VIROLOGIE - Caliciviridae - page 3/5
Chez le porc
Il existe un virus spécial, appartenant aux Vesivirus : le VESV (Vesicular Exanthema of Swine
Virus), responsable de l’exanthème vésiculeux du porc. C’est le prototype même du genre
Vesivirus. Le spectre d’hôte est assez large, le porc y est principalement sensible. La transmission
est plutôt oro-nasale et les manifestations cliniques sont quasiment indifférenciables de celles
de la fièvre aphteuse porcine (éruption cutanée, vésicule…). Auparavant, ce virus était
principalement présent en Amérique du Nord, mais il a désormais quasiment disparu grâce à la lutte
contre la fièvre aphteuse (les symptômes étant semblables, il était important de maitriser ce virus
afin de limiter la confusion). Cependant le virus a été « recyclé » chez les mammifères marins
contaminés sous le nom de San Miguel Sea Lion Virus Disease, à cause de déchets d’abattoirs jetés
à la mer (Bravo… !), ils constituent donc un nouveau réservoir pour ce virus. Les signes cliniques sont
semblable et le virus pourrait re-contaminer les porcs si ces derniers consomment les déchets de
chasse de mammifère marin malade.
Ce virus ne pose donc plus de problèmes actuellement mais reste une menace.
Chez les félins
Les félins ont leur propre calicivirus, le FCV (féline calicivirus), un virus respiratoire qui s’associe
avec l’Herpesvirus félin de type I pour former le complexe Coryza félin (surtout chez les
chatons). Il est très fréquent dans la population féline malgré la vaccination, car le vaccin protège
moyennement et n’empêche pas le portage viral (donc un animal vacciné peut quand même être
porteur). Le vaccin diminue l’expression clinique : l’excrétion est donc diminuée. Le vaccin utilisé
pour le coryza félin possède donc une valence contre l’herpesvirus et une valence contre le
calicivirus.
Ce virus infecte chroniquement les chats soit de façon continue et persistante (10-15% des chats
infectés excrètent en permanence le virus sans qu’il n’y ait de signes cliniques), ou alors les
animaux se font périodiquement réinfectés car la protection croisée est quasi inexistante ( les
animaux débarrassés d’un sérotype de calicivirus peuvent être ensuite réinfectés par un autre
sérotype). Ce virus circule donc très bien dans la population féline.
En plus des manifestations aigues type coryza, il existe des manifestations cliniques chroniques
type stomatite sur les vieux chats. Le virus est une condition nécessaire mais non suffisante à
l’apparition de stomatite chez le chat âgé : il semble donc que le virus joue le rôle de cofacteur
important dans l’apparition de stomatites.
L’appareil respiratoire supérieur peut également être touché. Les troubles respiratoires sont
rarement graves (parfois des pneumonies) et l’issue fatale est très très rare. Mais (pour compliquer le
tout !!) depuis 5-6 ans de nouveaux calicivirus hautement pathogènes émergent, entraînant un
syndrome fibrile hémorragique. On observe d’emblée des signes de calicivirose : respiratoires,
cutanés, hémorragiques, une diminution de l’état général, parfois des ulcères ainsi que des boiteries
chez l’animal… aboutissant à la mort de l’animal. Cette maladie a émergée aux Etats Unis.
L’apparition est sporadique et ces virus sont considérés comme des prototypes des infections
nosocomiales, la contamination des tous les chats va se faire par l’intermédiaire d’un chat atteint.
(Il y a deux ans à l’ENVT, les hôpitaux ont du fermer pendant 10 jours pour être désinfectés à cause d’une épizootie
transmises notamment par les chats des étudiants.)
L’infection touche des groupes de chats surtout en clinique véto ou en chatteries et disparaît aussi
vite qu’elle est apparue. On n’a cependant pas encore assisté à des épidémies généralisés, ça a
toujours été des cas sporadiques en foyers, un peu comme si le virus n’était pas capable de se
développer à long terme et de se diffuser sur d’autres populations. Ces nouveaux virus circulent
aussi bien sur les chats vaccinés que sur les chats non vaccinés. On associe souvent une stomatite
chez le chat âgé à une infection par un calicivirus.
Pourquoi sont-ils plus pathogènes ? Comment échappe t-ils aux vaccins ? Comment apparaissent-
ils ? Tant de questions demeurent… (On ne sait pas grand-chose dessus en fait, cependant, si vous êtes
intéressés, il existe une superbe thèse qui vous attend à la bibliothèque !).
En tout cas, s’il ya ulcération de la langue + jetage + lésions = Il faut suspecter le FCV.