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soit 5,3 % du total des 6,29 millions de demandeurs d’emploi recensés en France. En comptant les COM
et Mayotte, on peut évaluer le nombre de chômeurs outre-mer à près de 410 000 fin 2014. Les taux de
chômage des jeunes (enquête emploi 2013) s’échelonnent entre 37,4 % (Mayotte) et 68,2 %
(Martinique), contre 24,6 % dans l’hexagone (La Réunion : 60,6 %), alors que l’apprentissage reste
insuffisamment développé outre-mer (8 644 apprentis dans les DOM, soit 2,1 % du total national en
2013). Le chômage de longue durée est, en outre, très répandu : il représente 53,9 % des demandeurs
d’emploi dans les DOM, contre 42,8 % en métropole ; enfin, les quatre DOM « historiques » concentrent
6,7 % du total des chômeurs inscrits depuis plus d’un an, pour 2,9 % de la population.
Parallèlement, les statistiques sociales de l’INSEE, de façon surprenante, ne prennent pas
toujours en compte l’Outre-mer où la pauvreté est bien plus répandue que dans l’hexagone (le taux de
pauvreté est entre trois et quatre fois plus élevés que dans l’hexagone : il s’établit par exemple à 42 %
en 2010 à La Réunion, à comparer avec le taux de pauvreté en Seine-Saint-Denis: 24,8 % en 2011).
Dans ce contexte de forte pauvreté résiduelle en dépit de l’alignement social (sauf dans les COM et à
Mayotte, notamment au niveau des SMIC
), les cinq DOM représentaient, fin 2012, 8,6 % du total
national des allocataires de minima sociaux pour 3,2 % de la population. Fin Décembre 2014, le nombre
de foyers bénéficiaires du RSA atteint, Outre-mer, 241 194 (9,9 % du total national)
. Le nombre total
de personnes couvertes par des allocations logement atteint 512 274 individus, soit 3,87 % du total
national : les personnes couvertes par des aides au logement représentent donc, fin 2014, 23,7 % de la
population estimée des DCOM, contre 19,8 % en métropole
Un niveau de dépenses publiques à relativiser
Les transferts publics en direction des Outre-mer représentent (en exécution) une somme de 14,3
Mds. € en terme de dépenses budgétaires brutes (hors dépense fiscale), soit seulement 0,67 % du PIB
français (2013). Ces transferts constituent l’expression privilégiée de la solidarité nationale. Dans cette
optique, les Outre-mer bénéficient logiquement du principe de péréquation nationale, à l’instar de toute
région métropolitaine
. Parallèlement, on constate, en l’espèce, une double évolution récente :
- (i) La dépense publique augmente désormais, dans les collectivités les plus peuplées, moins vite que
l’ensemble de l’économie, hors périodes de récession : ayant désormais accompli leur mission de «
catalyseurs » d’une croissance plus endogène, les transferts publics voient leur poids moyen diminuer
en termes relatifs (dépenses / PIB) voire absolus, comme à La Réunion, le DCOM le plus peuplé. Face
à cette évolution progressive, « naturelle », il est donc absurde de prétendre diminuer leurs montants : il
en résulterait une substantielle diminution de la consommation des ménages et des carnets de commande
des entreprises, puis une récession économique et une chute sévère des niveaux de vie.
- (ii) La dépense publique augmente plus vite que les populations de collectivités en pleine transition
démographique, comme en Martinique. Il en résulte un rattrapage progressif, vers le haut, des niveaux
français de dépenses par habitant. On ne peut que s’en féliciter.
Ces montants doivent être, par ailleurs, singulièrement relativisés : (i) les dépenses nettes de
l’Etat, en prenant en compte les recettes de l’Etat (un peu plus de 2 Mds. € de recettes fiscales), s’avèrent
inférieures à ce montant, et avoisinent plutôt les 12 Mds. € ; (ii) la part de l’Outre-mer dans le total des
dépenses brutes du budget général est légèrement inférieure au poids démographique des DCOM
susmentionné (3,79 % contre 4,05 % fin 2013) ; (iii) cette légère sous-évaluation est confirmée en
comparant les dépenses budgétaires par habitant avec les standards métropolitains : en 2013, le retard
atteint 7,7 % dans l’ensemble des outre-mer, avec des situations contrastées : de 22,7 % en moyenne
dans les COM, autonomes, il demeure proche de 4 % dans les DOM avec de fortes disparités
(dépenses/hab. supérieures de 2 % au niveau métropolitain en Martinique, où la population diminue ;
encore inférieures de 38 % à Mayotte) ; (iv) enfin, si les dépenses fiscales en faveur des DCOM (relevant
de la mission Outre-mer : 3,9 Mds. €) ont augmenté de 43,3 % entre 2007 et 2015 (France entière : +
34,9 %), avec 4,7 % du total des dépenses fiscales nationales (PLF 2015), elles représentent une
proportion in fine comparable à celle correspondant au poids démographique des Outre-mer. Il en est de
même pour les exonérations de charges de Sécurité sociale (1,04 Md. € en 2013), avec 3,5 % du total
national en moyenne sur la période 2007-2013.
Fév. 2015 : 78,9 % du niveau national en Polynésie et en N-Calédonie ; 75,5 % à Mayotte ; 46,5 % à Wallis et Futuna.
Près des 4/5ème des bénéficiaires perçoivent le RSA-socle (ex-RMI) en 2014, contre les 2/3 en moyenne nationale.
C’est également le cas depuis 1975 dans les DOM (Mayotte : 2007) en ce qui concerne les tarifs de l’électricité.