Géoingénierie : l`ultime fuite en avant

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Les Dossiers du Grappe - n°1
2011
Géo-ingénierie :
un remède pire que le mal
par Paul Lannoye
1
Introduction.
……………………………………………..
Le Sommet de la Convention sur la diversité biologique qui a eu lieu à Nagoya en octobrenovembre 2010 s’est achevé dans un concert d’applaudissements saluant des accords pourtant
dépourvus d’engagements significatifs.
La complaisance des grandes ONG’s et des médias saluant des décisions selon eux
importantes est consternante et ne s’explique guère sinon par le souci de ne pas perturber la
grand’ messe et ainsi de sécuriser leur position d’officiant.
Un évènement important aurait par contre mérité d’être salué avec satisfaction alors qu’il a
été passé sous silence: il s’agit de l’adoption, le 2 novembre en fin de Sommet, d’un moratoire
sur les activités de géo-ingénierie à grande échelle.
A l’unanimité, les participants (193 pays signataires), constatant l’absence de contrôle
efficace et de mécanismes de régulation transparents, globaux et scientifiquement pertinents,
se sont engagés à renoncer à toute activité de géo-ingénierie susceptible d’affecter la
biodiversité, aussi longtemps qu’une base scientifique adéquate ne permet pas de justifier de
telles activités, et qu’une prise en considération appropriée des risques pour l’environnement
et la biodiversité ainsi que des impacts sociaux, économiques et culturels n’est pas
réalisée….. (1).
Les 193 pays représentés à la conférence de Nagoya sur la biodiversité (novembre 2010) se
sont engagés à renoncer à toute activité de géo-ingénierie susceptible d’affecter la
biodiversité !
Même s’il implique des restrictions lourdes de sens *, cet engagement est capital.
Il s’inscrit dans la logique de celui pris en mai 2008 à propos de la technique de fertilisation
des océans, sur base de l’article 14 de la Convention et du principe de précaution.
Il s’agit d’une sage décision, largement justifiée par les risques sans précédent pour les grands
écosystèmes que portent toutes les techniques de géo-ingénierie actuellement proposées ou
envisagées.
*Qui jugera de la qualité de la base scientifique exigée ?
De quoi s’agit-il ?
……………………………………………
On peut attribuer, du moins en partie, à une méconnaissance du sujet le silence médiatique
qui a accueilli la décision historique de Nagoya. Bien peu en effet savent réellement ce qu’est
la géo-ingénierie ; la discrétion de ses promoteurs n’y est pas pour rien.
De quoi s’agit-il ?
La géo-ingénierie est l’intervention technologique à grande échelle et intentionnelle sur les
océans, les sols ou l’atmosphère, dans le but de contrecarrer ou de réduire l’impact des
activités humaines.
2
La recherche scientifique « à petite échelle » est autorisée : quelles seront les limites ?
On sait aujourd’hui à quel point les activités humaines, pratiquées et promues par le monde
occidental, sont en train de perturber gravement les équilibres écologiques planétaires.
La menace, largement reconnue, d’un changement climatique irréversible focalise l’attention
politico-médiatique. Elle a suscité une prise de conscience très largement proclamée de la
nécessité d’un changement profond et d’une réduction d’émission des gaz à effets de serre.
Mais certains scientifiques, dont la notoriété est bien établie (notamment le prix Nobel de
chimie 1995 Paul Crutzen) se sont fait les chantres d’une approche plus conforme à la
dynamique dominante. Et si, plutôt que de s’évertuer à réduire les émissions de gaz à effet de
serre, on développait des technologies capables d’atténuer voire d’en supprimer les effets les
plus graves ?
L’avantage d’une telle approche réside dans le fait qu’elle permet de ne pas remettre en
question les pratiques et les politiques en vigueur depuis des décennies.
Au contraire, elle s’inscrit dans la même logique. La foi dans le progrès et la capacité du
monde de la technoscience à trouver les réponses à tous les problèmes, y compris les plus
interpellants est ainsi confortée.
La géo-ingénierie est l’intervention technologique à grande échelle et intentionnelle sur les
océans, les sols ou l’atmosphère, dans le but de contrecarrer ou de réduire l’impact des
activités humaines.
Deux types principaux de méthodes de géo-ingénierie sont proposés depuis quelques années :
La gestion du rayonnement solaire (SRM ou solar radiation management) et la captureséquestration des gaz à effet de serre, plus particulièrement du CO2 considéré comme le
principal acteur du changement climatique.
Dans la première catégorie, il faut classer les technologies qui renvoient une partie du
rayonnement solaire incident dans l’espace ou l’empêchent de nous atteindre (réflecteurs ou
écrans)
Citons parmi les méthodes les plus sérieusement envisagées :
1. L’injection de sulfates dans la stratosphère.
Il s’agit d’injecter dans la stratosphère des particules en quantités suffisantes pour
renforcer son pouvoir réfléchissant. L’étude des éruptions volcaniques et de leurs
conséquences climatiques a fait penser qu’il était possible d’imiter ces phénomènes
naturels en créant des volcans artificiels. L’irruption du volcan Pinatubo aux Philippines
en 1991 a envoyé dans la stratosphère 20 millions de tonnes de SO2 (anhydride sulfureux)
et a entraîné un refroidissement de l’ordre de 0,5°C. Pourquoi ne pas provoquer
artificiellement ce même refroidissement ?
