CHAPITRE 5 : LES ZHOU OCCIDENTAUX. (1045 – 771 AVANT J.C.) 西周 C’est la dernière des trois dynasties royales. C’est la dynastie de l’histoire de la Chine .qui a régné le plus longtemps soit environ 800 ans de 1045 jusqu’en 256 (date de la chute de la maison royale des Zhou). La famille royale ne va détenir le pouvoir effectif que jusqu’en 771. après leur pouvoir sera de plus en plus symbolique, uniquement nominal (lors de la période des printemps et automnes et sous les royaumes combattants). On les appelle les Zhou occidentaux à cause de leur capitale, Zongzhou (située à l’ouest), dans la vallée de la Wei (Xi’an) par opposition à leur capitale secondaire (Chengzhou). Le régime des Zhou est de type féodal. Les pratiques divinatoires évoluent complètement. La plastromancie est remplacée au profit d’autres techniques divinatoires(arrivée du (arrivée du yijing )Le culte change. Le culte principal est celui du Tian (Ciel), la notion de Tianming (mandat céleste) est créée . La réforme rituelle est importante.(au –9ème siècle) L’organisation politique est plus poussée que sous les Shang. Les Zhou nomment un personnel sans aucun lien de sang avec le roi. Cette organisation va servir de modèle à Confucius qui en parle comme l’âge d’or de la politique. Il y a des bronzes rituels avec des inscriptions. Il apparaît une tradition écrite beaucoup plus liée aux événements politique, avec l’apparition du scribe (shi, lishi de shi), qui remplace le devin sous les Shang. Comme pour les Shang, il y a un problème pour la datation. 841 avant J.C. est la première date sûre qu’utilise Sima Qian. La date du début de la dynastie pose problème,25 dates différentes ont été proposées depuis le début des années 1930. La date de 1045 en utilisant les moyens modernes de datation semble faire l’unanimité (bataille de Muye ou les Zhou battent les Shang) Les bronzes sont des éléments de datation quand il y a une indication sur un bronze avec un nom de règne, une année, un mois, les phases de la lune et le jour dans les cas les plus précis. SECTION 1 : LES SOURCES. Il y a d’abord les textes, le classique des documents(Shujing). Certains chapitres concernent les Zhou occidentaux. Le Yi zhou shu, «ce sont les documents mis de côté par Confucius lorsqu’il aurait compilé », et des textes écrits beaucoup plus tard. Le classique des Odes,(Shijing) dont les plus anciens poèmes datent des Zhou occidentaux. Un troisième livre important est le Yijing, recueil de divinisation selon les 64 hexagrammes formant un corpus. D’après la tradition, il aurait été composé par le roi Wen et le Duc de Zhou. En fait, il date de la fin des Zhou occidentaux. Il est important pour comprendre la conception de l’univers sous les Zhou. Il est utile pour avoir une idée de la pensée de l’époque. Une autre source est constituée par les inscriptions sur bronze (jin wen) qui commémorent ce pourquoi la personne recevait ce cadeau .Les inscriptions sur carapaces ainsi que toutes les découvertes archéologiques. Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 1 / 15/corr. SECTION 2 : LES EVENEMENTS. §1. Les Zhou avant la conquête des Shang : de la légende à l’histoire. Comme les Shang les Zhou font remonter leur lignée à des ancêtres mythiques, Jiang Yuan serait tombée enceinte en marchant dans une trace de pas de Di, qui n’aurait pas reconnu ce fils, qu’on appelle Qi l’abandonné. Il fut abandonné deux fois mais a chaque fois sauvé par des animaux .Ce fils devint l’ancêtre mythique des Zhou. sous le nom de Houji C’est le souverain prince du millet, qu’il cultive lui-même, le plante et transmet son savoir. C’est l’ancêtre fondateur des Zhou et de l’agriculture. Son fil s’appelle Buku, et la lignée légendaire se perpétue sur plusieurs générations, jusqu’à Gu Gong Dan Fu, qui transfère la capitale à Qishan dans la vallée de la Wei. On commence à disposer de vestiges archéologiques. Il a trois fils et surtout un petit fils, Chang, le roi Wen(,le roi lettré) un des fondateurs de la dynastie. Le père de Chang (Jili) a été assassiné dans la capitale des Shang, ce fait serait l’origine de la guerre entre les Shang et les Zhou. Chang est perçu comme une menace croissante par les Shang qui le font prisonnier dans la capitale des Zhou Dans cette prison, il aurait rédigé le Yijing. Chang sera libéré par les Zhou et il deviendra le roi lettré(WenWang). D’où viennent les Zhou avant qu’ils aient immigré à Qishan ? On pense qu’ils viennent de Bin et d’autres savants ,qu’ils viendraient de la vallée de la Fen (hypothèse de Qian Mu).(Confirmé par les jiaguwen et les découvertes archéologiques) §2. La période dynastique. A. La conquête des Shang. Au moment où Cheng prend le titre de roi Wen, les Zhou lancent leurs campagnes militaires. Ils battent plusieurs petits États et menacent Anyang. Le roi Wen meurt dans cette campagne. Le troisième de ses fils prend le titre de roi Wu (Wu wang le roi guerrier). En 1045, il lance une campagne avec 45000 hommes et 300 chars contre les Shang par le Sud. A Muye, bataille décisive, les Shang sont mis en déroute. Le dernier roi Shang bat en retraite et se suicide. Les Zhou ont épargné les élites des Shang pour construire leur nouvelle dynastie. Le roi envoie trois de ses frères pour superviser la capitale des Shang et garde prés de lui un autre de ses frères : le duc Zhou. Après la mort du roi Wu il y a une crise de succession(~1043). Le duc de Zhou va s’instituer le régent malgré ses autres frères. Trois hommes, le duc de Zhou (Zhou Gong), le jeune roi Cheng et, le duc de Shao (Shao Gong Shi)vont mater une rébellion à l’Est provoquée par les autres frères. Puis, il vont plus à l’Est, c’est une expansion chinoise vers les nouveau territoires (le territoire est beaucoup plus étendu que celui des Shang). Des fiefs sont concédés aux frères du roi Wu, du roi Cheng, au duc de Zhou et à d’autres généraux. La question est de savoir comment établir un gouvernement durable. Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 2 / 15/corr. Un débat crucial s’ouvre entre le duc de Zhou, Shao Gong Shi et le jeune roi Cheng. Le roi avait consulté les oracles, avant d’attaquer ses oncles. La réponse des oracles l’incitait dans ce sens. Mais ses conseillers s’y opposent. Le roi Cheng suit l’avis des oracles, et c’est la consécration de la notion d’ordre du Ciel. Le duc Zhou est moins sensible à la théorie du mandat céleste. Il est plus pour une méritocratie. Mais le duc Shao y est favorable. Seul le roi est investi de ce mandat. Il faut lui faire confiance(d’ou le notion de mandat du ciel (tian ming)qui va perduré jusqu’en 1911.).C’est tout le débat entre le roi et ses ministres, entre la nature et la culture et entre la naissance et la méritocratie. Le roi et le duc Shao vont emporter ce débat. Le duc Zhou s’efface, mais il garde une influence. B. La consolidation du pouvoir. Le règne du roi Cheng dure une trentaine d’années. Il transmet le pouvoir à son fils aîné le roi Kang. La paix et la consolidation des conquêtes sont racontées dans le Shiji. Il est dit que pendant quarante ans l’on n’a pas appliqué les châtiments. Dans le Shiji, on retrouve un testament du roi Cheng. On a gardé plusieurs bronzes et l’on a découvert un de ces bronze à Nankin (mais il s’est avéré qu’il fut transporté là-bas à une date postérieure). Mais en tout cas, l’empire du roi Kang s’étend sur un territoire immense. Il est des inscriptions où Yu célèbre une de ses victoires contre les guifang. Il y a une description du butin et des honneurs attribués. Tout va bien jusqu’au roi Zhao. La première défaite contre les Chou au Sud (où il trouve la mort) marque le début d’une instabilité avec les barbares et une hostilité avec les populations nomades. §3. Les réformes du milieu des Zhou occidentaux. Le règne de Mu est controversé par les historiens. Certains le décrivent comme un bon roi, d’autre comme un très mauvais roi. Il est devenu un personnage romanesque, immortalisé par la « légende du voyage vers l’Ouest » qui est une biographie du roi Mu. Son règne n’a pas été facile. Un siècle après l’établissement de la dynastie , les fiefs ont une volonté d’indépendance. Les seigneurs les plus éloignés de la maison royale se rebellent, et éclatent des guerres avec les barbares de l’Est et du Sud. Le roi Mu est le premier a établir des codes de lois Les Zhou remportent la victoire contre ces barbares .mais ils sont quand même arrivés à menacer la capitale secondaire de Chengzhou. Si les Zhou n’avaient pas gagné cette victoire, ils auraient disparu à cette date. Cela dénote qu’ils contrôlent moins bien les colonies de l’Est. L’armée avait besoin de se restructurer. Les inscriptions sur bronze témoignent qu’on a donné les pleins pouvoirs militaires à un certain Li. Ce type de délégation se multiplie. Elles s’étendent au civil, à l’administration, et il y a un phénomène de bureaucratisation. Des noms de fonction apparaissent. Les pouvoirs du roi diminuent. Il délègue, et est plus distant avec ses sujets. Il y a une dispute sur les shi (fonctionnaires.) Il y a plusieurs inscriptions sur bronze qui font état de procès. Le roi réclame que le nombre de shi diminue Les partages des terres de plus en plus nombreux créent de plus en plus de disputes entre eux.. Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 3 / 15/corr. §4. Le déclin de la maison royale des Zhou occidentaux. Ce déclin est patent sous les règnes de Yi (premier ~880), Xiao, et Yi (second 860). On n’a pas beaucoup d’informations sur cette période, ni de chronologie précise. Le premier roi Yi est victime d’un coup d’État. Il est remplacé par son oncle, Xiao. Puis, il y a la restauration du fils du précédent sur le trône, qui se nomme aussi Yi (pour ne pas compliquer les choses !). Cela montre que les dissensions internes sont très importantes dans le clan royal. La menace extérieure continue. Les Zhou attaquent les colonies de Qi. Puis il y a une nouvelle attaque de l’État Shu vers la vallée de la Wei (au cœur du pouvoir des Zhou). On arrive à vaincre ces attaques Shu grâce à l’aide d’un seigneur, et même de justesse. Le roi Yi meurt peu de temps après ces attaques. Le roi Li, qui lui succède, est un des responsables final de la dynastie des Zhou. Le roi Li est obligé de fuir sous la pression d’une rébellion de plusieurs seigneurs qui se liguent contre lui. Son fils est poursuivi, et son petit-fils est tué par seigneurs rebelles. Il s’ouvre une période de régence, exercée par Gong He. Il a voulu créer une nouvelle dynastie, mais il n’y est pas parvenu. À la mort du roi Li, un héritier Zhou lui succède. C’est le roi Xuan. Son règne est une restauration de l’autorité royale. Les Xianyun attaquent à l’Ouest de la capitale. Le roi mène une contre-offensive en 823. Il y a une nouvelle offensive en 822 pour le contrôle de la vallée de la wei. En 816 et en 815, c’est une nouvelle victoire contre les Xianyun. Mais les derniers feux de la dynastie. Le roi établit une autorité dans les fiefs et y règle les crises de succession notamment. Les seigneurs se révoltent contre les ordres du roi. Xuan aurait tué un de ses fonctionnaires et tué aussi son fils. Cette histoire est contée dans le Guoyuan qui relate que le fantôme de ce fonctionnaire se serait vengé en tuant le roi lors d’une partie de chasse. Le roi You en 782 prend la suite cela annonce la fin. Il s’entiche d’une concubine, Bao Si, femme fatale, de la fin de la dynastie des Zhou. Elle ne souriait jamais et le roi pour la faire rire allumait les feux d’alarmes. Si bien que lorsque les barbares ont attaqué, personne n’est venu .car personne n’a réagit à l’alarme Les barbares qui attaquent sont les Quanzhong (barbares chiens) (mais on pense que ce sont les Xianyun). Ils s’emparent de la capitale, tuent le roi ,et kidnappent la concubine. Les élites s’enfuient vers l’Est vers la capitale secondaire Chengzhou.