Réunion de juin 2009 sur la mise en œuvre des nouveaux programmes d’histoire, géographie et éducation civique en classe de sixième, rentrée 2009 avec Mme Fellahi et M. Doublet IA- IPR. Ces nouveaux programmes et leur mise en œuvre ont fait l’objet d’une réflexion importante à l’échelle nationale et à l’intérieur de chaque académie. - - - - - - - Ils s’inscrivent dans une continuité : De l’école primaire au lycée avec un degré de complexité gradué, il est important de se préoccuper de ce que savent les élèves, pour voir d’où ils partent par une évaluation diagnostic par exemple. Dans les finalités culturelles, intellectuelles et civiques à transmettre aux élèves avec les outils pour analyser et comprendre le monde et les exprimer à l’écrit et à l’oral. Le but est de former des citoyens et non des « petits » historiens ou des géographes. Nous devons donner à nos élèves des clés de lecture pour le monde qui les entoure. Les élèves n’ont pas la culture pour hiérarchiser les informations. Il est donc de la responsabilité du professeur de sélectionner les contenus. Cette démarche peut être frustrante pour l’historien ou le géographe mais indispensable pour le pédagogue. Ils s’inscrivent dans le socle commun des connaissances et des compétences car ils mettent les élèves en activité et ils donnent des repères c’est à dire des connaissances sélectionnées et déjà hiérarchisées avec du sens. Ils sont en cohérence avec les programmes de l’école primaire, en sortant du primaire, les élèves ont acquis des compétences évaluées dans un livret. Vous pouvez les consulter dans le B.O n° 45 du 27/11/2008 (Il y en aura sans doute un également en collège sensiblement identique). Pourquoi de nouveaux programmes ? Les anciens qui dataient de 1995 avaient vieilli ; il y avait nécessité d’intégrer les nouvelles problématiques scientifiques. Il est important de faire des choix permettant aux jeunes de comprendre le monde dans lequel ils vivent ; dans cette perspective, il semble par exemple plus pertinent pour les élèves de connaître le début du christianisme (comment s’est-il diffusé ? quels en sont ses fondements ?) que de maîtriser la religion égyptienne. En géographie de nouvelles notions sont apparues (mondialisation, développement durable). Ils correspondent aussi à de nouvelles préoccupations de la société (histoire de l’esclavage par exemple) Des dérives s’étaient instaurées dans le traitement de certaines questions comme l’Egypte en 6ème ou l’étude de la France « sacrifiée » au collège comme au lycée car réduite à une étude en fin d’année ou à une approche seulement économique. Il est facile de constater que les élèves maîtrisent le croquis de la mégalopole japonaise alors qu’ils ignorent la localisation des grandes villes françaises, et même la localisation des villes dans lesquelles il y a une grande équipe de foot ! Il fallait aussi intégrer le socle commun, mettre en place de nouvelles démarches pour mettre fin à l’hégémonie du cours dialogué et du « tout document ». - Une nouvelle conception et présentation des programmes en 3 rubriques connaissances ou contenus démarche capacités et documents de référence Les connaissances et les capacités sont les objectifs minimaux à atteindre et à évaluer. La démarche est le moyen d’atteindre ces objectifs et d’éviter l’exhaustivité. Les études se font à partir d’exemples concrets choisis : faire vivre les habitants de la cité d’Athènes pour ensuite expliquer la cité, la citoyenneté, la démocratie, ce qui implique de nouvelles façons de commencer son cours. Les 3 rubriques sont indissociables, il faut bien les lire ensemble. On ne part pas du théorique mais d’un exemple concret dans le cadre d’une démarche inductive. De plus la capacité induit les pratiques de classe et dans les capacités, on retrouve les évaluations possibles. Un programme lourd ? Il a été conçu comme un tout, si on enlève un morceau, il perd de sa cohérence. Il fait partie de la culture que doit avoir un élève en sortant du collège. Si tout le programme n’est pas vu, on va à l’encontre du principe d’égalité. Il faut donc tout voir et faire autant d’histoire que de géographie et respecter les horaires d’éducation civique. On peut