M de Barmon TL mort, à comprendre le but de la nature… est sous-tendu par une conception de la réalité et de la sagesse qui n’est pas partagée par tous les philosophes. 30 lignes par page = le nbs de lignes utilisé par les élèves dans les copies de DST. 12 mots par ligne : dans les copies d’élève entre 8 et 11 mots par ligne. Pour notre explication, nous commencerons par une longue partie qui s’attachera à bien comprendre chacun des trois paragraphes en montrant à chaque fois en quoi les affirmations de l’auteur sont problématiques. Ensuite, dans une deuxième partie plus courte, nous synthétiserons la pensée qu’il DST de philosophie propose dans ce texte, pour la mettre en perspective avec la proposition d’autres auteurs. * * * Avant d’expliquer en détail chaque paragraphe, étudions l’articulation entre les trois parties du texte. Les trois paragraphes du texte correspondent à trois parties du texte. Dans le premier paragraphe, Epicure fait une opposition entre l’assouvissement irraisonné de désirs et l’attitude de la raison qui pose des Le champ lexical est quelque peu daté mais à part cela, les premières choix. Si la thèse n’est pas explicitement énoncée, elle est préparée par l’idée lignes du texte pourraient avoir été écrites pour nous, jeunes adultes du début du que les plaisirs « n’engendrent pas une vie heureuse » (l.2) mais que c’est par la vingt-et-unième siècle. En terme contemporain, un sage pourrait nous écrire : raison qu’il est possible pour l’âme de vivre sans trouble. Cette seconde attitude « Ce n’est pas dans l’alcool et les drogues, ni dans les plaisirs sexuelles et raisonnable étant une attitude de sagesse. C’est dans le second paragraphe l’euphorie des boites, ni même dans la consommation effrénée de biens de qu’Epicure énonce explicitement la thèse ligne 7 : « on ne peut pas être heureux consommations, que vous trouverez le bonheur…. ». Le thème du texte, le sans être sage ». Il explique que c’est notre conscience de la sagesse qui bonheur, est toujours aussi actuel. Nous aussi, comme Ménécée à qui s’adressait détermine concrètement notre manière de vivre. Enfin, dans le troisième Epicure, nous avons de besoin de conseils pour être heureux. paragraphe, Epicure précise sa thèse puisqu’il donne une définition en cinq C’est même peut être une des raisons de notre intérêt pour la philosophie que point de celui qui est sage. Bien que le texte proposé ait été l’objet d’un nous commençons cette année. Pour Epicure, et c’est sa thèse dans cet extrait, découpage (entre la ligne 7 et 8), les trois parties-paragraphes proposent un pour être heureux il faut être sage. Cette recherche de sagesse est le propre de la cheminement cohérent à partir de la vie de plaisir jusqu’à l’attitude raisonnable philosophie. La sophia en grec, c’est la sagesse. Nous expliquerons cette thèse du sage. mais surtout nous verrons que la définition qu’il donne de la sagesse dans le 3ème Etudions maintenant le premier paragraphe. La construction de l’unique paragraphe n’est pas évidente. Dire qu’être sage consiste à ne pas craindre la phrase du premier paragraphe marque l’opposition entre deux attitudes. Le parallélisme entre les deux parties de la phrase manifeste le parallélisme des deux attitudes. Ce sont des plaisirs charnels qui sont énoncés dans la première phrase et ceux-ci grand. D’où l’importance du calcul des plaisirs, pour par exemple bien manger affirme Epicure n’engendrent pas une vie heureuse. Attention néanmoins à ne et bien boire, apprécier les bonnes choses sans en être troublé et pouvoir à pas conclure trop vite qu’Epicure récuse tout plaisir pour la vie heureuse. La nouveau les apprécier. La seconde fonction de la raison est le rejet des « vaines connaissance de l’auteur mais surtout la lecture attentive du texte invite à la opinions » (l.4). Il s’agit de ne se pas faire de fausses idées sur la vie, la mort et prudence. D’abord les plaisirs du corps qu’il décrit sont tous des excès. On ne sur les dieux, pour ne pas être troublé. Pour Epicure une vaine opinion serait de peut pas affirme qu’il récuse tout plaisir corporel. Les termes sont forts, il parle croire que l’âme continue à vivre après la mort ou que les dieux dirigent notre de « beuverie », d’« orgie » et de « jouissance ». Il ne dit pas qu’il est mauvais destin. Pour Epicure, la réalité n’est que matériel, la mort n’a donc pas de de savourer des mets raffinés et d’apprécier des vins précieux ! Nous pouvons véritable