(Luoyang). La date de 791 marque l’aboutissement du déclin de la maison royale des Zhou, et annonce la situation des printemps et automnes. En conclusion, on a l’impression d’une suite de crises et de guerres. Guerres civiles au début de la dynastie, crises de succession, campagnes militaires désastreuses, coups d’Etat contre le roi Yi, régence de Gong He, guerre à l’Ouest, invasions des barbares chien, et destruction de la capitale. Cette dynastie reste au pouvoir pendant 275 ans. Et a élaboré une pensée politique importante pour la suite des événements. Toutefois, la référence pour les confucéens sera les Zhou occidentaux (l’âge d’or). Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 4 / 15/corr. SECTION 3 : LES ZHOU OCCIDENTAUX VUS PAR L’ARCHEOLOGIE. §1. Panorama général. Dans la vallée de la Wei, on trouve un grand nombre de sites archéologiques. Avant la conquête, celle-ci n’était pas beaucoup peuplée. Mais après la conquête, c’est un site très riche, notamment dans la plaine des Zhou (.Zhou yuan) Par ses centres rituels, c’est une région archéologique particulièrement riche. Il y a une énorme uniformité dans cette culture matérielle. L’archéologie des Zhou montre une grande centralisation idéologique des Zhou occidentaux. Il y a une culture de l’élite, qui est très unie. On date tous les sites d’avant la conquête. Le Shaanxi est très fouillé, notamment Xi’an, capitale des Zhou occidentaux. La plaine des Zhou a livré des caches qui contiennent énormément de vases en bronze. En 771, les Zhou, en fuite vers l’Est mettent tous leurs bronzes dans des caches. On retient huit sites : au Shanxi, à Houma et au Shandong, et près de Pékin, dans la colonie de Yan. Pour dater les archéologues vont utiliser les céramiques et les armes. On découvre des tombes avec des rampes d’accès pour les plus importantes. On a trouvé peu de bâtiments, mais beaucoup de bronzes (10000 pour cette époque) avec trois grandes étapes. La première phase est marqué par une influence des Shang, avec le motif du masque taotie. Elle va durer jusqu’au règne de Zhao. Durant la deuxième phase, il y a les variétés de bronzes déclinent et évoluent vers des formes plus arrondies, avec des décorations animales (oiseaux ) Vers la fin du 7ème siècle, avec la réforme rituelle, les bronzes changent complètement de forme. Le rituel change. Les représentations d’animaux disparaissent au profit de motifs géométriques, qui prennent leur place. Les inscriptions rituelles s’allongent. Les noms de règnes, les années, les événements, la graphie et la syntaxe permettent de les dater. Il y a un côté très vivant et très concret de ces inscriptions (voir la scène du cadeau). Elles ne sont pas faciles à traduire, et certaines parties sont effacées. Elles doivent être analysés avec les séries de bronzes, et il faut aussi les inclure à tous les autres objets que l’on trouve dans les tombes. Mais souvent ce sont des objets haut de gamme, appartenant à l’élite, ce qui ne nous donne pas trop d’informations sur ce qu’était la vie quotidienne. Quant aux caches de Zhouyuan, on trouve des bronzes de toute la période des Zhou occidentaux. Ils constituent des sortes d’archives, de mémoire collective très importante pour le prestige de ces familles. Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 5 / 15/corr. §2. Le Shaanxi avant la conquête. Le bronze n’est pas très utilisé avant la conquête. À Qishang, on découvre des bronzes Shang et certains plus exotiques au Sud. Ce qui montre qu’il y avait des contacts géographiques très étendus. On trouve des céramiques, des tripodes que l’on nomme li, à pied joint et disjoints. Ils sont utilisés par les archéologues pour étudier l’origine des Zhou. Où étaient-ils installés avant la conquête ? Il y avait plusieurs peuples différents. Les Zhou installés au Shaanxi font partie de ces mêmes peuples. Ils sont une partie de ce groupe. Les découvertes archéologiques font état de l’apparition de bronzes rituels au Shaanxi, mais les bronzes dans les tombes sont rares avant la conquête. Les bronzes deviennent très proches de ceux des Shang. Il y a toutefois beaucoup plus d’inscriptions sur les bronzes Shang, et ce même si les Zhou utilisaient vraisemblablement l’écriture avant la conquête. §3. Le premier âge (fin XIe siècle, début Xe siècle). On découvre ce type de bronzes dans la plaine des Zhou, beaucoup plus que dans la capitale. On découvre des fondations et des inscriptions sur os. Dans la cache de Zhuanbai, on découvre beaucoup de bronze. On découvre des fondations en terre damée à Fangzhou, on a pu reconstituer un de ces palais. Dans la capitale, on a pas découvert de fondations de palais, mais surtout des cimetières, notamment à Fengxi (près de Xi’an) avec des chars enterrés avec des gens. Les Zhou utilisaient plus le char que les Shang. Dans les tombes on retrouve les corps de conducteurs, avec les chevaux et les chars disposés soigneusement. Ailleurs, au Shanxi, on a découvert le site de Baoji, ainsi que l’Etat de Yu (qui n’est pas mentionné dans l’histoire), et beaucoup de bronzes. Ces seigneurs de Yu étaient très riches pendant toute une période, puis ont connu un déclin. Dans les colonies du