Réflexion sur la méthodologie transdisciplinaire

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ACCOMPAGNEMENT PERSONNALISE
METHODOLOGIE TRANSDISCIPLINAIRE
 POURQUOI UNE METHODOLOGIE TRANSDISCIPLINAIRE POUR TOUS ?
o il y a nécessité d’une méthodologie apportée à tous les élèves, pas uniquement
ceux qui connaissent des difficultés, parce les apprentissages progressent
continûment. La méthodologie mise en place en lycée trouvera prolongements
et approfondissements dans la suite du parcours de chaque élève ;
o il existe des processus méthodologiques communs à différentes disciplines du
lycée. La partie méthodologique transdisciplinaire de l’Accompagnement
Personnalisé consiste à mettre au jour ces éléments communs, dans les grands
domaines de l’enseignement.
 CE QUE PEUT ETRE UNE METHODOLOGIE TRANSDISCIPLINAIRE
o un horizon partagé par l’équipe pédagogique ; il s’agit de se mettre d’accord
sur une typologie méthodologique qui ne laisse aucun grand domaine à l’écart
et sur une hiérarchie des compétences à faire acquérir (cf. infra) ;
o des possibilités qui trouvent une application ou une déclinaison plus efficace
au sein de telle ou telle discipline : l’équipe pédagogique peut tout à fait
décider de lier telle compétence méthodologique et telle discipline. L’enjeu
consiste alors à partir des situations disciplinaires pour construire la maîtrise
de compétences transdisciplinaires ;
o des apports qui font sens pour l’élève. Une impression d’émiettement constitue
l’écueil majeur ; il semble souhaitable de présenter à chacun un schéma simple
et général des apports méthodologiques transdisciplinaires mis en œuvre ;
o un moyen essentiel pour rendre les élèves autonomes. L’autonomie, pensée
dans le cadre scolaire, consiste non pas à imposer ou choisir sa propre loi, ce
que peut laisser entendre l’étymologie du terme, mais à pouvoir accéder seul à
la loi scolaire, c’est-à-dire à la compréhension des principes qui régissent
l’école et des attentes qui en découlent.
 DEGAGER DES PRIORITES QUI FASSENT SENS POUR L’ELEVE ET LES
PROFESSEURS
o inscrire ces priorités au sein des quatre grands domaines de l’enseignement :
deux activités de réception (écouter – lire) et deux activités de production (dire
– écrire). Chaque apport méthodologique peut être situé au sein de ces
domaines ; on peut bien évidemment envisager de travailler les domaines
habituellement minorées dans les pratiques habituelles du second degré :
écouter et dire (la tradition scolaire induit une prédominance forte de la lecture
et de l’écriture, aux dépens de la pratique de l’écoute et de l’expression orale) ;
o déterminer des activités en fonction des deux apports dont les élèves ont
prioritairement besoin pour réussir leur scolarité : comprendre les exigences
scolaires et maîtriser l’information.
 COMPRENDRE LES EXIGENCES SCOLAIRES
o il s’agit d’un préalable fondamental : les élèves les plus fragiles peinent à
comprendre précisément ce que l’école attend d’eux, en termes d’attitude ou
de production scolaire. Les exigences scolaires relèvent souvent de l’implicite :
les expliciter apparaît comme un préalable nécessaire ;
o déclinaison méthodologique transdisciplinaire possible : la compréhension
des consignes
 en parcourant les manuels des élèves, établir la liste des verbes employés
pour décrire les différentes tâches demandées : justifier ; relever ;
formuler ; repérer ; expliquer, etc. Il s’agit de se mettre d’accord sur ce
qu’ils recoupent en matière d’exigence scolaire dans toutes les disciplines ;
 établir la liste des verbes les plus usités ; présenter comme tels ceux qui
sont de réels doublons ; définir ces verbes au sein des équipes d’AP de
façon commune ; expliciter le cas échéant le fait qu’un verbe peut
posséder deux significations différentes selon les disciplines dans
lesquelles il est utilisé (sans multiplier ces cas) ;
 ne pas présenter d’emblée cette liste aux élèves : une fiche de synthèse ne
peut être que l’aboutissement de leur parcours ;
 mettre en place des activités qui fassent comprendre aux élèves, de façon
autonome, le sens de ces verbes – proposer par exemple un montage, issu
de manuels de différentes matières, qui fasse apparaître un même verbe ;
envisager un travail de recherche lexicale (étymologie du terme ; sens
courant et sens scientifique ; attitudes ou capacités induites par tel ou tel
verbe, etc.)
