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Cours de philosophie n°1
INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE
I) Définition de la philosophie :
1) la philosophie comme amour de la sagesse :
Etymologiquement le mot philosophie vient du grec « philaien » (qui veut dire ami, amour) et
de « sophia » (qui veut dire sagesse).La philosophie se définit donc comme amour de la
sagesse.
Descartes donne cette définition de la philosophie : « Que ce mot de philosophie signifie
amour de la sagesse, et que par sagesse on entend la parfaite connaissance des choses utiles
de la vie tant pour le savoir que pour la conservation de soi »
Selon Descartes, la philosophie est une attitude intellectuelle qui consiste à rechercher le
savoir tant dans le but d’acquérir une sagesse que pour aspirer à la protection de soi et de sa
vie.
Socrate partage cette même vision de la philosophie comme amour de la sagesse. Ses célèbres
expressions (« la seule chose dont je suis sûr, c’est que je ne sais rien », « il y a une seule
chose que je sais : c’est que je ne sais rien »), montrent à quel point la philosophie c’est tout
d’abord la reconnaissance de sa propre ignorance. On philosophe, on s’interroge car on n’a
pas les réponses et on sait que l’on est ignorant. Le philosophe est celui qui a la certitude de
son ignorance. Le philosophe qui doit être sage, est caractérisé par la modestie intellectuelle.
Le sage sait que le savoir est infini, immense et illimité. L’homme par sa finitude ne peut
épuiser la totalité du savoir. L’envie d’apprendre et de connaître chez l’homme est
inépuisable. La sagesse consiste à accepter ce caractère fini de notre existence humaine.
Il y a en l’homme une double ignorance : une ignorance qui se sait elle-même (on sait que
l’on ne sait rien ou qu’on ne sait pas la chose) et une ignorance qui s’ignore elle-même (on est
ignorant et en plus on ignore qu’on est ignorant). C’est cette dernière forme d’ignorance qui
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est à l’origine de l’orgueil et de l’anti-sagesse. Philosopher c’est accepter son ignorance et être
sage c’est désirer connaître c’est à dire briser cette ignorance.
2) La philosophie et les autre sciences
Avant d’entrer dans le rapport de la philosophie avec les autres sciences (médecine, maths,
psychologie, etc.….), il convient de décrire la façon dont la philosophie se décompose. Voici
les différentes branches de la philosophie :
La métaphysique (du grec « méta » qui veut dire au-dessus, au-delà et du mot
« phusis » qui veut dire le monde physique concret dans lequel nous vivons). Comme
son étymologie l’indique, la métaphysique s’intéresse aux choses non-physiques qui
appartiennent au monde supra-physique, aux réalités immatérielles (ex : Dieu, l’âme,
l’esprit, l’au-delà, la mort).
La physique : c’est une partie de la philosophie qui s’intéresse au monde matériel et
physique (ex : le travail, l’art, la technique, la biologie)
La logique : c’est une branche de la philosophie qui s’intéresse aux discours, au
langage, au raisonnement et aux mathématiques.
Quel est le rapport de la philosophie avec les autres sciences maintenant ?
