COP10 / ECO 6 le 15 décembre
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Debushons les séminaires !
La position du gouvernement Bush sur les engagements Post-2012 est maintenant aussi claire que de
l’eau de roche : il n’engagera aucune négociation ou discussion sur de futurs engagements de
réductions d’émissions–.
Cette prise de position irresponsable ne laisse que trois options au reste du monde :
La première est d’ignorer les prises de position des Etats-Unis et d’essayer de les engager
coûte que coûte dans les négociations. Cela reviendrait à se taper la tête contre un mur :
douloureux et pas très productif.
La deuxième est d’attendre quatre ans, le prochain gouvernement . Etant donnés les impacts de
plus en plus évidents du changement climatique, le monde ne peut pas se permettre de prendre
un tel retard.
La troisième option consiste à commencer les négociations l’année prochaine, comme t prévu
par le protocole de Kyoto, sans attendre quoi que ce soit de significatif de la part des Etats-
Unis. Bien que loin d’être idéale, cette option est la seule qui laisse espérer quelques progrès.
Répétons encore une fois ici que l’UE doit s’affirmer comme le leader de ces négociations, et déclarer
maintenant que les 25 prendront des engagements de réductions pour l’après 2012. L’ampleur de ces
réductions, bien entendu, sera déterminé lors du prochain round de négociation.
Le G-77 doit quant à lui sortir de l’impasse créée par la stratégie de blocage des saoudiens, qui n’ont
apparemment que faire du changement climatique. Certains anciens leaders des négociations, comme
l’Inde, semblent rester sur le banc de touche de cette COP. Ces pays doivent se joindre à l’UE et, avec
d’autres, montrer la voie.
Et puis les membres du club de Kyoto doivent aussi soutenir les actions d’un nombre croissant d’Etats,
de villes, d’entreprises et de citoyens états-uniens qui eux prennent au sérieux la menace climatique.
Ces gouverneurs, maires, hommes d’affaires, nous offrent un peu d’espoir face à la stratégie de
l’autruche de Bush et de son gouvernement. Ceux-ci doivent être impliqués dans les négociations.
Cela permettra de garantir que les points de vues états-uniens seront pris en compte dans les accords
sur l’après-2012, et ainsi d’obtenir un soutien interne pour les politiques climatiques futures.
Il peut paraître paradoxal que la meilleure manière de faire revenir les Etats-Unis dans le régime
climatique international consiste à ne pas perdre de temps à essayer de convertir le gouvernement
Bush à la lutte contre le changement climatique… Mais c’est là une réalité que les délégués doivent
regarder en face.
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G77 réveille-toi, ils sont devenus fous !
Après l’absurde proposition des Etats-Unis présentée lundi et intitulée « projet de texte relatif à la décision des
séminaires qu’ils trouveraient acceptables » (si vous ne l’avez pas vu, vous devriez le faire - c’est tordant), nous
avons été choqués par le contenu de la position du G77/Chine circulant ce mardi matin. C’était, dans l’intention
et les buts recherchés, une réplique de la position de l’administration Bush, quoique légèrement mieux formulée.
Scandaleux !
Les groupes qui constituent le G77/Chine, malgré les gesticulations habituelles de l’Arabie Saoudite, ont laissé
entrevoir des avancées substantielles à cette COP. Les petits Etats insulaires (AOSIS) ne se sont pas laissés faire
et les pays les moins avancés (PMA) ont fait preuve d’une nouvelle assurance. Le CAN accueille
chaleureusement cette évolution, ainsi que les contributions plus que positives d’un bon nombre de pays
africains.
Mais alors d’où vient ce texte ? Représente-t-il les opinions et les intérêts de la majorité des pays du G77/Chine,
ceux qui ont déjà commencé à ressentir les effets d’un changement climatique dangereux (augmentation des
sécheresses et des inondations, érosion et inondations des côtes dues à la combinaison de fortes tempêtes et de
l’élévation du niveau de la mer) ? S’opposent-ils vraiment à ce que les pays de l’Annexe I s’engagent à des
réductions plus conséquentes que celles de la première période d’engagement ? Nous avons du mal à le croire.
