
I – Niveau de développement et adaptation sociale.
1 – Déficiences mentales profondes (QI ≤ 25) :
Le niveau mental ne dépasse pas 2 ou 3 ans.
On note dans la petite enfance un retard massif de TOUTES les acquisitions. L’autonomie
pour les gestes quotidiens est partielle (alimentation, toilette, contrôle sphinctérien) mais peut
s’améliorer dans le cadre d’une bonne relation. Le langage est quasi inexistant, réduit à
quelques mots ou phonèmes. Il existe souvent des anomalies morphologiques, des troubles
neurologiques ou des crises d’épilepsie associés.
Ces patients dépendent d’un tiers, et le plus souvent d’une structure institutionnelle.
2 – Déficiences mentales sévères et modérées (25 ≤ QI ≤ 55) :
L’âge mental est compris entre 6 et 7 ans.
Le retard psychomoteur est fréquent. Une certaine autonomie dans les conduites sociales est
possible si l’enfant est dans un cadre chaleureux et stimulant. Le langage reste asyntaxique
(mais dépend beaucoup de l’entourage). La lecture est impossible, ainsi que la scolarisation.
3 – Déficiences mentales légères et limites (QI ≥ 55) :
Le diagnostic est fréquemment fait au moment de la scolarisation. Le plus souvent, ces
enfants ont un développement psychomoteur normal jusqu’à l’entrée à l’école qui est alors un
échec. Le langage est peu perturbé. L’insertion extrascolaire (famille, amis) est souvent
satisfaisante. Les anomalies somatiques associées sont rares.
En fait ce sont les exigences de la scolarité qui conduisent à isoler ce groupe de déficiences
mentales. Ces enfants présentent une incapacité à accéder à une structure de pensée formelle,
ce qui limite leur progression dès les classes primaires.
L’évolution de ces enfants est fortement corrélée avec l’équilibre affectif, la qualité des
relations avec l’entourage, les facteurs socio-économiques et culturels.
II – Les troubles affectifs et du comportement.
Ces troubles sont fréquemment associés et leurs manifestations cliniques dépendent en partie
de la profondeur du déficit cognitif.
1 – Dans la déficience mentale profonde ou sévère :
Des perturbations relationnelles massives sont fréquentes : isolement, retrait affectif,
stéréotypies sous forme de balancements, décharges agressives, impulsivité,
automutilations… Ces symptômes rappellent ceux de certaines psychoses infantiles précoces,
ce qui fait discuter la possibilité d’une organisation psychotique dans ces déficits massifs.