1 Mme Laurence Poitou Batiment 13, porte 236/1 Mme Frederique Legay Batiment 32A, bureau 115-1 Preparation au capes SV-STU 2004-2005 Les systemes de defense chez les eucaryotes En utilisant les informations tirees de l’exploitation des documents proposes et vos connaissances, montrez l’organisation et l‘importance des systemes de defense developpes par les organismes eucaryotes face aux agressions de leur environnement. Bibliographie Pour la science ‘Le systeme immunitaire des invertébrés’, janvier 1997, n° 231 ‘Les strategies de defense des plantes’ août 1999, n° 262 ‘Les muqueuse, sources d’immunite’, juillet 2000, n° 273 ‘Virus d’insecte et virus de plante’, novembre 2001, n° 289 ‘ Les sentinelles de l’immunite’, novembre 2002, n° 301 ‘Les tueuses de l’immunité innee’, juin 2003, n° 308 N° special ‘Les defenses de l’organisme’ octobre 2000 : une série d’articles ‘de la drosophile à l’homme’ La recherche ‘Le systeme immunitaire’, septembre 1997, n° 301 ‘Les plantes disent NO aux infections’ octobre 1998, n° 313 ‘La cellule-memoire, gardien de l’immunite’ janvier 2002, n° 349 Livres à la liste CAPES 2004 ‘Immunologie, le cours de Janis Kuby’, Dunod ‘Immunologie ‘ Bach, Flammarion ‘Immunologie’ Genetet, EM Inter ‚Immunobiologie’ Janeway&Travers, De Boeck: un chapitre sur l’evolution du systeme immunitaire p. 597 ‘Immunologie’ Revillard, De Boeck ‘Immunologie’ Roitt, De Boeck : un chapitre sur l‘évolution du S.I. ‘Elements de virologie végétale’, P. Cornuet, INRA-1987 ‘Microbiologie’ Prescott, De Boeck pour les virus vegetaux, d’insectes ‘Principes de phytopathologie’ de R. Corbaz, Presses polytechniques et universitaires, 1996 Leçons CAPES 2004 ‘Les maladies des plantes’ ‘Les reactions de defense chez les vegetaux’ ‘L’immunite cellulaire’ ‘La biologie des lymphocytes’ ‘Les anticorps’ ‘Les cellules de l’immunite’ ‘Les molecules de l’immunite’ ‘Phagocytes et reponses immunitaires’ 2 INTRODUCTION Se défendre : une nécessité face aux agressions du milieu de vie : bactéries, virus, champignons….. Définition d’immunité : capacité de résister à l’infection Définition de système immunitaire : ensemble formé par les tissus, les cellules, les molécules qui sont impliqués dans l’immunité innée et adaptative. (‘Immunobiologie’ de Janeway et Travers) Définition d’eucaryote Problématique Comment les eucaryotes, organismes très différents, se défendent-ils face aux virus et cellules qui les agressent ? Y a t-il des mécanismes communs au sein de tous ces organismes ? Quels mécanismes diffèrent et qu’apportent-ils aux organismes qui les réalisent ? Annonce du plan Deux systèmes de défense : - une immunité innée qui doit être aussi ancienne que l’apparition des premiers pluricellulaires apparus sur la planète. Comment se réalise t-elle chez des organismes aussi diversifiés : plantes, animaux invertébrés, vertébrés ? - une immunité adaptative apparue chez les vertébrés renforcée par la mémoire immunologique : quels en sont les composantes et le fonctionnement ? I- UNE IMMUNITE INNEE OU NON ADAPTATIVE PRESENTE CHEZ TOUS LES EUCARYOTES La majorité des organismes vivent avec ce système de défense inné. Basée sur des cellules de défense : réponse cellulaire; des molécules: réponse humorale chez tous les organismes. A) L’interface milieu extérieur/milieu intérieur, première barrière contre les infections 1- La paroi pecto-cellulosique Paroi pectocellulosique : Cf cours de R. Guesné Cuticule avec cires. 2- La cuticule des insectes Substance dure et imperméable formée de chitine. 3- Les épithéliums Les cellules épithéliales sont jointes par des jonctions serrées bloquant ainsi l’entrée des microorganismes aux tissus sous-jacents. Le flux longitudinal d’air ou de fluide ajouté à la sécrétion de mucus et au mouvement de celui-ci permet de prévenir l’adhésion des microorganismes à la barrière épithéliale. A la surface de ces épithéliums, des composés chimiques limitant ou inhibant la croissance des microorganismes sont présents : - acides gras de la peau - enzymes comme les lysozymes (salive, larmes, transpiration) ou les pepsines (intestin) - peptides anti-microbiens comme les -défensines et les cryptidines par les cellules de Paneth (cryptes des villosités intestinales), -défensines des cellules épithéliales de la peau, des poumons. Ce sont des petits peptides cationiques dont l’action est de perméabiliser la paroi des bactéries. - pH acide dans certaines parties du tube digestif 3 - Flore normale en compétition pour les nutriments et pour l’attachement à l’épithélium. B) L’immunité innée et ses cellules effectrices 1- Des cellules qui phagocytent le non-soi a) Les phagocytes d’oligochètes La figure 6 montre les macrophages qui représentent 55% des cellules libres. Après adhésion sur une surface, ce sont des cellules de 20 à 30 µm de forme irrégulière, peu de ribosomes libres mais un REG bien développé et de nombreuses vésicules cytoplasmiques. Participent aux réactions inflammatoires, à la cicatrisation des plaies et sont capables de phagocyter des particules étrangères. b) Les phagocytes des vertébrés Deux grandes familles de phagocytes chez l’homme - les macrophages mononucléaires, présents dans les tissus et issus de la maturation des monocytes circulants. - Les polynucléaires granulocytes neutrophiles, cellules à courte durée de vie présentes dans le sang. Ces deux types cellulaires reconnaissent, ingèrent et détruisent de nombreux pathogènes. Les macrophages jouent le rôle de sentinelle, premiers à entrer en contact avec les pathogènes dans les tissus . Puis recrutement des neutrophiles sur le site de l’infection. Les macrophages et neutrophiles reconnaissent les pathogènes via des récepteurs présents à leur surface et capables de reconnaître des molécules présentes uniquement à la surface des agents infectieux (Figures 2 et 12 et D). Réponse 1 : phagocytose et destruction du pathogène La réaction inflammatoire Phase cellulaire : bactéricidie • Activation des neutrophiles et monocytes Phagocytose libération de bactéricides protéases, défensine, radicaux libres, oxyde nitrique PHAGOCYTOSE EXPLOSION RESPIRATOIRE 4 Réponse 2 : relargage de cytokines (IL-1, IL-6, IL-8, IL-12, TNF-) et de médiateurs pour permettre la mise en place d’un état inflammatoire dans le tissu afin de recruter neutrophiles et protéines plasmatiques. Réponse 3 : induction de l’expression de molécules co-stimulatrices sur les cellules présentatrices d’antigènes permettant de déclencher les réponses immunitaires adaptatives. Surexpression des protéines du CMH de classe II augmentant la présentation des antigènes. 