5.1 L'Égypte des pharaons
5.1.1 Naissance d’une civilisation
« L’Égypte est un don du Nil », écrivait Hérodote. En effet, ce fut dans la vallée creusée par le
fleuve nourricier que se développa la civilisation égyptienne, sur un territoire essentiellement
hostile à l’homme. Cependant, le Nil, pour qu’il fût source de prospérité, devait être maîtrisé
en amont et en aval. L’Égypte ne pouvait être forte que si son territoire était unifié et placé
sous l’autorité d’un souverain puissant. Que le pouvoir s’affaiblît, et l’éclatement survenait,
accompagné d’une cohorte de fléaux, invasions, misère et régression sociale. L’histoire de
l’Égypte antique est ainsi marquée par une alternance de périodes prospères et de périodes
dites « intermédiaires ». Au-delà des vicissitudes, toutefois, prévaut la continuité.
Des galets aménagés attestent d’une présence humaine remontant à cinq cent mille ans. Au
IVe millénaire, apparaît la première civilisation identifiable, la civilisation nilotique, sur les
sites de Badari et el-Amrah. Les populations chassées du Sahara par l’assèchement du climat
s’étaient établies dans la vallée où une vie sociale s’organisa dans les villages. Les cultures
badarienne et amratienne correspondent à l’apparition de l’agriculture (culture de l’orge et du
blé), mais aussi de nouveaux rites funéraires : les morts, désormais, sont enterrés. Plus tard,
un peuple chamito-sémitique, les Gerzéens, vint se mêler aux populations du Nil dans la
région du Fayoum. La civilisation gerzéenne étendit son influence depuis la Nubie jusqu’au
Delta. Elle se caractérise notamment par un art et une technique remarquables (peinture au
trait blanc sur fond lisse rosé, outils et armes). Les cités qui se constituèrent dans la vallée se
regroupèrent progressivement, durant la seconde moitié du IVe millénaire, en deux royaumes,
celui de Bouto, en Basse-Égypte, et celui de Hiéraconpolis, en Haute-Égypte.
Narmer, identifié à Ménès, originaire de Hiéraconpolis, réalisa l’unification des deux régions
pour incarner le « double pays », auquel il donna pour capitale This, à proximité d’Abydos.
Le premier, il ceignit les deux couronnes (le pschent), geste que renouvelèrent les pharaons
égyptiens jusqu’à la conquête d’Alexandre le Grand. Les recherches archéologiques portant
sur les nécropoles d’Abydos et de Saqqarah permettent de penser que les deux dynasties
thinites jetèrent les bases de la monarchie de droit divin et de l’administration centrale. Les
terres furent mises en valeur grâce au développement de l’irrigation.
5.1.2 L’Ancien Empire (IIIe-VIe dynasties)
Pyramides de Gizeh (Égypte) Situées sur la rive gauche du Nil à la périphérie du Caire, les
pyramides de Gizeh furent érigées sous la IVe dynastie.Karen Petersen
Vers 2720 ou 2778, la capitale fut transférée à Memphis, ville nouvelle située à la jonction
entre la Haute et la Basse-Égypte. L’Ancien Empire fut marqué par l’apparition d’une
architecture colossale. Le roi Djoser avait pour ministre Imhotep, qui édifia, pour la première
fois à Saqqarah, un tombeau royal élevé vers le ciel par sept rangées de pierres formant autant
de paliers. Ce tombeau monumental avait pour fonction de préserver l’immortalité du roi, qui,
après sa vie terrestre, continuait de protéger son peuple. Les noms de Khéops, Khéphren et
Mykérinos nous sont ainsi parvenus par les grandes pyramides de Gizeh. Imhotep fut sans
doute également l’auteur du premier recueil sapiential égyptien.
Sous la IVe dynastie, le pouvoir du roi, incarnation d’Horus et d’Osiris sur la terre, dont il est
le maître absolu, s’affirma. Le pharaon exerçait son contrôle sur le pays grâce à une
administration dont l’importance ne cessait de croître. À partir du règne de Snéfrou, le
souverain fut secondé par un vizir pour la gestion des affaires du pays. Celui-ci prospéra,
durant l’Ancien Empire, grâce à l’exploitation des mines du Sinaï et aux échanges
commerciaux avec la Phénicie, d’où venait le bois du Liban employé dans les sarcophages.
L’Égypte entretenait également des relations avec Chypre et la Crète et avait établi sa
domination sur la Nubie, qui fournissait l’ivoire et l’ébène.
Les navigateurs égyptiens explorèrent, dès cette époque, le continent africain jusqu’à
l’actuelle Somalie ; les sciences (astronomie et médecine) se développèrent : nous devons aux
astronomes de Memphis le calendrier solaire basé sur une année de 365 jours.