3
Eruption du volcan Pinatubo aux Philippines en 1991.
Ce raisonnement conduirait à injecter dans la stratosphère, par avion, roquette ou fusée,
de grandes quantités de sulfates, et ainsi provoquer une importante réduction du
rayonnement solaire incident, laquelle permettrait de compenser l’augmentation de
température résultant de la trop grande concentration de CO2.
Certains scientifiques suggèrent de remplacer les sulfates par des nanoparticules. C’est
ainsi que David Keith, directeur de l’Institute for sustainable Energy, Environment and
Economy à l’Université de Calgary, suggère d’utiliser des nanoparticules de matériaux
électrostatiques et magnétiques leur permettant de perdurer au-dessus de la stratosphère et
évitant toute interférence avec la chimie de l’ozone (2).
Cette technique de géo-ingénierie est celle qui a suscité à ce jour le plus d’intérêt. Ses
inconvénients potentiels sont pourtant flagrants. Ils ont été largement mis en évidence par
de nombreux scientifiques (3). Les principaux sont les suivants, pour ce qui concerne
l’injection de sulfate :
- dommages probables à la couche d’ozone ;
- perturbations de la photosynthèse ;
- impacts très diversifiés sur les différentes régions du monde ; en particulier,
importants risques de sécheresse accrue sur de vastes territoires en Afrique, en Asie
et en Amazonie.
- les modèles préliminaires révèlent le risque d’une élévation brutale de
température en cas d’arrêt de l’expérience. Une telle hausse serait certainement plus
dangereuse pour la vie sur terre que l’élévation graduelle actuellement en cours.
Selon son promoteur, l’usage de nanoparticules au lieu de sulfates réduirait certains de
ces inconvénients (notamment l’action sur la couche d’ozone) mais les inconnues
relatives au comportement des nanoparticules sont telles que cette alternative parait au
moins aussi risquée que le volcan artificiel.
2. Le blanchissement des nuages.
Renforcer l’albédo terrestre, en dessous de la stratosphère par blanchissement des
nuages est une autre méthode de géo-ingénierie présentée comme séduisante.
Il s’agit de modifier la composition des nuages par injection d’eau de mer, de manière
à les rendre plus blancs.
L’injection d’eau salée accroît en principe la présence de noyaux de condensation dans
les nuages ; elle diminue leurs dimensions et augmente leur pouvoir réfléchissant.
Les principaux promoteurs de cette technique sont John Latham du National Center
for Atmospheric Research de l’Université du Colorado et Stephen Salter de
l’Université d’Edimbourg. Selon John Latham, sous réserve de la résolution de
4
quelques problèmes spécifiques, le blanchissement des nuages pourrait maintenir
constante la température sur terre si la concentration en CO2 continuait d’augmenter
jusqu’au double de la valeur actuelle (4).
Cet optimisme est loin d’être partagé par l’American Meteorological Society (AMS)
qui admet que cette technologie peut certes refroidir le climat terrestre mais peut aussi
modifier considérablement la circulation atmosphérique globale.
Les conséquences sur le régime des précipitations et le parcours des tempêtes
pourraient s’avérer très sérieuses. Les différentes régions du monde en seraient
affectées de manière très inégale, ce qui pose un nouveau type de problèmes
géopolitiques. (5).
Enfin, toujours selon l’AMS, les écosystèmes marins sont menacés d’une totale
désorganisation.
3. La fertilisation des océans.
La mission du Lohafex dans l’océan atlantique austral en janvier 2009. Fertilisation des océans par dispersion
artificielle de fer pour stimuler la production de phytoplancton.
La seconde catégorie de techniques consiste à créer des puits de carbone.
La plus connue consiste à renforcer la capacité du phytoplancton à absorber le CO2.
En déversant des nutriments (fer, azote, phosphore) dans les mers, où la concentration
de phytoplancton est faible, on espère accroître cette concentration et en conséquence
le piégeage du CO2. Quand le phytoplancton meurt, il tombe au fond des océans où il
est séquestré pour longtemps.
Actuellement, on constate un déclin des populations de phytoplancton du fait du
changement climatique et du réchauffement des eaux. Selon les données collectées par
satellite depuis 1979, on observe un déclin global à un rythme de l’ordre de 1% par an
(6).
Les partisans de la fertilisation croient que le fer est le nutriment manquant et estiment
que l’addition de fer permettrait de restaurer la productivité, ce qui permettrait de
piéger 2 à 3 milliards de tonnes de CO2 en plus chaque année, soit l’équivalent d’un
tiers à un quart des émissions mondiales de l’industrie et du transport routier.
Mais de nombreux scientifiques, spécialistes de la vie océanique, contestent de telles
hypothèses. A la lumière des expériences entreprises au cours de ces dernières années,
ils considèrent en savoir assez sur la fertilisation des océans pour affirmer que cette
5
technique ne devrait pas être considérée comme un moyen d’atténuer le changement
climatique. (7).