2- Des cellules qui sécrètent des molécules de défense Figure 6 sur les cellules immunitaires d’Oligochètes - - Les leucocytes ont une taille de 5 à 10 µm. Ils sont caractérisés par une faible quantité de cytoplasme et un noyau volumineux. Responsables de la cytotoxicité : synthétisent un lysosyme et reconnaissent les antigènes allogéniques auxquels ils répondent en se multipliant. Les chloragocytes : cellules coelomiques particulières aux oligochètes, de grande taille. Participent à de nombreuses fonctions : nutrition, excrétion, synthèse de l’hémoglobine et défense par leur contenu en molécules cytolytiques. Figure 1 Des cellules d’invertébrés comme de vertébrés libèrent l’Interleukine 1, chimiokine qui active l’endothélium vasculaire, active les lymphocytes, fièvre, production d’IL-6… Cette interleukine se fixe sur son récepteur et active une protéine MyD88. La voie de signalisation est très similaire à celle des récepteurs Toll (figures 2 et 12 et D). C) L’immunité innée et ses molécules effectrices 1- Les molécules de défense des plantes la figure 4 illustre la synthèse des molécules de défense des plantes. a) Résistance locale acquise Reconnaissance de l’agent pathogène : virus, bactérie, champignons (oomycètes…) Certains pathogènes activent des gènes d’avirulence qui codent des éliciteurs exogènes. Activation de gènes de résistance chez la plante : synthèse de protéines de résistance : récepteurs de l’éliciteur présentant des homologies avec les récepteurs Toll et TLR 5 Signal intracellulaire : modification de la perméabilité membranaire: entrée de calcium et sortie de K+ et Cl-. 2+ Ca : activation de protéines kinases (homologies avec les MAP kinases de mammifères) Epaississement de la paroi Production de phytoalexines (Antibiotiques végétaux) Radicaux du O2 Synthèse de protéines de défense (PR) Eliciteur : protéine de bactérie, champignon, glucanes, peptides, LPS Exemple de la cryptogéine, élicitine issue du champignon Phytophthora cryptogea. Gènes de résistance : une trentaine isolés aujourd’hui. Exemple du gène Pto de la tomate. Codent pour des protéines de résistance ayant des domaines caractéristiques de récepteurs présents chez les animaux (drosophile, mammifères). Un domaine extracellulaire LRR (extracellular leucine rich repeat) riche en leucine et un domaine cytoplasmique kinase. Le domaine LRR est commun avec les récepteurs Toll et TLR des animaux. 6 Protéines de défense : PR pour pathogenesis related : petites, stables en milieu acide, résistent à l’action de protéases produites par la plante. S’accumulent dans la vacuole et les espaces extracellulaires. - activation d’enzymes : chitinase, glucanase - inhibition de la réplication virale - activation de la synthèse de phénols - activation de la synthèse de lignine 5 groupes principaux : Famille fonction 1 antifongique 2 Beta-1,3-glucanase 3 chitinase 4 antifongique 5 Inhibiteur protéase taille 16 kDa 30-40 kDa 20-28 kDa 13-15 kDa 23 kDa Les radicaux oxydants : anions superoxydes O2-, peroxyde d’hydrogène H2O2.Produits par une enzyme membranaire, la NADPH-oxydase. Activent les gènes de défense et donc des protéines de défense, la synthèse des phytoalexines. Rôle dans la mort cellulaire de la cellule végétale. b) Résistance systémique acquise (SAR) Se met en place à la suite de la réaction d’hypersensibilité (mort programmée autour du site infecté). Les réponses systémiques peuvent être assimilées à l’établissement d’une immunité de la plante. L’infection d’un pathogène va en effet entraîner la mise en place d’une immunité pour les infections futures dans l’ensemble de la plante. Une infection au niveau local entraîne la mise en place de la réponse globale dans toute la plante. 7 Trois molécules agissent dans la signalisation intercellulaire lors d’une agression et jouent un rôle clé dans la transduction du signal menant à l’établissement de la SAR : trois transducteurs : l’acide salicylique : participe au confinement de l’agresseur sur le site primaire d’infection mais aussi à la mise en place de la résistance systémique acquise. Déclenche l’expression des protéines PR, augmentation du taux de H2O2. - - l’éthylène : résistance à certains agents pathogènes - l’acide jasmonique : synthétisé à partir de l’acide linolénique. 