personnel coranique parce qu'ils considèrent qu'il les mène au
salut. Cela me rappelle une dame venue me demander conseil:
«Mon mari est parti en emmenant les enfants, que dois-je faire?»
Je lui avais répondu: «Madame, si vous décidez de respecter la
charia, vous devez laisser vos enfants à leur père. Pour les
récupérer, vous devez dire à votre mari que vous voulez appliquer
la loi française.» Pour cette femme, il s'agissait d'un dilemme
existentiel.
Autre point noir: la politique. L'islam peut-il réellement
tolérer que la loi des hommes ne soit pas celle de Dieu?
M. C.: L'islam, à ses débuts, a raté une occasion de séparer le
religieux du politique. Parce qu'il était le Prophète, Mohammed
faisait la synthèse des deux sphères: c'était l'homme le plus sage,
l'organisateur de la Cité, le chef de guerre, l'ami, le confident, etc.
Ses successeurs ont voulu cumuler les prérogatives de
Mohammed, être prophètes à la place du Prophète. Aucun
n'émergeant vraiment, la théologie orthodoxe l'a emporté. Depuis
cette époque, l'islam n'a pas cessé de donner des gages aux
religieux, englobant et fusionnant tous les niveaux, individuel,
collectif, politique, spirituel, eschatologique, etc. C'est à cet
inceste collectif qu'il faut s'attaquer.
J.-P. C.: Vous semblez oublier qu'en islam le souverain, c'est le
Coran. L'islam n'est pas une théocratie, mais une logocratie. Il ne
fait pas la distinction entre le politique et le sacré, étant donné que
tout découle de ce petit livre intangible. Les Ecritures chrétiennes,