centre de la Chine, les sites sont moins nombreux, mais plus étendus. La première colonie est celle de Jin. C’est un fief accordé au frère du roi Cheng. La plupart des découvertes datent de la fin des Zhou occidentaux. On découvre des tombes avec cinq fosses, des chars et des chevaux, ainsi que des bronzes provenant des fonderies du Shaanxi. Fengzhou est une région importante, mais les découvertes sont plus modestes qu’au Shaanxi. Cela montre que cette région était habitée par une élite importante. Il y a des vestiges de fonderie, ce qui atteste que le bronze était fondu sur place et non transporté. Dans le fief de Jin,(shanxi)n les découvertes les plus intéressantes datent de la fin de la période. Mais on découvre une tombe qui date du début des Zhou. Dans le fief de Wei (au Henan), à Xuxian, à Huixian, on a découvert 80 tombes, mais la majorité ont été pillées. Huit de ces tombes avaient des rampes d’accès. On y trouve pas mal d’armes. Les cimetières étaient réservés aux élites, ce qui n’a pas empêché qu’elles soient pillées de même. À Yan, on découvre des plates-formes en terre damée, 200 tombes, 26 chars, et un bastion militaire tout au Nord Ouest. Les fosses de chars sont beaucoup plus désordonnées. Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 6 / 15/corr. §4. Le deuxième âge (Xe siècle). Vers le milieu des Zhou de nouvelles réformes apparaissent, avec une standardisation des formes et de la taille des bronzes ,la variété diminue beaucoup. Les décorations se simplifient, les formes deviennent plus basiques. On découvre la tombe du seigneur Yu à Baosi. C’est un seigneur enterré avec sa femme et sa concubine. On trouve des morceaux de char, des ensembles de cloches, des récipients en bronze en forme d’animaux. Beaucoup de jade sous forme de plaques, qui annonce la phase finale. Cela atteste le contact avec le Sud du Hunan, avec le Shanxi et le Sichuan. La production de cloches a commencé sous les Shang, et s’est poursuivie sous les Zhou avec une amélioration des techniques. Le Nord va copier les cloches du Sud, et inclure la musique dans les rituels royaux. Quant aux jades, ils viennent sans doute de contacts avec le Sud. Cette production va atteindre son apogée avec la réforme des rituels.. §5. La réforme rituelle (IXe siècle). Les bronzes changent de forme. Il y a l’apparition des cloches et des jades dans les rituels. Les récipients à alcool changent de forme. Les récipients à aliments se modernisent et sont fabriqués en série. D’autres formes apparaissent. Les bronzes deviennent de plus en plus lourds. On pense que les gestes rituels changent de la même sorte, ils sont moins privés, et l’audience est plus large. Le contrôle des rituels est plus centralisé. Le style d’écriture revient au style ancien du début de la dynastie. Hors du Shanxi, les principales découvertes sont les cimetières dans la colonie de Jin, avec 17 tombes, comportant des rampes d’accès et des fosses de char. Les corps des morts sont recouverts de jade. On découvre des petites répliques de bronzes anciens et des collections de jades anciens qui parfois remontent aux Shang. Conclusion sur l’archéologie. Le principal siège de l’autorité Zhou est le Shaaxi même s’il existe quelque chose en périphérie Il y a une forte volonté d’uniformité. Elle évolue selon trois phases, .Il y a un souci de commémorer les hauts faits entre familles à travers les bronzes en y incluant les ancêtres. Après 771 les liens se fissurent. Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 7 / 15/corr. SECTION 4 : LA SOCIETE ZHOU. §1. Le territoire. A. Les colonies. Le territoire Zhou comporte des colonies dans le centre, dans l’Est et au Nord. Les principales sont Jin, Wei, Lu, Qi (Shandong) et Yan (Pékin ). Tous ces fiefs étaient une réplique du territoire de la capitale, notamment le palais du seigneur du fief et le temple dédié au seigneur. Les barbares de l’Est et du Sud attaquent la deuxième capitale, ce qui montre que cette deuxième capitale avait pris de l’importance au détriment de la capitale principale, de plus en plus exposée au Nord, à l’Ouest et au Sud. Le centre de gravité se déplace. B. Les barbares. Ce sont les ennemis contre lesquels les moyens militaires des Zhou sont employés. Ils ont parfois une importance économique et notamment pour le paiement du tribut et de l’impôt. Leur rôle est très important car ils ont permis, par leur menace permanente, la cohésion des Zhou ce qui leur a permis de survivre. Ces barbares tenaient occupés tous les seigneurs, et le roi était tranquille. Au début, les Zhou eux-mêmes étaient des barbares de l’Ouest durant les Shang. Ils se sont sinisés en empruntant beaucoup aux Shang. On nomme ces barbares, rong, di, man et yi. ( di c’est une appellation souvent méprisante le caractère utilise la clef du chien). Ces barbares ne sont pas tous identiques. Les rong et les di vivent dans l’Ouest et dans le Nord. Certains cohabitent avec les Zhou. Ils sont en grande partie des nomades ou seminomades. Les man et les yi sont beaucoup plus sédentaires et agriculteurs. On n’a pas beaucoup d’informations sur le mode de vie des barbares. Leur langue n’est pas la même que les Chinois (on a très peu d’informations aussi sur les interprètes). En gros, la Chine est mieux organisée, plus avancée que les barbares. Dans les documents des Zhou, il n’est pas dit qu’ils se désignaient comme Chinois par opposition aux barbares. Beaucoup des populations qui vivent à l’intérieur des fiefs sont des populations barbares qui se sont sinisées. D’autres sont moins sinisées, indépendantes, voire hostiles aux chinois. Les Chinois en général, n’ont pas beaucoup de scrupules à attaquer des populations non chinoises. Parfois ils utilisent la ruse ou la diplomatie. Ces barbares pouvaient être très puissants, il ont même aidé la population chinoise contre d’autres barbares. Certains chefs barbares possédaient des titres nobiliaires, peut-être concédés par les Chinois après une allégeance suite à une défaite. Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 8 / 15/corr. Un exemple de relation entre Chinois et barbares : l’État de Chu, au Sud, qui a admiré le modèle économique, politique et social des Zhou et à cherché à entrer dans la sphère d’influence des Zhou. Toutes ces informations nous sont données par les chroniques des Printemps et Automnes. Dans les écrits laissés par les Zhou eux-mêmes, on ne trouve pas grand chose sur les barbares. Des fonctionnaires, sortes d’inspecteurs, surveillent les barbares, et les remettent dans le droit chemin. S’il y avait allégeance, les Zhou employaient les barbares dans les travaux de corvée, et leur prélevaient un impôt. Certains étaient employés comme gardes du palais. Au début la menace des barbares vient de l’Est. Sous le roi Zhao, elle vient du Sud-Ouest. Sous le roi Mu, c’est une période de paix. Et sous le roi Li, il y a de nouvelles attaques de barbares du Sud de la Hui. Le marquis de E va être écrasé par un autre seigneur. Le roi Xuan rétablit l’ordre de ce seigneur avec le conte de Shen qui prend part à la rébellion qui entraîna la chute de la dynastie. §2. Un régime féodal ? Le roi délègue son pouvoir à des seigneurs vassaux, en leur accordant des terres, des fiefs. Les seigneurs doivent obéissance complète au roi. Mais ils sont autonomes dans leurs fiefs. Qualifier ce régime de féodal est un abus de langage, car il est des différences avec le système féodal occidental. On a très peu de documents sur l’organisation de ces fiefs. Le roi est le fils du Ciel. Il y a cinq degrés de noblesse. Mencius a décrit en détail ce système féodal. Mais il a reconstruit ce système de façon utopique quelques siècles plus tard.. Les titres de noblesse n’étaient pas appliqués avec beaucoup de rigueur sous les Zhou. Par exemple, le titre de baron n’apparaît pas. Et l’on utilisait indifféremment, l’un et l’autre des titres, sans trop faire de distinction. Il y avait-il une classe d’aristocrates ? Certainement à l’époque suivante « des Printemps et Automnes ». Mais c’est pas sûr. Lors des Printemps et Automnes, le shi est un aristocrate gentilhomme, souvent connecté à un li. Deux choses qui caractérisent une véritable aristocratie. Sous les Zhou, ces termes apparaissent rarement dans les sources. Au début de la dynastie Zhou, les Shang ont été épargnés, mais leur lignée s’est peu à peu dissoute. Pendant la conquête du territoire à l’Ouest, il y a peu de sources marquantes. Les Zhou ne se considèrent pas comme une population avec d’un côté les aristocrates et de l’autre le peuple. L’aristocratie a émergé très lentement, et éclos pour l’autorité. Les liens de sang sont importants pour les Zhou. Les rois ont créé les fiefs pour récompenser : les membres de sa famille, les généraux, les compagnons d’armes, qui avaient aidé à la conquête. Mais aussi ils les distribuaient aux membres de leurs familles pour les protéger. Il y avait un accord d’assistance mutuelle et de solidarité entre fiefs. Quand l’un d’eux était attaqué, tous les autres vassaux viennent à son aide. Le roi tirait des ressources des fiefs, et y trouvait de la main d’œuvre. Ces fiefs avaient un rôle important. et les seigneurs recevaient un pouvoir par délégation. Il était très important de bien gouverner ces fiefs. Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 9 / 15/corr. Un autre phénomène est que ces fiefs sont donnés en salaire à des fonctionnaires de la capitale. Le duc Shao reçoit le fief de Yan (cela a été contesté par les historiens pour des raisons d’éloignement, logistiquement impossible, mais les découvertes archéologiques ont contredit les thèses des historiens). Il est étrange que les fonctionnaires reçoivent des fiefs très éloignés, mais dans ce cas, c’est surtout la descendance qui en profite. Il n’y a pas beaucoup de détails sur les cérémonies. Les investitures se déroulent dans le temple des ancêtres. Lors de ces cérémonies, il y avait des banquets, de la musique. Il y a beaucoup d’inscriptions pour les investitures en elle-même, mais pas pour la description des cérémonies. Le sinologue français, Maspéro, pense que lors des cérémonies d’investiture, le roi donne au seigneur un morceau de terre, un autel qui symbolise le dieu du sol (shi), cinq mottes de terre représentant les cinq points cardinaux ; mais c’est sans doute une extrapolation de ce qui aura lieu beaucoup plus tard, car on a pas beaucoup de sources. Les liens familiaux sont importants. C’est une famille de type nucléaire contrairement à la famille élargie (shi, qui est une addition de familles nucléaires) Les fiefs n’étaient pas en théorie héréditaires, mais ils l’étaient dans les faits, bien que le roi ait le droit de retirer ses fiefs à tout moment. Le fief était contrôlé par la force. Le roi profitait des campagnes et des expéditions pour visiter ses fiefs. Il invitait ses seigneurs à des banquets, leur offrait de prestigieux cadeaux, allait à la chasse, à la pêche, et organisait des concours de tir à l’arc. La reine avait toute sorte d’activité sociale. IL n’est pas sûr que les charges aient été héréditaires. On a été tenté de le penser par rapport aux inscriptions, mais dans la majorité des cas, cela n’est pas mentionné, donc cela n’est pas systématique. Le roi avait toute latitude pour choisir ses fonctionnaires et les nommer. On a pu reconstituer des carrières de fonctionnaires. Un