2- Des molécules diversifiées chez les hexapodes L’hémolymphe des insectes contient des molécules lytiques. a- Les hémolysines de Galleria mellonella Le tableau de la Figure 9 montre que des hémolysines sont présentes dans l’hémolymphe de certains crustacés et insectes dont Galleria mellonella. Le graphe illustre le fait que la synthèse d ’hémolysine est induite par une stimulation. L’inoculation de bactéries Pseudomonas aeruginosa formolées induit en quelques jours une réponse protectrice qui correspond à une activité bactéricide in vitro. La cinétique de l’activité bactéricide correspond exactement à la cinétique de l’hémolyse. b- Les autres peptides antimicrobiens d’insectes Synthétisés par les cellules du corps gras en réponse à une infection microbienne. Sécrétés dans l’hémolymphe et diffusent dans tout l’organisme. Grande variété de peptides antimicrobiens : contiennent des groupes d’acides aminés chargés positivement ainsi que des régions distinctes d’acides aminés hydrophobes. Ils sont attirés électrostatiquement par les membranes dans lesquelles ils s’insèrent. Les peptides se déplacent pour former des pores transmembranaires qui permettent à d’autres lipides, à l’eau d’entrer à l’intérieur de la bactérie et de plus empêche la bactérie de générer de l’énergie métabolique. Ces effets combinés mènent à la mort du microbe. Deux branches : - une dirigée contre les champignons et bactéries Gram + qui repose sur l’activation de la voie Toll (figures 2 et 12). - L’autre activée suite à une infection par des Gram – dépend de la voie imd. 3- Le système du complément a- Le complément du cobra Les électronographies de la Figure 11 montrent des membranes d’hématies de lapin lysées par le plasma de cobra avec des ‘trous’ dont la structure est semblable à celle des lésions produites par le complément humain. Les lésions circulaires produites par le complément sont constituées par une partie interne homogène et dense et une partie externe irrégulière et moins dense. Le diamètre des lésions mesure environ 70 Å. Le complément regroupe un grand nombre de protéines distinctes réagissant les unes avec les autres en une cascade protéolytique complexe. L’activation du complément aussi bien par la voie classique que par la voie alterne existe chez les vertébrés. Chez le cobra, le complément lyse environ 60% des hématies de lapin mais n’a pas lieu avec des hématies autologues ce qui signifie que comme chez les mammifères, il existe des mécanismes capables de distinguer le soi du non-soi. Une activation par la voie alterne a pu être mise en évidence. 8 b- Le complément des mammifères D) Synthèse des molécules défensives Bien que le système immunitaire inné ne présente pas la spécificité de la réponse immunitaire adaptative, il peut distinguer le soi du non-soi. 9 Figures 2 et 12 sur la comparaison des récepteurs Toll et LTR 1- Les récepteurs du système immunitaire inné reconnaissent des motifs structuraux répétés à la surface des pathogènes En 1989, C. Janeway a émis l’hypothèse que les mécanismes de défense innée sont déclenchés par des récepteurs capables de reconnaître des motifs conservés présents uniquement chez les pathogènes. Ces motifs sont appelés PAMPs pour ‘Pathogen Associated Molecular Patterns’. Il s’agit de structures relativement invariantes présentes généralement sur l’enveloppe des procaryotes et des champignons et absents des cellules de l’hôte. Parmi les PAMPs : - le LPS : lipopolysaccharide présent dans la membrane externe des Gram - le peptidoglycane : constituant de la paroi bactérienne et exposé chez les Gram + - les manannes - l’ARN double-brin :signature de la présence d’un virus - l’ADN bactérien : motifs CpG répétés, hypométhylés chez les bactéries. 2- Les récepteurs PRR signalent la présence des pathogènes Les récepteurs capables de reconnaître les PAMPs ont été appelés PRR pour ‘Pattern Recognition Receptor’. Ce sont des protéines sécrétées ou présentes à la surface des cellules de l’immunité innée. Ils diffèrent des récepteurs de l’immunité adaptative : - ne sont pas distribués de façon clonale - pas de réarrangement somatique Ils permettent une discrimination d’une classe de pathogène (les bactéries Gram négatif par la détection du LPS par exemple) plutôt que d’un pathogène donné. Réponse rapide car n’impliquant pas une expansion clonale de lymphocytes comme lors des réponses adaptatives. Parmi les PRR : - la manann-binding Lectin qui initie la voie des lectines de l’activation du complément - le C1q qui se lie à la surface des pathogènes et initie la voie classique d’activation du complément - les récepteurs des phagocytes - des protéines du plasma 3- Parmi les récepteurs PRR des phagocytes, les TLRs Sont équipés de nombreux récepteurs tels que le récepteur au mannose, les ‘scavenger receptors’ : ‘récepteurs éboueurs’ qui reconnaissent des polymères anioniques ou les lipoprotéines acétylées. Ils induisent la phagocytose mais aussi d’autres voies d’activation. La voie d’activation de tels signaux la mieux décrite est déclenchée par une famille de récepteurs transmembranaires conservés au cours de l’évolution et qui semblent fonctionner exclusivement comme récepteurs de signalisation. Ces récepteurs appelés Toll-Like-Receptors (TLR) ont été décrits pour la première fois chez la drosophile où le récepteur Toll induit la production de petits peptides à activité antifongique en réponse à des infections par des champignons. Chez les mammifères, il existe une famille de TLRs. Le TLR4 fut le premier découvert. Il permet la reconnaissance du LPS et agirait via des cofacteurs comme le DC14, la protéine LBP (LPS-BindingProtein). TLR3 a été impliqué dans la détection de l’ARN double-brin, signalant la présence de virus. TLR5 signalerait la présence de bactéries flagellées en se liant à la flagelline. TLR9 est activé par l’ADN bactérien . Le TLR2 reconnaît de nombreux PAMPs, tels que les lipoprotéines, peptidoglycanes. 10 4- Les réponses activées par les TLRs Les voies de signalisation des récepteurs Toll sont fortement conservées entre les espèces et des parallèles ont été observés entre les voies en aval des TLRs chez la drosophile et les mammifères. Les récepteurs des mammifères convergent vers l’activation du facteur de transcription NF-kB qui contrôle de nombreux gènes codant des effecteurs et médiateurs de l’immunité innée. En effet, les TLRs induisent l’activation de gènes codant des cytokines, chimiokines et facteurs de l’inflammation. Ils induisent des réponses antimicrobiennes dans les macrophages via l’expression de peptides antimicrobiens et la synthèse de NO. Remarque : ces voies des TLRs sont aussi requises pour la maturation des CPA (cellules présentatrices de l’antigène) et l’induction de l’expression de molécules essentielles à l’activation des réponses adaptatives : molécules co-stimulatrices CD80 et CD86. La présence de ces molécules à la surface des CPA permet l’activation des T CD4+ liées à un complexe CMH-Ag spécifique. Donc chez l’homme, les récepteurs Toll induisent des molécules de costimulation à la surface des cellules myéloïdes qui ont phagocyté des pathogènes et préparent l’induction de la réponse immunitaire adaptative. 