La vitesse
- l’ellipse } l’histoire est racontée rapidement impression d’accélération
- le sommaire
- la description } l’histoire est racontée simultanément le temps de l’histoire équivaut au
- la scène temps de la scène
- la pause : l’histoire est racontée lentement le narrateur prend son temps et la narration ne progresse pas
5) LES FORMES DU DISCOURS RAPPORTE :
L’emploi du discours direct
Il y a une notion d’hétérogénéité dans ce type de discours (cf J. Authier-Revuz). Le discours direct sépare deux
formes, le discours citant et le discours cité. Il n’y a aucune ambiguité entre les deux sources énonciatives. C’est
souvent Sylvie qui a le privilège du discours direct. Lorsque le narrateur choisit le style direct pour rapporter ses
propres paroles de lui enfant, c’est à ce moment là qu’il s’en distance le plus clairement.
On peut parler de « zoom énonciatif » qui rapproche le narrateur du côté enfant. Des fois, le lecteur sent la
présence du monologue intérieur repérés grâce à « me dis-je », « que sais-je »…
Il n’y a pas de narrateur omniscient, le lecteur voit tout par son regard mais en même temps que lui.
Il y a un décalage entre le discours de Sylvie (direct) et le discours du narrateur (indirect). Sylvie dispose
toujours du pouvoir de décision car elle utilise souvent des tournures impersonnelles telles « il faut… ». Le
lecteur voit une opposition entre un personnage dans le flou et Sylvie, qui est toujours en activité, dans l’action.
Le personnage narrateur est toujours en marge, hors de l’action. Là où Sylvie est ferme, claire, le narrateur est
maladroit.
L’emploi du discours indirect
Le discours indirect efface les frontières, le lecteur sent une notion d’homogénéité à tel point qu’il ne sait plus à
qui il a affaire. En tant que discours indirect libre, la voix d’Adrienne est toujours narrativisée, elle ne dit jamais
« je ». Le personnage même d’Adrienne perd en réalité…
Ex. « C’est une image que je poursuis… », les formules que nous notons entourent la jeune fille d’un halo de
flou. De même que ses paroles s’éloignent dans le discours narrativisé, elle apparaît distante dans le réel de la
description. Sylvie est assimilée au signe du feu, c’est une voix qui est associée à la nature, l’enfance qui se
réalise dans le discours direct alors que celle d’Adrienne représente une tentation.
Selon Yves Bonnefoy « Sylvie représente l’expérience de l’immédiat, du plein du monde et Adrienne est
troublée désormais par le travail des mots sur le monde ».
Aurélie est la voix poétique de la nouvelle, elle est en quelque sorte le double poétique du narrateur. Aurélie est
protéiforme, elle ne peut pas jouer le rôle d’Adrienne mais c’est une beauté artificielle et double. Elle est la
seule à écrire et à envoyer des lettres. Aurélie s’attache à la réactivation du passé enfoui, préservant ainsi la
mémoire universelle.
Pour Sylvie, chaque souvenir est associé à une fête. La mémoire est assurée par la construction de la même
structure.
Adrienne pourrait être une allégorie de la poésie qui traite avec mépris le temps référentiel par le silence. Nous
ne savons pas si elle existe vraiment ou si elle a été inventée car elle apparaît toujours dans un cadre onirique,
flou. Elle devient l’absente de la nouvelle car elle disparaît à la fin (cf. autotélite).
Il y a ainsi un hiatus irréductible entre passé et présent car la polyphonie nait de cette irréductibilité. La seule
possibilité qu’à le narrateur pour défier le temps est ……….