13. Le Bouddha, comme tant d’autres maîtres à penser, a tenu séminaire, formé des disciples,
fasciné des générations. Il a forgé des maximes dans le feu de l’instant, lancé des formules au
grand vent de l’Histoire. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 26]
14. Le bouddhisme, comme l’hindouisme, a également réservé une place importante aux
peintures et aux sculptures racontant la vie du Sage et ses existences antérieures. Les plus
anciens exemples de ce catéchisme de pierre sont probablement antérieurs aux premiers
écrits canoniques, et l’on en a conservé des traces datant du 1er siècle av. J.-C. dans les
grottes d’Ajanta, au nord-est de Bombay. Pourtant les fidèles des premiers siècles ne
pouvaient dévisager le Bouddha. Les plus anciennes écoles de sculpture ne représentent
jamais le corps de l’Eveillé et le suggèrent par un symbole : fleur de lotus, empreinte des
pieds, roue de la Loi, etc. Les plus vieilles représentations du corps du Bouddha datent du
tout début de l’ère chrétienne et apparaissent dans les royaumes indo-grecs issus de
l’expédition d’Alexandre, près de l’actuelle frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan. Le
bouddhisme met en avant la sérénité de son Maître, au visage souriant, à la peau lisse, aux
traits détendus, qui semblent défier les angoisses de la vie, le stress de l’existence. Comme il
n’a guère eu de martyrs en ses débuts, ou on ne les a pas glorifiés, il s’est bien gardé
d’exalter les images de souffrance. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 27-29]
15. Bouddha prononce son plus important sermon sur les rives du Gange, à Bénarès. Il connaît
l’Illumination (Bodhi) au bord de la rivière Nairanjanâ, un affluent du Gange. [Vallet O.,
Jésus et Bouddha, p. 29-30]
16. Le Bouddha est un randonneur tout aussi remarquable que Jésus. Il parcourt le bassin du
Gange en compagnie de ses disciples et commence sa vie publique par un long raid depuis sa
terre sauvage du Terâi, au pied de l’Himalaya. Il se repose durant la mousson mais, parfois,
la pluie le surprend, et sa réflexion se poursuit sous les trombes d’eau. L’un des thèmes
favoris de l’art bouddhique est la sortie sous l’averse du Bouddha, qui voit Muchilinda, le roi
des serpents, lui offrir sa tête de cobra en guise de parapluie. Les moines ont mis à profit ces
mois d’arrêt forcé durant lesquels les chemins sont impraticables pour méditer (s’exercer au
contrôle de soi, à l’immobilité intérieure, à la concentration mentale). [Vallet O., Jésus et
Bouddha, p. 35]
17. Le Bouddha, disent les Ecritures, a vingt-neuf ans quand il commence sa prédication et il
s’éteindra à l’âge de quatre-vingts ans. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 36]
18. Le Bouddha a passé une grande partie de sa vie dans un milieu forestier. La prédication
bouddhique a commencé dans un environnement de feuillus, sous le ficus religiosa, l’arbre
de l’Eveil. Le Bouddha a évolué et le bouddhisme a prospéré dans une civilisation où le riz et
le thé tiennent une place essentielle. Chaque matin, on peut voir les moines faire le tour des
villages avec leur bol à aumônes que les habitants remplissent de riz. L’empereur Ashoka
multiplia les stèles commémoratives sur les lieux de la naissance et de la prédication du
Bouddha, alors que la vallée du Gange voyait affluer moines et fidèles. Les bouddhistes se
firent moins nombreux sur les terres du Bouddha à mesure que les hindous, puis les
musulmans, prenaient le contrôle de l’Inde du Nord. Le bouddhisme se refusa à toute action
militaire pour récupérer ses sites vénérables, qui sombrèrent dans une relative désaffection.
Au pays du Bouddha, les fouilles ont été moins intenses qu’en Palestine et les résultats
encore plus décevants. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 37, 39-40, 42, 45]
19. A la différence de Yahvé, le Bouddha historique ne crée pas la lumière du Ciel mais, comme
Jésus, il apporte un éclairage intérieur. La méthode est différente : sa lumière est d’origine
non divine, mais humaine. Le Bouddha n’est pas, comme saint Paul sur le chemin de Damas,
« enveloppé par une lumière venue du Ciel » (Actes, 9, 3). Il trouve celle-ci en étant l’auteur
de sa propre Illumination. Le Bouddha n’est pas un créateur, mais un précurseur. [Vallet O.,
Jésus et Bouddha, p. 54]
Bouddha.doc