11 Cas de la drosophile Le récepteur Toll a été identifié chez la drosophile par son rôle dans la différenciation dorsoventrale durant l’embryogenèse. Il participe également à la signalisation dans la réponse immunitaire. Facteurs de transcription : Dorsal, Dif et Relish, appartiennent à une famille de facteurs de transcription inductibles appelée Rel, présente chez les mammifères. 12 Attaque fongique Attaque bactérienne une protéine Spaetzle est libérée et se fixe sur le récepteur Toll Voie de signalisation Région intracellulaire TIR activée Protéines TUBE activées Clivage de la protéine Relish Domaine de liaison à l’ADN de Relish Activation de la synthèse de peptides antibactériens (diptéricine) Protéines PELLE activées Clivage du complexe Cactus-Dif (équivalent du gène Dorsal). Dif libre pénètre dans le noyau Facteur de transcription : expression des gènes codant des peptides antifongiques (drosomycine) Bilan : La voie Toll est partagée par les plantes et les animaux. Les séquences d’ADN nécessaires sont présentes chez les plantes, invertébrés et vertébrés. Les produits de ces gènes interagissent suivant des voies et des fonctions semblables pour défendre l’hôte. De plus certaines réactions pourraient être activées via d’autres mécanismes de reconnaissance : les pathogènes non détectés eux-mêmes mais les dégâts induits chez l’hôte. Exemple de la nécrose des cellules. Enfin le complément représente un mécanisme de détection de pathogènes car ne possédant pas les molécules inhibant le complément. E) Les réponses immunitaires innées induites lors d’une infection Dépendent essentiellement des cytokines et chimiokines produites par les phagocytes ou les cellules infectées. Elles impliquent également l’activation des cellules NK ‘Natural killer’. 1) -Les macrophages activés et les cellules infectées par un virus sécrètent de nombreuses cytokines et des interférons Après détection d’un pathogène, les macrophages activés sécrètent de nombreuses cytokines proinflammatoires en particulier l’IL1, IL6, IL8, IL12 et le TNF. Les cellules infectées par un virus produisent des interférons (IFN, IFN) qui induisent un état de résistance à la réplication virale dans les cellules adjacentes aux cellules infectées. 13 Les interférons de plus stimulent l’expression des molécules du CMH de classe I, permettant aux cellules infectées de présenter les complexes CMH I-antigènes afin de stimuler les lymphocytes T. 2) -Les cellules NK (Natural killer’) : défense contre agents intracellulaires Cellules circulantes qui se développent dans la moelle osseuse à partir des cellules souches de la lignée lymphoïde. Leur mécanisme d’action est similaire à celui des lymphocytes T cytotoxiques. Des granules contenant des molécules cytotoxiques (granzymes, perforines) sont libérées et induisent l’apoptose des cellules cibles. 3) -Réaction inflammatoire Transition : le système immunitaire inné constitue une première ligne de défense contre les microorganismes. De plus il alerte le système immunitaire adaptatif de l’invasion par le pathogène. Ce double rôle est assuré par le système du récepteur Toll, trouvé chez la drosophile, vertébrés et les plantes. 14 II- UNE IMMUNITE ADAPTATIVE CHEZ LES VERTEBRES Apparue tardivement au cours de l‘évolution et exclusivement chez les vertébrés. Mise en jeu par la pénétration dans l'organisme d'éléments étrangers, elle y suscite des transformations qui lui confèrent des propriétés nouvelles visant à neutraliser ou éliminer l'agent étranger ; c'est ce qu'on appelle la "réaction immunitaire adaptative", dont l'un des caractères essentiels est la spécificité : la réponse est dirigée contre l'agent qui l'a déclenchée et lui seul. Elle n’est efficiente qu’après plusieurs jours, temps requis pour que les cellules T et B spécifiques prolifèrent et se différencient en cellules effectrices. Elle est étroitement associée à la capacité de distinction du "soi" du "non soi" (ce rôle est dévolu au complexe majeur d’histocompatibilité) et elle permet donc d’assurer aux organismes eucaryotes concernés le maintien de leur intégrité. De plus, cette immunité est renforcée par une mise en mémoire, qui permet une défense ultérieure encore plus efficace. A) Les différents acteurs de la réaction immunitaire adaptative : 1-Les cellules impliquées : Certaines cellules de l’immunité innée, comme les macrophages, interviennent aussi dans l’immunité adaptative. a/ Cellules présentatrices d'antigènes ou CPA : macrophages, cellules dendritiques, cellules B. capturent les antigènes, les apprêtent et les présentent en association au CMH II aux cellules T CD4+ ou en association au CMH I aux cellules T CD8+. b/ Lymphocytes : cellules effectrices de la réaction immunitaire adaptative. Reconnaissance et activation spécifique par un antigène. - Lymphocytes T, restreints au CMH du Soi. Les cellules T CD8+ deviennent généralement cytotoxiques, effecteurs de la réponse cellulaire. Les cellules T CD4+ sécrètent des cytokines permettant le déclenchement des réponses humorales et cellulaires, elles sont donc appelées auxiliaires. Ce sont des cellules pivots de la réponse immune adaptative . - Lymphocytes B. Les lymphocytes B effecteurs sont des plasmocytes, qui sécrètent des anticorps. Ces cellules sont produites et différenciées dans les organes de l'immunité (moëlle osseuse, thymus, rate, ganglions lymphatiques et tissus lymphoïdes chez l’homme). 