d’arriver à une situation où tout le monde est gagnant. Ceci permet la constitution de
groupes ou d’associations au sein desquels les citoyens peuvent (a) accroître leur
sensibilisation en découvrant comment le changement climatique modifiera ce qu’ils
considèrent comme important et (b) développer un sentiment qui leur permette
d’envisager des réponses dont ils considèrent qu’elles ont un sens.
Cela signifie également que les résultats doivent faire l’objet d’une évaluation, que
cette évaluation doit être continue afin de répondre aux intérêts de tous, et que l’un des
critères de succès doit être que les parties s’accordent pour reconnaître que leurs
problèmes respectifs ont été rencontrés.
5. Le sens passe par un changement de contexte
Étant donné que le changement est freiné par les obstacles contextuels que nous venons
de résumer, il importe de s’attaquer à ces obstacles et de les transformer si nous voulons
développer le sentiment que les actions ont un sens, et donc initier un changement de
comportement dans le cadre des réponses à apporter au changement climatique.
Par exemple, si le changement est freiné par une loi qui a des conséquences
perverses, donner un sens à l’action commence par réexaminer cette loi pour essayer de
la modifier ou de lui donner une nouvelle interprétation. Si la culture d’organisations
partenaires est un facteur qui pose des limites, et s’il n’est pas possible de passer outre, le
sens de l’action sera dérivé de l’intérêt porté à cette culture. En agissant de la sorte, on
permet non seulement une prise en compte de ses propres solutions, mais également de
celles des autres, et le tout prend alors son sens.
Nous estimons que la nécessité de solutionner de tels obstacles contextuels exige
beaucoup de travail stratégique pour les réponses à apporter au changement climatique,
dans la mesure où la stratégie implique un travail extérieur aux structures opérationnelles
existantes afin d’aborder des problèmes qui se situent au-delà des responsabilités
opérationnelles quotidiennes.
L’utilisation d’approches relativement mécaniques pour provoquer le changement
(règlement, mesures fiscales) fait bien entendu partie des processus du changement,
certainement si les citoyens souhaitent participer, mais ces approches n’auront d’effet
véritable que si elles prennent également en compte d’autres contraintes contextuelles.
6. Le changement va souvent de pair avec des difficultés émotionnelles
Ce qui précède suggère que les réponses à apporter au changement climatique requièrent
des facultés intellectuelles, mais un engagement adéquat dans cette problématique a
également une forte dimension émotionnelle :
Il est bien connu que les changements majeurs vont de pair avec une forte
dimension émotionnelle, et les modifications demandées à l’homme pour
répondre au changement climatique font partie de ces changements majeurs.
Modifier la sensibilisation pour reconnaître l’urgence et l’ampleur du défi posé
par le changement climatique a des dimensions humaines évidentes : en effet, la
plupart des choses que les humains apprécient sont menacées par ce changement.
Les recherches indiquent que les citoyens sont réticents à aborder ces problèmes
parce qu’ils ne pensent pas pouvoir faire quoi que ce soit à ce propos, comme si la
Terre était sur le point d’être frappée par un astéroïde, et ils préfèrent donc ne pas