La liste des effets potentiels indésirables est longue :
- changements dans la chaîne alimentaire marine ;
- réduction de la productivité dans les zones non ensemencées ;
- déplétion de l’oxygène en profondeur ;
- production d’algues toxiques lesquelles pourraient empoisonner la faune marine ;
- production de gaz nocifs susceptibles de perturber la chimie de l’atmosphère ;
- augmentation de l’acidification des océans ;
- conséquences négatives pour les récifs coralliens du fait de la production accrue de
dinoflagellates toxiques ;
- impacts dévastateurs sur le mode de vie des populations qui vivent des ressources
marines.
Il faut signaler qu’au cours des 20 dernières années, pas moins de 13 expériences de
fertilisation des océans ont eu lieu dans le monde.
En 2007, une expérience initiée par la société Planktos (Etats-Unis) au voisinage des
îles Galapagos a été stoppée à la suite d’une campagne menée par des groupes de
citoyens américains. Le projet visait à disséminer des dizaines de tonnes de fines
particules de fer dans une zone de 10 000 Km² des eaux internationales proches des
îles Galapagos.
Malgré l’adoption en mai 2008 d’un moratoire de fait sur cette technique de
fertilisation des océans par la Convention sur la biodiversité, une équipe de
scientifiques germano-indienne a reçu en 2009 l’autorisation des deux gouvernements
concernés pour la mission Lohafex (Loha = fer en hindi ; fex = fertilization
experiment)
Cette mission qui s’est déroulée entre le 7 janvier et le 17 mars 2009 a noyé dans les
eaux de l’Océan Atlantique austral 6 tonnes de fer (en fines particules) sur une surface
de l’ordre de 300 Km².
L’expérience s’est révélée très décevante : l’addition de fer a stimulé la production ;
mais les vitesses d’accumulation du phytoplancton n’ont crû que pendant une courte
période du fait de la pression exercée par le zooplancton.
Ce sont le picophytoplancton et le zooplancton qui ont bénéficié le plus de l’apport de
fer. En réalité, la fertilisation de l’océan par le fer comme moyen pour séquestrer le
CO2 s’est avérée moins efficace que prévu.
4. La production et l’enfouissement du biochar.
Alors que les végétaux sont généralement considérés comme neutres en ce qui
concerne les émissions de CO2, puisque l’absorption de CO2 par la photosynthèse
compense l’émission de CO2 provoquée lors de la décomposition, la technologie du
biochar se veut être « négative » en émission de CO2.
En effet, les « déchets » agricoles ou forestiers ou encore les végétaux ou les arbres
cultivés pour cet usage sont en effet brûlés en atmosphère pauvre en oxygène
(pyrolyse) ; le produit solide résultant de ce brûlage, qui s’apparente à du charbon de
bois, est dénommé biochar. S’il est enfoui dans le sol et y reste indéfiniment, le
carbone est séquestré et l’opération globale (photosynthèse + biochar enfoui) s’avèrera
bénéfique en termes d’émissions de CO2. Outre l’opération de séquestration du
carbone, il y a production de sous-produits énergétiques qui peuvent remplacer les
combustibles fossiles (syngas et biopétrole).
6
La technologie est à première vue séduisante lorsqu’elle est appliquée selon le concept
de biochar soutenable. Celui-ci est présenté comme suit dans une étude récente (8) :
« Des résidus de cultures, des déchets animaux, des déchets forestiers ou de scieries
ainsi que tous types de déchets verts sont pyrolisés par un procédé technique moderne
pour fournir du bio-pétrole, du syngaz, de la chaleur et du biochar.
La pyrolyse empêche la dégradation directe des intrants. Les produits issus de la
pyrolyse fournissent de la bio-énergie (syngas et biopétrole) évitant les émissions de
gaz à effet de serre comme le méthane (CH4) et l’oxyde nitreux (N2O) et fournissent
aussi des amendements aux sols agricoles et aux pâturages. La bioénergie est utilisée
pour compenser les émissions dues aux combustibles fossiles et renvoie dans
l’atmosphère la moitié du carbone fixé par photosynthèse. En outre, aux émissions de
gaz à effet de serre évitées par non dégradation de la biomasse, s’ajoutent les
réductions d’émissions du fait de l’enfouissement du biochar dans les sols.
Le biochar séquestre le carbone sous une forme qui lui permet d’accroître l’humidité
des sols et leur capacité à piéger les nutriments, ce qui permet de stimuler la
croissance des végétaux cultivés. Cette productivité accrue est une rétroaction positive
qui accroît encore la quantité de CO2 non libérée dans l’atmosphère. La lente
dégradation du biochar dans les sols, jointe aux activités de labour et de transport
renvoie une faible part de CO2 dans l’atmosphère ».
Cette présentation est considérée comme trop optimiste et basée plus sur des données
de laboratoire et des études théoriques que sur des expériences concrètes pour justifier
une promotion hâtive par certains scientifiques ; c’est ainsi que le CSIRO, un institut
de recherche australien, qui a reçu un financement substantiel du gouvernement, a
émis de sérieuses réserves sur la politique visant à recommander aux fermiers l’usage
du biochar, en l’absence de recherches supplémentaires sur les performances réelles
du procédé.(9)
L’analogie faite par les partisans du biochar avec l’existence en Amazonie de sols très
noirs particulièrement fertiles (terra preta), n’est pas totalement justifiée. En effet, ces
sols du bassin amazonien ont été gérés par les populations indigènes à une époque qui
se situe entre 500 et 2500 ans de la nôtre. Cette gestion se basait sur l’intégration
d’amendements organiques divers et complexes visant à maximiser la production et la
qualité des aliments tout en minimisant la dégradation des ressources.
