L'accord des déterminants
Dans cette section, nous examinerons les problèmes relevant des
relations qu'entretiennent les déterminants et les mots auxquels
ils se rapportent:
1. Les divers types de déterminants ; (Allons-y!)
2. L'accord des déterminants complexes; (Allons-y!)
Noms collectifs; (Allons-y!)
Déterminants quantifiants et prédéterminants; (Allons-y!)
Tout; (Allons-y!)
Quelque; (Allons-y!)
Même; (Allons-y!)
Tel; (Allons-y!)
Leur; (Allons-y!)
3. Les adjectifs; (Allons-y!)
Différents types; (Allons-y!)
Comparatif; (Allons-y!)
4. L'accord du participe; (Allons-y!)
Employé seul; (Allons-y!)
Employé avec avoir; (Allons-y!)
Employé avec les pronominaux et avec être; (Allons-y!)
Le groupe nominal : les types de
déterminants qui le composent
La terminologie utilisée est celle qui est recommandée par le PrFrSec (p.157). Les déterminants
sont des éléments particuliers provenant historiquement de quatre catégories. On peut les classer
en deux grands groupes selon qu’ils peuvent apparaître directement devant le nom (les
déterminants simples) ou selon qu’ils exigent la préposition DE (les déterminants complexes).
Groupe 1. DET + NOM :
1.1 Les déterminants référents (définis) proviennent historiquement de pronoms. On peut les
subdiviser en définis (le, la, les), possessifs (mon, mes…) et démonstratifs (ce-s, cet-te). Comme
leurs ancêtres les pronoms, ils renvoient à une entité soit connue universellement (ex: la lune),
soit introduite préalablement dans le discours ou déterminée par un complément (ex: la fille qui
parle).
1.2 Les déterminants quantifiants proviennent historiquement d’adjectifs. On peut les subdiviser
en numéraux (un, deux…), négatifs (aucun, nul, pas un) partitifs et indéfinis (des, plusieurs, tout,
maint, certains, chaque, tel, différents, quelques, divers…), interrogatifs (quel-le-s). Provenant
historiquement d’adjectifs, certains déterminants quantifiants peuvent aussi fonctionner comme
adjectif. Ex : Un certain sourire, les quelques (divers, différents) amis… Ils étaient deux,
plusieurs…
Groupe 2. DET + DE + NOM :
2.1 Les éterminants quantifiants adverbiaux proviennent historiquement d’adverbes (beaucoup
de, assez de, plus de, peu de, trop de, moins de, pas mal de, tant de, énormément, infiniment,
passablement, tellement, suffisamment de … ) et plusieurs éléments de ce groupe fonctionnent
aussi comme adverbe. Ex : Jules mange beaucoup, peu.
2.2. Les déterminants collectifs proviennent historiquement de noms " transparents " de quantité
(un groupe, un paquet, une poignée, une gang, deux pelletées, la plupart, la moitiéou de
qualité (un genre, un type, une espèce…).
Groupe 3. Les prédéterminants :
Pour compléter le tableau, il faut ajouter le groupe des prédéterminants qui sont surtout des
adverbes (sauf tel, tout, seul) et qui peuvent apparaître devant un déterminant. Ex : Seuls le
premier 10% des cas de violence…
* Petit truc: ils ne peuvent être séparés du nom par une virgule.
Le groupe 2 présente la difficulté de l’accord en genre et en nombre qui peut se faire soit avec le
collectif soit avec le nom suivant le collectif. Les déterminants quantifiants et les
prédéterminants présentent des problèmes propres à chacun (ex : tout, tel, quel…). Nous allons
maintenant résoudre les difficultés d'accord propres à chaque type de déterminant.
L’accord avec les déterminants
complexes
1. L'accord avec les noms collectifs
Nous commencerons par la classe des noms collectifs (ex. un groupe de motards). La difficulté
qu’ils présentent consiste à déterminer si on doit faire l’accord en genre et en nombre avec le
nom collectif (ex. groupe) ou avec le nom déterminé (ex. motards). Pour se persuader de
l’existence du problème, il suffit de faire l’exercice suivant.
Exercice :Que doit-on écrire ? Et y a-t-il une logique ?
a. Un groupe de chercheurs danois (avoir) réussi à isoler le VIH.
a
ont
les deux sont possibles
b. Ce cortège de banalités défilant devant elle (1. a 2. ont 3. les deux sont possibles) réussi à
l’étourdir.
c. Monod, Laborit et McEwan sont tous des employés de Glaxo. Ce groupe de chercheurs (1. a
2. ont 3. les deux sont possibles) réussi à isoler le virus.
d. Voilà une sorte de compromis qui est (1. intéressant 2. intéressante 3. les deux sont possibles).
e. Ce genre d’amitiés (1. a 2. ont 3. les deux sont possibles) fini par le corrompre.