Nous demanderions bien aux gouvernements qui ont rédigé un tel texte comment ils évaluent le risque du
changement climatique pour leur population et leur économie, aujourd’hui et à l’avenir… et comment ils
envisagent le futur de leurs collègues d’AOSIS et des PMA.
Rappelons que cette convention est établie pour aborder ce que nombreux scientifiques et chefs de délégation ont
qualifié de « plus grande menace pesant sur la civilisation humaine » et de « menace bien plus importante que les
armes de destruction massive » et que les bénéfices des actions précoces sont largement démontrés. Quel
gouvernement voudrait y empêcher tout dialogue sur la manière de traiter cette menace pour l’avenir ? A qui
profite le crime ?
Eco sait de source sure que le document présenté mardi matin ne représente que les intérêts de quelques
"puissants" du G77/Chine et n’a pas été pleinement discuté au sein du groupe. Selon ECO, cette posture
représente une menace presque aussi grande pour les millions de personnes mises en danger par le changement
climatique, que l’attitude illégitime, immorale et absurde de l’Administration Bush.
Les changements climatiques dangereux constituent la plus urgente des menaces auxquelles le monde doit faire
face aujourd’hui et ses impacts se font déjà sentir sur la partie la plus pauvre et vulnérable du globe. Nous en
appelons vigoureusement au leadership du G77/Chine afin qu’il prenne au sérieux ses responsabilités
communes, aussi différenciées qu’elles puissent (et devraient) être.
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De la rhétorique à la réduction
On parle beaucoup de cette COP-10 comme étant la « COP de l’adaptation ». Mais avant que
l’on s’embourbe dans les marchandages et que l’on se noie sous les discours, il est important
de jeter un œil sur certaines réalités.
Les catastrophes environnementales affectent déjà des millions de personnes dans les pays
pauvres, empêchant tout développement. L’impact des catastrophes va augmenter avec le
changement climatique, et les Fonds d’adaptations sont largement insuffisants pour répondre
aux besoins croissants des populations touchées. La vulnérabilité des populations face aux
désastres implique que les stratégies d’adaptation prennent en compte tous les risques.
La réduction des risques liés aux désastres fait sens à la fois d’un point de vue économique et
éthique, parce qu’elle permet à la fois d’épargner des vies et d’économiser de l’argent. Cela
semble évident, mais quand on traite des incertitudes relatives au changement climatique,
renforcer les activités existantes permettant de minimiser les risques liés au climat est l’un des
meilleurs moyens d’aider les communautés à s’en sortir, maintenant et dans le futur.
Certes, il existe aujourd’hui de nombreux projets de gestion des catastrophes, mais il est
nécessaire maintenant de changer d’échelle si l’on veut lutter efficacement contre les effets de
ces phénomènes. Les gouvernements et bailleurs de fonds doivent donc mettre la réduction
des risques liés aux catastrophes au cœur de chaque projet de développement.
De plus, les Parties doivent reconnaître que la prévention des risques est une composante à
part entière de l’adaptation. Par conséquent, ils doivent travailler main dans la main avec les
acteurs de la prévention des risques pour développer des approches cohérentes.
Les journées de l’adaptation et du développement de l’IIED (Institut International pour
l’environnement et le développement) ont été l’occasion de se rappeler qu’il est important
d’unir nos forces et de réfléchir ensemble. Vu les liens existants entre le changement
climatique et les catastrophes naturelles, la communauté internationale se doit aussi de faire le
lien entre cette COP et la Conférence Mondiale sur la Prévention des Désastres à venir.
L’attention portée par cette COP à l’adaptation est donc encourageante. Mais, alors que la
Convention touche à sa fin, il est vital que l’accent soit mis sur tous les aspects de
l’adaptation, si l’on veut que nos efforts résistent a l’épreuve du temps.
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Promouvoir la biomasse durable
A l’heure où les ministres préparent leur intervention à la table ronde de demain sur
"technologie et changement climatique", ils devraient se pencher sur le développement de la
biomasse au lieu de perdre leur temps et leur argent enfin, notre argent dans des
techniques coûteuses et insoutenables comme le nucléaire. Lorsqu’elle est basée sur des
techniques modernes et efficaces et sur des sources exploitées durablement, l’énergie de la
biomasse, parce qu’elle est neutre en carbone, constitue une solution majeure au changement
climatique, et peut contribuer à remplacer les énergies fossiles et le nucléaire dans de
nombreuses parties du monde.
