Syntaxe du déterminant possessif 1) La description des possessifs Les études consacrées au déterminant poss. correspondent à grands options théoriques : Le dét. Poss. est considéré comme un élément engendré directement dans la base , il n’est pas le résultat d’une dérivation. Ses propriétés sémantiques montront que son emploi est irréductible ä tout autres déterminants. D’autres considèrent que le poss. ne peut pas a analysé comme le résultat d’une transformation. 2) L’hypotèse que nous défendrons consiste à analyser le poss. comme l’equivalent du défini LE et d’une proposition relative dont le verbe est un verb support (le....relative). Ex. : - Sa peur était grande. - La peur qu’il avait était grande. - Son doute l’empêche d’agir. - Le doute qu’il a l’empêche d’agir. On port de la constatation que les structures élémentoires dans lesquelles figurent peur, doute, correspondent ä des phrases du type : Il a peur, il a du doute. Si on considère ces phrases comme des phrases simples et non dérivées, la relation qui y est établie entre le pronom sujet et les substantifsenuisagés (à l’aide de verbes comme avoir) est traduite dans les phrases 1-2 par la relation déterminant poss.- sub. après un certain nombre de transformations dont les phrases 1-2 pourraient être des étapes. Dans notre hypotèse, le dét. poss. a comme source une phrase simple. Mais certains possessifs résistent à cette analyse : Ex. : à mon avis – à l’avis que j’ai Et dans certains cas le poss. ne permet guère une relative : Ex. : Luc a possé (son, le) Bac. – Luc a possé le Bac qu’il (a /aura). Le poss. ne peut pas être paraphrase par la relative où il est nécessairement coréférent au sujet : Ex. : Paul a cassé sa pipe – La pipe que Paul a cassée - Caractère figé qui explique. 3) Le déterminant poss. comme sujet Dans la littérature grammaticale on fait la distinction entre génétif subjectif et génétif objectif. Ex. : La peur des ennemis – Les ennemis ont peur de x. - X a peur des ennemis.- Leur peur – la peur des ennemis , leur=sujet Mais si on affirme que le poss. est équivalent d’un sujet, on dit que le substantif qui suit est un prédicat donc on accept le shéma : mon N. . Le problème est celui de la nominalisation. On veut démontrer que la nominalisation n’est pas à mettre en relation avec une construction verbale, mais avec une construction à verbe support. Ex. : Ma décision de venir Dérivé de : J’ai pris la décision de venir. Et non pas de : J’ai décidé de venir. Nominalisations et verbes supports La préposition que l’on trouve après le subst. est la même que celle qui figure dans la construction à verbe support alors qu’elle est absente de la construction verbale : Ex. :Max admire Léa. – C-U Max a de l’admiration pour Léa – U-S Son admiration pour Léa. – N S’il y a 2 prépositions différentes, celle du U-S et de N sont identiques. Ex. : Luc s’intéresse aux maths. – C-U Luc a de l’interet pour les maths. – U-S Son interet pour les maths. -N Priorité des constructions a supports On a observé que les constructions a verbe support sont, en quelque sorte, indépendantes des constructions verbales considérées comme 1eres. Alors on peut dire que les constructions a verbe support sont plus fondamentales ? Et on pourrait inverser leur ordre ? Cette hypotese expliquerait que les U-S sont les 1e dans l’ordre de la fréquence dans les textes, qu’ils sont rests constants au cours de l’histoire de la langue, enfin qu’il est tres difficile de créer des U-S ce qui n’est pas le cas des U ordinaires. Le problème du complément en de N La plupart des grammériens font dériver le poss. d’une structure du type le.... de N. Mais en effet de N n’est pas une structure de base mais une structure elle-même dérivée. De plus la suite le...de N est peu naturelle, voir inaccaptable, s’il y a un pronom prs. En position de N. Ex. : Le chapeau de moi – mon chapeau. Est-il nécessaire de dériver l’un de l’autre ? La structure de base comme on a un est une phrase à U-S. Paul a de l’interet pour les maths. Apres relatination L’interet que Paul a pour les maths. Comment réduire la relative ? Éffacement du verbe support (pas de contenu sémantique) qui entraine l’effacement du relatif que. Il reste : L’interet... Paul pour les maths La relation entre Paul et l’interet dont le support avoir rendait compte peut être traduit