Hingrat, Y., Saint Jalme, M., Ysnel, F., Le Nuz, E., Lacroix, F. In press. Habitat use and
mating system of the houbara bustard, Chlamydotis undulata undulata, in a semi-desertic area
of North Africa: implications for conservation. Journal of Ornithology.
Loyau A., Saint Jalme M., Mauget R., Sorci G. In press. Male sexual attractiveness affects the
allocation of maternal resources into the eggs in peafowl (Pavo cristatus). Behavioral Ecology
and Sociobiology.
Hingrat, Y. Saint Jalme, M. Chalah, T. Orhant, N. Lacroix, F. In press. Environmental and
social constraints on breeding sites selection. Does the exploded-lek and hotspot model apply
to the Houbara Bustard Chlamydotis undulata undulata ? Journal of Avian Biology.
Description du stage
L’écologie comportementale (Behavioral Ecology) peut schématiquement se définir comme
l’étude des stratégies utilisées par les individus pour maximaliser leur représentation
génétique dans les générations futures. La rencontre entre l’écologie comportementale et la
Biologie de la Conservation se concrétise par l’utilisation des résultats des études sur les
systèmes socio-sexuels, la compétition sexuelle, la compétition spermatique… pour élaborer
des plans de gestion et de conservation d’espèces menacées d’extinction. Dans ce cadre, un
programme de conservation peut être considéré comme un succès non pas parce qu’il a
permis d’augmenter le nombre d’individus de telle ou telle espèce ou parce qu’il a permis de
protéger un immense espace naturel, mais parce qu’il a permis de préserver les potentialités
évolutives et adaptatives d’une espèce ou d’un système plus complexe.
Cette problématique s’applique au programme de conservation de l’outarde houbara.
L'outarde houbara est une espèce qui présente une structure socio-sexuelle dite à « lek diffus »
(Hingrat et al., 2004). Chez de telles espèces, pendant la saison de reproduction, les mâles se
rassemblent pour parader sur des aires traditionnelles appelées « leks ». Les femelles viennent
les visiter dans l’unique but de se reproduire et n’obtiennent des mâles que leurs gènes
(Bradbury, 1981). Seule une faible proportion des mâles participent à la reproduction. La
sélection sexuelle est donc très forte.
D’après la théorie du « bon gène », qui s’applique à ce système socio-sexuel, les mâles
diffèrent en condition et en viabilité et ces paramètres sont transmis à la descendance. Les
femelles peuvent mesurer cette variation de valeur sélective par les traits ornementaux ou le
comportement de parade des mâles. Selon Hamilton et Zuk (1982), les femelles peuvent
augmenter la viabilité de leurs descendants en s'accouplant avec les mâles les plus
ornementés, qui présentent une meilleure résistance aux pathogènes.
Le sujet du stage consiste à vérifier cette hypothèse sur l’outarde houbara en captivité.
L’étude portera sur 70 mâles d’une même cohorte, nés en captivité. Il s’agira de caractériser
les paramètres morphologiques et comportementaux associés à la parade des mâles. La
variabilité interindividuelle de ces signaux sera ensuite mise en relation avec la réponse
immunologique induite lors d'un challenge immunitaire.
Basé sur l’hypothèse que le coût énergétique lié à l'activation du système immunitaire devrait
affecter le comportement de parade des mâles, nous nous attendons à trouver une relation
entre le degré d’ornementation des individus, leur activité de parade et leur aptitude à
répondre à une infection.