fibres constituant la filasse. Enfin la plante produit des graines connues sous le nom de
chènevis.
Place habituelle dans l'assolement, exigences agronomiques et climatiques
En raison de sa végétation étouffante, le chanvre est considéré comme nettoyant; il est assez
"gourmand" en éléments nutritifs, sa mise en place demande un sol plutôt bien préparé.
Pour toutes ces raisons, il peut constituer un relais de rotation, voire même une tête de
rotation.
C'était le cas dans la Sarthe avant la deuxième guerre mondiale. On adoptait souvent une
succession chanvre - blé - orge - trèfle ou, plus simplement : chanvre - blé - orge, dans le cas
où le trèfle n'était pas cultivé.
Il peut aussi, bien que ce ne soit pas recommandé, revenir une ou deux fois sur lui-même.
Si on le cultive uniquement comme engrais vert on peut évidemment être satisfait par une
culture moins belle que dans le cas où on souhaite une récole de graines ou de fibres.
Se dire toutefois que si le chanvre peine en début de végétation, parce que le terrain est trop
pauvre et/ou mal préparé, ou encore parce que le semis a été effectué au mauvais moment
et/ou dans de mauvaises conditions, il sera fortement concurrencé par certaines adventices
(notamment chénopodes, moutardes, renouées et plantes pluriannuelles) et ne pourra pas jouer
vis à vis d'elles son rôle d'assommoir.
Il a besoin d'eau bien répartie et de temps doux, le climat océanique lui convient bien; il
redoute la sécheresse.
Sa réputation de plante de terre riche en humus et à pH neutre est bien établie et sans doute
fondée mais on peut aussi faire pousser de belles cultures de chanvre sur des terres plus
"maigres" pour peu qu'on sache les préparer et les fumer et que le climat et l'année soient
propices.
Peu de ravageurs et parasites à signaler; mentionnons tout de même l’orobanche, plante
parasite qui peut poser problème. Quelques dégâts de limaces sont parfois signalés, à
surveiller.
Soigner le travail du sol
Pour la mise en place du chanvre, le travail de la terre revêt un aspect et une importance
particuliers.
On considère traditionnellement que le chanvre exige un lit de semence soigné et fin; cette
opinion semble fondée si on veut assurer à la culture une levée prompte et homogène lui
permettant de bien exprimer ses capacités et de dominer la flore spontanée.
Il ne faut toutefois pas exagérer l'émiettement, surtout en terres battantes, car la levée est
compromise par le croûtage de la surface qui se produit après une pluie violente sur une terre
trop affinée.
Pour cette même raison il faut rouler après le semis, seulement si nécessaire.
On peut mettre à profit la période printanière précédant la mise en place pour lutter contre les
pluriannuelles (rumex, chardons, chiendent, laiteron...).
Ces travaux permettent aussi de faire lever et de détruire sanves, moutardes, chénopodes et
toutes adventices annuelles dont le réveil végétatif se produit à cette époque.
Les façons culturales précédant le semis du chanvre sont donc particulièrement nettoyantes si
on les réalise judicieusement.
Elles peuvent prendre différentes formes selon l’année, le terrain, le précédent, le matériel
dont on dispose.