courants artistiques (le cubisme, le futurisme, etc.).
Remise en cause des valeurs intellectuelles : on voit des courants comme la psychologie de l’absurde
(A. Jarry « le personnage d’Ubu roi »), le surréalisme (André Breton), c’est une provocation, une
remise en question des habitudes. On met en valeur des choses qui remettent en question la raison, ce
que les hommes ont dans la tête, leurs rêves, leurs cauchemars, leurs fantasmes : « le verni de la
civilisation ». La psychanalyse est particulièrement touchée par la guerre (Freud y perd 3 fils).
III- Bilan politique : l’essor des ligues
Existe-t-il un fascisme en France ? Ça va prendre une forme particulière en France car ça ne va pas
prendre l’aspect d’un parti qui pourrait prendre le contrôle de la politique : ça a laissé croire pendant
des décennies que la France avait été protégée par le phénomène fasciste mais on revient sur cela.
Pendant 40ans, l’essor des ligues qui est un mouvement fasciste en France a un lien direct avec la 1ère
guerre mondiale.
De 1920 à 1930, le phénomène est en gestation lente puis se développe dans les années 30, cette ligue
est composé d’un mélange politique bizarre :
 une influence de vieux courants comme le boulangisme, le nationalisme, le bonapartisme ;
 un modèle d’action, de petits groupes militants de droite très actifs (violents dans la rue) qui
viennent du mouvement des « camelots du roi » (groupe puissant et arme) ;
 un ensemble doctrinal hostile aux principes libéraux et la pratique républicaine qui est trop
faible, féminine, etc. Cela ne permet donc pas à la France d’avoir un pouvoir fort pour se
battre et ces pratiques sont la dénonciation de scandales financiers et de l’instabilité
ministérielle : c’est la remise en cause du système parlementaire.
Ce corps de doctrine a été créé par Charles Maurras (père philosophique des courants extrêmes de
droite depuis les années 30, c’était le directeur de l’ « action française ».
Tout cela se combine dans les années 30 avec une nouvelle vague de nationalisme, belliciste où on
retrouve d’anciens combattants de la 1ère guerre mondiale.
1924 : 1er groupe : les jeunes patriotes aidés par la famille Aittinger au moment de la lutte des partis
politiques de droite et de gauche. Ce groupe va casser des militants de gauches, provoquer des
incidents dans leurs manifestations, etc.
A partir de 1925 : occasion des ultra religieux pour passer dans la presse car les partis de gauche
deviennent laïques.
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