Organisation de la société pharaonique Caractérisée par un constant dirigisme étatique,
l'Égypte des pharaons est une société centralisée et bureaucratique fortement organisée autour
de la religion. Le monarque, au sommet de la hiérarchie, est à la fois le pharaon-dieu qui
reçoit un culte après sa mort et le souverain absolu de son peuple.© Microsoft Corporation.
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La position prépondérante du dieu solaire, Rê, s’imposa probablement vers la fin de la Ve
dynastie, sous l’influence du clergé d’Héliopolis. Le pharaon fut désormais considéré comme
le fils de Rê.
L’extension territoriale et l’essor économique favorisèrent la création d’une oligarchie de
hauts fonctionnaires centraux et provinciaux, dont la puissance devint une menace pour les
souverains. Les nomarques, gouverneurs des districts (nomes) affirmèrent leur autonomie.
Les inscriptions gravées sur les murs des tombeaux royaux de la VIe dynastie attestent de
l’affaiblissement du pouvoir pharaonique. Certaines font même état d’une conspiration contre
le pharaon Pépi Ier, qui régna vers 2395- 2360 av. J.-C., dans laquelle était impliquée la
propre femme du souverain.
La VIIe dynastie marqua le début d’une première période intermédiaire, qui allait durer de
2400 environ à 2160 av. J.-C. Le territoire, soumis aux raids étrangers, se morcela et la famine
apparut tandis que se multipliaient des mouvements de révolte, coïncidant avec la diffusion du
culte d’Osiris qui semble témoigner d’une aspiration populaire à l’immortalité. Sous les IXe
et Xe dynasties, dites « héracléopolitaines », la monarchie ne contrôlait plus que les deux tiers
du pays. Un pouvoir rival était établi en Haute-Égypte, où allait naître le Moyen Empire.
5.1.3 Le Moyen Empire (XIe-XIVe dynasties)
Rives du Nil (Égypte) La cité antique de Thèbes, qui fut la capitale de l'Empire égyptien sous
la XIe dynastie, était située en bordure du Nil. Aujourd'hui, son emplacement est devenu un
grand site archéologique.Farrell Grehan/Photo Researchers, Inc.
Les nomarques de Thèbes fondèrent, vers 2160, la XIe dynastie. Les Antef s’efforcèrent
d’étendre le royaume à partir de Thèbes, vers le nord et vers le sud, dans le but d’unifier le
pays, mais ce fut Mentouhotep Ier qui acheva la reconquête du territoire. Sous son règne,
s’affirma la primauté du dieu thébain Amon.
Sous la XIIe dynastie, inaugurée par Amménémès Ier, la capitale se déplaça symboliquement
vers le nord, à Licht, non loin du Fayoum dont les terres furent mises en valeur. La volonté de
renforcer l’unité nationale s’exprima, durant cette période, par le compromis religieux passé
avec les clergés thébain et héliopolitain, par lequel Amon fut associé à Rê. Intercesseur entre
Amon-Rê et les hommes, le pharaon renforça son pouvoir en abaissant celui de la féodalité
provinciale et en assurant, de son vivant, la succession au trône. Dans le même temps,
l’immortalité n’était plus l’apanage du souverain. Tous pouvaient désormais y accéder, dans
les limites imposées par un rituel très strict.
Durant les règnes des Amménémès et des Sésostris, se constitua également une classe
intermédiaire entre le peuple et les hauts dignitaires, formée par les scribes dont l’influence
allait croissant et par les artisans. La période fut celle d’une renaissance intellectuelle et
culturelle, qu’exprime le développement de genres littéraires variés — romans merveilleux,
analyses psychologiques (telle l’Histoire de Sinouhé), poèmes lyriques et traités scientifiques
écrits sur papyrus ; l’architecture, l’art et les bijoux révèlent une extraordinaire délicatesse
de conception.
Les successeurs d’Amménémès, de Sésostris Ier, de Sésostris II et d’Amménémès III,
poursuivirent l’ambitieuse politique étrangère de leur prédécesseur. Des forteresses furent
bâties à travers toute la Nubie et le Soudan. Des gouverneurs furent envos en Palestine et en
Syrie. Sésostris III organisa une armée permanente qu’il utilisa dans les campagnes contre les
Nubiens, au sud, et contre les Libyens, à l’ouest. Il divisa l’administration en trois unités
géographiques puissantes, contrôlées chacune par un haut fonctionnaire dépendant du vizir.