de 2 facons : -le... de N - le poss. 4) Le possessif dans son interprétation possessive Langacker dans son « Observation on french Possessive » port d’une construction en être à. Ex. : La maison est à moi. J’aime beaucoup la maison. Relativation : J’aime beaucoup la maison qui est à moi. Réduction de la relative ( effacement du relatif et de être puis application de la regle de « formation d’une génétif ». – Ma maison. La solution être à Le recours à être à comme base du poss. s’explique implicitement chez Langacker mais explicitement chez Kayne par la critère du détachement : la maison (à toi). Kayne compare ces constructions à d’autres constructions ou datif : Il m’a parlé à moi. MAIS ! Un syntagme détache est susceptible de permutation : Ce garcon, je le connais. Je le connais ce garcon. Tandis que la permutation n’est pas possible Le livre à moi. A moi le livre. D’autre part le détachement n’est pas possible si le nom est défini : Ce garcon, je le connais. Un garcon, je le connais. Tandis que la permut est possible dans notre cas : Mon ami à moi est venu Un ami à moi est venu. Le détachementimplique une rupture d’intonation : Ce garcon ≠ je le connais. Tandis qu’il n’y a pas de rupture dans notre cas. Mon ami à moi Un ami à moi Donc en ce qui concerne le déterm. Poss. dans son interprétation poss. ce n’est pas être à qui est en jeu. Le verbe avoir Si le poss. était issu d’une construction en être à, une phrase comme : Ma voiture à moi est neuve. Reposerait sur l’une ou l’autre de ses structures : La voiture à moi à moi La voiture qui est à moi à moi. La voiture à moi qui est à moi. En revanche, en portant d’une construction en avoir, on a le paralélisme : Ma voiture à moi. J’ai une voiture à moi. Toutes les 2 constructions naturelles. Donc le poss. dans son interprétation poss. est le résultat d’une relative comprenant un des emplois du vere avoir. 5) Le possessif comme objet Le génétif objectif a une fréquence inférieure à celle du génitif subjectif. Le déterminant poss., avec cette interprétation est encore moins fréquent. La peur des ennemis. Ne peut pas être traduit par le poss. Leur peur – Nous avons peur des ennemis - leur= Ils sont peur (leur correspond à sujet) - en revanche : La vue des ennemis nous glace =leur vue nous glace (complément, correspond ä) Conditions de cette interprétation On peut formuler quelque régularités, quand le poss. peut être interprété comme objet. Quand le dérivé prédicatif est dérivé d’un adj. Le poss. est sujet : Paul est gentil =sa gentillesse. Quand le substantif est un concret, poss. =sujet Paul a une voiture. – Sa voiture. MAIS ! quand le substantif est un subs. Prédicatif, le poss. = objet quand il peut y avoir présence simultané d’un agent en par N. La révision de ce texte par Luc. Sa révision par Luc. Le possessif et génétif objectif Des réguralités sont observables : certains substentifs (comme portrait) peuvent être accompagnés à la fois d’un génétif subjectif et d’un génitif objectif. Dans ce cas il ne peut pas y avoir 2 poss. Ex. : J’ai fait le portrait de Léa. Mon portrait de Léa. Mon son portrait. Quand le complément en de est une phrase, cette phrase ne peut pas être pronomina lisée par le poss. J’ai l’intention de rester. J’ai son intention. Certaines classes de verbes n’ont pas de nominalisation possive en par (aimer, estimer, admirer) L’amour de Léa par Luc. Certains noms prédicatifs non dévarbaux ont les mêmes propriétés : Paul a peur de loup – Sa peur (Sa=Paul ≠ loup) D’autres acceptent le poss. comme représentant de l’objet : La vue de ce spectacle nous plait. – Sa vue nous plait. Le complément prépositionnel est un argument du verbe Le comportement des C-P arguments d’un verbe est le même, du point du vue de la génération du poss., que celui de font complément U. Le C peut être précédé d’un déterm. Poss. dans la mesure où il peut y avoir coréférence entre ce complément et le sujet – quand sujet et c. Peuvent être reliés par un verbe support : Paul s’occupe de sa voiture Paul a une voiture. MAIS les poss. peuvent référer à d’autres person que le sujet dans la phrase que nous avons donnée. Et compléments ne sont pas des arguments du verbe et peuvent être considérés généralement comme compléments circonstanciels. Ex. : ä l’intention de N., au regard de N., du fait de N., ä cause de N....