réalité puisque personne n’expérimente la mort, la mort étant une sorte affirmer ici qu’Epicure n’est pas hédonisme dans le sens où il n’invite à de désagrégation des atomes dont un homme était constitué. De même si il y a l’assouvissement du maximum de plaisir mais il n’est à ce niveau là du texte pas des dieux, ils vivent de leur coté, dans un état bienheureux et immortel, ils se encore possible de préciser comment il situe le plaisir comme moyen pour le préoccupent en rien de l’homme réalité matériel. Rejeter les fausses opinions bonheur. Ensuite, le verbe employé est « engendrer ». Cela signifie que les permet de n’être troublé ni par la mort, ni par les dieux, et donc d’être en paix. excès énoncés plus haut ne provoquent pas la vie heureuse, ce ne sont pas eux Dans le second paragraphe, Epicure explique pourquoi « le sagesse est qui donnent le bonheur. Pour autant, est-ce qu’ils y contribuent ? Encore une le principe et le plus grand des biens » (l.5). L’affirmation est double puisqu’il fois, à ce niveau du texte, il est pas possible de répondre mais nous ne pouvons considère la sagesse comme 1/principe, 2/ le plus grand des biens. Si la sagesse pas exclure que pour Epicure les plaisirs du corps contribuent à la vie heureuse. est principe, c’est qu’elle « la source de toutes les autres vertus » précise La deuxième phrase invite à l’exercice de la « raison vigilante » qui a deux Epicure dans la phrase suivante. Dit autrement le projet de sagesse d’un homme fonctions : 1/ rechercher ce qu’il faut choisir et éviter, 2/ rejeter les vaines va déterminer la manière dont il va vivre concrètement. En parlant des « autres opinions qui troublent l’âme. Et c’est cette attitude de la raison qui engendrera vertus », Epicure veut probablement parler de l’amitié, de l’étude, de la une vie heureuse écrit Epicure. Sur quoi porte la raison vigilante ? Entre quoi et confiance… de toutes qualités morales qu’un homme peut développer. La quoi doit-elle choisir ? C’est en fait ici que nous avons une précision sur le rôle sagesse est également « le plus grand des biens » dans le sens, probablement, où du plaisir : la raison a pour fonction de choisir quel plaisir il faut accepter et c’est un bien qui ne se perd jamais et qui peut être valable en toute situation. quel plaisir il faut éviter. Ce rôle de la raison n’est pas explicite dans cet extrait Tous les biens matériels peuvent se perdre, la sagesse elle perdure même si tout qui est tiré de la fin de la Lettre à Ménécée. Epicure a déjà expliqué que s’écroule autour de nous. La sagesse étant une disposition spirituelle personnelle l’homme qui se laisse aller à satisfaire tous ses désirs de plaisirs vie de plus elle aide à vivre quelque soit les circonstances extérieurs. De ces deux grands troubles parce que un plaisir excessif provoque des souffrances affirmations sur la sagesse découle la thèse selon laquelle « on ne peut pas être physiques, mais en plus l’homme souffre de vouloir à nouveau. On peut heureux sans être sage » (l.7). Dire cela signifie que le bonheur n’est pas reprendre l’exemple de la beuverie et l’orgie : après avoir trop bu et trop mangé, rencontré au hasard de la vie, ni donné par une divinité en récompense. C’est on vomit et les troubles intestinaux vont faire souffrir, mais rapidement après on dire que le bonheur dépend de la personne, d’une démarche personnelle souhaite à nouveau boire et bien manger pour ressentir toujours un plaisir plus rationnelle. Le bonheur n’est donc pas facile à atteindre, il ne s’agit pas de vivre sans réfléchir, sans se soucier de déterminer ce qui est bien pour moi. Pour relier Le troisième paragraphe propose une définition du sage en 5 points. cela à la première phrase de l’extrait, selon Epicure, on ne peut pas être heureux Tout d’abord le sage a sur « les dieux des opinions pieuses », c'est-à-dire ne si on se contente de profiter avec inconscience des plaisirs de la vie. Pour être considère par que ce sont les dieux qui dirigent notre destin. Le sage sait qu’il heureux, il est nécessaire de poser des choix raisonnés orientés selon un projet est responsable de sa vie, que c’est lui qui pourra trouver le bonheur. Cette de sagesse. Cette sagesse est « même plus précieuse que la philosophie » (l.6). vision a le mérite de responsabiliser l’homme. Plus tard, les stoïciens En effet, la philosophie est l’amour de la sagesse, la recherche de la sagesse, considèreront qu’il n’y a pas de dieux personnels