Les cellules STAP seraient une avancée scientifique exceptionnelleLes recherches sur les cellules dites STAP agitent la communautéscientifique internationale.
Voici pourquoi elles pourraient constituer une avancée majeure pour la médecine
régénérativeQuestion: que sont les cellules STAPLes cellules STAP sont des cellules qui ontétéramenéesàunétat indifférenciéc'estàdire sans aucune spécificitéliéeàun quelconque organe ou tissu), proche de létat des cellules embryonnaires, grâceàun processus chimique.
Leur nom est l'acronyme de l'expression anglophone stimulus-triggered acquisition of
pluripotency (acquisition de la pluripotence par stimulus)Grosso modo, des cellules matures sont soumisesàun stress qui les obligeàdéployer des moyens génétiques de défense pour survivre, l'un d'euxétant apparemment de changer détat. Ces cellules, quiàl'origineétaient par
exemple des cellules de globules blancs, une fois ainsi "reprogrammées", ont la capacitédévoluer en différents types d'autres cellules (elles sont pluripotentes) voire en tous les types de
cellules (totipotentes). Il ne s'agit pas cependant réellement de cellules souches car elles ne sont
pas en létat capables de s'auto-renouveler indéfiniment. Acquérir cette aptitude nécessiterait uneétape supplémentaire de culture dans un environnement adéquat. Mais implantées dans un
embryon installéensuite dans l'utérus d'une souris, elles se comporteraient néanmoins comme
des cellules souches pluripotentesEn quoi les cellules STAP se différencient-elles des autres
cellules telles les cellules souches embryonnaires et les cellules pluripotentes induites (iPS)
Les cellules souches embryonnaires sont prélevées sur des embryons, ce qui pose des
problèmeséthiques, que permet a priori déviter la création de cellules pluripotentes par
reprogrammation de cellules matures.L'expression de "cellules pluripotentes" est arrivée
jusqu'aux oreilles du grand public grâceàla remise du prix Nobel de médecine 2012 au Japonais
Shinya Yamanaka et au Britannique John Gurdon, qui ont découvert un procédégénétique de
reprogrammation de cellules matures en cellules indifférenciées dites "pluripotentes induites" ou
iPS. Les cellules STAP sont pluripotentes comme les iPS, mais leur procédéde création diffère,
de même que leurs autres propriétés. Les cellules STAP seraient par exemple capables de se
différencier en cellules placentaires, ce que ne savent pas faire les iPS. Elles pourraient aussi
présenter un avantage en termes de rendement, de coûts et de simplicitéde créationQuelles avancées représenteraient les cellules STAPSi la création de cellules STAP s'avérait possible
avec tout type de cellules selon la méthode décrite par la jeune chercheuse japonaise Haruko
Obokata et ses collègues, il faudrait réussiràreproduire la méthode ailleurs pour mieux
comprendre les effets exacts des stimuli, puis prouver que la technique de reprogrammation peut
aussiêtre appliquéeàdes cellules humaines, ce qui est le cas pour les cellules iPS avec
lesquelles des essais cliniques doivent débuter cette année au JaponPourquoi le Japon apparaît-il si avancédans ce type de travauxLa communautéscientifique japonaise et le
gouvernement nippon ont vite compris l'importance considérable que représentaient les
recherches sur les cellules pour la médecine dite régénérative afin de réparer un organe ou autreélément corporel abimépar la maladie, un accident ou la vieillesse. Cela est notamment valable
dans le cas de cancers ou de pathologies dégénératives comme la maladie d'Alzheimer. Le
gouvernement japonais, inquiet aussi pour les coûts des soins liés au vieillissement de la
population, pousse ce type de travaux, d'autant plus qu'ils ont déjàétérécompensés avec le Nobel de M. YamanakaLa chercheuse Obokata est une des scientifiques qui ont profitéde cette
politique incitative et des budgets allant de pair. Les travaux sur les cellules de M. Yamanaka et
de ses disciples ont en outre fait l'objet au Japon d'une exceptionnelle couverture médiatique qui
pousse les autoritésàleur accorder davantage d'importance encore