 COMPRENDRE L’INFORMATION
o la synthèse du PISA 2009 – cette étude récente met en lumière deux facteurs
essentiels, à même de fonder un programme de méthodologie transdisciplinaire : le
plaisir de lire joue sur la maîtrise de l’écrit et la compréhension des différents
supports; l’ensemble des stratégies qui permettent de repérer, résumer et
retenir l’information dans les supports favorisent nettement la maîtrise de
l’écrit chez les élèves. Ci-dessous quelques citations extraites des pages 14 et 15
de la synthèse PISA, qui détaillent le propos :
APPRENDRE À APPRENDRE : LES PRATIQUES, LES STRATÉGIES ET L’ENGAGEMENT
DES ÉLÈVES
Dans les pays de l’OCDE, les élèves qui ne connaissent guère les stratégies les plus
efficaces à adopter pour comprendre, se remémorer et résumer l’information sont moins
performants en compréhension de l’écrit que les élèves qui les connaissent bien,
indépendamment de leurs habitudes de lecture. […]
Dans tous les pays, les élèves qui prennent le plus plaisir à lire devancent largement les
élèves qui en prennent le moins. […]
Dans la quasi-totalité des pays, les élèves qui appliquent des stratégies appropriées pour
comprendre et retenir ce qu’ils lisent, par exemple qui soulignent les passages importants
du texte ou parlent de ce qu’ils ont lu avec d’autres personnes, ont obtenu aux épreuves
PISA de compréhension de l’écrit des scores supérieurs de 73 points au moins – soit
l’équivalent d’un niveau de compétence et de près de deux années d’études – aux scores des
élèves qui ont le moins recours à ces stratégies. […]
Que la plus grande partie de l’écart entre les sexes s’explique par le fait que les garçons
soient moins engagés dans la lecture et que les élèves moins engagés dans la lecture soient
moins performants est une excellente raison de s’employer à trouver des moyens plus
efficaces pour amener les garçons à s’intéresser à la lecture dans le cadre scolaire ou
familial. […]
Les pays très performants sont aussi ceux où les élèves savent généralement comment
résumer l’information. […]
Résultats du PISA 2009 : Synthèse © OCDE 2010 – pages 14 – 15
o déclinaison méthodologique transdisciplinaire possible : favoriser la maîtrise
de l’information
 travailler le plaisir de la lecture (textes fictionnels, informatifs,
scientifiques…) ; si le goût de lire favorise la maîtrise de l’écrit, on peut
concevoir des temps méthodologiques centrés sur la pratique de l’oral
destinés à renforcer ou créer ce goût (textes écoutés ; revue de presse ;
lecture à haute voix ; séance de lecture organisée au CDI ; mise en place
d’un débat argumenté…) ;
 travailler de façon spécifique les méthodes suivantes, selon les besoins
des élèves :
 la prise de notes – ce n’est pas l’établissement d’un code
d’abréviations qui est en jeu mais bien la capacité des élèves à
réaliser de la prise d’information de façon intelligente à partir de
supports multiples (document textuel ; document sonore ; document
iconographique ou visuel ; tableau de données ; courbes et
graphiques…). Il s’agit d’une compétence fondamentale, sans cesse
inscrite dans un mouvement de progrès : être capable d’extraire
l’information et donc le sens de chacun des supports proposés ou
découvert seul, quelle qu’en soit la complexité ;
 la pratique de l’étude documentaire comparée – on peut s’inspirer
ici de ce qui est enseigné en Culture générale et expression dans les
classes de BTS : la synthèse d’un corpus comprenant texte
fictionnel, document iconographique, document informatif ou
explicatif, tableau ou courbe, résultats chiffrés… ;
 la technique propre du résumé dans ses trois phases : sélection ;
organisation ; reformulation.
 les progressions thématiques dans les textes – par la maîtrise du jeu
évolutif des thèmes et des prédicats, rendre l’élève sensible à la
distribution de l’information au fil d’un support ;
 la distinction entre idée, exemple, argument et thèse – il sera peutêtre nécessaire de se mettre d’accord sur une définition commune




de ces termes au sein des équipes d’AP avant de les faire travailler
par les élèves ;
le repérage des informations ou des arguments dans un support
(notamment : thème(s) ; arguments ; thèse(s) rejetée(s) ; thèse mise
en avant et soutenue) ;
la découverte de différents modes majeurs d’organisation de la
pensée dans les textes : induction ; déduction ; raisonnement
concessif ; structuration thématique, analytique, dialectique ;
syllogisme… ;
le repérage et la compréhension de la modalisation – elle peut
indiquer à la fois ce que pense le narrateur/scripteur de ce qui est
énoncé et l’importance de ce qui est énoncé (cela constitue souvent
un bon moyen pour repérer avis du narrateur ou thèse soutenue) ;
la prise d’information dans les supports non textuels (dessin ;
peinture ; cartes ; pourcentages ; tableau de données ; courbes ;
graphiques).
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