Bouddha

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Vallet (Odon),
Jésus et Bouddha. Destins croisés du christianisme et du bouddhisme ,
Paris, Albin Michel, 1996 – 263 p.
Bouddha
1. Le Bouddha est un titre, comme le Christ. On doit donc comparer soit le Christ et le
Bouddha, soit Jésus et Siddhârtha, prénom du grand maître. Si l’on veut y adjoindre les noms
de famille, cela donne Jésus Ben Joseph et Siddhârtha Gautama. [Vallet O., Jésus et
Bouddha, p. 7]
2. Siddhârtha veut dire, en sanskrit, « Celui qui atteint le but », et, pour un bouddhiste, le
Bouddha est le premier homme ayant atteint l’objectif suprême, celui du nirvâna, cette
« extinction » qui permet d’échapper au cycle des renaissances. Le Bouddha (l’ « Eveillé »
ou l’ « Iluminé » en sanskrit se situe sur un autre plan que le Christ : non pas le règne sur les
hommes, mais l’emprise sur soi-même. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 8]
3. Bouddha est décrit par les récits des Jâtaka (littéralement, les « Nativités », dont seule une
petite partie a un statut de texte canonique) sous les traits successifs d’un crabe, d’un buffle,
d’un éléphant, d’une femme, d’un serviteur ou d’un propriétaire. Il aurait eu 547 ou 550
existences antérieures. Bouddha symbolise la diversité de la nature et les conflits de la
société. L’histoire était une discipline inconnue dans l’Inde antique. [Vallet O., Jésus et
Bouddha, p. 9-10]
4. Les bouddhistes peuvent espérer devenir un jour des bouddhas et atteindre le nirvâna. [Vallet
O., Jésus et Bouddha, p. 11]
5. Il n’est pas absolument nécessaire de se « convertir » au bouddhisme pour devenir un
bouddha. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 11]
6. Les bouddhistes dans le monde sont au nombre de trois cent cinquante millions, soit une
religion plutôt sur le déclin à l’échelle planétaire. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 11]
7. Les dates proposées pour la naissance du Bouddha vont de 624 à 480 av. J.-C. [Vallet O.,
Jésus et Bouddha, p. 14, 36]
8. L’enfant Bouddha paraît posséder toutes les connaissances et en tirer un grand pouvoir de
séduction. Et les écritures bouddhiques ne tarissent pas d’éloges sur l’immense savoir du
Bouddha. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 16]
9. Les plus vieux documents actuellement connus sur l’enseignement du prince Gautama sont
postérieurs de trois à cinq siècles à sa vie et éloignés de 3'000 kilomètres de sa terre.
L’ensemble des textes saints du bouddhisme remplit plusieurs dizaines de volumes : 55 en
pâli, la langue sacrée du Hînayâna, 55 en sanskrit, la langue sacrée du Mahâyâna, elle-même
traduite en chinois et en japonais, et 322 en tibétain. C’est ainsi que la version japonaise de
ces Ecritures comprend 55 tomes de 1'000 pages chacun, soit à peu près vingt fois le volume
de toute la Bible. Chaque bouddhisme a ses propres commentaires de la parole du Bouddha,
un peu comme dans le judaïsme, chaque communauté, celle de Jérusalem comme celle de
Babylone, a élaboré son propre Talmud. Plus les textes sont récents, plus les miracles du
Bouddha sont nombreux. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 17-18, 20]
10. La tradition bouddhique dit aussi qu’une femme n’atteindra le nirvâna qu’en devenant
homme dans une vie ultérieure. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 20]
11. Les textes bouddhiques font plutôt état de bonnes relations entre le Bouddha et le pouvoir
politique. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 21]
12. Le Bouddha s’est fait connaître, de son vivant, par un enseignement oral et non par le canal
de l’écrit. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 25]
13. Le Bouddha, comme tant d’autres maîtres à penser, a tenu séminaire, formé des disciples,
fasciné des générations. Il a forgé des maximes dans le feu de l’instant, lancé des formules au
grand vent de l’Histoire. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 26]
14. Le bouddhisme, comme l’hindouisme, a également réservé une place importante aux