L’ajout de charbon de bois faisait partie de ces pratiques, au même titre que celui de
résidus divers de la biomasse (10).
Ces terres noires d’Amazonie sont susceptibles de livrer des données extrêmement
utiles pour formuler les critères d’une agriculture soutenable et notamment de fournir
une alternative à la culture sur brûlis. De là à considérer que la technique du biochar
donnera les mêmes résultats en termes de fertilisation des sols, il y a un pas à ne pas
franchir pour deux raisons principales : avec le biochar, il s’agit plutôt de remplacer
les déchets organiques et non de s’y ajouter ; en outre, rien ne permet d’affirmer que
les bénéfices constatés pour la qualité des sols soient instantanés. Selon certaines
études, il a peut-être fallu 50 à 100 ans de pratiques pour que la terre preta acquière ses
qualités agronomiques.
Ces réserves n’invalident pas l’intérêt éventuel de la technique biochar à petite échelle
comme le soulignent certains de ses promoteurs.* Par contre, il faut émettre les plus
grandes réserves dès lors qu’il s’agit de la développer à grande échelle comme
instrument de lutte contre le réchauffement climatique.
7
Il faudrait consacrer des étendues énormes de terres cultivables pour produire le
biochar en quantités significatives (au moins 500 millions d’hectares).
* Encore faudrait-il que des études sérieuses, indépendantes de la poursuite d’objectifs
commerciaux, soient effectuées pour étayer les hypothèses actuelles.
En effet, selon plusieurs études consacrées au potentiel d’intervention du biochar pour
séquestrer le CO2 en quantités significatives, il apparaît qu’une estimation réaliste
serait de l’ordre de 20 milliards de tonnes, soit 1 milliard de tonnes par an (11). Une
analyse de 17 études effectuées en 2003 (12) suggère que de 5,5 à 9,5 milliards de
tonnes pourraient être produites chaque année. Pour ce faire, 500 millions d’hectares
de plantations devraient au minimum y être consacrées. Mais ce serait sans doute
beaucoup plus.
Il est en tout cas tout à fait clair que la pyrolyse des résidus organiques de tous types
ne peut en aucun cas suffire à produire du biochar en quantités telles que la
séquestration du CO2 atteigne des valeurs suffisamment importantes. Il faut donc
consacrer des étendues énormes de terres cultivables à la production de biomasse pour
le biochar.
Une telle option politique ne peut qu’entraîner de lourds impacts pour les
communautés paysannes et exacerber les problèmes d’insécurité alimentaire et les
conflits pour l’accès à la terre.
La publication en août 2010 de l’étude citée en référence 8 a suscité une réaction
virulente de 21 associations écologistes et mouvements sociaux qui ont dénoncé dans
un communiqué « l’appropriation des terres pour le biochar au nom de la lutte contre
le réchauffement climatique. »
Un état des lieux de la problématique du biochar a montré l’impact potentiellement
dévastateur de cette technologie pour l’Afrique, ses auteurs insistant avec force
arguments sur les insuffisances du dossier scientifique brandi par ses promoteurs (13).
Pourquoi la géo-ingénierie est inacceptable.
……………………………………………………………………..
Chacune des technologies de géo-ingénierie analysées souffre d’inconvénients spécifiques qui
justifient son rejet et légitime le moratoire adopté en novembre 2010.
Les autres techniques apparentées, citées dans les tableaux 1 et 2, présentent au minimum les
mêmes défauts génériques auxquels peuvent s’ajouter des caractéristiques propres qui les
rendent encore plus inacceptables. C’est notamment le cas de la dissémination planétaire de
variétés végétales génétiquement modifiées pour accroître leur capacité de séquestration du
CO2 !
Toutefois, sachant que l’idéologie technoscientiste continue à imprégner les esprits de la
plupart de nos contemporains, il n’est sans doute pas inutile de montrer pourquoi il faut
considérer la géo-ingénierie comme politiquement et éthiquement inacceptable.
8
1. La géo-ingénierie est risquée et imprévisible.
Pour aucune des techniques de géo-ingénierie envisagées, il n’est possible de prétendre
qu’elle soit dépourvue de risques potentiellement graves. Dès lors qu’il est question de
perturber un cycle géochimique comme celui du carbone par des moyens chimiques,
physiques ou biologiques, il est prévisible que d’autres cycles soient eux aussi perturbés, tels
celui de l’azote ou de l’eau. De même, rien ne permet de négliger a priori les effets totalement
imprévus voire imprévisibles provoqués par une perturbation volontaire d’un paramètre dès
lors qu’on a affaire à un système complexe. Les modèles les plus sophistiqués développés
notamment par le GIEC pour prévoir l’évolution du climat et ses conséquences concrètes ont
été incapables de tout prévoir ; c’est ainsi que la fonte accélérée des glaces arctiques constatée
depuis 2007 n’avait pas été prévue.
Aucune théorie n’est en mesure de prévoir comment va évoluer le système terrestre après une
expérience de géo-ingénierie à grande échelle.
2. Toute expérience de géo-ingénierie est irréversible.
Dès lors qu’une expérience serait décidée et déclenchée, il est impossible de revenir en arrière
au cas où on constaterait son inefficacité ou ses effets pervers. Qui pourrait s’arroger le droit
de prendre une telle décision dans de telles conditions ? Ceci signifie qu’il est impossible
d’expérimenter à une échelle pertinente les techniques de géo-ingénierie. Toute
expérimentation à grande échelle ne peut être que bannie a priori pour des raisons éthiques.
3. La géo-ingénierie est inéquitable et incompatible avec la démocratie.
Le changement climatique généré par la société industrielle et sa boulimie consumériste et
productiviste entraîne des effets perturbateurs sur les écosystèmes et le mode de vie de
populations dont la contribution au fonctionnement de cette société donc aussi à ses effets
négatifs est marginale. Le Bangladesh, un des pays les plus misérables de la planète est aussi
un de ceux parmi les plus menacés par la montée des eaux. C’est profondément injuste mais
c’est une conséquence involontaire d’une évolution des sociétés développées qui n’ont pas
mesuré les conséquences négatives de cette évolution.
Avec la géo-ingénierie, il s’agit d’action volontaire pour modifier le climat, sachant que les
modifications climatiques provoquées sont susceptibles d’affecter de manière très inégale les
différentes régions du monde, de bénéficier à certains et de pénaliser d’autres. Qui pourrait
décider, et avec quelle légitimité, dans ces conditions ? C’est manifestement une situation
inextricable et le risque est grand de voir les décisions confiées à des « experts » convaincus
du bien-fondé de leurs modèles prévisionnels mais irresponsables face aux populations.
4. La géo-ingénierie comme alibi pour ne pas remettre en cause le fonctionnement
actuel du monde.
Certains scientifiques, promoteurs de techniques de géo-ingénierie présentent ces techniques
comme faisant partie d’un plan B pour le climat, sachant que rien ne permet d’être optimiste
quant à l’évolution prochaine en matière de rejet des gaz à effet de serre.
Il ne s’agit pas selon eux de relâcher les efforts pour réduire les émissions de ces gaz mais
bien de mettre au point des mesures de sécurité au cas où on ne parviendrait pas à atteindre les
objectifs visés.
9
La géo-ingénierie, présentée comme solution de secours au cas où l’humanité n’atteindrait
pas les objectifs de réduction d’émission de GES, est en réalité le meilleur alibi pour ne rien
faire.
Ou il s’agit d’un aveuglement coupable, ou d’une grande hypocrisie. Il va de soi que,
présentée comme une solution de secours, la géo-ingénierie constituera un alibi parfait pour
que les puissances dominantes dans ce monde, c'est-à-dire les plus grandes productrices de
gaz à effet de serre, renoncent de facto à tout changement majeur.
Le résultat ne peut être que désastreux pour l’humanité.
5. La géo-ingénierie comme instrument de domination du monde.
La nature même des techniques de géo-ingénierie donne à leurs concepteurs et à leurs
détenteurs le pouvoir de dominer le monde.
Cette volonté de domination n’épargne pas les scientifiques ; il suffit d’évoquer d’éminentes
personnalités du monde de la physique nucléaire pour s’en convaincre. Edward Teller,
physicien célèbre, qui fut un des pères de la bombe à hydrogène, a prôné jusqu’à la fin de sa
vie le recours à la géo-ingénierie contre le réchauffement climatique (14).
Dans un registre apparemment moins sulfureux, on doit évoquer Frédéric Joliot-Curie, le
concepteur du programme nucléaire français, qui, lors d’une conférence de presse en octobre
1945, s’interrogeait en ces termes : « Pourquoi n’essaierait-on pas de faire éclater des bombes
à haute altitude ? D’énormes nuages de vapeur d’eau seraient formés qui pourraient modifier
les climats et protéger du soleil de vastes étendues ? » (15)
Aujourd’hui, la guerre froide a disparu mais la tonalité guerrière, elle, a subsisté, surtout dans
le registre de l’économie. La course aux brevets dans les techniques liées de près ou de loin à
la géo-ingénierie en est la traduction concrète (voir à ce sujet le très documenté rapport de
l’ETC group cité en référence 7).
Des scientifiques, qui se retrouvent parmi les principaux chantres de la géo-ingénierie, comme
David Keith, John Latham ou Steven Salter sont aussi détenteurs de brevets déterminants.
Certains d’entre eux sont directement ou indirectement liés à des magnats de la finance
comme l’omniprésent Bill Gates (16) ou encore Richard Branson. Ce dernier a créé une
« War Room du climat » pour pouvoir travailler avec « les acteurs appropriés » dans le but de
« créer un plan stratégique de gouvernance et de réglementation » dans le « champ de
bataille » de la géo-ingénierie (17).
L’implication directe d’institutions états-uniennes dotées de budgets et de contrats militaires
comme la NASA et la DARPA* complète le tableau et ne laisse plus de doute sur le caractère
« strictement pacifique » de la géo-ingénierie.
*La Darpa est l’Agence de Recherche de projets de défense avancés.
10
Les antécédents guerriers de la géo-ingénierie et la Convention Enmod.
Tout le monde se rappelle l’utilisation massive de napalm par les troupes américaines au
Vietnam, de même que celle de l’Agent orange, défoliant contaminé à la dioxine, dont les
conséquences ont été dramatiques pour les populations locales et leurs descendants.
On sait moins que, dans le but de soumettre définitivement l’ennemi nord-vietnamien, l’US
Air Force a ensemencé les nuages avec des particules d’iodure d’argent pour provoquer des
pluies torrentielles. L’objectif était de rendre impraticable la piste Hô Chi Minh et de freiner
ainsi la progression des troupes nord-vietnamiennes.
Deux mille trois cent missions aériennes ont été menées à cet effet dès 1966. Cette opération,
baptisée opération Popeye a été révélée par le Pentagone en 1971 et a suscité d’importants
débats aux Nations-Unies.
Une initiative importante, suscitée par l’URSS en 1975, aboutit à l’adoption dès 1976
(Résolution 31/72de l’Assemblée générale) de la Convention sur l’interdiction d’utiliser des
techniques de modification de l’environnement à des fins militaires ou toute autre fin hostile,
dénommée ENMOD, abréviation de Environmental Modification. Cette convention a été
ouverte pour signature à Genève le 18 mai 1977 et est entrée en vigueur le 5 octobre 1978.
Tous les pays européens ont ratifié cette Convention, à l’exception notoire de la France. Les
Etats-Unis, la Chine (elle a signé en 2005 seulement), la Russie et tous les autres pays
développés sont parties à la Convention.
Celle-ci interdit les techniques de géo-ingénierie mais uniquement si elles sont utilisées à des
fins hostiles. Son article III exprime clairement qu’elle n’empêche pas l’utilisation des
techniques de modification de l’environnement à des fins pacifiques. Cependant, le
paragraphe 2 de ce même article III précise que les Etats parties à la Convention s’engagent
à une coopération économique et scientifique internationale pour la préservation,
l’amélioration et l’utilisation pacifique de l’environnement, en pleine considération des
besoins des Régions en développement du monde.
L’existence d’un moratoire ne signifie pas que la géo-ingénierie est abandonnée.
……………………………………………………………………………………………….
Autant il y a tout lieu de se réjouir de l’adoption d’un moratoire sur la géo-ingénierie, autant il
serait naïf de croire à une victoire définitive.
Plusieurs raisons incitent au contraire à la vigilance.
1. Le moratoire, dans son énoncé même, laisse la porte ouverte à une relance des débats. Il
admet en effet « que soient conduites, par exception, des recherches scientifiques à petite
échelle, de manière contrôlée en conformité avec l’article 3 de la Convention, et seulement si
elles sont justifiées par la nécessité de collecter des données scientifiques spécifiques et si
elles sont soumises à une évaluation préalable de leur impact potentiel sur l’environnement. »
11
Sachant que de nombreuses équipes scientifiques sont engagées dans des programmes de
recherche sur la géo-ingénierie, il est prévisible qu’elles ne vont pas aisément abandonner ces
recherches, surtout si celles-ci sont programmées en coopération avec des sociétés
commerciales intéressées par les crédits carbone et le mécanisme de développement propre.
2. La définition même de la géo-ingénierie est sujette à controverse. Soit elle fait référence
explicitement au climat, comme le propose l’UK Royal Society (intervention délibérée à
grande échelle sur le système climatique terrestre dans le but de modérer le réchauffement
global), soit elle ne mentionne pas ce but, comme le propose le GIEC, lequel parle de
manipulation délibérée à grande échelle de l’environnement planétaire sans plus, définition
manifestement plus extensive.
La Convention sur la biodiversité se doit donc de s’accorder sur une définition de manière à
préciser ce que recouvre le moratoire.
3. Les Etats-Unis ne sont pas partie à la Convention sur la protection de la biodiversité (qu’ils
n’ont pas ratifiée). Même s’ils étaient présents à Nagoya lors de l’adoption du moratoire, ce
qui les implique politiquement, ils ne sont liés par aucun engagement. Il y a donc lieu de
craindre des initiatives unilatérales de leur part. Cette crainte est fondée sur le fait que la
plupart des initiatives de R.D sur les techniques de géo-ingénierie sont états-uniennes. Il suffit
de voir les brevets déposés à ce sujet pour convaincre.
4. Les Européens ne sont pas nécessairement vertueux en la matière. Il faut rappeler que
l’expérience Lohafex a été cautionnée par le gouvernement allemand en violation du
moratoire décidé en 2009 sur la fertilisation des océans.
5. On notera par ailleurs que la Royal Society de Londres a lancé en mars 2010 une initiative
d’étude sur la gouvernance de la géo-ingénierie, en coopération avec l’EDF (Environmental
Defense Fund) de Washington et le TWAS (Third World Academy of Science), ONG basée à
Trieste et dont l’objectif est d’aider les chercheurs du Tiers-Monde. Le principal responsable
du projet, John Shepherd s’est exprimé comme suit : « il est essentiel de considérer que des
mécanismes législatifs et des directives sont nécessaires pour s’assurer que toute recherche
entreprise et effectuée de manière hautement contrôlée et responsable avec un plein accord
international si nécessaire ».
En outre, le programme Implicc (Implications and Risks of engineering solar radiation to limit
climate change) lancé en juillet 2009 est financé par le 7ème programme cadre de l’Union
européenne (2007-2013).
6. L’évolution des émissions mondiales de gaz à effet de serre reste à la hausse ; il est de plus
en plus clair que le protocole de Kyoto s’avère à la fois inefficace et pervers.
On peut donc légitimement craindre que l’obstination à rester dans la logique de
développement durable conduise in fine à abandonner le moratoire sur la géo-ingénierie.
Un très mauvais signal a été donné en juin 2011 par le GIEC qui a confié à un groupe
d’experts, parmi lesquels nombre de scientifiques impliqués dans la recherche sur la géoingénierie le soin d’évaluer le potentiel des techniques de géo-ingénierie en dépit du moratoire
décidé quelques mois auparavant.
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Tableau 1 : Technologies de géo-ingénierie visant à piéger et à séquestrer le CO2
Technologies
Fertilisation des océans avec du fer
ou de l’azote.
Biochar
Machines à aspirer le carbone ou
captation dans l’air et séquestration
minérale ou par arbres synthétiques
Modification des courants
océaniques ascendants ou
descendants
Erosion renforcée par addition de
carbonates à l’océan
Erosion renforcée (terrestre)
Séquestration permanente de
résidus de cultures par les océans
(CROPS)
Algues génétiquement modifiées et
microbes marins.
Chercheurs/promoteurs
Description
D. Whaley (Climos Inc, USA) ; V.
Smetacek ( Inst. Alfred Wegener);
W.Naqvi (Inst.national
d’océanographie, Inde);I.SF Jones
(Ocean Nourishment Corporation,
Australie); R.George (Planktos
Science, USA), M.Markels
(GreenSeaVentures inc., USA)
J.Lehmann(Univ.Cornell, USA),
C.Sams (Carbon Gold, UK) ;
Pacific Pyrolis Ltd, (Australie) ;
Biochar engineering Corporation
(US), Carbon War Room (US) ;
ConocoPhillips (Canada),
Fondation Biochar (Belgique),
Alterna Energy Pty (Canada et
Afrique du Sud), Centre de
recherche Biochar, Angleterre.
Ajout de nutriments dans les eaux
pour stimuler la croissance du
phytoplancton et tenter ainsi de
séquestrer le CO2 en mer profonde
D.Keith (Univ.de Calgary,
Canada) ; K.Lackner (Univ.de
Columbia, Global research
technologies, USA); R.Pielke
(Univ.du Colorado, USA et
Univ.d’Oxford, Royaume-Uni)
J.Lovelock (Royaume-Uni) et
C.Rapley (Musée des Sciences de
Londres, Royaume-Uni) ; P.Kithil
(Atmocean, Inc, USA)
Extraction du CO2 de l’air par
utilisation d’hydroxyde de sodium
liquide, lequel est converti en
carbonate de sodium ; ensuite,
extraction du CO2 sous forme
solide pour l’enfouissement
Utilisation de canalisations
transportant l’eau de la mer riche
en nutriments en surface pour
refroidir les eaux de surface et
renforcer la séquestration du CO2
par les océans.
Alcalinité de l’océan renforcée
dans le but d’augmenter le
piégeage de CO2
I.Jones (Ocean Nourishment
Corporation, Australie) ; T.Kruger
(Cquestrate, Royaume-Uni) ;
H.S.Kheshgi (ExxonMobil, USA)
R.D.Schuiling et P.Krijgsman
(Inst.des Sciences de la terre,
Utrecht, Pays-Bas) ; Fondation
Olivine pour la réduction de CO2
(Royaume-Uni)
S.Strand (Univ.de.Washington,
USA)
J.Craig Venter (Synthétic
Genomics, Inc, USA) ; Solazyme
(USA) ; Sapphire Energy (USA) ;
BP (Royaume-Uni) ;
Inst.d’ingénieurs mécaniciens
(Royaume-Uni)
Combustion de la biomasse par
pyrolyse (en milieu peu oxygéné)
de manière à éviter les rejets de
carbone et enfouissement du
carbone concentré dans le sol.
Contrôle du niveau de CO2
atmosphérique par épandage
d’olivine en poudre fine (silicate de
magnésium et de fer) sur les terres
agricoles et forestières.
Stockage du carbone par
enfouissement de troncs d’arbres
ou de biomasse en mer
Fabrication de communautés de
microbes et d’algues synthétiques
pour séquestrer des quantités plus
importantes de CO2. Cela vise soit
les communautés océaniques soit
des milieux fermés ou même des
revêtements de bâtiments.
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Tableau 2 : Technologies de géo-ingénierie basée sur la gestion du rayonnement solaire.
Technologie
Chercheurs/promoteurs
1. Couverture des déserts
Alvia Gaskell (Environmental
Reference materials, Inc, EtatsUnis)
2. Ecrans solaires spatiaux
Roger Angel et Nick Woolf
(Univ.d’Arizona, Etats-Unis),
David Miller (Inst.de technologie
du Massachusetts), S.Pete Worden
(NASA, Etats-Unis).
