Le ciel

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Le ciel
Le ciel est le médiateur par excellence de la transcendance à cause de son caractère
illimité.
A. Dieux ouraniens (identifiés au ciel ou habitant le ciel, " ouranos " = le ciel en
grec)
Deux choses sont à distinguer :
- Le ciel est souvent identifié à un dieu
- Le ciel comme résidence des dieux ou de Dieu.
a. En Babylonie, le dieu suprême est Anu (le Ciel), père et souverain des dieux. Il
se trouve à la tête de la triade Anu, Enlil, Ea
b. Les noms de Zeus et de Jupiter expriment clairement leur essence céleste.
Zeus (comme Jupiter) provient de la racine indo-européenne *div- (cf. divin,
diurne etc..) qui signifie " briller comme le ciel diurne ". Jupiter est Iu-piter où
" piter " signifie " père et " Iu " est une réduction de la racine *div- (pronocée diw
).
Rem. : si pour un locuteur des langues latines Dieu (Deus, Dio…) signifie " celui
qui est brillant comme le ciel diurne ", pour le locuteur des langues germaniques
Gott (God…) signifie " celui qui est invoqué liturgiquement ". Gott, God etc. est
en effet le participe passif d’une autre racine indo-européenne : *ghau(invoquer).
c. En Australie, la divinité suprême des tribus du SE, Baiame habite le ciel. Baiame
est assis sur un trône de cristal, le soleil et la lune sont ses fils. La tonnerre est
sa voix. Il fait tomber la pluie, verdissant et fertilisant ainsi la terre entière. De
même que les autres dieux ouraniens, Baiaime voit et entend tout. Rem : à
cause de leur caractère céleste les dieux ouraniens sont souvent présentés
comme omniscient et gardiens de la morale (cf. Varuna, en Inde, Varuna étant
peut-être l’équivalent sanskrit du grec " ouranos ")
d. Partout en Afrique on a relevé las traces d’un grand dieu céleste à peu près
disparu du culte, sa place ayant été accaparée par le culte des ancêtres. Le
grand dieu céleste y est devenu un deus otiosus (" dieu oisif ").
e. Les Bo-Ilas, tribus bantoues (les Bantous habitent une immense aire entre le
Cameroun et le Kénya) de la vallée de Kafue, croient en un Dieu suprême toutpuissant, créateur, qui habite au ciel et qu’ils nomment Leza. Or, Leza est un
terme qui désigne aussi dans le langage courant les phénomènes
météorologiques. On dit " Leza tomve " pour dire " Il pleut " (cf grec : " Zeus
huei " pour dire " il pleut "). On dit aussi " Leza est furieux " pour dire " il tonne ".
f. Pour la majorité des populations Ewé (Togo), Mawu est le nom de l’Être
suprême. Mawu est aussi utilisé pour désigner le firmament et la pluie.
g. Le Dieu de Jésus est aussi localisé dans le ciel : Notre Père qui es au cieux…
Mythes et rites d’ascension
Aller vers le haut, c’est se rapprocher de Dieu.
Les mythes d’ascension
a. L’ascension la plus commune est celle des morts. La mort est souvent vécue
dans les religions comme un transcendement de la condition humaine, un
passage dans l’au-delà. Dans les religions qui situent l’au-delà dans le ciel ou
dans une région supérieure, on nous présente souvent ce voyage d’une manière
très expressive. L’âme du mort gravit les sentiers d’une montagne ou le long
d’une corde. L’expression habituelle en akkadien pour exprimer la notion
de " mourir " est " s’accrocher à la montagne ". De même en égyptien " mourir "
se dit " myny " c-à-d " s’accrocher ". Cf. Dans la Kaushitaki-Upanishad (texte
indien du Veda, -6ème s., le mythe du voyage céleste de l’âme, que l’on trouve
aussi en Iran.
b. De leur vivant, certains hommes exceptionnels ont pu pénétrer dans le ciel. D’où
le mythe des fondateurs de religion (Religionsstifter) : le Bouddha dans le ciel
d’Indra à 39 ans en 519 avant JC, Mohammed à 51 ans en 621 après JC. Le
cas de Jésus est exceptionnel, car son ascension s’est passée après sa mort et
sa résurrection (à 33 ans en l’an 29 de notre ère).
Rites d’ascension
a. Dans l’initiation mithriaque on faisait gravir à l’initié une échelle cérémonielle
comportant 7 échelons. Chaque échelon était composé d’un métal différent et
représentait une autre sphère planétaire :
1er : plomb, Saturne
2ème : étain, Vénus
3ème :bronze, Jupiter
4ème :fer, Mercure
5ème :alliage monétaire, Mars
6ème :argent, lune
7ème :or, soleil
Le 8ème échelon représente la sphère des étoiles fixes. En gravissant cette échelle
cérémonielle, l’initié parcourait symboliquement les sept cieux s’élevant ainsi jusqu’à
l’Empyrée (le foyer de l’énergie originelle dans le cosmos).
b) Le chamane (extatique) sibérien gravit, lui, un bouleau cérémoniel comportant 9
encoches : au 6ème ciel il vénère la lune, au 7ème le soleil. Finalement au 9ème il se
prosterne devant le dieu suprême Bai Uegur. Les encoches pratiqués dans le bouleau
symbolisent les sphères planétaires.
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