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Nous vivons dans une culture de l’émotion. Cette culture marque forcément notre façon de
recevoir les sacrements. Dans ce contexte, la spiritualité ignatienne peut offrir l’éducation à
un sentir. Ainsi, par exemple, on remarque le fait qu’un certain nombre de jeunes reçoivent le
sacrement du pardon, plus pour se sentir soulagés, que pour être pardonnés. Au lieu de laisser
l’émotion prendre le pas sur une démarche authentique de foi, il serait bon d’initier ces jeunes
à ce qu’Ignace de Loyola nomme l’expérience de consolation. Ainsi, dans le cadre du pardon,
être consolé, c’est à dire recevoir le Souffle re-créateur de l’Esprit se manifestera moins dans
un soulagement bienfaisant, que dans la joie authentique d’avoir dit une parole vraie ; parole
qui est vraie, car au détour d’une pensée, elle est venue, souvent à notre étonnement,
démasquer le péché jusque-là caché.
Comment bien se confesser :
Je me présente devant Dieu. Je lui demande son Esprit.
Puis je lis la méditation ci- dessous. J’entends alors des paroles intérieures, plus ou moins
murmurées en moi. Des visages peuvent aussi apparaître.
Le temps est venu de rencontrer un prêtre. Je crois en effet à la parole de Jésus ressuscité à ses
apôtres, avant de les quitter : Toute personne à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront
remis (Jn 20, 23).
Pour amorcer ce dialogue devant Dieu (confession –reconnaissance- de joie), je peux dire une
parole de confiance ou d’action de grâce
Puis je peux faire la confession –reconnaissance- de peine, en disant mes péchés au moment
où je les entends ‘remonter’ en moi, de la façon la plus claire et la plus naturelle possible .
Le prêtre me dit quelques mots, souvent un point pour agir,
puis au nom du Christ et de l’Eglise me donne l’absolution.
Je repars ensuite en goûtant la paix reçue, qui va bien au-delà d’un simple bien-être d’ordre
psychologique.
Propositions pour se confesser
Jésus nous a confié un trésor : l’Eglise peut, au nom de Dieu lui-même, libérer un homme du
poids de ses fautes. Une chose est d’avoir conscience que ma vie est tortueuse, pas toujours
droite et belle, et d’en rester là. Tout autre chose est de m’en ouvrir avec humilité, d’en parler
paisiblement avec un prêtre qui m’écoutera avec respect, qui donnera des conseils fraternels,
et qui me dira finalement : « Tes péchés sont pardonnés ; va en paix. » Vraiment, je peux
repartir en paix. Dieu m’a rendu ma fidélité, il m’a rendu ma beauté, il a remis en moi la force
de cheminer vers le bien. Certes, ma vie ne deviendra pas parfaite d’un coup… Mais peu à
peu, résolu à progresser, aidé par les sacrements que l’Eglise me redonnera toujours sans se
lasser, j’avancerai. Progressivement je construirai mon humanité, avec la grâce de Dieu.
Que vais-je dire au prêtre ?
Avant de confesser mes péchés, pourquoi ne pas commencer par rendre grâce à Dieu des
bienfaits reçus ? Je pourrais exprimer un motif de reconnaissance : Dieu m’a donné ceci ou
cela, sur tel point je crois que j’ai progressé, etc. Nommer le positif, identifier la vie qui est en
train de grandir en moi, n’est-ce pas le premier geste qui convient ?
Vient ensuite le temps de demander pardon. Je vais reconnaître humblement ce qui n’est
pas vivant en moi, ces parties de moi-même qui ne sont pas vivantes, ces chemins que
j’emprunte qui ne mènent pas à la lumière. Je vais essayer d’identifier la part de mon
existence qui ne fait pas honneur à ma dignité d’homme et à mon nom de chrétien.
Il ne s’agit pas d’établir le catalogue de tous mes péchés. Sans doute vais-je scruter ma
mémoire pour y relever mes fautes, et je nommerai les plus significatives. Mais plus encore