
 
 
- les  deux  premiers  articles  posent  le  principe  de  la  liberté  de  culte  (qui  n’est  pas  à 
proprement parlé la liberté de religion), de la fin de la reconnaissance, la suppression de la 
prise en charge des traitements du clergé et l’interdiction des subventions. 
 
En apparence, ces articles définissent un régime de séparation. Ils peuvent être comparés avec 
les articles 7 et 8 de la constitution italienne qui définissent deux régimes conventionnels, l’un 
pour le Vatican, l’autre pour les autres cultes. 
 
constitution italienne 
Mais, les articles de la loi de 1905 posent également le principe de la propriété publique des 
lieux de culte et de leur mise à disposition gratuite aux églises. 
 
- *  il  s’en  suit  que  l’église  catholique  se  retrouve  dans  la  situation  de  bénéficier  d’un 
important  patrimoine  cultuel  à  titre  gratuit, patrimoine  qui  restant  public  est pour  son 
entretien à la charge de l’Etat ou des collectivités locales. 
- Si  la  loi  fera  l’objet  d’une  contestation  idéologique  très  forte  de  la  part  du  Vatican,  le 
clergé français  va assez rapidement  y reconnaître  un  intérêt. Les tensions vont s’apaiser 
d’autant  plus  fortement  que  la  droite  catholique  va  rester  une  donnée  importante  de 
l’histoire  française  jusque  dans  les  années  soixante.  La  séparation  à  la  française  est  en 
réalité  très  différente  d’une  séparation  absolue  comme  celle-ci existe aux Etats-Unis ou 
encore aux Pays Bas (ces deux derniers modèles étant très différents l’un de l’autre) 
 
- - rompues, les relations diplomatiques seront rétablies dès le début des années 20. Le droit 
local  d’Alsace Moselle  est  maintenu  (droit  des  cultes,  enseignement de la religion dans 
l’école publique) Un président du conseil radical socialiste remet pour la première fois, à 
titre  officiel  les  pieds  à  Notre  Dame  de  Paris,  Léon  Blum  autorise  la  construction de 
nouvelles églises autour de Paris par le biais de baux emphytéotiques. La jurisprudence et 
le  législateur  apporteront  des  aménagements  notamment  fiscaux.  Dans  les  années  80, 
l’expression d’une laïcité apaisée est juste même si les débuts de la cinquième république 
sont marqués en 1958, et dans les années 80 par des débats et des manifestations massives 
sur le développement de l’enseignement libre, c’est à dire confessionnel. Remarquons que 
la laïcité est devenue un principe constitutionnel, article 1er de la Constitution. 
 
- Peuvent être observés, à titre d’exemples le retour des décrets créant des Congrégations (à 
l’initiative  de  F  MITTERRAND),  la  participation  des  églises  aux  comités  publics  sur 
l’éthique. 
 
En fait et en droit, l’évolution de l’application de la loi de 1905 présente 3 caractéristiques : 
 
- une  rémanence  du  régime  des  cultes  reconnus  (l’expression  est  de  Magali  FLORES 
LONJOU) : la République implicitement mais concrètement « reconnaît » sinon en droit, 
mais dans le fait des relations politiques, financières avec les cultes à des degrés plus ou 
moins forts. L’ancienne hiérarchie entre catholiques, protestants et juifs est maintenue. 
 
- Une implication financière de l’Etat malgré la lettre de l’article 2 de la loi de 1905. 
 
loi de finances 2007 
Sur l’évolution de l’application de la loi de 1905 et le contexte paradoxal, voici un exemple 
caractéristique. La République ne salarie, ni ne subventionne les cultes. Dans le projet de loi