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8. Marqueurs tumoraux : définition, classification, principes du dosage et signification
I- définition :
 toute substance correspondant à la présence ou au développement d'une tumeur maligne.
 En biochimie clinique, le terme de marqueur tumoral correspond à des substances sécrétées dans le
sang par la tumeur et donc à des substances détectables et dosables par les méthodes analytiques de
biochimie.
 Cette définition s'oppose à la démarche des anapath qui travaillent sur la tumeur elle-même. Pour
eux les MT correspondent à ce qu'ils repèrent sur la cellule maligne par l'examen cytologique.
II- classification :
 les protéines foetales :
o ACE (Antigène Carcino-Embryonnaire)
o AFP (Alphafoetoprotéïne)
 les hormones et leurs métabolites :
o Hormone Chorionique Gonadotrope (HCG),
o catécholamines, sérotonine, insuline, gastrine, calcitonine.
 les immunoglobulines : par exemple les immunoglobulines monoclonales des myélomes
 les enzymes :
o phosphatases alcalines,
o PAP (Phosphatases Acides Prostatiques),
o NSE (Neurone Spécifique Enolase)
 les antigènes de différenciation mis en évidence dans les lignées cellulaires tumorales : CA 125,
CA 19-9, CA 15-3, TPA, Antigène SCC, Cyfra 21-1
 les antigènes spécifiques d'organe : PSA (antigène spécifique de la prostate)
III- principes du dosage :
 Les marqueurs peuvent être dosés dans le sang ou dans les urines du patient
 Ils peuvent également être détectés sur les coupes histologiques dans les tissus tumoraux grâce aux
techniques d'immunohistochimie.
IV- signification :
A- Les antigènes oncofoetaux
 protéines présentes à l'état normal à la surface de certaines cellules du foetus.
 disparaissent rapidement à la naissance.
 2 types de ces antigènes sont couramment utilisés comme marqueurs tumoraux.
o L'Antigène Carcino-Embryonnaire (ACE) :
- il est ↑ dans un grand nombre de cancers : digestifs, gynécologiques, médullaire de
la thyroïde, et broncho-pulmonaire
- utile dans la surveillance des cancers colorectaux
- il peut être élevé dans des situations bénignes : tabagisme, hépatite, cirrhose
hépatique, pancréatite chronique, insuffisance rénale...
o L'alphafoetoprotéine (AFP) :
- très utile pour les cancers du testicule et les cancers primitifs du foie
- l'AFP avec βHCG, est très utile pour le diagnostic et la surveillance des tumeurs
germinales non séminomateuses du testicule après la chirurgie ou pendant la
chimiothérapie.
- elle peut être ↑ au cours de cirrhoses et des hépatites chroniques.
- Intérêt dans le dépistage des anomalies du tube neural du fœtus ; spina bifida et
anencéphalie.
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B- les hormones :
 L'Hormone Chorionique Gonadotrope (HCG) :
o glycoprotéine synthétisée par les cellules syncitio-trophoblastiques
o formée de deux sous unités et
o présente à l'état normal lors d'une grossesse.
o L'existence de taux très élevés pendant la grossesse ou la persistance après un avortement
est un signe de chorio-carcinome ou môle hydatiforme.
o très utile dans les tumeurs germinales non séminomateuses du testicule.

Autres hormones
o La calcitonine
- hormone sécrétée par la glande thyroïde, qui régule le taux de calcium dans le sang.
- constamment élevée dans le cancer médullaire de la thyroïde.
o La Thyroglobuline : marque les cancers différenciés de la thyroïde,
o Prolactine, TSH, ACTH : souvent élevés dans certaines tumeurs hypophysaires et
hypothalamiques.
o Les Catécholamines et leurs dérivés : significatives dans les neuroblastomes et les
phéochromocytomes.
o la sérotonine : importante dans les tumeurs carcinoïdes
o Gastrine sérique : augmentée dans le gastrinome,
o L'Insuline : élevée dans l'insulinome
C- Les immunoglobulines monoclonales (IGM) : élevée dans le myélome multiple, la maladie de
Kahler et la maladie de Waldenström.
D- Les enzymes sériques :
 la phosphatase acide prostatique (PAP) :
o forte élévation de leur taux sanguin en cas de cancer prostatique évolué, surtout s'il
s'accompagne de métastases.
o surveillance d'un cancer de la prostate sous traitement.
 Les phosphatases alcalines :
o souvent élevées mais de façon non spécifique, en cas de métastases hépatiques ou osseuses.
o Leur dosage, associé à celui de la gamma-glutamyl transférase (GGT) peut être significatif
de métastases hépatiques.
 La Neurone Spécifique Enolase (NSE) :
o élevée dans le carcinome anaplasique à petites cellules du poumon.
o également augmentée dans le neuroblastome.
 La Lacticodéshydrogénase (LDH) : révélateur de la masse tumorale dans certains lymphomes non
Hodgkiniens,
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E- les antigènes :
 protéines présentes à la surface de certaines cellules cancéreuses
 Ils sont reconnus par des techniques immunologiques utilisant des anticorps monoclonaux.
 On distingue :
o Le CA 125 :
- utile dans les cancers de l'ovaire.
- l'↑ de son taux sanguin est corrélée avec l'évolution clinique
o Le CA 19-9 : ↑ dans le cancer du côlon et dans l’adénocarcinome du pancréas
o Le CA 15-3 : utile dans la surveillance du cancer du sein
o L'antigène SCC (Squamous Cell Carcinoma) :
- ↑ dans les cancers du col utérin
- et la surveillance thérapeutique des cancers épidermoïdes tels que le cancer de la
bouche, du pharynx, du larynx, de l'oesophage.
o Le TPA (Tissue Polypeptide Antigen)
- associée aux revêtements épithéliaux notamment de la vessie.
- Son élévation est en corrélation avec le stade clinique de la tumeur.
o Le Cyfra 21-1
- utilisé dans les cancers épidermoïdes bronchiques et dans les adénocarcinomes
broncho-pulmonaires.
- Il est surtout employé pour l'orientation du diagnostic histologique de la tumeur.
o L'antigène spécifique de la prostate (PSA)
- Plus son taux est élevé, plus la probabilité de cancer augmente.
- intérêt dans le bilan d'extension et dans la surveillance de la maladie pendant et
après le traitement.
V- conclusion :
 Les marqueurs tumoraux sont nombreux mais leur spécificité n'est jamais absolue.
 leur dosage est coûteux d’où les indications doivent être mesurées
 leur intérêt reste très limité en matière de dépistage, ils jouent cependant un rôle fondamental dans
la surveillance de certains cancers surtout lorsque leur taux est élevé au moment du diagnostic.
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