f. La sorte de camion qui m’intéresse doit être (1. fort 2. forte 3. les deux sont possibles).
g. … et c’est cette majorité de finissants qui (1. a 2. ont 3. les deux sont possibles) voté pour X.
h. Une poignée de dollars n’(1. a 2. ont 3. les deux sont possibles) pas réussi à le convaincre.
i. Une poignée de participants (1. a 2. ont 3. les deux sont possibles) tenu bon.
j. Cette foule de fermiers en colère (1. l’a 2. l’ont 3. les deux sont possibles) fait reculer.
k. La poignée de dollars qui lui (1. a 2. ont 3. les deux sont possibles) servi à atteindre ses
objectifs (1. est 2. sont 3. les deux sont possibles) épuisé (e ou s ) ?
l. Cette poignée de dollars n’(1. a 2. ont 3. les deux sont possibles) pas réussi à le convaincre.
m. Cette espèce d’oiseaux (1. est 2. sont 3. les deux sont possibles) en voie d’extinction.
n. L’espèce de con est (1. entré 2. entrée 3. les deux sont possibles) chez moi par effraction.
Des noms " transparents "
Pour jeter un peu d’éclairage sur le problème, il faut comprendre ce qui fait la spécificité des
noms collectifs. Ceux-ci proviennent d’un groupe de noms pouvant généralement être interprétés
sémantiquement de deux ou plusieurs façons : une interprétation abstraite de quantité
(contenant) ou de qualité et une interprétation neutre, dénotative (parfois plus physique). Ainsi,
dans l'exemple (1a), on peut constater que sac est pris dans son sens abstrait, transparent, de
contenant. Jules n'a pas mangé le sac physique mais son contenu.
1. a) Tout à l’heure, Jules a mangé un sac de caramel et maintenant, il n’a plus faim.
b) ? Jules a mangé un sac et maintenant, il n’a plus faim.
2. a) Claudine Mercier a fait rire un plein autobus de retraités de Roberval.
b) ? Claudine Mercier a fait rire un autobus.
3.a) Voilà l’espèce de con qui est entré chez moi par effraction.
b) Voilà une espèce de faucon qui est menacée.
De même, en (2a), ce n'est pas l'autobus physique qu’on a amusé, mais son contenu, i.e. les
retraités. Cette classe de noms collectifs est assez large et de nouveaux éléments s’y ajoutent
couramment (en langue parlée : une trâlée, une flopée…). Voici d’autres noms appartenant à
cette catégorie: la moitié / plupart / majorité… de, un groupe de, une gang de, équipe, partie,
quantité, nombre, couple, une tablée, une poignée.... Plusieurs mots formés avec ée (deux
pelletées / bouchées... de raisins secs). En anglais: a lot/amount/stack/heap of, a bunch of, a
group of, a mouth+ful of, a handful, a fistful... En fait, tout nom pouvant être interprété
métaphoriquement comme un contenant peut figurer dans cette classe.
Le problème d’accord que posent ces noms collectifs vient de leur double sens. Ainsi, équipe
peut désigner le groupe lui-même (sens neutre, de base) ou les individus dans le groupe
(contenant). Certains facteurs vont privilégier le sens de base du collectif et l’accord se fera avec
le collectif, d’autres facteurs vont plutôt favoriser le sens de contenant du collectif et l’accord se
fera avec le nom qui suit le collectif. Cet équilibre dépend du déterminant qui précède le
collectif et du type sémantique du nom qui suit le collectif.
1. Facteur référentiel: Plus l’emploi est (co-)référentiel, plus l’emphase sera mise sur le
collectif et plus l’accord devra se faire avec celui-ci. On peut se baser sur le déterminant
qui précède le collectif et sur l’échelle de détermination suivante: - UN < LE < CE,
MON +
Ex: Un groupe de chercheurs a / ontréussi à isoler le VIH.
Ce/leur groupe de chercheurs a réussi…
2. Facteur d’abstraction : Plus le nom qui suit le collectif est abstrait (donc inanimé),
plus le collectif prendra son sens dérivé (de contenant ou de qualité) et plus l’accord
devra se faire avec le nom qui suit. Ce facteur jouera avec des mots comme espèce, sorte,
genre qui ont un sens neutre et un sens qualitatif dérivé (péjoratif).
Ex. C’est une espèce de faucon qui est menacée.
Une foule de locution verbales sont susceptibles de… (Gr. p. 649)
Ce cortège de banalité m’ont ennuyé.
Un tas de gens semblaient avoir oublié…(tas
tas de neige, Gr. p. 649)
Un corollaire important :
Les collectifs qui n’acceptent pas CE / MON ou qui ne sont pas précédés d’un déterminant,
perdront leur pouvoir référentiel et l’accord se fera avec le nom qui suit :
Ex: La plupart (bon nombre de, quantité de…, beaucoup de, peu de…) des gens disent que c’est
bien.
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