peintures et aux sculptures racontant la vie du Sage et ses existences antérieures. Les plus
anciens exemples de ce catéchisme de pierre sont probablement antérieurs aux premiers
écrits canoniques, et l’on en a conservé des traces datant du 1er siècle av. J.-C. dans les
grottes d’Ajanta, au nord-est de Bombay. Pourtant les fidèles des premiers siècles ne
pouvaient dévisager le Bouddha. Les plus anciennes écoles de sculpture ne représentent
jamais le corps de l’Eveillé et le suggèrent par un symbole : fleur de lotus, empreinte des
pieds, roue de la Loi, etc. Les plus vieilles représentations du corps du Bouddha datent du
tout début de l’ère chrétienne et apparaissent dans les royaumes indo-grecs issus de
l’expédition d’Alexandre, près de l’actuelle frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan. Le
bouddhisme met en avant la sérénité de son Maître, au visage souriant, à la peau lisse, aux
traits détendus, qui semblent défier les angoisses de la vie, le stress de l’existence. Comme il
n’a guère eu de martyrs en ses débuts, ou on ne les a pas glorifiés, il s’est bien gardé
d’exalter les images de souffrance. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 27-29]
15. Bouddha prononce son plus important sermon sur les rives du Gange, à Bénarès. Il connaît
l’Illumination (Bodhi) au bord de la rivière Nairanjanâ, un affluent du Gange. [Vallet O.,
Jésus et Bouddha, p. 29-30]
16. Le Bouddha est un randonneur tout aussi remarquable que Jésus. Il parcourt le bassin du
Gange en compagnie de ses disciples et commence sa vie publique par un long raid depuis sa
terre sauvage du Terâi, au pied de l’Himalaya. Il se repose durant la mousson mais, parfois,
la pluie le surprend, et sa réflexion se poursuit sous les trombes d’eau. L’un des thèmes
favoris de l’art bouddhique est la sortie sous l’averse du Bouddha, qui voit Muchilinda, le roi
des serpents, lui offrir sa tête de cobra en guise de parapluie. Les moines ont mis à profit ces
mois d’arrêt forcé durant lesquels les chemins sont impraticables pour méditer (s’exercer au
contrôle de soi, à l’immobilité intérieure, à la concentration mentale). [Vallet O., Jésus et
Bouddha, p. 35]
17. Le Bouddha, disent les Ecritures, a vingt-neuf ans quand il commence sa prédication et il
s’éteindra à l’âge de quatre-vingts ans. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 36]
18. Le Bouddha a passé une grande partie de sa vie dans un milieu forestier. La prédication
bouddhique a commencé dans un environnement de feuillus, sous le ficus religiosa, l’arbre
de l’Eveil. Le Bouddha a évolué et le bouddhisme a prospéré dans une civilisation où le riz et
le thé tiennent une place essentielle. Chaque matin, on peut voir les moines faire le tour des
villages avec leur bol à aumônes que les habitants remplissent de riz. L’empereur Ashoka
multiplia les stèles commémoratives sur les lieux de la naissance et de la prédication du
Bouddha, alors que la vallée du Gange voyait affluer moines et fidèles. Les bouddhistes se
firent moins nombreux sur les terres du Bouddha à mesure que les hindous, puis les
musulmans, prenaient le contrôle de l’Inde du Nord. Le bouddhisme se refusa à toute action
militaire pour récupérer ses sites vénérables, qui sombrèrent dans une relative désaffection.
Au pays du Bouddha, les fouilles ont été moins intenses qu’en Palestine et les résultats
encore plus décevants. [Vallet O., Jésus et Bouddha, p. 37, 39-40, 42, 45]
19. A la différence de Yahvé, le Bouddha historique ne crée pas la lumière du Ciel mais, comme
Jésus, il apporte un éclairage intérieur. La méthode est différente : sa lumière est d’origine
non divine, mais humaine. Le Bouddha n’est pas, comme saint Paul sur le chemin de Damas,
« enveloppé par une lumière venue du Ciel » (Actes, 9, 3). Il trouve celle-ci en étant l’auteur
de sa propre Illumination. Le Bouddha n’est pas un créateur, mais un précurseur. [Vallet O.,
Jésus et Bouddha, p. 54]
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