KOUMBI SALEH
Capitale de l'Empire du Ghana à partir du IVe siècle, Koumbi Saleh a été localisé au sud de
l’actuelle Mauritanie, lors de fouilles archéologiques en 1913.
Elle servait de dépôt de sel et d'or, en liaison avec l'Afrique du Nord. Au 11e siècle, sa
population avoisinait les 30 000 habitants. Elle aurait été prise en 1076 par le chef almoravide
Abu Bahr. Après la décadence de l'Empire du Ghana, elle tombe aux mains de Soumaoro
Kanté (1190-1235), roi du Royaume de Sosso. Vers 1240, l'empereur du Mali Sundjata Keïta
s'en empare et la détruisit.
Témoignage
En 1067, le géographe arabe El-Bekri s'était rendu à Koumbi, où des commerçants arabes
avaient leur propre quartier. Il décrit la ville :
« Ghâna se compose de deux villes situées dans une plaine. Celle habitée par les musulmans
est très grande et renferme douze mosquées, dans lesquelles on célèbre la prière du vendredi.
Toutes ces moquées ont leurs imams, leurs muezzins et leurs lecteurs salariés. La ville
possède des jurisconsultes et des hommes remplis d’érudition. Dans les environs se trouvent
plusieurs puits d’eau douce, qui fournissent la boisson des habitants et auprès desquels on
cultive des légumes.
« La ville habitée par le roi est à six milles de celle-ci. Le territoire qui les sépare est couvert
d’habitations. Les édifices sont construits avec des pierres et du bois d’acacia. La demeure du
roi se compose d’un palais et de plusieurs huttes aux toits arrondis et la circonférence est
entourée d’une clôture semblable à un mur.
« La ville du roi est entourée de huttes, de massifs d’arbres et de bosquets, qui servent de
demeures aux mages de la nation, chargés du culte religieux ; c’est là qu’ils ont placé leurs
idoles et les tombeaux de leurs souverains. Des hommes préposés à la garde de ces bois
empêchent qui que se soit d’y entrer ou de prendre connaissance de ce qui s’y passe. C’est là
aussi que se trouvent les prisons du roi. Dès qu’un homme y est enfermé, on n’entend plus
parler de lui. »
El-Bekri décrit aussi le roi et sa cour ;
« Le roi se pare, comme les femmes, avec des colliers et des bracelets, porte pour coiffure
plusieurs bonnets dorés, entourés d’étoffes de coton très fin. »
« Quand il donne audience au peuple, afin d’écouter ses griefs et y remédier, il s’assied dans
un pavillon autour duquel sont rangés six chevaux caparaçonnés d’or ; derrière lui se tiennent
dix pages pourtant des boucliers et des épées montées en or ; à sa droite sont les fils des
princes de son empire, vêtus d’habits magnifiques et ayant les cheveux tressés d’or.
« Le gouverneur de la ville est assis par terre devant le roi, et tout autour se tiennent les vizirs
dans la même position. La porte du pavillon est gardée par des chiens d’une race excellente
qui ne quittent presque jamais le lieu où se tient le roi ; ils portent des colliers d’or et d’argent
garnis de grelots. La séance est ouverte par le bruit d’un tambour, nommé déba, formé d’un
long morceau de bois creusé. Lorsque les coreligionnaires du roi paraissent devant lui, ils se
mettent à genoux et se jettent de la poussière sur la tête pour le saluer. Le roi de Ghâna peut
mettre en campagne deux cent mille guerriers, dont plus de quarante mille armés d’arc et de
flèche. »
Notes et références
Il faut préciser que cette théorie de la conquête par les Almoravides, pourtant décrite
dans les sources historiques, n'est étayée par aucun vestige archéologiques. De ce fait,
des archéologues s'étant penchés sur la question, la remettent sérieusement en question.
cf. Timothy Insoll "The Archaeology of Islam in Sub-Saharan Africa", 2000, p. 230-231.
1. Jean Jolly Histoire du continent africain : De la préhistoire à 1600 [archive] Editions
L'Harmattan, 1996 (ISBN 2738446884 et 9782738446886)
NUBIE
Article de la série Lieux égyptiens
Lieux
Nomes / Villes
Monuments / Temples
Région
Basse-Égypte / Moyenne-Égypte
Haute-Égypte / Nubie
Localisation
La Nubie est aujourd'hui une région du nord du Soudan et de l'extrémité sud de l'Égypte,
longeant le Nil.
Dans l'Antiquité, la Nubie était un royaume indépendant dont les habitants parlaient des
dialectes apparentés aux langues couchitiques. Le birgid, un dialecte particulier, était parlé
jusqu'au début des années 1970 au nord du Nyala au Soudan, dans le Darfour. L'ancien nubien
était utilisé dans la plupart des textes religieux entre les VIIIe et IXe siècles.
