On peut y voir là une volonté de souligner quelque chose d’infantile chez l’ogre
stalinien ou même les signes d’une impatience propre à suggérer que tout n’est
pas joué entre lui et DG et qu’il n’est pas entièrement convaincu d’avoir toute la
maîtrise de la situation.
La lucidité de DG trouve une expression directe : « Désormais tout était
clair » : la clarté, la netteté s’opposent donc à l’illusion que lui propose Staline.
DG met bien en valeur sa capacité à déchiffrer son interlocuteur : «108 « sous
ces apparences débonnaires, on discernait le champion engagé dans une lutte
sans merci. » DG ne saurait se laisser prendre au piège que voudrait lui tendre
Staline
(115) « En écoutant Staline, je mesurais l’abîme, qui, pour le monde soviétique,
sépare les paroles et les actes »
2-Mais DG met également en valeur ses propres qualités d’acteur et montre
combien il maîtrise l’art de l’escrime diplomatique
Dg insiste d’abord sur sa capacité à se maîtriser face à un Staline qui se laisse
volontiers gagner par sa « fureur » ; de la même façon page 101 « je répétai les
raisons » VS Staline qui lui change de direction.
il semble procéder selon une stratégie qu’il s’est fixée : « je ne voulais
l’entreprendre qu’après avoir réglé avec Londres les questions fondamentales »
(100-101)
DG lui aussi est capable de jouer une comédie au maréchal : page 111 :
« j’affectai ostensiblement de ne pas prendre intérêt aux débats de l’aréopage »
la fin de la rencontre résonne comme une sorte de coup de théâtre : en
refusant de visionner un second film, DG quitte la scène avant ce que Staline
prévoyait : le metteur en scène se voit donc ainsi contrarié dans ses projets. DG
se plaît à insister sur l’effet produit : « Staline (…) parut ne pas comprendre » ;
l’assistance est « frappée de stupeur » Molotov est « livide » puis « balbutie ».
Bref le texte insiste bien sur le fait qu’en agissant ainsi , DG modifie la pièce
écrite jouée et mise en scène par Staline
»je ne doutais guère de la suite » « je refusais naturellement « (113 puis « je
l’approuvai » = conditions fixées par DG tend à montrer que cette fois l’action
se déroule comme DG l’a prévu.
c’est ce que confirme l’image employée par DG qui se montre « beau
joueur » et commente : « vous avez tenu bon »
On voit donc bien comment en refusant de céder aux exigences de Staline sur le
comité de Lublin DG offre à Staline un autre dénouement que celui qui était