passer plus de temps sur un thème s’il correspond à un projet pédagogique mais il faut aller plus vite ensuite. D’où l’importance d’avoir un outil de programmation dès le début de l’année sur le papier, que l’on reprend régulièrement au cours de l’année pour affiner, et de faire des choix dans les contenus. Les temps d’évaluation sont à intégrer ainsi que les corrections. Il est important de tous tendre vers ces principes : terminer les programmes et équilibrer entre histoire, géographie et éducation civique même si c’est difficile !! Le programme se gère sur plusieurs années. La liberté et la responsabilité des enseignants sont réaffirmées : choix d’objets d’études proposés, démarche (la mise en œuvre reste libre), recul à prendre face aux manuels qu’il faut savoir regarder avec un œil critique. - La liberté pédagogique et la responsabilité des enseignants sont réaffirmées : par les choix possibles entre des sujets ou des objets d’étude, la mise en œuvre de la démarche reste libre, le professeur a le choix entre l’utilisation de documents et le récit Attention aux manuels scolaires : ils ne sont pas le programme, ce sont des produits commerciaux faits pour être vendus aux enseignants, il faut les regarder avec un œil critique. Mais il est très difficile de s’en passer en classe. D’autres ressources, qui ne peuvent remplacer le manuel, sont utiles pour la préparation des cours : les Ressources pour faire la classe à paraître sur le site EDUSCOL et les sites académiques où se trouvent des exemples de mise en œuvre. Il faut développer un réel apprentissage intellectuel chez les élèves pour qu’ils puissent exprimer un petit raisonnement à l’oral et à l’écrit en histoire, géographie et éducation civique, qu’ils apprennent à rédiger des petites synthèses au collège, des grandes synthèses au lycée. C’est important pour qu’ils aient de l’autonomie. Il est dommage de constater que les jeunes sont autonomes en fin de primaire et perdent cette compétence lorsqu’ils passent par le collège. L’élève doit progresser dans ses capacités à rédiger, exprimer une synthèse. Mais on ne peut pas attendre d’eux qu’ils sachent faire ce que l’on n’a pas fait en classe, il va falloir les mettre en situation de s’exprimer, de rédiger en classe. Il faut aussi que les élèves sachent pourquoi on étudie cela. Les consignes doivent être claires, inscrites au tableau. Les capacités (décrire – expliquer – raconter – raconter et expliquer – caractériser – reconnaître – décrire et expliquer -) vont permettre de trouver des temps différents, des situations de travail. Le cahier doit être un outil de travail. Garder la trace de ce qu’ils ont fait en exercice est aussi formateur car ils peuvent mesurer l’écart entre leur propre production et la correction. L’exposé oral et la composition de la trace écrite favorisent la maitrise de la langue française. L’oral permet de préparer l’écrit et inversement. La prise de parole (difficile pour les élèves timides) est un apprentissage scolaire. De nouvelles pratiques : - - - - Privilégier la démarche inductive, la « situation problème » par des études de cas en géo, des exemples concrets en histoire. Mettre fin à la pratique du cours « tout dialogué », la parole du professeur et le document sont à équilibrer. Le document reste la base de notre enseignement mais il faut lui consacrer un temps seulement. Il n’est pas question non plus de transformer le cours de collège en un cours magistral ! Les capacités sont liées à des connaissances, elles ont un sens et donnent du sens : on ne fait pas de méthodologie pour de la méthodologie. Les cadres horaires sont réaffirmés (indications données en %) : En 6ème : 45h d’histoire ; 45h de géographie ; 18h d’éducation civique. En 5ème et 4ème : 36h d’histoire ; 36h de géographie ; 36h d’éducation civique. En 3ème : 45h d’histoire ; 45h de géographie ; 36h d’éducation civique. Il existe une cohérence entre les 3 programmes, des ponts sont possibles mais il n’y a pas une discipline soluble dans une autre. Tout est en cohérence avec le socle mais les disciplines ne perdent aucunement leur spécificité. Le socle n’a de sens que s’il est en lien avec les programmes. Il existe une cohérence entre