Au début du IIe millénaire, pourtant, l’unité égyptienne fut ébranlée par l’afflux des
populations sémites d’Asie intérieure chassées par les invasions indo-européennes dans l’Asie
intérieure. Ces Hyksos, établis dans le nord-est du Delta, profitèrent de l’affaiblissement du
pouvoir des pharaons des XIIIe et XIVe dynasties pour conquérir toute la Basse-Égypte. Ils
maîtrisaient l’art de la guerre, avaient apporté en Égypte chevaux et chars. Une deuxième
période intermédiaire s’ouvrit vers 1785 lorsque Avaris, centre de la puissance des Hyksos,
devint la capitale d’une XVe dynastie étrangère. Le sud, cependant, avait résisté aux
conquérants. Les princes de Thèbes, qui contrôlaient le territoire situé entre Éléphantine et
Abydos, entreprirent de libérer le territoire. Kamôsis, qui régna vers 1570 av. J.-C., parvint à
vaincre les Hyksos, mais ce fut son frère, Amôsis Ier, qui finalement les soumit et réunifia le
pays.
5.1.4 Le Nouvel Empire (XVIIIe-XXe dynasties)
Néfertiti Buste du XIVe siècle av. J.-C. Staatliche Museen, Berlin.THE BETTMANN
ARCHIVE
Le Nouvel Empire, qui dura cinq siècles, de 1580 à 1080 av. J.-C., avait pour capitale Thèbes.
Ses souverains, les Aménophis, les Thoutmosis, Séti, Mineptah et les Ramsès, portèrent à leur
apogée la grandeur et la puissance de l’Égypte.
Sur l’initiative d’Aménophis Ier, Karnak, sur la rive orientale du Nil, devint un grandiose site
architectural. Le premier, il sépara son tombeau proprement dit du temple funéraire et instaura
la coutume de tenir secret le lieu de son dernier repos. Thoutmosis Ier, son successeur, fit
creuser son hypogée dans la vallée des Rois. À partir du règne de Thoutmosis II, les reines
acquirent un rôle important. Ainsi, Hatchepsout, épouse de Thoutmosis II, après avoir assuré
la régence de son neveu (puis époux) Thoutmosis III, obtint de fait les pouvoirs du pharaon.
Les souverains du Nouvel Empire avaient tiré les leçons de la période précédente. Ils dotèrent
le pays d’une puissante armée. Pour parer à la menace que constituaient les États du Proche-
Orient (le Hatti en Anatolie, le Mitanni entre le Tigre et l’Euphrate, et Babylone), ils menèrent
une politique impérialiste. Thoutmosis III, dont les campagnes asiatiques sont relatées sur les
pierres du grand temple d’Amon-Rê à Karnak, conquit la Syrie vers 1472, après avoir
triomphé d’une coalition syro-palestinienne menée par le Mitanni. Aménophis II conclut plus
tard une alliance avec cet État, inaugurant une ère de diplomatie active. Au Sud, les Égyptiens
avaient pénétré le pays de Pount (Éthiopie) et repoussé la frontière jusqu’à la quatrième
cataracte. Les territoires placés sous protectorat payaient leur tribut en contingents militaires,
en esclaves pour les grands travaux et en céréales ; en contrepartie, ils conservaient leurs
institutions et leurs religions étaient respectées. Seule la Nubie fut profondément égyptianisée.
Ramsès II (Égypte) La statue colossale de Ramsès II au grand temple d'Amon à Louxor.Jethro
Miller
Deux menaces pesaient toutefois sur l’Égypte thoutmoside : à l’extérieur, les Hittites
refoulèrent les Égyptiens de Syrie en 1375 ; dans le pays, le clergé thébain prétendait à un rôle
toujours plus important au sein du système politico-religieux. Le grand prêtre d’Amon devint
même le second personnage de l’État. Aménophis IV voulut réformer la religion égyptienne,
efforts auxquels son épouse, Néfertiti, prit une grande part. Il tenta d’abolir le culte d’Amon
pour imposer la croyance en un dieu central, sinon unique : Aton, représentant le Soleil dans
sa totalité. Il prit pour nom Akhenaton (celui qui plaît à Aton) et quitta Thèbes pour une
nouvelle capitale, Akhetaton (aujourd’hui Tell el-Amarna). Le culte d’Aton fut cependant
abandonné vers la fin de son règne et son gendre, Toutankhamon, ramena la capitale à Thèbes.
Pour contrebalancer l’influence de cette ville, les Ramsessides (onze pharaons de la XIXe et
XXe dynastie) devaient fonder une seconde capitale dans le Delta, à proximité de Tanis.
Le fondateur de la XIXe dynastie, Ramsès Ier, ne régna que deux ans vers 1300 av. J.-C.
L’Égypte connut ensuite une longue période de prospérité et de développement, sous la
conduite de Ramsès II, qui exerça le pouvoir durant près de soixante-dix années. On lui doit
une bonne partie des constructions de Louxor et de Karnak, ainsi que les temples creusés dans
la falaise d’Abou Simbel. Ramsès II livra d’importantes batailles contre les Hittites, avant de
signer avec eux un traité de partage de la Syrie vers 1284. L’alliance fut scellée par un
mariage avec la fille du roi hittite, Hattousil II.