autre type de contrôle était que les fils des seigneurs étaient envoyés à la Cour pour faire leur éducation. Le but était de renforcer les liens avec le roi. Comment les fonctionnaires étaient-ils formés ?On a peu de renseignements dans ce domaine. Il y a eu des sortes de précepteurs royaux (les inscriptions l’attestent). Mais la seule école mentionnée est celle du tir à l’arc. Elle a des liens avec la future université impériale des Han. Les vassaux devaient se rendre régulièrement à la Cour. Des inspecteurs étaient envoyés dans les fiefs, et y résidaient en permanence. L’insigne d’apparat, la pièce de harnais, le char, sont utilisés pour cimenter les relations entre le roi et les vassaux. Les rois Zhou vont utiliser le régime féodal beaucoup plus par nécessité que par choix. Comme ils règnent sur un vaste territoire, ils doivent déléguer le pouvoir à des vassaux. Il veulent se rendre maître d’un territoire énorme (1000 à 1500 km), mais ils ne veulent pas que la moindre parcelle échappe à leur contrôle. Mais les conditions pour que le système féodal marche (techniques administratives efficaces par exemple) ne sont pas réunies. Les rois assoient leur autorité par leur charisme, ce qui a fonctionné sous les roi Wen, Wu et Cheng, mais pas avec leurs successeurs. De plus, le territoire est de plus en plus difficile à administrer. Vers la fin, les rois confient le pouvoir à un ministre comme Diao Sheng sous le roi Xuan. Ce qui est remarquable ce n’est pas tant la chute des Zhou en 771, mais le fait qu’ils aient gardé une autorité symbolique pendant 5 siècles. Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 10 / 15/corr. §3. Le gouvernement. A. L’organisation. Les Zhou au début n’avaient aucune expérience politique. Ils s’inspirent des Shang. Mais ils introduisent des nouveautés. Le gouvernement Zhou est décrit dans le rite des Zhou (Zhouli), mais ce livre écrit sous les Han, est une utopie politique, sans valeur historique. Il faut se tourner vers les sources, les textes et les inscriptions. On trouve énormément de titres mais pas de description des tâches auxquelles se rattachent ces titres. Les Si sont introduit (qui signifie « responsable de », on le traduira plus tard par ministre. Au début les fonctions importantes sont le grand gardien, le grand prêtre, le grand secrétaire. Puis ces titres disparaissent dans les textes. Un autre titre important est celui de shi, qui signifie scribe, secrétaire, chargé de mission, y compris militaire. Un autre élément est le zuoci, l’archiviste qui a mission dans les chefs lieux. Le zai est l’intendant, un serviteur haut placé, mais aussi chef de l’intendant de la cour. Le grand gardien fait office de premier ministre, mais le roi garde le rôle principal. Toutes ces charges sont fonctionnelles, pratiques. Puis elles se sont institutionnalisées. À côté, il y avait des fonctionnaires. Grâce à leur charisme, les rois font marcher la justice et l’administration. À chaque remise de cadeau, une copie des documents écrits était gardée dans les archives. Elles concernent le recensement des terres, des garnisons militaires etc. Elles sont rédigées pour les shi. B. Les finances. Vu la taille de l’empire, il fallait approvisionner l’armée. ,Il y avait aussi une administration fiscale. (mais on ne sait que très peu de la monnaie qui était utilisée). Dans les sources chinoises, on parle peu de commerce, car c’était mal vu par les confucéens. Cependant, on sait que le roi wu avait encouragé le commerce. Le Shijing parle d’un homme déguisé en commerçant pour séduire une femme. Pour la monnaie, au début on pratiquait le troc, puis on utilisa les cauris, puis le métal. Les cauris sont mentionnés sous les Zhou ,il semble qu’ ils ont une grande valeur, et ne sont pas utilisés comme monnaie courante. Les rouleaux de soie sous les Zhou servait aussi de monnaie. Mais on ne sait pas de quel type, ni en quelle quantité. L’unité de compte est le ye (unité de soie utilisée pour payer). Au début de la dynastie il semble qu’il n’y ait pas eu de système fiscal. Les cadeaux qu’apportaient les vassaux constituaient les principales recettes pour la cour. Le roi pouvait demander des contributions, et demander aux populations barbares d’accomplir des corvées. Vers la fin de la dynastie, le fisc a progressé car il y a eu un découpage fiscal des fiefs. Dans certaines inscriptions et certains poèmes, on parle d’une mission confiée au duc Hu de collecter des impôts sur un territoire assez grand. Mais aucun fonctionnaire n’est chargé exclusivement des impôts. Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 11 / 15/corr. C. La justice. Il existait la loi coutumière, la loi écrite et aussi un Code pénal (même s’il ne nous est pas parvenu). Une grande source du droit est la tradition. Les Zhou avaient conservé les lois des Shang. Le roi Wen avait établi la loi. La religion aussi joue un rôle important. Les délits sont variés : vol, homicide, consommation d’alcool en groupe, pères ingrats envers leur fils. Le roi est le juge suprême, néanmoins il confiait des enquêtes aux fonctionnaires qui arbitraient des conflits privés. Il y avait le titre de Sikou (directeur des brigands), ministre de la justice ? Dans les procès, on tient compte du sens de l’équité. Il y avait enquête, interrogatoire, les fonctionnaires de l’État tranchaient. La justice intervient beaucoup dans les affaires de droit privé. Quand quelqu’un ne respectait pas le contrat on lui demandait juste d’honorer ses engagements. Mais pour le vol, il devait donner quelque chose en plus. La peine capitale est mentionnée, ainsi que les mutilations et le bannissement. La justice faisait partie des