Sommaire
[masquer]
1 Toponyme
2 Histoire
o 2.1 Préhistoire
o 2.2 Le royaume de Koush
2.2.1 Époque napatéenne
2.2.2 Époque méroïtique
o 2.3 La Nubie chrétienne
o 2.4 La Nubie islamique
o 2.5 Nubie moderne
3 Notes
4 Voir aussi
o 4.1 Bibliographie
o 4.2 Articles connexes
o 4.3 Liens externes
Toponyme
On ne trouve aucune mention du nom Nubie pendant l'Égypte antique : la premier apparition
se trouve dans la Géographie, oeuvre du géographe grec Strabon, vers l'an 29 avant notre ère.
Les anciens Égyptiens appelaient la région Ta-Seti le pays de l'arc ») en raison de l'arme
caractéristique de ses habitants. Les Égyptiens distinguaient deux régions Ouaouat (la Basse
Nubie égyptienne située entre les deux premières cataractes), et Kouch (la Basse Nubie
soudanaise s'étendant de la deuxième cataracte jusqu'aux environs de Khartoum
Certains écrivains, prenant référence des textes hiéroglyphiques, affirment que cette contrée
tira son nom du métal, « aussi abondant que la poussière des chemins » : Noub (en égyptien
nwb : or). L’or le « feu solidifié » ou « la chair des Dieux », conféra à cette région une aura
magique et énigmatique
Histoire
Préhistoire
Ruines de la cité de Kerma
Les plus anciens habitants connus de la Nubie sont les Badariens, suivis des Amratiens puis
des Gerzéens, appelés civilisations du « groupe A ». Depuis l'installation des Gerzéens, la
Nubie a réellement commencé à se former - période qui correspond à l'avènement en Égypte
de la Ire dynastie, vers l'an -3100. Les Gerzéens étaient à l'origine un peuple nomade qui
s'installa en Nubie pour devenir éleveurs, s'occupant de moutons, de chèvres et de quelques
vaches. Ils se distinguent par leurs poteries et leurs rites funéraires très différents de ceux des
Égyptiens.
La culture gerzéenne déclina aux alentours du XXVIIIe siècle avant notre ère, suivie par les
civilisations dites du « groupe B ». On a parfois considéré que les peuples du groupe B
avaient envahi la Nubie - on pense aujourd'hui que le groupe B est issu du groupe A. Ces
peuples étaient bien plus pauvres que les précédents, et bien moins nombreux. On suppose
donc une attaque ou des pillages, probablement égyptiens, qui auraient provoqué une crise en
Nubie.
Grâce au commerce avec l'Égypte, la Nubie réussit à acquérir un certain niveau de vie et de
stabilité. Autour de la VIe dynastie égyptienne, la Nubie fut divisée en petits royaumes - il y a
débat concernant l'appartenance ou non des royaumes à un hypothétique « groupe C ». On
remarque l'étonnante similitude entre les poteries des anciens du groupe A et celles du groupe
C, semblant dénoter soit une nostalgie de ces derniers, soit un retour des premiers. Le désert
du Sahara était à cette époque suffisamment invivable pour provoquer l'exode soudain des
peuples nomades qui y résidaient normalement, se réfugiant alors en partie en Nubie.
Des civilisations du groupe C, la première à unifier les régions autour d'elle fut celle du
royaume de Kerma - royaume qui tient son nom de la cité de Kerma, que l'on suppose avoir
été sa capitale. Par-delà la première cataracte, la Nubie, pays de l'or, a tôt attisé les convoitises
des pharaons, qui y multiplièrent les expéditions militaires et commerciales. Après le réveil de
l'Égypte sous le Nouvel Empire, les troupes égyptiennes se sont étendues au sud. Sous le
règne de Thoutmôsis Ier, vers -1520, toute la Nubie du nord était annexée. Elle prendra une
revanche avec l'épisode des pharaons noirs.
Le royaume de Koush
Au cours de la Troisième période intermédiaire (-1085 / -750), la Nubie recouvrait son
indépendance. Se constitua alors dans le bassin du Nil moyen un « empire koushite » qui allait
perdurer durant quelque mille ans. Cette période est traditionnellement divisée en deux
époques : celle de Napata, qui a duré de -750 à -300, et celle de Méroé, qui a duré de -300 à
340.
Époque napatéenne
Le royaume de Koush reprit beaucoup de pratiques traditionnelles égyptiennes, notamment
leur religion, et les pyramides. Le royaume survit plus longtemps que celui d'Égypte,
envahissant même ce dernier durant la XXVe dynastie au VIIIe siècle avant notre ère. Vers -
660, les pharaons koushites sont repoussés vers leur région d'origine, la Nubie, et forment à
Napata un royaume original, synthèse des influences nubiennes et égyptiennes.
Vers -591, suite à l'expédition de Psammétique II contre Koush, la capitale quitte Napata pour
Méroé. À ce fait s'était ajouté le durcissement des conditions climatiques ; ce qui reléguait le
Nord à des fonctions secondaires.
1 / 8 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !