Pour son public le plus large, Jean-Patrick Capdevielle est un voyou chic et mal rasé aux
paroles rudes qui racontent des histoires brumeuses. Ne dites surtout pas à ses fans qu'il fut
peintre à Ibiza, elles le croient rocker à Paname.
C'est la faute à Dylan.
Capdevielle: "Nuance: je rêvais de faire le chanteur depuis tout petit. Et un jour, ça m'est
arrivé, à moi! Mais je n'ai jamais eu envie d'en faire un métier."
Son nom est originaire de Bigorre, entre Lourdes et Bagnères, mais c'est à Paris que naît un
soir de décembre l'enfant de la lune, JPC.
"Ma mère était une sorte de star qui virevoltait comme si cinq caméras avaient été braquées
sur elle en permanence.
Mon père était humaniste, un savant, un allumé complet. Il gagnait sa vie comme ingénieur
chez Hispano-Suiza. Le soir, il passait son temps à aligner des formules, des schémas.
Je me souviens que, debout au-dessus de ses dessins, je croyais voler au-dessus d'un
labyrinthe." Grâce à une grand-mère d'adoption, l'enfance capdeviellaise se déroule dans la
peinture. Vient ensuite le rêve qui perdure: metteur en scène. Refus poli de ses parents.
Rêve suivant: psychologue/psychanalyste. C'est seulement à douze ans, "en entendant la B.O.
du film Kid Créole", que se fixe la vocation du jeune Jean-Patrick: être Elvis Presley.
Mais avant de se réaliser comme tel, JPC aura poursuivi des études (médecine et droit).
Il aura aussi fait le journaliste, le publicitaire, le marginal des îles et, de nouveau, le peintre.
Ce n'est qu'à trente-deux ans - âge critique pour le Christ et des tas d'autres - que Capdevielle
repique au truc en croisant une guitare, puis le PDG de CBS.
Peintre, metteur en scène, psychanalyste, Capdevielle appelle à la rescousse toutes ses
vocations d7s qu'il se met à écrire des chansons: goût de l'observation, souci de la forme.
Secret de son alchimie: l'art du verbe français tourne sur des rythmes et des arrangements à
l'américaine.