Le danger hittite écarté, l’intégrité du territoire dut être défendue contre de nouveaux
envahisseurs : les Peuples de la mer, venus des côtes de l’Asie Mineure et de Grèce, dont ils
avaient été chassés par de nouvelles invasions indo-européennes et par l’arrivée des Doriens
en mer Égée. Mineptah, fils de Ramsès II, les repoussa. C’est à cette époque que les Juifs,
persécutés par le pharaon, quittèrent le pays et gagnèrent la Terre promise, conduits par Moïse.
Après la mort de Ramsès III, le deuxième souverain de la XXe dynastie, commença le déclin
du Nouvel Empire. L’État, ruiné et assailli par les Assyriens et les Libyens, tomba sous la
domination du clergé d’Amon, dont le grand prêtre, Hérihor, prit le pouvoir en Haute-Égypte.
5.1.5 La Basse Époque
Pratiques agricoles en Égypte ancienne Stèle de la nécropole de Memphis, datant de la XXVIe
dynastie, dont les bas-reliefs représentent, avec une grande précision, des scènes de la vie
agricole dans la vallée du Nil au VIIe-VIe siècle av. J.-C. De tels documents archéologiques
permettent d'identifier les techniques et les outils utilisés par les paysans à la Basse Époque de
l'Égyte pharaonique.Brian Brake/Photo Researchers, Inc.
La période intermédiaire qui s’ouvrit vers 1085 se prolongea jusqu’à la conquête d’Alexandre
le Grand en 333 av. J.-C. L’Égypte, scindée en deux entités, fut soumise durant toute la Basse
Époque aux invasions étrangères. Au nord, Smendès avait fondé la XXIe dynastie, établie à
Tanis ; au sud, régnaient les rois-pontifes issus du clergé.
Le Delta fut même divisé sous la XXIIe dynastie, dont les souverains étaient des chefs
militaires libyens, anciens mercenaires au service du pharaon. Ils gouvernaient à Bubastis,
tandis qu’à Tanis, la XXXIIIe dynastie tentait de maintenir un pouvoir égyptien. Les
Couchites régnèrent en Basse-Égypte à partir du VIIIe siècle av. J.-C. Ils furent chassés un
siècle plus tard par les Assyriens, qui placèrent le Delta sous protectorat. La Haute-Égypte
était alors dominée par les Soudanais de Napata.
L’Égypte connut un bref renouveau de 663 à 525, après que Psammétique Ier, roi de Saïs, eut
repoussé les Assyriens et les Soudanais et restauré l’unité nationale. Il dut toutefois ouvrir le
pays, ruiné, aux commerçants grecs et la « renaissance saïte » fut marquée par la forte
influence culturelle et politique du monde grec. Cependant, les règnes des souverains de la
XXVIe dynastie freinèrent plus qu’ils n’interrompirent le processus de décadence. La XXVIIe
dynastie fut ainsi achéménide, le roi de perse Cambise s’étant emparé vers 525 de toute
l’Égypte. Les Perses ne furent chassés qu’avec l’appui des Grecs. Les trois dynasties
suivantes furent à nouveau indigènes mais, vers 341, le pays passa à nouveau sous domination
perse.
5.2 L’Égypte ptolémaïque, romaine et byzantine
5.2.1 La période hellénistique
Alexandre le Grand, dont les troupes occupèrent l’Égypte, en 332 av. J.-C., libéra le pays de
la tutelle perse. Jusqu’en 30 av. J.-C., l’Égypte fut intégrée au monde hellénistique.
Le Macédonien, qui quitta le pays dès le printemps de l’an 331, fonda Alexandrie et sut
obtenir la faveur de la population en maintenant les lois et les traditions nationales. Il s’assura
surtout l’appui du clergé en se rendant dans le temple d’Amon, où il fit reconnaître sa filiation
divine. Le pays fut gouverné par ses généraux, qui désignèrent Ptolémée comme satrape
d’Égypte à la mort d’Alexandre, en 323. Ptolémée se proclama roi, en 305, et régna dès lors
comme un pharaon.
Durant un siècle et demi, la dynastie lagide fit de l’Égypte l’une des grandes puissances du
monde hellénistique. Dans sa plus grande extension, sous Ptolémée III Évergète Ier, l’empire
ptolémaïque dominait une grande partie de la Syrie, la Cilicie, Cyrénaïque, Chypre et avait la
maîtrise de la Méditerranée et de la « mer des Indes ». Cependant, la richesse de l’État était
fondée sur l’exploitation de la paysannerie égyptienne, lourdement imposée sur les produits
issus de terres entièrement en possession du souverain. L’administration était aux mains des
colonisateurs hellènes (Macédoniens ou Grecs) et seuls les membres des minorités perse ou
juive pouvaient espérer accéder aux charges importantes. Les émeutes populaires se
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