régime dominé par l’inertie (« momentum-driven », par opposition au régime « energy-
driven », dans lequel les inhomogénéités sont lissées par des ondes de pression).
Normalement les zones les plus denses du vent fragmenté ne peuvent perdurer, sauf pour les
vents très rapides des étoiles [WC], où les inhomogénéités du vent peuvent exciter des
instabilités engendrant la turbulence observée.
En 2002, avec Kris Gesicki et Albert Zijlstra, Agnès Acker a élargi l’étude de la
cinématique interne et de la turbulence à l’étude du champ de vitesses de 73 NP. La vitesse
d’expansion et le rayon nébulaire conduisent à un âge dynamique ; utilisant la température
stellaire, on peut évaluer la luminosité, et la masse du noyau des NP (en comparant avec des
tracés évolutifs) : les 73 objets se concentrent autour du tracé de Schoenberner de 0.61 M⊙ –
ce qui est un peu supérieur à la masse des naines blanches locales. Les mouvements
turbulents sont confirmés pour les NP à noyau [WC], mais à part cela, ces objets suivent les
mêmes tracés évolutifs que les NP « normales ».
De plus, Yves Grosdidier a abordé statistiquement le complexe problème de la
turbulence en astrophysique. Il a montré aussi que le scénario classique des vents en
interaction ne peut expliquer la structure de toutes les enveloppes éjectées (cas de M1-67), ce
qui ouvre des perspectives nouvelles (Grosdidier, Moffat, Blais-Ouellette, Joncas & Acker
P2001).
1.3 Etoiles variables dans le diagramme HR
Recherche d’étoiles variables dans les mesures photométriques du programme Tycho.
Les observations du satellite Hipparcos, réalisées dans le cadre du programme Tycho, ont été
exploitées pour réaliser un relevé des étoiles variables. La grande diversité des qualités
photométriques des mesures de ces étoiles ne permet pas l'utilisation des procédés statistiques
simples, et la sélection d’étoiles variables incluses dans le catalogue Tycho a été entièrement
reprise.Afin de tenir compte des propriétés spécifiques des mesures, Sandrine Piquard (thèse
dirigée par Jean-Louis Halbwachs) a élaboré un modèle de leur processus d'acquisition. Ce
modèle a été intégré dans un test statistique de type Kolmogorov-Smirnov. Cette méthode a
permis de détecter 684 nouvelles variables probables, depuis la magnitude V=8 (avec des
amplitudes aussi faible que 0.15), jusqu'à V=11.5 (avec des amplitudes d’au moins 1
magnitude) (Piquard, Halbwachs, Fabricius et al., P2001).
Pour déterminer les périodes des variables trouvées, il a fallu améliorer les méthodes
classiques de recherche afin de tenir compte de la diversité des qualités de mesure. En
collaboration avec Ivan Andronov (Odessa) et Jan Cuypers (Bruxelles), différentes méthodes
ont été appliquées indépendamment. 275 nouvelles variables périodiques ont finalement été
proposées (Piquard, T2001).
1.4 Formation stellaire : Propriétés statistiques des étoiles doubles
Les étoiles ne se forment pas seules ; au contraire, le produit le plus courant de leur processus
de formation est un couple de deux étoiles liées par la gravitation, ou étoile binaire. Les
propriétés statistiques de ces systèmes sont le reflet du mécanisme qui les a créé, reflet parfois
altéré par leur évolution ultérieure. Les paramètres critiques dans cette approche sont le
rapport de masses, et le demi-grand axe ou la période de l’orbite. La corrélation entre ces
deux grandeurs est également une question largement discutée. Un dernier problème,
accessible depuis peu, est la transition entre les systèmes composés de deux étoiles et les
étoiles accompagnées d’une planète géante : s’il est admis aujourd’hui que les planètes du
système solaire se sont formées dans un disque circumstellaire, il n’en va pas nécessairement
de même pour les exoplanètes. Les fortes excentricités orbitales de ces objets ont fait penser