Messe du Jour - Les clarisses de Nantes vous souhaitent la

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Solennité de la Nativité du Seigneur Messe du jour 25 décembre 2014
Monastère Saint-Claire de Nantes
Solennité de la Nativité du Seigneur
25 décembre 2014
Monastère Sainte- Claire Nantes
Messe du jour
Is.52, 7-10
Ps 97
He 1, 1-6
Jn 1, 1-18
Mes sœurs, frères et sœurs,
au cœur de la nuit, méditant sur l’annonce faite aux bergers, à leur suite, nous avons été
invités à ‘aller voir’. Nous avons été invités à ‘marcher’ même au cœur des ténèbres et de
propres ténèbres, pour aller ‘voir’ celui qui est lumière et qui éclaire nos routes et celle des
hommes. Nous avons été invités à ne pas craindre d’aller à sa rencontre pour découvrir au-
delà des apparences, le seul capable d’illuminer nos vies et toute la route des hommes.
Ce matin nous sommes invités à poursuivre notre méditation et à nous laisser encore
illuminer par cette grande lumière qui a jailli dans les ténèbres.
A travers le monde entier résonne la grande nouvelle « Aujourd’hui vous est un Sauveur,
dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur » (Lc 2, 11). Le Seigneur est présent. À partir
de cet instant de l’histoire du monde et de l’humanité, Dieu est vraiment un « Dieu avec
nous. » Il n’est plus le Dieu lointain. Il est le Proche. Ce que les anges ont annoncé aux
bergers, Dieu nous le rappelle ce matin à travers les paroles d’Isaïe : « Eclatez en cris de joie…
le Seigneur console son peuple il a montré la sainteté de son bras aux yeux de toutes les
nations. »
C’est une ‘Nouvelle qui ne peut nous laisser indifférents. Elle est vraie, elle nous concerne
tous. L’Évangile ne nous raconte pas sans raison l’histoire des bergers. Ces derniers nous
montrent comment répondre de façon juste à ce message qui nous est aussi adressé. Que
nous disent alors ces premiers témoins de l’incarnation de Dieu ? Quels appels entendre à
travers leur propre démarche ?
Un appel à la vigilance. Des bergers, il est dit avant tout qu’ils étaient des personnes
vigilantes et que le message pouvait les rejoindre précisément parce qu’ils étaient éveillés.
Nous devons toujours, nous aussi, rester vigilants. Qu’est-ce que cela signifie? La différence
entre celui qui rêve et celui qui est éveillé consiste tout d’abord dans le fait que celui qui
rêve se trouve dans un monde particulier. Avec son moi, il est enferdans ce monde du
rêve qui, justement, n’est que le sien et ne le relie pas aux autres. Se réveiller signifie sortir
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de cet état particulier du moi et entrer dans la réalité commune, dans la vérité qui, seule,
nous unit tous. Les difficultés relationnelles proviennent du fait que nous sommes enfermés
dans nos propres intérêts et dans nos opinions personnelles, dans notre minuscule monde
intérieur. Si les bergers avaient été fermés sur eux-mêmes il ne seraient venus jusqu’à
Bethléem. Ce matin entendons cet appel à la vigilance pour toujours être capable d’aller à la
rencontre de Jésus.
Un appel à se hâter. Dans le récit de Luc il est noté que les bergers, après avoir entendu le
message de l’ange, « se hâtèrent » Lc 2, 15. Ce qui leur avait été annoncé était si important
qu’ils devaient se mettre en route immédiatement. En effet, ce qui leur avait été dit là, allait
absolument au-delà de l’ordinaire. Cela changeait le monde. Le Sauveur était né. Le Fils de
David attendu était venu au monde dans sa ville. Que pouvait-il y avoir de plus important?
Bien sûr, la curiosité les poussait aussi, mais par-dessus tout la fébrilité liée à la grande
réalité qui leur avait été communiquée précisément à eux, des petits et des hommes
apparemment insignifiants. Ils se pressèrent sans hésitation.
Dans notre vie ordinaire, il n’en va pas toujours ainsi. Les affaires de Dieu ne nous pressent
pas toujours immédiatement, même peut-être parfois dans la vie monastique. Les bergers
nous rappelle à l’essentiel : Dieu a la plus grande priorité. Si quelque chose dans notre vie
mérite urgence, c’est, alors, seulement la cause de Dieu. Une maxime de la Règle de saint
Benoît dit : « Ne rien placer avant l’œuvre de Dieu ». Tout le reste vient après. Cette phrase
vaut pour chacun de nous. Dieu est important, il est dans l’absolu la réalité la plus
importante de notre vie. C’est précisément cette priorité que nous enseignent les bergers.
Apprenons d’eux en ce matin de Noël, à ne pas nous laisser écraser par toutes les choses
urgentes de la vie quotidienne. Apprenons d’eux la liberté intérieure de mettre au second
plan les autres occupations pour importantes qu’elles soient pour nous approcher de
Dieu, pour le laisser entrer dans notre vie et dans notre temps. Le temps consacré à Dieu
n’est jamais du temps perdu. C’est le temps dans lequel nous vivons vraiment. Entendons
l’appel à nous hâter pour aller à la rencontre du Seigneur. Mais il est évident qu’il y a
toujours un discernement à faire entre l’urgence du service du frère et l‘urgence du service
de Dieu.
Un appel à la contemplation. Écoutons encore une fois ce récit. Les bergers se dirent l’un à
l’autre la raison pour laquelle ils allèrent se mettent en chemin : « Voyons ce qui est arrivé ».
Littéralement, le texte grec dit : « Voyons cette Parole, qui, là, est advenue ». Oui, telle est la
nouveauté de ce jour : la Parole, - le ‘Verbe’ dont nous parlait saint Jean dans l’évangile de
ce matin, - peut être contemplée, puisqu’elle s’est faite chair. En Jésus Christ, dans toute sa
vie et son agir, dans sa mort et dans sa résurrection, nous pouvons regarder, contempler la
Parole de Dieu faite chair. A la suite de l’évangéliste saint Jean, comme il nous l’écrit dans le
prologue de son évangile, nous pouvons et devons contempler « le Verbe (qui) s’est fait
chair, (qui) a habité parmi nous. Nous avons vu sa gloire qu’il tient de son Père comme Fils
unique, plein de grâce et de vérité. » C’est bien cette ‘Gloire’ manifestée que les bergers ont
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contemplé en venant jusqu’à Bethléem. A leur suite entendons ce matin ce troisième appel à
la contemplation.
Seigneur Jésus Christ, toi qui es à Bethléem, permet-nous de rester vigilant pour
toujours entendre les appels à aller à ta rencontre ; redit-nous de savoir nous hâter pour venir
vers toi sachant que rien n’est prioritaire à cette rencontre que tu désires ; laissons-nous te
contempler dans ton œuvre d’amour pour le monde et pour chacun de nous. Alors nous
deviendrons celles et ceux que tu attends : des personnes vivantes, dans lesquelles ton amour se
rend présent et transforme le monde. Alors ce sera vraiment chaque jour Noël dans notre
monde.
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