préoccupations, mais la procédure judiciaire était très rudimentaire. Le droit chinois par la suite est devenu très procédurier. §4. L’armée. Les Zhou ont acquis tous leurs territoires par la conquête, et aussi par leurs implantations dans les territoires conquis. On pourrait penser qu’il y avait une tradition martiale, que le guerrier était récompensé etc. mais en fait, les Zhou n’ont pas une grande tradition martiale (les fondateurs des Zhou était le roi agriculteur, le souverain Millet). Contrairement à ce qui se passait sous la Rome antique, sous les Zhou ceux qui conquièrent ne deviennent pas forcément riches. La guerre est vue comme une activité nécessaire. Mais il n’y a aucun plaisir à faire la guerre. Il n’y a pas encore l’idéal chevaleresque comme sous les Printemps et Automnes. Ces guerres opposaient les chinois et les barbares. Concernant le char, il ne faut pas exagérer son rôle. Du point de vue pratique, il n’est pas efficace. Il sert surtout en temps de guerre à se déplacer et à transmettre des ordres. S’il a un grand prestige, c’est qu’il symbolise le luxe et la puissance. Le tir à l’arc est beaucoup pratiqué. Le roi organise des concours avec les nobles, mais il n’a pas de grande fonction dans la guerre. Les barbares faisaient des razzias et repartaient chez eux. On les combat surtout avec des fantassins. À l’époque Zhou, les fantassins sont des paysans, notamment dans les grandes chasses. Ils ne sont pas bien armés et pas très estimés. Il y avait probablement une science militaire élaborée car il y a une description des batailles dans les Printemps et Automnes. Mais on a perdu les textes. Il est difficile d’établir une hiérarchie militaire (encore plus que la hiérarchie civile). Il y avait le Sima (qui s’occupaient des chevaux), le zhouma, le shi (laoshi de shi) commandant. Les Zhou entretenaient des armées permanentes. Ces armées sont sans doute disséminées en plusieurs garnisons de la capitale, dans le Henan, dans le Shaanxi, autour des routes, des forts (qui entretiennent des garnisons autosuffisantes). Les vassaux disposent d’armées mais très dépendantes des armées du roi. Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 12 / 15/corr. §5. La vie quotidienne. Concernant l’agriculture, on cultivait beaucoup le millet (ji et shu, deux sortes de millet l’un glutineux l’autre pas). Le blé était plus rare. Dans le Shijing il y a mention de rizières dans la Huai, la Han et le Yangzi. Il y avait des domaines collectifs. Le Shijing parle de 10.000 familles qui devaient gérer un domaine de 30 li. Dans les fiefs , les seigneurs Zhou amenaient toute une main d’œuvre, les serfs, Ces paysans colons devaient verser une partie de leur récolte à ce seigneur qui leur devait protection. Il y avait deux types d’outils pour retourner la terre et pour moissonner, en bois, en os, en pierre, ou en coquillage. L’outillage le plus utilisé était un bâton recourbé qu’on utilisait à deux. Il n’y avait pas d’irrigation. Sous le roi Cheng, on pratiquait l’agriculture sur brûlis, il y avait un système de jachère avec une alternance des cultures entre trois parcelles. La nourriture de base était le millet, le riz (au Sud), et beaucoup de poix et de fève. Ces céréales étaient bouillies ou cuites à la vapeur. On pilait le grain avec un mortier. La viande est assez rare dans la vie quotidienne, mais il y avait des élevages de bœufs, de moutons, de chiens et de porcs. Le livre des rites qui parle des rites publics et privés de la Cour date des Han, est compilé à partir de documents Zhou ,il décrit les banquets ,au cours desquels le roi disposait de neuf tripodes (ding), les ducs : sept, les ministres cinq etc. Il y avait beaucoup d’épices, de légumes sauvages, beaucoup moins de légumes cultivés, des fruits sauvage. Le choix était limité. Le porcelet rôti était le fin des fins, cuit à la vapeur pendant trois jours et trois nuits. Il y avait aussi comme plat très raffiné le foie de chien, des soupes, des viandes. Concernant les boissons, les Zhou faisaient de l’alcool de céréales, ils y rajoutaient beaucoup d’herbes. Pour l’habillement, la coiffe du roi était plate, carrée, avec douze pendentifs. Les hommes de cour portaient le kuai, mis au dessus du chignon et fixé par un épingle à cheveux. Les femmes portaient le turban. L’habit officiel était une veste large fermée à droite. En bas, elles avaient une sorte de pagne mis par dessus le tablier. Il y avait deux types de chaussures, à double semelle, et à semelle simple. Beaucoup d’ustensiles, de mouchoirs, de pendentifs, d’épées, de petits couteaux. Les vêtements étaient fait en chanvre, en soie et en lin, ou encore en fourrure. Les fêtes étaient sur le rythme des saisons. Un almanach circulait et mentionnait la position des étoiles le travail à faire, l’état des plantes, mois après mois. Il y avait une cérémonie importante où le roi ouvrait la saison. Il creusait un sillon (précédé par une période de cinq jours de jeûne). Le jour de cette cérémonie, il retourne un morceaux de terre. C’est la fête des moissons. La grande chasse avait lieu l’hiver, c’était l’occasion pour tous les nobles de se réunir et de faire des exercices militaires. À la fête du printemps, les garçons et les filles se réunissaient au bord des rivières, chantaient, dansaient. À l’équinoxe de printemps, le roi sacrifiait à une divinité pour avoir une descendance mâle. Une cérémonie importante est « la prise du bonnet viril ». Elle avait lieu pour les 20 ans du garçon, pour marquer son entrée dans l’âge adulte, et la fin de l’adolescence. Le jeune homme reçoit trois coiffes différentes : la première symbolisant le droit de porter la coiffe, la seconde ayant une signification militaire, et la troisième une signification religieuse. Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 13 / 15/corr. On lui donne un nouveau prénom , le prénom social (zi). Le jeune marié doit apporter une oie sauvage, une peau de biche, pour montrer qu’il est capable de subvenir aux besoins du foyer. Le mariage est arrangé par les deux familles. Les parents donnent des instructions à leur fille, puis ils vont chez les parents du futur marié, puis au temple pour l’union des familles. Concernant le deuil, quand quelqu'un mourrait, une personne montait sur le toit et criait son nom. On mettait des grains dans la bouche du défunt, puis des grains étaient stockés dans un vase qu’on mettait auprès de son corps, on rédigeait une tablette qui était apportée avec le corps au temple des ancêtres. On faisait des sacrifices aux anciens plusieurs fois par an. Il y avait des réunions entre les morts et les vivants. Il y avait aussi des fêtes qui commémoraient les événements importants de la dynastie. §6. La pensée. Le ciel. Au début de la dynastie, il y a eu un débat entre le duc Zhou, le duc Shao et le roi Cheng. Le roi Cheng et le duc Shao étaient partisans du mandat du Ciel.(tian ming) Le duc Zhou était partisan du mérite. Ce débat est à l’origine de toute la pensée politique chinoise. S’il n’y a plus de lien entre le Ciel et la lignée royale, le Ciel peut retirer son mandat (guming) Au sommet, il y a le roi, fils du ciel (tianzi), pivot entre le Ciel et les hommes. Le di des Shang disparaît au profit du Ciel. Sous les Zhou, on a parlé d’une cosmologisation du monde. Avant le Di était une notion personnelle, alors que le Ciel a un caractère impersonnel, il est une norme au dessus des hommes. On passe d’une pensée religieuse à une pensée cosmologique. En parallèle, il y a un déclin des mythes. On assiste à la naissance de la poésie avec le Shijing. Il comporte 305 poèmes datés entre 1000 et 600 avant J.C. D’après Confucius, tous les poèmes du Shijing sont importants, car ils disent comment il faut se comporter, et décrivent les choses de la nature etc. Ce livre devient l’un des cinq classiques sous les Han. Il a reçu avec Confucius un sens moralisateur. Il est composé de quatre parties : le guofeng, qui sont des poèmes agraires sur les saisons, les grandes odes et les petites odes et les éloges.(chants dans le temple des ancêtres) . Il contient des poèmes d’amour, pour beaucoup rédigés par des femmes. Des chants pour les mariages, des complaintes de soldats en expédition militaire et qui travaillent dans les champs, des bénédictions au prince, aux ancêtres fondateurs de la dynastie, aux grands généraux, sur l’ivresse, des odes sur la chasse, des exhortations morales, des lamentations d’hommes politiques où les ministres disgraciés se plaignent. C’est le premier recueil de poésie, le Shuci est plus tardif. Le Shijing donne naissance au lyrisme en Chine, il est du genre de l’élégie, des refrains, des allusions. On y trouve les premières satyres de la littérature chinoise. Il y est décrit un lien entre les calamités et les mauvaises actions des gouvernants. La divination est basée sur le Yijing, livre fondé sur les trigrammes et les hexagrammes. La technique remonterait aux Shang qui avaient recours à des nombres. D’après la tradition c’est le souverain mythique Fuxi qui aurait inventé les huit trigrammes, considérés comme les éléments de base de l’univers. Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 14 / 15/corr. Le roi Wen aurait ajouté des commentaires, le duc Zhou de même. Confucius avait rajouté des commentaires. Il faut distinguer les 64 hexagrammes de tous les commentaires. Les 64 hexagrammes et les commentaires principaux datent de la fin des Zhou occidentaux. Les commentaires accessoires ont été rajoutés petit à petit. Sous les Han, le Yijing est devenu un classique, qui s’ est diffusé progressivement. Les traits horizontaux pleins correspondent au yang (le masculin, le dévoilé, le versant éclairé), les traits brisés au yin (la femme, le caché, le versant ombragé). Les hexagrammes se lisent de bas en haut. Tous les hexagrammes ont un nom qui correspond à toutes les situations et qui sont liées entre elles. Quand une situation décline, une autre augmente, et cela à l’infini. On tire le Yijing avec des tiges d’achillée, puis une méthode beaucoup plus tardive consiste à effectuer les tirages avec des pièces. Le sens des hexagrammes vient de chacun des deux trigrammes qui le compose. Wang Bi en a fait des commentaires très célèbres (philosophe du 3ème siècle après J.C.). Sous les Song la philosophie néo-confucianiste va relire le Yijing. CONCLUSION. À l’origine, les Zhou étaient de simples barbares de la petite vallée de la Fen, dans le Shanxi, qui ont réussi à régner pendant trois siècles sur un territoire immense sans être renversés. Ils ont réussi ce pari grâce à une culture, une idéologie, et ce régime féodal de délégation des pouvoirs qui s’est montré efficace. Les rois fondateurs sont des hommes d’État de stature exceptionnelle. Les lettrés chinois vont sans arrêt se référer à eux comme des pierres d’angle. Ils considèrent cette époque comme un âge d’or politique, intellectuel et social, peuplé de figures charismatiques. Il y a une pensée politique, et une ambition politique de gouverner tout ce qui a sous le ciel (tianxia, qui signifie aussi empire). Ils ont légué une expression poétique, et une vision organisatrice du monde avec le classique des mutations (vision cosmologique) Ce qu’ils ont légué a soutenu le discours politique chinois jusqu'à la fin de l’empire en 1911.. Histoire de la Chine antique. Les Zhou occidentaux. 15 / 15/corr.