Certaines applications sont déjà remarquables. Le programme brésilien d’éthanol reste à ce
jour la plus impressionnante application commerciale de la biomasse comme source de
carburant. De même, le biogaz est un combustible bien établi pour la cuisine et l’éclairage
dans des pays comme la Chine et la Thaïlande. Aux Etats-Unis, dans les seules régions du
Nord-est, du Sud-est et de la côte ouest, l’industrie de la biomasse représente environ 70 000
emplois, tandis qu’en Europe, la Suède tire 20 % de son énergie de la biomasse.
Il est pourtant possible d’aller beaucoup plus loin. Selon un récent rapport du WWF et de
l’European Biomass Association (AEBIOM) intitulé Biopower Switch, si les pays de l’OCDE
remplaçaient une partie de leur charbon par du bois, les émissions de CO2 pourraient être
réduites d’environ un milliard de tonnes par an, un chiffre égal aux émissions cumulées du
Canada et de l’Italie. La biomasse pourrait ainsi créer 400 000 emplois et fournir 15 % de la
demande d’électricité des pays industrialisés en 2020, contre 1 % aujourd’hui, à partir de
seulement 2 % des terres et sans menacer la nature et la production de nourriture .
Pour mobiliser ce potentiel, cependant, il faut un signal politique clair qui récompense les
avantages environnementaux de la biomasse. ECO demande donc aux Etats de s’engager à
accroître la part d’énergies renouvelables, y compris la biomasse, aux niveaux national et
international. Des systèmes de certification sociale et environnementale sont également
nécessaires pour assurer que la biomasse soit produite de manière soutenable.
La biomasse est une technologie clé pour combattre le changement climatique et engendrer
des bénéfices économiques et sociaux. Demain, les ministres doivent se concentrer sur la
manière d’accroître son développement partout dans le monde.
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Fossile
1e place : Italie, pour les propos tenu hier lors d’un side-event, par Corrado Clini, délégué
Italien. Il a en effet proposé que les engagements Post-2012 soient basés sur des normes et pas
sur des limitations. Il a aussi suggéré que la Convention climat soit liée à l’OMC, et que le
MDP inclue le nucléaire.
2e place : Etats-Unis (encore et toujours !!!), pour leur comportement destructeur lors de la
discussion sur l’article 5/CP.5 (qui concerne le Fonds spécial sur le changement climatique).
Après avoir été très clairs sur le fait qu’ils ne participeraient pas à ce Fonds, ils ont attaqué
sans pitié une partie du texte qui venait d’être accepté par presque tous les participants.
3e place : Japan, pour avoir laisser son ministère de l’économie et de la Technologie (METI)
déclarer lors d’un side-event lundi soir que la seconde période d’engagements devrait être
fixée à très long terme (après 2040) car les énergies renouvelables et l’efficacité énergetique
ne pourront pas réduire massivement les émissions. Selon eux, notre avenir repose sur le
nucléaire et sur la séquestration... Ben voyons !
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Mafalda
Voilà déjà une semaine que Mafalda a entamé sa première COP et elle n’a pas arrêté un
instant. Elle a, entre autres, entrepris une réflexion sur l’après 2012 (et appris la subtilité entre
post-2012 et post-Kyoto !) et suivi un side-event sur la nécessité à ne pas dépasser 2 ºC
d’augmentation de température pour limiter les effets néfastes.
Comme tous les jours, elle boit son café au Quincho (restaurant en extérieur) et fait sa revue
de presse en ligne (grâce à la wifi). Et surprise ! Les dépêches parlent du rapport du WWF
et expliquent que « limiter à 2% le réchauffement planétaire impliquerait de réduire de moitié
les émissions dans le monde, d'ici le milieu du siècle ». Étonnée par la simplicité de la tâche,
elle se lève et demande au barman d’éteindre toutes les lumières du Quincho allumés en plein
jour pour des raisons encore obscures et s’exclame : « Après l’augmentation de 0,6 ºC durant
le siècle dernier, avec ça si j’ai déjà atteint les 2% ! C’est simple les économies d’énergie ».
Mafalda n’a pas encore tout compris et tout retenu…
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