le socle commun et les nouveaux programmes. Le socle a été intégré dans les programmes, on enseigne les programmes, on valide les compétences du socle mais on n’est pas prof de socle commun ! Des livrets de certification en fin de 3ème vont sortir, il y a aussi un projet de réforme du DNB. L’histoire des arts (peut-être 1 oral pour les élèves de 3èmes session 2011 du DNB ?? Nous sommes en attente du texte officiel) est un enseignement et non une discipline. Elle concerne 3 matières principalement : Arts plastiques (50% du volume horaire), Education musicale (50% du volume horaire) et Histoire (25% de notre volume horaire) Pendant nos cours, l’objet d’étude peut être une œuvre d’art. Pour rendre lisible aux élèves l’histoire des arts et croiser les regards, il faudra se mettre d’accord sur l’étude d’un objet commun au moins une fois dans l’année avec nos collègues des autres matières avec une production finale. A consulter : le BO n° 32 du 28 août 2008 sur l’enseignement de l’histoire des arts - - - - - - Quelles finalités pour l’éducation civique au collège ? Le programme d’éducation civique est à voir en entier. La rubrique « Education civique » doit figurer dans le cahier de texte et doit être sanctionné par une évaluation à chaque trimestre et être mentionné dans le bulletin (inscrit dans le BO). Il faut considérer cette matière comme une éducation à la civilité, à la vie sociale. Une éducation politique pour comprendre les institutions et leur fonctionnement Une éducation au jugement et à l’esprit critique par l’analyse de situations concrètes (un des seuls lieux au collège). Il est nécessaire d’assumer le fait que cet enseignement pointe des contradictions, des tensions. Mais cet enseignement permet aux jeunes de se former une idée autonome ; l’école est l’apprentissage de la vraie vie. L’école est un des seuls lieux où l’on forme le citoyen à la défense en prévision de la JAPD. C’est un lieu où l’on débat, on argumente, une question au choix est prévue pour traiter les questions d’élèves sur l’actualité. Le programme d’éducation civique en classe de 6ème : Des connaissances : maîtrise d’un vocabulaire et de notions (règles – droits – devoirs – laïcité – égalité – identité juridique – responsabilité – collectivité) et connaissance d’une institution : la commune Des démarches : . On part de situations-problèmes de la vie quotidienne pour aller du particulier au général (collégien, enfant, habitant). . Les démarches doivent être adaptées aux situations locales, à l’environnement des élèves. . C’est un lieu où l’on pourra évaluer les attitudes du socle (pilier 6). . La démarche du débat permet de travailler l’argumentation, l’oral. Organiser un débat en 6ème est possible sur un temps court (10mn), sur des sujets au programme et pas forcément contradictoire. Ex : Le droit à l’éducation est-il respecté partout ? Avec quelques docs . Les documents de référence sont de nature différente, sont une ressource non exclusive mais ils sont obligatoires. Le cours n’est pas un commentaire des docs de référence. Il ne faut pas non plus partir du doc de référence mais d’un cas concret qui touche les élèves et le confronter avec le texte de référence. . Les travaux de groupes, les sorties sur le terrain, le partenariat sont autant de possibilités pour permettre une pédagogie vivante qui rend l’élève actif. La géographie scolaire Elle est une science sociale qui permet de voir comment les sociétés aménagent leur espace. Une géographie fortement problématisée en fonction des enjeux actuels. Recentrée sur les territoires, l’espace approprié, l’espace de la proximité. Des territoires qui bougent (travailler sur tous les acteurs). Des territoires en mouvement. Des territoires à gérer dans une perspective de développement durable. Les thèmes ont été profondément renouvelés : La Terre, planète habitée en 6ème Humanité et développement durable en 5ème Approches de la mondialisation en 4ème La France et l’Europe dans le monde en 3ème De nouvelles notions comme celle de développement durable sont maintenant présentes au niveau 5ème et aussi de façon transversale sur l’ensemble du collège. Les notions de territoire habité, de mondialisation sont