Une piste dans la dépression et la phobie sociale
L'aversion sociale des souris agressées par des dominants
Des souris victimes d'agressions répétées par leurs congénères dominants veloppent une
aversion sociale persistante, qui peut être soulagée par un traitement antidépresseur chronique.
Une équipe texane nontre que l'inactivation du facteur w neurotrophique BDNF au sein de la roie
dopaminerqiquesolimbique produit les mêmes effets que le traitement antidépresseur et
soulaqe l'aversion sociale. Cela suqqère de nouvelles directions
pour la découverte d’antidépresseurs.
Ces résultats suggèrent de nouvelles stratégies pour traiter des troubles psychiatriques,
tels que la dépression, la phobie sociale et le syndrôme de stress post-trauma:tique,
dans lesquels le retrait social est un symptôme majeur », indique au « Quotidien » le Dr
Olivier Berton (University of Texas outhwestern Medical Center, Dallas), premier
signataire de cette étude, qui est publiée dans « Science »(10 février 2006 p864). Son
travail a reçu le soutien financier du National Institute of Mental Health (Nimh), de la
NationaI Alliance for Research on Schizophrenia and Depression et de la fondation pour
la recherche médicale.
Pour les souris, autant que pour, les hommes, le statut social est important. chez la
souris, la défaite face à une souris dominante signifie généralement qu'elle évitera la
souris dominante et qu'elle évitera les situations sociales, commente dans un
communiqué le Dr Thomas Insel, directeur du Nimh. Ces nouveaux sultats viennent
s'ajouter à un nombre croissant d'informations publiées sur la base moléculaire du
comportement social, et nous aident à savoir et comment L’information sociale est
encodée dans le cerveau. » Olivier Berton, Eric Nestler et coll. ont soumis des souris à un
stress psychosocial répété. Ces souris ont été exposées à une souris dominante
(agresseur), différente chaque jour, pendant dix jours. a Ces souris, victimes d'une
agression répétée par d'autres compagnons de cage, nourrissent une aversion
généralisée aux contacts sociaux et évitent les souris inconnues », explique le Dr Berton.
Cette aversion persistait encore quatre semaines plus tard.
L'administration d'antidépresseurs
Les chercheurs ont cependant constaté que l'interaction sociale de ces souris peut être
restaurée par l'administration chronique d'antidépresseurs.
« Nous pensons que ce phénomène comportemental chez les souris peut être utilisé pour
modeler les symptômes spécifiquement observés dans les pathologies humaines telles
que la phobie sociale, la dépression et le syndrome de stress post-traumatique. Nous
avons donc utilisé ce modèle pour étudier les mécanismes moléculaires qui, dans le
cerveau., contrôlent la perception des autres comme "un danger". »
L'équipe s'est concentrée sur un circuit cérébral, la voie dopaminergique méso-limbique,
connue pour gérer les réponses aux stimuli de l'environnement importants sur le plan
émotionnel.
Cette voie est constituée par les neurones dopaminergiques dans l'aire tegmentale ventrale
(VTA) du mésencénphale, qui se projettent dans le noyau acubens (NAc) ils libèrent la
dopamine.
Le BDNF, une molécule de mémoire. Les chercheurs ont émis l'hypothèse que le BDNF
(Brain-Derived Neurotrophic Factor) au sein de cette voie pourrait jouer un rôle dans
l'apprentissage social. En effet, ce facteur neurotrophique, une molécule de mémoire, a
précédemment été identifié pour son rôle dans la plasticité neurale, et se révèle un
régulateur clé de la voie dopaminergique mésolimbique.
Afin de tester cette hypothèse, ils ont induit, chez des souris, une délétion du gène BDNF au
sein de cette voie (par injection dans le VTA d'un adénovirus porteur d'un élément inactivant
le gène).
« Tandis que leurs camarades non altérés deviennent des solitaires endurcis, les souris
altérées dépourvues du gène BDNF continuent d'accueillir les souris étrangères,
même si. elles ont été agressées de,façon. répétée par- des souris dominantes. »
En étudiant le profil génétique dans le noyau acubens (NAc), les chercheurs ont découvert
que la défaite sociale déclenche une hausse d'expression de 309 gènes et une baisse
d'expression de 17 gènes. Une tendance qui persiste quatre semaines après (127 gènes
encore accrus et 9 diminués), parallèlement au comportement de retrait social. Ce qui
conduit à penser que cette altération d'expression génique encode les changements de
motivation déclenchés par l'agression.
Après délétion du gène BDNF, ou lorsque les animaux sont traités par antidépresseurs, la
plupart des changements dans l'expression génique régressent.
Dans une précédente étude, l'équipe avait constaté que, chez des rats exposés au stress, le
blocage de l'activité BDNF dans les neurones VTA exerçait une activité de type
antidépresseur.
« Ces résultats suggèrent de nouvellcs directions pour la couverte d'antidépresseurs »,
notent-ils. Dr V. NGUYEN
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