L’époque moderne a vu l’émergence de l’autonomie des sciences dites exactes (physique,
maths, chimie) par rapport à la philosophie. La psychologie, la sociologie sont devenues
indépendantes de la philosophie aussi. Mais en réalité ces sciences n’ont qu’une apparente
indépendance car l’interrogation philosophique reste au cœur de l’activité scientifique. N’est-
ce pas en s’interrogeant sur la valeur philosophique d’un phénomène (une pomme qui tombe
de l’arbre) que Newton a élaboré sa théorie scientifique ? les problèmes sont un frein,
un arrêt, pour l’activité scientifique, pour la philosophie ils sont au contraire le point de départ
de la réflexion. Que nous dit par ex la science au sujet de la pensée ? Les scientifiques mettent
en avant le fonctionnement de la pensée (neurones, réactions chimiques) mais ne répondent
pas à la question : qu’est-ce que penser ? Pour les philosophes la pensée ne se résume pas à un
fonctionnement neurologique, mais est l’acte par lequel un individu met en lien un concept
(une idée) et une intuition (vision sensible de la chose). L’essence spirituelle de la pensée
échappe à la science. La philosophie est toujours indispensable à la science comme l’écrit
Albert Einstein : « Si l’on considère la philosophie comme la quête de la connaissance la plus
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générale et la plus totalisante, on doit alors voir en elle la mère de tout questionnement
scientifique. »
II) Les méthodes et les démarches de l’activité philosophique :
1) L’étonnement comme source de l’interrogation philosophique :
Pourquoi y a t-il quelque chose, plutôt que rien ? Pourquoi une fois que je me suis rassasié,
j’ai encore envie de manger à la vue d’une autre personne en train de guster un plat
délicieux ?
L’étonnement devant le réel est le point de départ de l’interrogation philosophique.
L’étonnement pousse l’individu à essayer de comprendre la réalité qui l’entoure. S’étonner
c’est accorder un intérêt pour le réel afin d’élucider son sens et sa signification. C’est par
l’étonnement que l’activité philosophique émerge et se développe. Parmi les plus grandes
questions philosophies, nous pouvons citer Kant : « que puis-je connaître ? », « que dois-je
faire ? », « que m’est-il permis d’espérer? » « qu’est-ce que l’homme ? »
2 ) La méthode socratique : la maïeutique
Socrate, philosophe grec, avait une méthode bien spéciale à lui pour inviter ses disciples à
philosopher : la maïeutique.
Le but était d’interroger successivement son disciple afin de la faire aboutir de lui-même et
par lui-même, à la rité. Au bout du questionnement successif, le disciple en arrivait à
trouver la réponse vraie. Le but était d’accoucher de la vérité. Cette méthode renvoie aux
mêmes techniques de la sage-femme (faire advenir au monde quelque chose qui l’est en
puissance mais pas encore en acte). Quelle est l’implication d’une telle méthode ? La
maïeutique reconnaît que le savoir est inhérent en chacun de nous. Le pouvoir d’accéder à la
vérité est présent en chacun de nous. Il suffit que quelqu’un nous aide à « accoucher » de cette
connaissance vraie. Et philosopher, c’est mettre à jour le savoir inné en nous.
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III°) Les finalités de la philosophie :
1) Le refus de la «
doxa »
ou la recherche du savoir vrai :
La philosophie s’oppose à la « doxa » (opinion, préjugés). La connaissance doxographique est
celle véhiculée par le sens commun, la foule et qui commence avec le pronom personnel
« on » (3ème personne su singulier indéfini). Philosopher c’est s’écarter des préjugés, des
opinions des a priori. Philosopher c’est tenter d’entrer au cœur du réel et dépasser le stade
superficiel de l’opinion. Le problème du sens commun, c’est de tenir pour connaissance vraie
l’opinion. Philosopher, c’est mettre en doute, mettre entre parenthèses, mettre en suspension
les évidences communes, les préjugés, les opinions. Philosopher, c’est se détacher du réel
pour mieux l’étudier et l’appréhender. Philosopher, c’est ne pas se fier aux sens car les sens
peuvent nous tromper. Le problème des sens, c’est qu’ils nous disent ce que la chose peut
être, et ils ne nous disent pas ce que la chose peut ne pas être. Les sens reflètent passivement
ce qui est senti. Ils nous sont plus nécessaires pour le maintient en vie que pour la quête d’un
savoir vrai.
La faculté qui en nous, est source d’interrogation critique, c’est la raison. La raison est dotée
d’un pouvoir de discrimination, de jugement et de critique. Seule elle peut amener à la
connaissance du vrai. Et philosopher c’est rechercher le vrai, la vérité. Toute interrogation
philosophique a pour finalité de déterminer la vérité.
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