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recopier leurs manuscrits sacrés. Les myopes, qui voient flou les objets éloignés, attendront la Renaissance pour
utiliser des lunettes fabriquée à partir de lentilles divergentes pour corriger leur défaut de l’œil. Quelques
modèles de ces premières besicles sont exposés au musée de la lunette : grossièrement taillées dans une
monture monobloc ou constituées de verres enchâssés et reliés par un axe central, certaines sont en cuir bouilli,
en écaille de tortue ou encore en laiton et en cuivre. Si pendant 500 ans, la forme des besicles n'évolue guère,
les lunettes vont connaître une mutation importante au 18e siècle avec l'apparition de petites branches, tenant
sur les tempes. La collection Essilor - Pierre Marly, conservée à Morez, comprend plusieurs de ces modèles,
dont des lunettes à tempes tout en argent ayant appartenues à l'une des filles de Louis XV, Victoire de France.
Quelques dates
XIIIe siècle : les origines
Auparavant, les moines utilisaient des loupes de lecture, posées à même le texte, pour grossir les caractères.
Avant de parvenir au concept de « lunettes », il fallut encore fixer deux manches de ces loupes par un clou, pour
les porter sur le nez. Ce furent les premières « bésicles clouantes ». La paternité de l’invention reste un sujet
de controverse : revient-elle au moine Roger Bacon, mort en 1294, ou au Florentin Salvino degli Armati, mort en
1317 ? Mystère…
Moyen Âge : le développement
De nombreuses gravures et dessins du Moyen Âge témoignent de personnages portant bésicles, au point de faire
des anachronismes en peignant des saints binoclards. Utilisées principalement par les moines et les savants, leur
usage va exploser avec l’invention de l’imprimerie, qui démocratise l’acte de lecture. Maintenir en équilibre ses
bésicles sur le nez demeure cependant un exercice périlleux, car les branches n’existent toujours pas.
De la Renaissance au XVIIIe siècle : la mode a du nez
Les lunettes, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Les binocles vont donc devenir un objet de mode de
plus en plus raffiné.
1440 : grosse actualité pour les myopes ; les verres concaves apparaissent à Florence. Avant, seuls les
astigmates utilisaient les « lunettes ».
1508 : Léonard de Vinci, dans son « Codex de l’œil », décrit une méthode pour modifier la cornée, dans ce qui est
considéré comme l’ancêtre des lentilles de contact.
1728 : les lunettes à tempes. Il faut attendre l’invention d’un opticien anglais, Edward Scarlett, pour voir les
premières lunettes à branches, notablement courtes pour faciliter le port des perruques. Mais les branches, par
la pression exercée sur les tempes, donnent des maux de tête aux lecteurs aguerris. Les lunettes sans branches
resteront donc la mode jusqu’aux environs des années 1930.
XVIIIe siècle : les lunettes deviennent un accessoire de distinction sociale, et les lunetiers rivalisent
d’inventivité pour convaincre les clients de poser leurs créations sur leur nez. Lorgnon, lorgnette, mini-longue-
vue, binocles ciseaux tenus par la main comme pour couper le nez, etc., les lunettes sont un point de rencontre
entre la médecine et la mode.
XIXe siècle-1930 : monocles, binocles et pince-nez
D’objet de distinction sociale, le verre correcteur se veut de plus en plus pratique. Les hommes portent leur
monocle galamment attaché à leur veston, telle une montre gousset. Les binocles possèdent un système de
pince-nez pour tenir plus efficacement. Le verre correcteur reste un objet extérieur au corps, que l’on met puis
que l’on enlève.
1825 : grosse actualité pour les astigmates ; les verres correcteurs de l’astigmatisme apparaissent.
1887 : les premiers verres de contact sont créés. Ce sont des lentilles lourdes et peu confortables, en verre
soufflé.
XXe siècle : branches de lunettes, technologie et lentilles
Les branches de lunettes se généralisent enfin. Les innovations technologiques s’intensifient, comme en
témoigne le rythme des avancées majeures : verres allégés, incassables, amincis, antireflets, « verres » en
plastique, qui « bannissent » les rayons UV, permettent de voir en 3D… Les lunettes ne sont plus un accessoire
que l’on garde en poche, mais elles figurent la personnalité de leur propriétaire.Parallèlement, les formes des
lunettes deviennent des marqueurs d’époque (petites et rondes dans les années 1930-1940, Ray-Ban et gros
cadre pour Buddy Holly et les aviateurs des années 1950, « papillon » dans les années 1960 et 1980, montures
très fines en 2000).
1952 : les lunettes en 3D (rouge/vert) fleurissent sur les nez, surtout aux États-Unis.