mais qu’une raison divine mais ne prétend pas être la sagesse. La sagesse est supérieure à la philosophie anime le monde. Dans cette vision cosmologique, l’homme accepte les dans le sens où la sagesse est la philosophie accomplit, la philosophie arrivée à évènements même si il n’en comprend pas le sens. Il y a une harmonie globale son terme. Mais cela n’arrive jamais, la recherche philosophique est sans fin. du cosmos qui donne sens à l’ensemble des évènements. L’homme est invité à Par contre, d’un point de vue pratique, l’on peut choisir une sagesse de vie, une s’inscrire dans ce cosmos harmonieux. Ici chez Epicure, la vision est plutôt sagesse pratique même si l’on n’a pas terminé notre recherche philosophique. individualiste. C’est à chaque individu d’exercer sa liberté sans qu’il n’y ait ni L’important étant d’utiliser sa « raison vigilante » pour choisir les plaisirs qui ne projet divin, si finalité transcendante à la vie. Les dieux sont de leur coté, les troubleront pas l’âme et écarter les vaines opinions. Pour Epicure, faire la hommes du leur. philosophie n’aurait de sens que si cette étude aide à discerner comment vivre La deuxième définition invite à n’avoir aucune « crainte à la pensée de la pour être heureux. L’interrogation qui peut être la nôtre face à ces affirmations mort ». Dans la lignée atomiste, Epicure considère que l’homme est un amas concerne la possibilité d’être sage. A lire Epicure, il semble qu’il est possible de d’atomes, la mort est la désagrégation de ces atomes. Même l’âme est vivre selon une sagesse pratique même si la recherche philosophique n’a pas matérielle, elle est dans tout le corps. Pour Epicure seul la réalité matériel existe. aboutit. Mais n’est-il pas prétentieux de prétendre être sage avant que la Il n’y a donc aucune crainte à avoir de la mort puisque la mort n’est jamais recherche philosophique ait aboutit ? Ou alors n’est-ce pas une sagesse au rabais expérimentée. Il y a un moment où l’homme est et lorsqu’il n’est pas, c’est que que cette sagesse pratique ? Si l’on pose comme le fait Epicure que la « vie les atomes se sont séparés pour former une autre réalité matérielle. Puisque nous heureuse » est possible pour le sage qui exerce sa raison vigilante, n’est-ce pas n’avons pas d’expérience de la mort, inutile de la craindre. Cette pensée qui soit accepter un bonheur médiocre, soit considérer qu’en fait le bonheur que ouvre la voie au matérialisme nie toute réalité spirituelle chez l’homme. Si toute le monde chercher est tout à fait facile à atteindre ? Le problème de la l’homme est seulement matière, il reste surprenant que l’homme s’interroge tant proposition d’Epicure est de ramener la sagesse comme la vie heureuse à des face à la finitude de la vie, que la mort soit pour lui une telle source d’angoisse. réalités trop accessible. Si vraiment le bonheur et la sagesse était si facilement N’est-ce pas nier le vécue de l’homme que de prétendre que la mort n’est rien ? atteignable pourquoi est-ce une quête permanente ? La thèse d’Epicure est en Comment peut-il affirmer qu’il n’y ait aucune réalité spirituelle qui dépasse la fait plus paradoxale qu’il n’y parait. L’étude du troisième paragraphe va nous matière quand on constate des pensées qui semblent désincarnées ? permettre de préciser si cette sagesse épicurienne est vraiment une sagesse Le troisième élément de la définition est d’arriver « à comprendre quel est le but facilement atteignable. de la nature ». Pour les épicuriens, comme nous l’avons dit plus haut, la nature est un amas d’atomes. Contrairement aux stoïciens la nature n’est pas porteuse de sens. La nature se fait et se défait selon des assemblages d’atomes. La nature même dans les malheurs nous pouvons rencontrer. C’est avant tout une question n’ayant pas de but, l’homme peut vivre comme il le souhaite, selon les calculs de disposition intérieure. de sa raison. L’homme n’a pas de mission à accomplir dans le monde. Il peut Cette définition très précise et simple du sage nous permet de mieux être intéressant de comprendre le fonctionnement de la nature mais il n’y a pas comprendre la thèse d’Epicure. Nous constatons que la sagesse épicurienne est de lois à en dégager pour l’homme. La démarche de type scientifique vis-à-vis tout à fait accessible, c’est une disposition de l’âme à la réalité pratique du de la nature est intéressant mais la question scientifique du comment ? ne monde. Le bonheur est donc tout à fait atteignable