VOIR JÉSUS
'est une courte prière que celle exprimée par ces quelques Grecs, d'entre ceux qui étaient montés
pour adorer pendant la fête: « Nous désirons voir Jésus » (Jean 12, 20-24). Puisse-t-elle, tradui-
sant un vrai besoin, s'élever de chacun de nos cœurs, au début de l'année qui commence, afin que, Dieu
l'exauçant, il nous soit accordé chaque jour de contempler Jésus par la foi, en attendant le moment où
nous le verrons de nos propres yeux!
Ces quelques Grecs préfigurent l'ensemble des nations qui, plus tard, auront part aux bénédictions
du règne. Le temps n'était pas encore venu où leur désir pourrait être satisfait. Mais le Messie, le roi
d'Israël, étant rejeté, Jésus prend son titre de Fils de l'homme et va présenter ce qui allait avoir lieu
immédiatement, en vertu de sa mort : « L'heure est venue pour que le fils de l'homme soit glorifié. En
vérité, en vérité, je vous dis: À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul;
mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit ». Pour que le Fils de l'homme pût être glorifié, il fallait
d'abord ses souffrances et sa mort. C'est ainsi que la porte est maintenant ouverte aux nations, autrefois
« sans Christ, sans droit de cité en Israël... sans Dieu dans le monde », maintenant « approchés par le
sang du Christ », (Éphésiens 2, 11 à 22). Un objet est présenté à notre foi, nos yeux peuvent le con-
templer dans ses souffrances, dans sa mort, dans la gloire qui est maintenant la sienne. Les versets 7 et
8 du chapitre 2 de l'épître aux Hébreux placent devant nous le Fils de l'homme : dans la position qu'il
est venu prendre ici-bas : « Tu l'as fait un peu moindre que les anges », et le verset 9 ajoute: « à cause
de la passion de la mort », dans le ciel où Il est entré après avoir remporté la victoire: « Tu l'as couron-
né de gloire et d'honneur », dans la suprématie qui est la sienne selon le Psaume 8, comme exerçant
une domination universelle, ayant recouvré par sa mort l'héritage usurpé par Satan à la suite de la dé-
sobéissance du premier homme : « Tu as assujetti toutes choses sous ses pieds ». Nous soupirons après
le moment où Christ apparaîtra dans cette gloire du Fils de l'homme pour « régner en puissance sur
tout l'univers » : Seigneur! quand sera-ce
Que ces temps heureux
Où luira ta face
Combleront nos vœux ?
La Parole ne dit pas : tu assujettiras, mais : tu as assujetti. Cependant, si nous considérons l’état de
ce monde, « nous ne voyons pas encore que toutes choses lui soient assujetties. » Plus que jamais, Sa-
tan exerce son empire et la scène au milieu de laquelle nous avons à vivre manifeste bien qu’il est le
prince de ce monde. Tout autour de nous, nombreux sont les sujets de souffrance, de tristesse et
d’inquiétude ! Pour un cœur qui aime le Seigneur, il y a surtout ceci : Christ reste rejeté et méprisé des
hommes, ses droits sont méconnus. Dieu a assujetti toutes choses sous ses pieds et pourtant, nous ne
voyons pas encore que cela soit réalisé. Mais quel repos pour nos cœurs ! Nous pouvons élever nos re-
gards au-dessus de tous ce qui nous environne et, par la foi, contempler le lieu où déjà les droits du
Fils de l'homme sont pleinement reconnus. Ils ne le sont pas sur la terre, l'héritage Lui sera effective-
ment donné plus tard, mais ils le sont en haut. « Nous voyons Jésus... » (v. 9).
Dans les jours mauvais que nous traversons, alors que Le mal fait des progrès incessants et que l'an-
goisse remplit le cœur des hommes, les nôtres aussi, bien souvent, car nous sommes des « gens de pe-
tite foi » ; entrons dans le sanctuaire. Là, « nous voyons Jésus » ! La gloire qui le couronne nous rap-
pelle « sa croix, sa honte et ses douleurs ». Il a connu l'amertume de la mort, Il a goûté là mort pour
tout. Pour amener plusieurs fils à la gloire, Il a dû être consommé par des souffrances. Cela convenait
à la sainteté de Dieu, à sa justice, à sa gloire, à son amour! Mais encore, nous le contemplons là-haut
comme notre « miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur », Celui qui, ayant souffert étant tenté,
est à même de secourir ceux qui sont tentés. Dieu l'a établi dans cet office et Il est fidèle à Celui qui l'a
établi (Hébreux 3, 2). Jamais Il n'oublie aucun racheté, Il porte chacun d'eux sur ses épaules et sur son
cœur. Prenons courage au travers de tout, comptons sur Lui, Il est fidèle! Voyons-le, considérons-le !
(Hébreux 2, 9 ; 3, 1). C'est l'encouragement si précieux que nous voudrions rappeler aux lecteurs du
Messager Évangélique, tout au début de cette nouvelle étape du chemin.
*
* *
Marie de Magdala se tenait près du sépulcre, dehors, et pleurait. Sans doute, il ne convenait pas de
chercher parmi les morts Celui qui était vivant. Mais Christ était le seul objet de son cœur ! Ignorante,