Commutation et brassage* optique sont des enjeux technologiques majeurs liés aux
télécommunications sur fibres optiques. Celles-ci ont connu un développement rapide
grâce à la mise en œuvre de technologies de pointe comme le multiplexage en longueur
d’onde. Mais un réseau de télécommunications optique suppose non seulement des
solutions de transport sur fibres optiques, mais aussi des solutions d’interconnexion et de
routage des signaux vers leur destinataire. La commutation optique est donc un domaine
de recherche et de développement qui mérite notre intérêt. Il est en particulier important
de surveiller l’évolution des technologies dans ce domaine, de les comparer grâce à
certains critères et cela non seulement au niveau des laboratoires mais aussi dans le
commerce où l’on trouve d’ores et déjà des commutateurs optiques.
Ces considérations inspirent notre plan. Dans une première partie, nous
identifierons le besoin actuel de commutation optique à partir du contexte des
télécommunications sur fibres optiques des cinq ou dix dernières années.
Dans une seconde partie nous parcourrons l’éventail des technologies de
commutation optique faisant actuellement l’objet d’études de recherche et
développement.
Dans une troisième partie nous comparerons les caractéristiques des différents
systèmes possibles : nombre d’entrées/de sorties, pertes, coût, temps de commutation et
autres caractéristiques.
Dans une quatrième partie nous présenterons quelques commutateurs optiques
actuellement disponibles sur le marché.
N.B. Les termes désignés d’un (*) sont définis dans le lexique en fin de document.
I – LE BESOIN DE COMMUTATION OPTIQUE
« Aujourd’hui, le point faible des fibres optiques utilisées en électronique est la vitesse de
commutation. Pour atteindre sa destination, une donnée parcourt plusieurs segments de route, où
à chaque relais elle est redirigée dans la bonne direction. Dans un ordinateur classique, ces relais
effectuent l’opération plusieurs millions de milliards de fois par seconde. Leur analogue pour les
fibres optiques – une chaîne d’éléments constituée de détecteurs de lumière, de transmetteurs
électroniques et d’émetteurs – en accomplit seulement 100 fois moins » [7].
Il est vrai que dans un réseau optique le cœur des commutateurs reste souvent
électronique, comme on le voit sur la figure ci-dessous. Or les débits de transmission
rendus possibles par le multiplexage en longueur d’onde sont désormais de l’ordre du
Tbit/s. En effet, chaque longueur d’onde transmise sur fibre autorise un débit de l’ordre
du Gbit/s et il n’est pas rare de multiplexer plusieurs dizaines de longueurs d’onde sur
une seule fibre.
Fig. 2 – Commutateur O.E.O .*