Eruption du volcan Pinatubo aux Philippines en 1991.
Ce raisonnement conduirait à injecter dans la stratosphère, par avion, roquette ou fusée,
de grandes quantités de sulfates, et ainsi provoquer une importante réduction du
rayonnement solaire incident, laquelle permettrait de compenser l’augmentation de
température résultant de la trop grande concentration de CO2.
Certains scientifiques suggèrent de remplacer les sulfates par des nanoparticules. C’est
ainsi que David Keith, directeur de l’Institute for sustainable Energy, Environment and
Economy à l’Université de Calgary, suggère d’utiliser des nanoparticules de matériaux
électrostatiques et magnétiques leur permettant de perdurer au-dessus de la stratosphère et
évitant toute interférence avec la chimie de l’ozone (2).
Cette technique de géo-ingénierie est celle qui a suscité à ce jour le plus d’intérêt. Ses
inconvénients potentiels sont pourtant flagrants. Ils ont été largement mis en évidence par
de nombreux scientifiques (3). Les principaux sont les suivants, pour ce qui concerne
l’injection de sulfate :
- dommages probables à la couche d’ozone ;
- perturbations de la photosynthèse ;
- impacts très diversifiés sur les différentes régions du monde ; en particulier,
importants risques de sécheresse accrue sur de vastes territoires en Afrique, en Asie
et en Amazonie.
- les modèles préliminaires révèlent le risque d’une élévation brutale de
température en cas d’arrêt de l’expérience. Une telle hausse serait certainement plus
dangereuse pour la vie sur terre que l’élévation graduelle actuellement en cours.
Selon son promoteur, l’usage de nanoparticules au lieu de sulfates réduirait certains de
ces inconvénients (notamment l’action sur la couche d’ozone) mais les inconnues
relatives au comportement des nanoparticules sont telles que cette alternative parait au
moins aussi risquée que le volcan artificiel.
2. Le blanchissement des nuages.
Renforcer l’albédo terrestre, en dessous de la stratosphère par blanchissement des
nuages est une autre méthode de géo-ingénierie présentée comme séduisante.
Il s’agit de modifier la composition des nuages par injection d’eau de mer, de manière
à les rendre plus blancs.
L’injection d’eau salée accroît en principe la présence de noyaux de condensation dans
les nuages ; elle diminue leurs dimensions et augmente leur pouvoir réfléchissant.
Les principaux promoteurs de cette technique sont John Latham du National Center
for Atmospheric Research de l’Université du Colorado et Stephen Salter de
l’Université d’Edimbourg. Selon John Latham, sous réserve de la résolution de