également développées. La démarche de l’étude de paysage est renouvelée, il faut se préoccuper de qui habite. Des capacités : localiser – se situer – situer – localiser et situer – nommer et localiser – décrire – décrire et expliquer – lire et décrire – identifier – expliquer – décrire un trajet – réaliser un croquis simple – caractériser – identifier et décrire. La trace écrite peut être un croquis simple. En 6ème il faut apprendre à faire un croquis seul (croquis de paysage et croquis de l’espace proche) Démarche de l’étude de cas = 8 obligatoires en 6ème choisies par le professeur : - 2 villes dans 2 aires culturelles différentes - 2 espaces ruraux dans 2 aires culturelles différentes - 2 littoraux : 1 industrialo-portuaire, 1 touristique - 2 espaces à fortes contraintes 1ère étape : analyse d’une situation géographique au plus près du réel (grande échelle), mettre en relief les acteurs et les stratégies 2ème étape : mise en perspective à une échelle plus réduite pour dégager des points communs, des éléments spécifiques et chercher à comprendre sous la forme d’un croquis simple ou d’un schéma simple. Grâce à ces études de cas, on peut faire le tour du monde en une année et montrer les différents types de mode d’occupation du sol par les hommes. L’étude de cas se présente sous la forme d’un dossier documentaire : - problématisé - des documents variés en nombre limité dont obligatoirement une photo de paysage et une carte - permettant de répondre à des questions : où est-ce ? Pourquoi est-ce là ? Comment est-ce ici ? Pourquoi est-ce ainsi ici et pas ailleurs, - l’étude de cas est toujours première, elle permet d’entrer dans le thème, elle occupe l’essentiel du temps consacré au thème (2/3 du temps) - les élèves doivent travailler sur des documents individuellement mais peuvent aussi le faire en travaux de groupes en classe. - La mise en perspective est simple, réalisée en classe, en situation d’apprentissage qui correspond à des capacités (exemples de trace écrite : 1 croquis, 1 schéma fléché, 1 schéma à compléter…). - On quitte le paysage emblématique pour passer aux acteurs qui habitent un territoire. - Le terme habiter revêt trois dimensions : Avoir son domicile en un lieu, Se déplacer d’un lieu à un autre, C’est vivre ensemble en société. L’Histoire : Dans l’étude de l’Histoire, la base n’est pas l’étude de cas mais l’exemple. Il faut intégrer les avancées scientifiques en mentionnant les acteurs de l’histoire, en ayant la volonté de présenter une Histoire plus vivante et permettant une ouverture vers les mondes lointains : l’Orient est étudié pour faire découvrir les sources de l’Histoire (archéologie et textes) ; la Mésopotamie ou l’Egypte montrent le début de l’écriture. Le 4ème thème porte sur le fait religieux qui est aussi un fait historique. Il faut donc contextualiser l’écriture de la Bible (roi Josias) puis procéder à une lecture de quelques extraits de la Bible pour montrer quels sont les fondements de la religion. De même, il est nécessaire de contextualiser l’apparition du Christianisme en évoquant les problèmes géopolitiques de cette époque. Le fil rouge de cette partie du programme peut être la question de l’écriture, la question du religieux et la question des réformes politiques. Le récit doit être présent dans plusieurs cas : Pendant le cours par le professeur (récit = démonstration logique) Le professeur raconte une histoire et les élèves écoutent. L’élève raconte une histoire en construisant des phrases qui s’enchaînent, en mentionnant des acteurs identifiés, en évoquant des références à des dates ou à des périodes précises, le tout dans un enchaînement logique. A chaque récit, le schéma narratif doit être repris : situation de départ, élément perturbateur, action, résolution, situation finale. Les élèves vont pouvoir se plonger dans le travail oral en cours par l’une des activités suivantes: Présenter un récit complet, Résumer un récit, Evoquer les détails d’un évènement, Trouver à partir de plusieurs documents les différentes parties d’un récit, Reconstituer un récit, Choisir une image évoquant le récit et justifier du choix. Martine Grijol (22) et Gwenaële Le MOIGNIC (35) - Professeurs animateurs DDEC -