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nécessairement la foi, mais tout simplement parce que leur chemin ne s’est pas trouvé croiser
celui de l’annonce de la Bonne Nouvelle.
C’est donc un premier mouvement de remerciement, d’action de grâce, auquel je
vous invite, pour faire mémoire des moyens par lesquels la Bonne nouvelle est arrivée
jusqu’à vous, des personnes qui en ont été les porteurs, de vos familles, de votre entourage,
bref des gens qui ont été pour vous des signes, les signes que le Christ, aujourd’hui,
continue à parler aux hommes. Et cette Bonne nouvelle que vous avez reçue et à laquelle
vous avez répondu en l’accueillant, vous avez pu mesurer qu’elle était suffisamment forte
pour transformer votre vie, c’est-à-dire pour vous rendre capables de découvrir un chemin de
bonheur à travers les événements de l’existence.
Deuxièmement c’est un moment de joie, un moment où nous prenons conscience
que nous sommes dépositaires d’une richesse extraordinaire. Être chrétien, c’est connaître
le Christ, vivre en communion avec lui, recevoir sa parole, l’accueillir dans notre cœur, la
méditer, en faire notre nourriture et la mettre en pratique, vivre de ses sacrements, tout cet
ensemble de caractéristiques constitue une richesse extraordinaire. Nous sommes bénis de
Dieu, nous avons reçu une faveur particulière non pas simplement la faveur de vivre, la
faveur d’éprouver des bons sentiments, mais de connaître Jésus, celui qui est le cœur et le
centre de tout renouvellement de ce monde. Cette action de grâce, cette reconnaissance et
cette joie que nous pouvons éprouver en prenant conscience de la richesse reçue, nous devons
essayer de mieux y réfléchir. Qu’est-ce qui provoque notre joie ? Qu’est-ce qui nous établit
dans la joie ? Ce n’est pas que les difficultés auraient disparues, ce n’est pas que nous aurions
une vie plus facile que les autres, ce n’est pas que nous serions préservés des problèmes de la
vie que rencontre tout le monde, ce qui provoque notre joie, ce qui nous établit dans la joie,
c’est la certitude qu’à travers tous les événements de cette vie, heureux ou malheureux,
nous ne sommes, et nous ne serons jamais seuls.
Celui qui est devenu disciple du Christ, celui que Jésus a appelé à devenir son ami, est
entré dans une communion avec lui que rien ne peut détruire. Bien sûr, nous, nous pouvons
nous éloigner de lui, nous pouvons nous détourner de lui, mais, lui, jamais il ne se détourne de
nous, jamais il ne nous abandonne et c’est cette certitude de la fidélité de Dieu, de la
permanence de sa présence, de la force de son action qui nous rend capables d’affronter les
difficultés de l’existence non pas comme des gens désespérés, des gens qui n’ont pas
d’espérance, mais comme des gens qui sont confiants et qui savent que Dieu n’abandonne
jamais ceux qu’il a choisis pour être ses amis. Cette joie, nourrie de la certitude de la
fidélité de Dieu, doit, normalement, transparaître à travers notre vie. En ce moment, on
nous dit beaucoup que les Français ont un mauvais moral, ils sont désespérés, ils n’ont pas
confiance en l’avenir, etc. Mais, vous, êtes-vous dans une sorte de tristesse permanente parce
que les choses ne se passent pas comme vous le souhaiteriez ? Ou bien avez-vous la certitude
que l’amour qui vous habite peut vous permettre d’affronter cette existence sans défaillir ?
Dans ses épîtres, saint Paul nous donne des exemples de ces fruits que produit l’Esprit
Saint au cœur des croyants, et parmi ces fruits il y a l’endurance, la persévérance, la
sérénité et la joie. Celui qui est disciple du Christ, celui qui vit dans la communion avec le
Christ connaît l’endurance, la persévérance, la sérénité et la joie devant tous les événements
de sa vie et cette capacité d’endurer les difficultés, de traverser les difficultés, de rester serein
dans les difficultés, de continuer d’être joyeux dans les difficultés est le premier témoignage
que nous devons rendre à l’amour de Dieu vivant en nous.
Cette force qui nous habite, cette force qui travaille notre cœur, est un dynamisme
qui nous pousse à partager avec les autres ce que nous avons reçu. Nous sommes
immergés dans une culture de la vie privée, de la discrétion, de la distance. On peut dire d’une
certaine façon : dans une culture du complexe. Or, la joie, par définition, c’est une