dès maintenant. permet en rien de répondre à la question du pourquoi ? Cette dernière question est celle la philosophie mais Epicure y répond rapidement en disant qu’il n’y a pas de réponse métaphysique à donner. La sagesse pratique suffit à vivre. La proposition d’Epicure semble trop simple, presque trop facile. « on Le quatrième élément de la définition est un des plus problématique : « le ne peut pas être heureux sans être sage, honnête et juste sans être heureux » souverain bien est à notre portée et facile à se procurer ». Affirmation (l.7). La sagesse semble facile à atteindre, sans même la philosophie ; quiconque péremptoire ou réductrice pour le souverain bien quand on sait comme Aristote serait honnête et sage serait heureux. Est-ce si simple ? Est-ce que le bonheur plaçait ce souverain bien comme l’objectif qu’aucune vie humaine n’atteint est si accessible ? Si la sagesse est si facile à atteindre et le bonheur si parfaitement. Chez Aristote approcher du souverain bien, c'est-à-dire du accessible, pourquoi encore aujourd’hui tant d’hommes cherches désespérément bonheur, est la quête de toute une vie vertueuse et exige une organisation le bonheur ? Est-ce qu’une simple intervention d’une raison calculatrice peut politique complexe. C’est cette quête qui est le moteur de toutes les actions des engendrer une vie heureuse ? Pour apporter des éléments de réponse à ces hommes, individuelles et communautaires. Pour Platon également, atteindre le questions, nous allons reprendre plusieurs idées d’Epicure. bien suprême est la quête de l’âme. Mais le chemin est long et difficile puisqu’il Tout d’abord, Epicure dans ce texte se souci de la « vie heureuse » de l’homme. s’agit de s’extraire des réalités sensibles pour entrer dans le monde intelligible et Cette préoccupation qui est celle du bonheur est commune dans la philosophie atteinte l’Idée. Dire que le souverain bien est accessible c’est ramener ce qui grecque et elle est et elle est toujours liée à une invitation à progresser en était au terme d’une quête sans fin, à niveau du concrètement atteignable. sagesse. Dès l’inscription du temple de Delphes « Connais-toi toi-même », Quant au cinquième et dernier point, qui réduit le « mal extrême » à une peine souvent reprise par Socrate, propose à l’homme de trouver en lui-même la vérité légère passagère, c’est une manière de relativiser la souffrance que l’homme et le bien, pour en vivre dans ses rapports avec les autres. Contrairement aux peut vivre. Epicure invite à être très rationnel, c'est-à-dire à contrôler ses sophistes qui cherchent à dire ce qui utile, Socrate invite l’homme à découvrir la sentiments, à calculer les joies et les peines, et dans se sens il invite l’homme à vérité et cette vérité est l’objet d’une quête sans fin. La première sagesse pour ne pas se souffrir inutilement en amplifiant les souffrances que l’on peut vivre. celui qui cherche, c’est de savoir qu’il ne va pas trouver facilement la vérité, le Rappelons-nous que la mort n’est rien pour Epicure, et par conséquent pour ne bien, qu’il devra toujours chercher. Et dans cette recherche, le philosophe a pas souffrir de la mort d’un proche, il suffit de se rappeler que ce n’est que la besoin d’autres philosophes pour l’aider à discerner de la validité de ce qui désagrégation d’un amas d’atomes. Dans le même sens pour ne pas souffrir de accouchera de son esprit. Il a une humilité devant une sagesse qui nous dépasse. ce qui semble être des malheurs, il suffit de se tourner vers les bonheurs que Socrate lui-même peu de temps avant de mourir, nous rapporte Platon, rappelle qu’il ne sait qu’une chose, c’est qu’il ne sait rien. Il n’a pas la prétention d’avoir Enfin, probablement en partie en réaction à Platon et Aristote qui situent le trouver. Et il n’affirme pas non plus qu’il est sage. Il écoute avec attention les bonheur comme une finalité jamais parfaitement atteinte, les stoïciens et les arguments de Criton qui cherche à la faire sortir de sa prison. Il ne les récuse pas épicuriens, chacun à leur manière proposent un bonheur facile à atteindre. au nom d’une sagesse qu’il posséderait. Il écoute, répond à ses arguments, pour Comme nous l’avons dit, pour les épicuriens, il s’agit d’un calcul de la raison que tous deux se mettent d’accord sur l’attitude la plus sage, la plus juste, plus qui choisi les plaisirs pour que l’âme soit le moins troublé possible. Pour les conforme au bien. Et si la mort ne lui fait