2-Molécules membranaires ou solubles spécifiques : a/ Molécules du CMH (Complexe Majeur d'Histocompatibilité) : s’expriment à la surface des cellules et participent à la présentation de l'antigène aux lymphocytes en exerçant la fonction de reconnaissance du " soi ". Deux classes de molécules du CMH : molécules de classe I , présentes à la surface de toutes les cellules nucléées de l'organisme et molécules de classe II, ne s'exprimant qu'à la surface des CPA. b/ Récepteurs pour l'antigène : insérés dans la membrane des lymphocytes. Recombinaisons somatiques et distribution clonale. Grâce à ce récepteur, chaque lymphocyte reconnaît spécifiquement un antigène. - Récepteur pour l'antigène des lymphocytes T : TCR (T Cell Receptor), associé à la molécule de surface CD3. 15 -Récepteur pour l'antigène des lymphocytes B : BCR, complexe transmembranaire (immunoglobuline de membrane, associée à des hétérodimères Ig-α/Ig-β). Chaque lymphocyte porte 1 seul type de récepteur qui peut reconnaître 1 seul épitope. Répertoire immunitaire d’un individu = ensemble de tous ses lymphocytes, chacun reconnaissant un épitope particulier. Rencontre avec un antigène entraîne prolifération du lymphocyte qui lui correspond = expansion clonale, puis transformation en cellules effectrices. c/ Cytokines (monokines, lymphokines, interleukines...) molécules sécrétées par les cellules de l'immunité activées. Elles agissent sur les autres cellules pour coordonner les différentes phases de la réaction immunitaire. d/ Anticorps : effecteurs de la réponse humorale. Immunoglobulines solubles dans le plasma et les liquides extracellulaires, après sécrétion par les plasmocytes. Structure des immunoglobulines : Figure 3 – document A : organisation moléculaire d’une IgG. Structure en Y, dimère de chaîne lourde (Hc) + chaîne légère (Lc) identiques – Ponts disulfures. Super famille Ig 1 Anticorps = 2 Fab (spécificité antigénique)+ 1 Fc (spécificité isotypique). Structure fine : domaines variables et domaines constants ; les domaines variables sont la base structurale de la diversité des antigènes fixés. Figure 3 – document B : mise en évidence de la variabilité des résidus d’acides aminés au sein des trois CDR du domaine variable d’une chaîne lourde. Il existe 3 régions hypervariables CDR (complementary determining region), chacune constituée d’une dizaine de résidus d’acides aminés, en contact avec l’antigène rapprochement de ces régions lors du repliement de la structure. Spécificité et déterminant antigénique Reconnaissance spécifique entre un anticorps et un déterminant antigénique ou épitope. Plusieur épitopes possibles sur un même antigène, il peut donc être reconnu par plusieurs Ig. Figure 5 : immunodiffusion double : technique d’Ouchterlony. Réaction antigène-anticorps : implique des interactions non covalentes (liaisons hydrogène, liaisons ioniques, interactions hydrophobes, interaction de van der Waals) entre un déterminant antigénique (= épitope) de l’antigène et un site de fixation de l’antigène (Fab) sur l’anticorps (= domaines de la région variable (VH/VL) de la molécule d’anticorps, surtout au niveau des régions hypervariables ou régions de complémentarité (CDR). Lorsque les anticorps et les antigènes sont bivalents et en quantités identiques, il se forme un réseau en milieu liquide ou solide, qui précipite. Dans la méthode d’Ouchterlony, l’antigène et l’anticorps diffusent radialement l’un vers l’autre dans des gels d’agar à partir de puits. Il s’établit des gradients de concentrations. Après coloration (Bleu de Coomassie par exemple) , on visualise les arcs de précipitation au niveau des points d’équivalence. En fonction de leurs intersections, on obtient des informations sur l’identité ou non des antigènes. Lame 1 : arcs de précipitation en continuité ; l’anticorps (il vaudrait mieux dire l’antisérum) (anti-1) a précipité des épitopes identiques dans chaque préparation (épitope 1). Les antigènes sont reconnus comme identiques même s’ils ne le sont pas moléculairement, ils ont au moins l’épitope 1 commun. 16 Lame 2 : L’antisérum reconnaît 3 épitopes différents car il y a 3 arcs de précipitation différents qui se coupent. Aucun épitope reconnu n’est présent simultanément dans les deux antigènes, il y a non identité entre les antigènes. Lame 3 : L’antisérum forme une ligne d’identité avec l’épitope commun (épitope 1) et un éperon courbe avec un épitope spécifique (épitope 2) de l’antigène du puits de droite. Les 2 antigènes partagent donc l’épitope 1, mais pas l’épitope 2. Il y a identité partielle entre les deux antigènes. Répertoire immunitaire ={Ig }, généré par les régions variables. Diversité des immunoglobulines : Structure de base commune mais extrême diversité nécessaire à un répertoire immunitaire efficace. Figure 3 – document C : analyse par Southern blot du génome codant pour la chaîne légère κ de cellules embryonnaires et de cellules différenciées. L’ADN de cellules embryonnaires et de cellules de myélome (équivalentes aux plasmocytes différenciés) est digéré par diverses endonucléases de restriction. Séparation des produits de digestion par électrophorèse sur gel d’agarose . Transfert sur membrane et dénaturation des fragments d’ADN (pour obtenir de l’ADN simple brin), puis hybridation avec une sonde d’ARNm radioactif extrait de cellules de myélome et codant les chaînes légères κ. La sonde d’ARNm s’hybride à deux fragments d’ADN embryonnaire mais à un seul fragment d’ADN de myélome différencié : un site d’endonucléase de restriction a été éliminé dans l’ADN de myélome, suite à un réarrangement des gènes codant la chaîne κ lors de la maturation des cellules B. ADN embryonnaire ADN de myélome Au cours de développement des cellules B, les exons