GRECS, ROMAINS, ETRANGERS
Résumé du cours de civilisation
Comment Grecs et Romains se considéraient-ils entre eux et considéraient-ils les étrangers?
I- Les Grecs étrangers.
Au 2ème millénaire avant notre ère, les Grecs indo-européens sont des envahisseurs étrangers
pour les civilisations pré-helléniques (Egéenne, Crétoise).
Ces guerriers venus du Nord leur empruntent l'olivier, la vigne, l'écriture, le raffinement du cadre de
vie, la suprématie navale (thalassocratie mycénienne succède à thalassocratie crétoise).
Fin du 2ème millénaire 1180 date tradit. de la guerre de Troie), une nouvelle vague
d'envahisseurs indo-européens (Doriens) s'intitulant eux-mêmes « Hellènes » occupe la Grèce et
chasse les Mycéniens vers l'Asie Mineure, où naîtront les poèmes homériques (NB: respect de l'hôte
et de l'étranger qui « viennent de Zeus » pour Homère)
II- Développement des cités grecques (VIe -Ve s. avant notre ère).
Les cités succèdent aux royaumes mycéniens et fondent des colonies en Méditerranée (notamment
Italie du Sud et Sicile): essor de la langue et de la civilisation grecques en Méditerranée.
La plupart sont aristocratiques mais Athènes invente la démocratie: notion de citoyenneté (réservée
aux hommes de naissance libre#femmes et esclaves): seuls les citoyens jouissent des droits civiques
(vote, éligibilité aux tribunaux et magistratures, participation aux assemblées), mais obligation du
service militaire.
Les étrangers domiciliés (métèques) paient des impôts, mais ne jouissent pas des droits civiques.
Au milieu du Ve s., Périclès veut appuyer la puissance politique d'Athènes sur son rayonnement
culturel: les Athéniens sont convaincus de la supériorité de leur civilisation, les non-hellénophones
sont considérés comme des barbares, Périclès développe une politique de prestige (monuments de
l'Acropole). Mais les nécessités économiques l'obligent à limiter la citoyenneté aux seuls hommes
libres nés de père et mère athéniens.
III-Les Empires.
Philippe de Macédoine conquiert les cités grecques et les assujettit. Son fils Alexandre conquiert
l'Orient (jusqu'au Nord-Ouest de l'Inde) et l'Egypte. Il souhaite la fusion des civilisations grecque et
orientale (Noces de Suse). Mais à sa mort en 325, son fils, issu de son mariage avec une princesse
perse, est écarté de la succession. Ses généraux se partagent son empire et fondent les royaumes
hellénistiques (Grèce, Asie Mineure, Syrie, Egypte): la civilisation et la langue grecques dominent
toute la Méditerranée orientale.
Ces royaumes vont passer sous la coupe de Rome entre le IVe et le 1er s. avant notre ère.
Rome, fondée au milieu du VII e s. avant notre ère, est une puissance militaire qui n'a cessé de
conquérir les peuples limitrophes de son territoire. Au IVe s., elle se heurte aux colonies grecques
d'Italie du Sud, ce qui l'amènera à combattre progressivement tous les royaumes issus du
démembrement de l'empire d'Alexandre et à se constituer à son tour un empire, auquel elle ajoutera
les provinces occidentales (Espagne, Gaule, Bretagne, Germanie...)
La citoyenneté (civitas) est réservée aux hommes libres de Rome et du Latium (NB: refus de la
dominatio et mépris de l'esclavage): en 89 avant notre ère, les Italiens « alliés » c-a-d sujets n'ayant
que des droits municipaux, mais soumis aux obligations militaires obtiennent la civitas à l'issue de
la « Guerre Sociale » ; en 49, l'ensemble du territoire italien obtient la civitas cum suffragio (droit
de suffrage à Rome). Elle sera progressivement élargie jusqu'en 212 aux hommes libres de tout
l'Empire.
Les Romains se veulent les héritiers d'Alexandre, mais ils sont jugés barbares par les Grecs: à partir
du IIIe s. avant notre ère, ils vont se constituer une littérature et un art inspirés de ceux des Grecs
pour légitimer culturellement leur suprématie militaire (cf. Cicéron, Pro Archia).
Sous Auguste (fin du 1er s. avant notre ère), Virgile affirme dans l'Enéide que les artes de Rome ne
sont ni la littérature ni la sculpture (les Grecs sont les plus forts), mais la propagation de cet héritage
à tout l'univers dans le respect de l'humanitas (parcere subjectis...), assignant à Rome un rôle
civilisateur identique à celui de l'Athènes de Périclès.
IV-Les Barbares dans l'Empire.
Ennemis de Rome, ils sont aussi depuis longtemps enrôlés comme mercenaires dans ses armées.
Aux IIIe et IVe siècles de notre ère, ils sont souvent engagés par les empereurs (notamment
Byzantins) pour protéger l'Empire contre d'autres barbares (exemple de Stilicon dans l'épopée de
Claudien).
Grâce aux Ecoles fondées dans les provinces, la culture gréco-romaine (notamment la rhétorique)
s'y développe (Ecoles d'Autun). Au moment où l'Empire d'Occident s'effondre (l'Empire d'Orient va
durer encore mille ans avant d'être détruit par les Turcs), l'idéal virgilien de « Rome reine du
monde » est encore défendu par le Gaulois Rutilius Namatianus (De reditu suo).
Cette politique de l'Empire Romain qui a eu pour conséquence la diffusion de la langue latine et de
la culture gréco-romaine est à l'origine des langues romanes et de la culture européenne.
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