pas peur, ce n’est pas parce que pour stoïciens, le bonheur consiste à accepter ce qui arrive. Le monde étant un lui elle n’est rien car il ne prétend pas savoir ce qu’est la mort. Ce dont il est cosmos harmonieux, l’homme est invité à s’y inscrire en acceptant ce qui lui lui convaincu c’est que l’attitude conforme à la justice est de mourir. D’où la paix semble imparfait. De ce qui ne dépend pas de lui, l’homme n’a pas à s’en qui l’anime alors même qu’il a bue la ciguë. Cette paix peut probablement être préoccuper. Si mon corps souffre et que je n’y peux rien, inutile de s’en plaindre rapprocher d’une forme de bonheur mais ce bonheur n’est pas évident, Socrate puisque nous n’y pouvons rien. La mort peut emporter des proches, je n’y peux ne se dit pas sage, il cherche à chaque fois, pour chaque situation l’attitude la rien, alors pourquoi les pleurer. Dans les deux cas, que ce soit dans le stoïcisme plus juste et c’est cette attitude juste qui le rendra heureux. et dans l’épicurisme, la morale proposée est supportée par une conception de Ensuite, chez Aristote, ce lien entre la sagesse et le bonheur est exprimé à l’homme essentiellement immanente. Il n’y pas de monde transcendant, au-delà travers la recherche du souverain bien, l’eudémonia. Au début de l’Ethique à du monde concret dans lequel nous évoluons. Le bonheur qui est proposé est Nicomaque, Aristote précise que ce souverain bien que chaque homme atteignable dès aujourd’hui, dans le monde dans lequel nous sommes. C’est peut recherche, c’est le bonheur. Toutes les activités de l’homme, collectives être pourtant oublié l’aspiration transcendante de l’homme, de l’homme qui (politique) et individuelles (morale) vont être orientées vers ce souverain bien. aspire à plus, toujours plus. Il n’est pas certain que ce bonheur soit à la hauteur Mais pour Aristote atteindre le bonheur est la quête de toute une vie. de l’homme… Contrairement à Epicure qui prétend que le souverain bien à la portée du sage, * * Aristote élabore toute une réflexion sur l’organisation politique, l’amitié, la * justice, sans jamais prétendre qu’un homme ait possédé le souverain bien. Il est Pour conclure, nous pouvons prendre pour nous l’invitation qui est celle même probable que le souverain bien, le bonheur ne soit jamais parfait sur terre. d’Epicure, à être sage en exerçant notre raison pour choisir les plaisirs qui nous Il rejoint ici Platon pour qui le bien suprême est l’Idée et l’Idée est au-delà du apporterons la paix de l’âme, l’ataraxie. Néanmoins, est-ce qu’il est vraiment monde sensible, dans le monde intelligible que le sage tente de contempler. sage d’accepter de vivre selon une sagesse pratique qui se passe de Aristote comme Platon ont une conception très haute du bonheur qui correspond philosophie ? Est-ce que l’homme n’aspire à un bonheur plus haut que celui que probablement à l’expérience de l’homme qui a souvent le sentiment qu’il peut donne le plaisir ? Socrate nous invite à toujours chercher en nous même le bien vivre plus de bonheur. Certes, des hommes semblent heureux, mais même celui pour être toujours plus sage. Platon propose une méthode pour dépasser le qui est heureux ne prétend pas avoir atteint le maximum de bonheur. Il y a monde sensible et atteindre la connaissance du bien suprême dans le monde probablement une insatisfaction lié à la condition fini de l’homme. L’homme intelligible. Aristote cherche quelle organisation politique et quelle attitude bien que vivant dans des réalités contingentes aspire à l’absolu. morale permettra à l’homme d’atteindre le souverain bien. Aucun des trois ne prétends être sage. Mais tous les trois proposent une méthode pour avancer en sagesse et dans ce chemin, l’homme trouvera toujours un bonheur plus grand. Nous pouvons souhaiter que notre année de philosophie nous aide à nous mettre sur la route d’un bonheur à la hauteur des aspirations de l’homme. Et il semble que l’homme même sans religion, a des aspirations transcendantes. C’est ce que démontre un auteur athée comme Luc Ferry, ou le philosophie des religions Frédéric Lenoir. Si il y a vraiment en l’homme, dans l’immanence de sa vie une aspiration transcendante, on ne pourra se contenter du bonheur trop immanent que nous propose Epicure. Continuons à chercher, à explorer les maîtres de sagesse que sont les philosophes et recherchons en nous même quelles sont nos aspirations, pour trouver un bonheur peut être exigent mais d’autant plus fort.