κ (Vκ et Cκ) sont rapprochés et un site de restriction (RE) est éliminé. A partir du matériel génétique des cellules germinales et au cours de la maturation des lymphocytes B, il y a un réarrangement de la chaîne lourde puis de la chaîne légère de telle sorte que le lymphocyte B mature ne peut produire qu’un type Ig spécifique. Le génome des lymphocytes B est donc distinct de celui des cellules germinales. Figure 3 – document D : organisation génomique des segments de gènes codant les chaînes d’Ig chez différents vertébrés : origine de la diversité des anticorps chez différents vertébrés. Chez l’homme : Domaine constant codé par exons C γ, Domaine variable produit de plusieurs fragments de gènes VJ ou VDJ. Chez les mammifères, au moins 5 mécanismes permettent de générer la diversité des anticorps : - Multiplicité des gènes V germinaux, - Recombinaisons somatiques V-J et V-D-J - Addition des nucléotides de la région N et P - Mutations somatiques ponctuelles 17 - Association combinatoire des chaînes lourdes et légères Diversité des anticorps chez les autres vertébrés : - limité chez les élasmobranches (requins et raies par ex.), organisation des chaînes H identique à celle des chaînes λ chez la souris. Nombreux exemplaires de l’unité fondamentale VH-DH1-DH2-JH-CH , mais recombinaisons uniquement à l’intérieur d’une même unité : répertoire limité. - Chez les oiseaux, nombre restreint de gènes mais production d’anticorps très diversifiée par conversion génique. chaîne légère : un seul gène V, un J et un C chaîne lourde : un seul gène V, un J et 15 DH (de séquences homologues) mais diversification de ce patrimoine germinal restreint par conversion génique grâce à des pseudogènes situés en amont des gènes VL (environ 25) et VH (environ 100) (insertion dans la région variable VL ou VH). Poursuite du phénomène même lorsque les lymphocytes B ont quitté la bourse de Fabricius. En présence de tous ces acteurs, le système immunitaire adaptatif peut produire deux types de réponse : à médiation cellulaire, qui est la mieux adaptée à l’élimination d’antigènes endogènes ou à médiation humorale qui correspond mieux à l’élimination d’antigènes exogènes. B) Immunité adaptative à médiation cellulaire : Détection et élimination des cellules qui hébergent des pathogènes intracellulaires. Implication principalement de lymphocytes T (donc spécifiques d’un antigène) activés . 1-Les lymphocytes T cytotoxiques (CTL), responsables de la lyse cellulaire de cellules cibles. Rôle essentiel des CTL dans la reconnaissance et l’élimination des cellules du Soi altérées, comme par exemple les cellules infectées par un virus ou les cellules tumorales, ainsi que dans les réactions de rejet de greffe. Les CTL sont en général CD8+ et donc restreints aux molécules de classe I du CMH. Comme toutes les cellules nucléées de l’organisme expriment des molécules de classe I du CMH, les CTL peuvent potentiellement reconnaître spécifiquement et éliminer presque toutes les cellules altérées de l’organisme. a) Formation des CTL par activation immunitaire de cellules T cytotoxiques naïves (TC). Dans les organes lymphoïdes périphériques. Au moins deux signaux d’activation nécessaires : - Reconnaissance TCR /Ag + CMH I de CPA ( empreinte) - Signal de costimulation par CPA suite à l’interaction CD28 (sur Tc naïve) et B7 (sur CPA). Seules les cellules reconnues comme Soi peuvent être la cible de CTL (restriction CMH I) Figure 10 – expérience D : Les CTL issus de souris de souche A après infection par un virus détruisent in vitro des cellules de souche A infectées mais pas de souche B, de CMH distinct. Par contre, les CTL extraits de souris issues du croisement (AxB) peuvent lyser in vitro tant les cellules de souches A infectées que les cellules de souche B infectées. b) Induction de l’apoptose des cellules cibles par les CTL. Figure 7 sur l’élimination des cellules infectées par un virus par les lymphocytes T CD8+. Le schéma met en évidence que deux mécanismes distincts peuvent être responsables de la mort apoptotique de cellules cibles, médiés par les CTL : - étapes communes : 18 Reconnaissance complexe membranaire TCR-CD3 d’un CTL et Ag+CMH I de la cellule cible. Formation d’un conjugué entre le CTL et la cellule cible suite à l’interaction entre LFA-1 (CTL) et ICAM (molécules d’adhésion cellulaire intercellulaires de la cellule cible). - Voie Perforine : Augmentation de la concentration de calcium intracellulaire du CTL et exocytose au niveau de la zone de contact CTL/cellule cible de cytotoxines contenues dans des granules cytoplasmiques denses aux électrons. Ces cytotoxines sont des perforines et des granzymes (ou fragmentines) La perforine est une protéine monomérique, susceptible après changement conformationnel induit par le Ca2+, de s’insérer dans la membrane de la cellule cible et de polymériser pour former des pores cylindriques d’un diamètre interne de 5 à 20 nm. (homologie de séquence avec C9 du complément) Les granzymes sont des enzymes de type sérine protéase. Ils pénétrent dans la cellule cible par les pores formés par la perforine et initient une cascade de caspases, qui engendre l’apoptose de la cellule cible. - Voie Fas-FasL : Induction de la synthèse de FasL (ligand du Réc Fas) , protéine membranaire du CTL . FasL est codé par le gène CD95L, il appartient à la famille du TNF. La cellule cible exprime physiologiquent le Réc Fas à sa surface membranaire. Association Récepteur Fas/ FasL, ce qui induit l’oligomérisation du Récepteur Fas (trimère), et son association à la protéine FADD ( pour « Fas-associated death domain ») et à la caspase-8. Le complexe formé est nommé « complexe de signalisation de la mort induite » ou DISC (pour death inducing signaling complex). La caspase-8 va alors activer par clivage la caspase-3 qui va initier une cascade de caspases