3. Couverture de la glace arctique
Leslie Field (Univ. de Stanford et
Ice911 Research corporation,
Etats-Unis), Jason Box (Univ.de
l’Ohio, Etats-Unis).
4. Peinture en blanc des toits, des
revêtements de sol (routes) et des
sommets montagneux
Hashem akbariet Surabi Menon
(laboratoire national de Lawrence
Berkeley, Etats-Unis) ; Eduardo
Gold (Banque mondiale du Pérou)
Andy Ridgwell (Univ.de Bristol,
Royaume-Uni) firme agbiotech
incluant BASF, Dupont, Syngenta,
Monsanto, Centre de technologie
Canaveira, Brésil.
5. Culture « Climate ready »
6. Miroirs spatiaux
Dr Lowell Wood (laboratoire
Lawrence Livermore, Etats-Unis)
7. Changement à grande échelle de
l’utilisation des sols/récolte de
l’eau de pluie
Peter Cox (Univ.d’Exeter,
Royaume Uni) ; Ray Taylor (The
global cooling project, Royaume
Uni, et Afrique de l’Ouest).
Description
Couverture de larges étendues
désertiques par des surfaces
(plastiques ou métalliques)
réfléchissantes.
Un grand nombre (évalué comme
devant atteindre le milliard de
milliards, soit 1018) de vaisseaux
spatiaux sans pilote devrait être
lancé dans l’espace pour former un
nuage cylindrique de 100 000 Km
de long, et ainsi dévier 10% du
rayonnement solaire dirigé vers la
terre.
Couverture de la couche neigeuse
ou des glaciers de l’Arctique par du
matériau isolant ou un film à
échelle nanométrique, de manière à
réfléchir la lumière solaire et
empêcher la fusion.
Peinture en blanc des toits et des
routes pour réfléchir la lumière du
soleil.
Technologies visant à augmenter
l’albedo (réflectivité) ou plans à
grande échelle visant à produire
des plantes et des arbres résistant à
la sécheresse, la chaleur ou la
salinité.
Installation d’un treillis
d’aluminium réfléchissant entre la
terre et le soleil.
Changements à grande échelle dans
les mouvements des eaux dans le
but de provoquer la formation de
nuages réfléchissant la lumière
solaire.
D’après ETC group – 2009
Références.
………………………………………………………………………………………..
(1) Biodiversity and Climate Change, Convention on Biological Diversity, Nagoya,
Japan, 18-19 October 2010.
(2) David Keith: Photophoretic levitation engineered aerosols for geoingineering,
Proceedings of the National Academy of Sciences; Vol. 107, n° 38, sept 21, 2010,
p.16428-16431.
(3) Alan Robock: 20 reasons why geoengineering may be a bad idea; Bulletin of the
Atomic scientists, 64, n° 2, 14-18, 59
14
(4) P.Rash, C-C Chen, John Latham: Global temperature stabilisation via cloud albedo
enhancement geoengineering options to respond to climate change (Response to
National Academy call), 2009.
(5) AMS: Proposals to geoengineer climate require more research, cautions
consideration and appropriate restrictions; AMS news, 21 juillet 2009;
www.ametsoc.org/policy.
(6) D Boyce, M.R.Lewis et B.Worm: Global phytoplankton decline over the past
century; Nature, vol 466, 29 juillet 2010 (p.591-596).
(7) ETC Group: Reference 69 du dossier Geopiracy: the case against geoengineering”,
octobre 2010. Site www.etcgroup.org
(8) D.Woolf, J.E.Amonette, et all. ; Sustainable biochar to mitigate global climate
change, dans Nature Communications, 1 article 56, 10 août 2010.
(9) S.Sohi, E.Lopez-Capel, E.Krull and R.Bo, Biochar, climate change and soil: a
review to guide future research, CSIRO Land and Water Science Report, May, 2009.
(10) FAO and GIAHS: Terra Preta – Amazonian Dark Earths (Brazil), 2 décembre
2009.
(11) UNEP, Climate Change Science Compendium, 2009
www.unep.org/compendium2009/PDF/compendium2009.pdf
(12) G.Bemdes, M.Hoogwijk and R.Van den Broeck : The contribution of biomass in
the future global energy supply: A review of 17 studies; Biomass and Bioenergy 25, 128.
(13) The African Biodiversity Network, Biofuelwatch and the Gaia Foundation:
Biochar Land Grabbing: The impacts on Africa, Novembre 2009.
(14) Edward Teller, Lowell Wood and Roderick Hyde: “Global warming and Ice ages:
Prospects for physics-based modulation of global change”; 15 août 1997.
(15) Cité par Ben Cramer: “Quand les militaires détraquent le climat”; Nexus, n° 73,
mars-avril 2011.
(16) Bill Gates Funding Geoengineering Research: http://
news.sciencemag.org/scienceinsider /2010/01/bill-gates-fund.html
(17) Pryska Ducoeurjoly : “ Vent contraire sur la géo-ingénierie”; Nexus, n°72,
janvier-février 2011.
Pour en savoir plus, il est vivement conseillé de consulter le dossier d’ETC group
« the case against geoengineering”, octobre 2010 qui a servi de base pour le présent
travail. (Site : www.etcgroup.org )
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