effectrices qui vont conduire de façon inéluctable à la mort apoptotique de la cellule. Il est à noter que la caspase-8 est essentielle à la mort cellulaire induite par Fas. Remarque : Les cytotoxines (perforine et granzymes) peuvent aussi être libérées par des cellules non spécifiques mais à potentiel cytotoxique telles que les cellules NK et les éosinophiles dans le contexte de 19 la cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps cytotoxicity). (ADCC, de antibody-dependant cell-mediated Ces cellules expriment des récepteurs membranaires de la région Fc des anticorps. Lorsque des anticorps sont liés spécifiquement à une cellule cible, ces cellules peuvent s’associer à la région Fc des anticorps et donc à la cellule cible. La spécificité des anticorps les dirige donc vers des cellules cibles spécifiques. La lyse n’est pas médiée par le complément mais par la libération de cytotoxines. Les CTL utilisent donc les granzymes et le ligand Fas pour initier les cascades de caspases dans leurs cellules cibles. Ils peuvent aussi libérer des cytokines telles que IFN-γ et TNF-α. 2-Les autres cellules T armées effectrices. Répartis en 2 types : lymphocytes TH1 et TH2 CD4+. Reconnaissent des Ag + CMH II. a) Caractéristiques communes : - exigences d’activation moins strictes par rapport aux cellules T naïves cellules T armées effectrices - expression accrue de molécules d’adhésion cellulaire ex : CD2 et intégrine LFA-1 - synthèse de molécules effectrices solubles ou membranaires. Type cellulaire CTL TH1 inflammatoires TH2 auxiliaires Effecteurs solubles Cytotoxines (perforine1, granzymes), IFN-γ, TNF-β IL-2, IL-3, TNF-β, IFN-γ GM-CSF (élevé) IL-3, IL-4, IL-5, IL-6, IL-10, IL-13 GM-CSF (faible) Effecteurs membranaires Ligand du FAS (produit du gène CD95L) TNF- β Ligand CD40 Importance des effecteurs solubles et membranaires dans les fonctions effectrices de ces cellules . b) Les cellules T inflammatoires (TH1). Activation des macrophages – rôle critique dans la défense de l’hôte contre les pathogènes intracellulaires qui ne meurent pas dans les macrophages non activés. c) Les cellules T auxiliaires (TH2). Spécialisées dans l’activation des cellules B – Expriment à leur surface membranaire le ligand de CD40 qui se lie au CD40 sur les cellules B et induit leur prolifération. La différenciation des cellules CD4 en cellules T auxiliaires ou T inflammatoires est l’événement crucial qui détermine l’orientation prédominante de la réponse immunitaire adaptative, qui sera à médiation cellulaire ou humorale.. C) Immunité adaptative à médiation humorale. Destruction des microorganismes extracellulaires et prévention des infections intracellulaires. Cascade d’événements partant de la reconnaissance d’un antigène à la production d’anticorps, c’est à dire la transformation de cellules B quiescentes en plasmocytes. 2 signaux indispensables : présence de l’antigène et reconnaissance via BCR signaux d’activation en provenance d’un TH2 : interactions directes et indirectes (cytokines) (sauf si antigènes thymo-indépendants). 20 1-Mise en évidence du rôle des cellules T auxiliaires (TH2) dans la réponse humorale. Figure 10 – expériences A à C : Les expériences A sont des expériences contrôles : l’injection d’antigènes à une souris entraîne une réponse immunitaire ; si l’injection d’antigènes est faite à une souris irradiée, il n’y a pas de réponse immunitaire ; cela signifie que des cellules de la moelle osseuse, détruite lors de l’irradiation, étaient indispensables à l’expression de la réponse immunitaire. Expérience B et C : L’injection simultanée de lymphocytes B et T à une souris irradiée , et après stimulation antigénique, est nécessaire et suffisante pour induire une réponse immunitaire avec production d’anticorps. Il y a donc une coopération cellulaire entre les lymphocytes B et T pour la production d’anticorps, plus précisément entre les lymphocytes B et les cellules T auxiliaires. 2-Activation et maturation des cellules B en plasmocytes au contact des TH2. - - Liaison de l’antigène au BCR de cellules B (mIg fixatrice de l’antigène + 2 hétérodimères Ig-α/Ig-β transducteur du signal) , pontage des mIg qui signalise expression accrue de CMH II et de B7 de costimulation. Antigène apprêté associé à CMH II. Reconnaissance par TH2 du complexe Ag apprêté – CMH II sur la membrane de la cellule B ; Activation de TH2 et formation d’un conjugué T-B. - Expression de CD40L à la surface de TH2 et interaction CD40-CD40L, qui induit des signaux dans la cellule B, transmis par de nombreuses voies de signalisation intracellulaires. Les interactions B7-CD28 entraînent une costimulation à TH2. - Expression de récepteurs de diverses cytokines (IL-2, IL-4, IL-5) à la surface de B ; la liaison des cytokines libérées par TH2 favorise la prolifération des cellules B - il s’agit d’une expansion clonale - et peuvent induire la différenciation en plasmocytes, sécréteurs d’anticorps, ou en cellules B à mémoire. 3-Protection spécifique de l’hôte par les anticorps sécrétés. 3 modalités : - Neutralisation des effets toxiques ou du pouvoir infectieux des pathogènes en se liant à eux. - Opsonisation et détoxification : les anticorps en recouvrant le pathogène favorisent sa phagocytose via les récepteurs des Fc. - Activation du complément ; cela facilite l’opsonisation et lyse directement certaines bactéries. D) La mémoire immunitaire. Etablissement d’un état de mémoire immunologique : capacité spécifique du système immunitaire adaptatif à répondre plus rapidement et plus efficacement aux pathogènes qu’il a rencontrés antérieurement. 1-Distinctions entre les réponses immunitaires primaires et secondaires. Figure 8 : intensité et rapidité de la réponse immunitaire lors d’une seconde exposition. Figure 8-A : Dans le cas d’une réponse immunitaire à médiation humorale, suite à une première injection d’antigène A (ou de B, courbes en pointillés) , la réponse primaire anticorps est constituée après un temps de latence, principalement d’Ig M, dont le pic est atteint une semaine environ après l’injection .La sécrétion d’Ig M est suivie de celle d’Ig G, persistante mais de plus faible intensité par rapport à la précédente. Il s’agit d’une commutation de classe qui s’effectue par recombinaison génétique, mais sans changement de spécificité antigénique. 21 Au cours de la réponse primaire, la région V-D-J est co-transcrite avec un gène μ, et après la perte des introns pendant l’épissage, l’ARNm correspondant aux Ig M sécrétées est produit. Au cours de la maturation, qui implique l’aide de TH2 ainsi qu’éventuellement l’activation d’un mécanisme de mutation dans le segment V-D-J, un autre gène C est activé et va s’échanger avec le gène μ au niveau de sa région de commutation (« switch », en 5’ de chaque gène C (sauf δ)). La transcription et l’épissage produisent des ARNm codant pour des IgG. (La commutation peut aussi être produite par épissage différentiel du pré-ARNm grâce à différentes séquences de polyadénylation.) La réponse secondaire, consécutive à la réinjection de l’antigène A, est caractérisée par une période de latence plus courte (réponse plus rapide) et une plus grande intensité surtout en ce qui concerne les Ig G (100 unités arbitraires contre moins de 1 lors de la réponse primaire).La réponse secondaire est caractérisée par la sécrétion d’anticorps de plus grande affinité pour l’antigène et d’isotypes autres que M. Figure8-B : Dans le cas d’une réponse immunitaire à médiation cellulaire, le rejet d’une allogreffe de souche A débute entre les 7° et 10° jours qui suivent la greffe et le rejet est complet au 14° jour. Si un second greffon de souche A est implanté, alors la réaction de rejet du greffon se manifeste plus rapidement, avec un rejet total à 9 jours. La spécificité de ce second rejet peut être démontrée en implantant en même temps un greffon de souche B non apparentée. Le rejet de la greffe de la souche B suit la même cinétique que celui de la première greffe de souche A. Les résultats de ces expériences sont le reflet de la préexistence de populations clonalement amplifiées de lymphocytes spécifiques pour l’antigène. 2-Les cellules T et B à mémoire. La capacité du système immunitaire adaptatif à développer des réponses secondaires plus rapides et plus efficaces repose sur l’existence de cellules B et T à mémoire. Lors de la réponse primaire à médiation humorale, il y a une phase de latence qui correspond à la sélection clonale de cellules B naïves, leur expansion clonale et leur différenciation en plasmocytes ou en cellules B à mémoire . Ces cellules B à mémoire formées lors d’une réponse primaire arrêtent de se diviser et entrent en phase Go du cycle cellulaire. Lors de réponses secondaires, la rapidité et l’intensité de la réponse s’expliquent par : - une population de cellules B à mémoire spécifiques d’un antigène donné plus importante que la population de cellules B naïves correspondantes, - une activation plus facile des cellules B à mémoire. Les processus de maturation de l’affinité (par hypermutation somatique) et de commutation de classe sont responsables de la plus grande affinité et des différences dans les isotypes présents lors d’une réponse secondaire. 22 De même, dans la branche à médiation cellulaire, l’activation d’une cellule T naïve induit la prolifération clonale des différentes cellules T effectrices et de cellules T à mémoire. Application : induction artificielle d’une immunité adaptative protectrice = vaccinothérapie. CONCLUSION Reprise des concepts essentiels : L’immunité est l’état de protection contre des pathogènes. Les vertébrés possèdent deux types d’immunité, innée et adaptative. Les composantes et les mécanismes de l’immunité naturelle ne sont pas spécifiques d’un pathogène, même si les récepteurs PRR discriminent des classes de pathogènes. Ils comprennent des barrières anatomiques, physiologiques, phagocytaires et inflammatoires. Les réponses immunitaires acquises présentent quant à elles quatre caractéristiques fondamentales : spécificité, diversité, mémoire et reconnaissance du Soi et du non Soi. Les éléments de la signature de l’immunité acquise sont les lymphocytes et les anticorps. Le système immunitaire adaptatif produit des réponses humorales ou à médiation cellulaire selon la localisation des antigènes à éliminer. L’immunité innée et adaptative n’opèrent pas indépendamment l’une de l’autre. Elles agissent de manière coopérative et interdépendante, ce qui les rend plus efficaces. L’activation de réponses immunitaires innées produit des signaux qui stimulent et dirigent les réponses immunitaires adaptatives. Similarité des mécanismes effecteurs qui permettent l’élimination des pathogènes pour les réponses immunes innées et adaptatives. Il est vraisemblable que la reconnaissance spécifique par des récepteurs clonalement distribués soit un ajout évolutif aux mécanismes effecteurs innés, qui permet aux vertébrés de produire la réponse immune adaptative que l’on connaît. Apparition de l’immunité adaptative : un élément transposable s’est inséré dans un fragment d’ADN correspondant probablement à un gène semblable à celui d’une immunoglobuline ou d’un récepteur T. Le transposon divisé en deux parties qui se sont séparées : l’une codant les enzymes de recombinaison utilisées pour l’invasion, l’autre servant de séquence de reconnaissance pour ces enzymes. C’est de cette deuxième partie que dérivent les séquences signal de recombinaison des gènes d’Ig et du récepteur T. 23 L’invasion par un rétrotransposon a été utilisée pour expliquer la présence des gènes RAG qui codent les enzymes de recombinaison responsables du réarrangement des gènes des récepteurs B et T.