Mesurer la santé économique du Canada Même lorsque l’économie canadienne va bon train et semble avoir atteint sa vitesse de croisière, les économistes sont toujours attentifs aux changements qui pourraient démontrer un ralentissement, comme une baisse de productivité ou une perte de pouvoir d’achat. Ils évaluent la santé de l’économie, envisagent (prédisent) les répercussions à long terme des tendances du marché et prescrivent les mesures à prendre pour en maintenir l’équilibre. Ils disposent d’un certain nombre d’outils pour dresser le « bilan de santé » de l’économie. L’utilisation de la capacité de production Tableau 1 Il existe un baromètre efficace du dynamisme d’une économie : il s’agit du « régime » auquel elle fonctionne, c’est-à-dire du taux d’utilisation de sa capacité de production. Ce taux sert à comparer la production potentielle (ce que le Canada est capable de produire) d’une branche d’activité ou d’une entreprise à sa production réelle. Vers la fin des années 1990, le bourdonnement incessant des chaînes de montage canadiennes avait de quoi réjouir les économistes. En 1999, le taux moyen d’utilisation de la capacité des industries canadiennes, à l’exclusion des marchandises agricoles, s’établissait à 84,9 %. Il n’avait jamais été aussi élevé de toute l’histoire du Canada, exception faite du boom de 1987-1988. Toutefois, lorsque les industries roulent à fond, elles finissent par atteindre leur plafond de production, et des pressions inflationnistes (qui veut dire… faire augmenter les prix) peuvent commencer à s’exercer. L’augmentation actuel des investissements, notamment en matière de matériel et d’outillage neufs, devrait atténuer (rendre moins important) la pression, car il permettra aux producteurs de continuer d’agrandir leurs chaînes de production et d’abaisser leurs prix grâce à une production plus efficace. La productivité La productivité est un autre indicateur utile de la santé économique. Un accroissement de la productivité peut refléter des améliorations dans un certain nombre d’aspects essentiels d’une économie moderne, par exemple le savoir ou les techniques de production de pointe. La productivité contribue également à améliorer le niveau de vie d’un pays. Lorsque les entreprises deviennent plus efficaces, les salaires et traitements augmentent; l’efficacité accrue de la production permet en outre de réduire les prix des biens et des services, ce qui profite aux travailleurs et aux consommateurs. La hausse de la productivité témoigne aussi d’une main-d’œuvre hautement qualifiée, d’une utilisation accrue de machines pour produire des biens et d’une amélioration des pratiques de gestion. Produit intérieur brut PIB La productivité du travail, qui correspond au PIB réel généré par heure de travail, est un indicateur utile de la vigueur de notre main-d’œuvre. Une forte productivité du travail peut s’avérer avantageuse pour nos travailleurs. L’accroissement de la productivité ayant pour effet d’abaisser les prix, il peut en résulter une amélioration des salaires et du niveau de vie de tous les Canadiens. En 1999, stimulée par une forte amélioration dans le secteur de la fabrication, la productivité du travail a progressé de 1,4 %, soit près de trois fois plus qu’un an auparavant (0,5 %). La productivité des travailleurs a progressé de 2,1 % dans le secteur des biens et de 1 % dans celui des services. Tableau 2 PIB des 33 économies les plus développés. Rang Pays 2009 PIB/h, ($ÉU) 14 Allemange $37 307 18 Australie $34 974 9 Autriche $43 570 10 Belgique $40 019 17 Canada $36 589 22 Chypre $29 348 4 Denmark $52 815 21 Espagne $30 251 6 États-Unis $45 550 8 Finlande $44 217 11 France $39 922 24 Grèce $29 043 23 Hong Kong SAR $29 172 16 Icelande $36 878 5 Ireland $49 096 25 Israel $28 081 19 Italie $33 253 12 Japon $39 116 32 Korée du Sud $14 946 1 Luxembourg $94 418 29 Malte $17 883 Nouvelle 27 Zéalande $20 960 2 Novège $70 644 7 Pays-Bas $44 259 28 Portugal $19 624 30 Rép. Czech $16 684 31 Rép. Slovak $16 241 20 Royaume-Uni $32 798 15 Singapore $37 170 26 Slovenie $24 181 13 Suède $38 960 3 Swiss $61 741 33 Taiwan $14 365 En 1999, le secteur agricole, qui n’est pas considéré traditionnellement comme une industrie de haute technologie, a pourtant mené le bal de la productivité en affichant une amélioration de 13,4 % par rapport à l’année précédente. On a observé d’autres hausses importantes dans l’exploitation forestière (7,2 %), les communications et les autres services publics (6,8 %), le commerce de gros (5,2 %) et les mines (4,5 %). Le PIB par habitant La valeur de la production économique ou du produit intérieur brut pour chaque habitant peut aussi en dire long sur la santé économique du pays. Les indicateurs du PIB par habitant peuvent donner des indications sur le revenu familial moyen; la croissance du PIB par habitant et celle du revenu annuel moyen suivent généralement une courbe semblable. Le PIB par habitant varie d’une province à l’autre. En 1998, il est passé d’un maximum de 36 000 $ en Alberta à un minimum de 21 000 $ à TerreNeuve. En Ontario, le PIB par habitant s’établissait à 33 000 $, alors qu’au Québec, il était de 26 000 $. Comparaisons internationales Pour évaluer leur performance économique, les Canadiens comparent souvent leur économie à celle des États-Unis, malgré une évidente disparité. Il est souvent difficile d’établir des comparaisons entre pays, mais le pouvoir d’achat, c’est-à-dire combien nous obtenons pour nos dollars respectifs, s’avère une mesure utile. Si le taux de change semble s’imposer comme jauge, il n’indique pas toujours les écarts réels entre les prix pratiqués dans chaque pays. La parité de pouvoir d’achat (PPA) permet d’établir des comparaisons plus exactes. Les PPA sont des taux de conversion fondés sur le pouvoir d’achat réel des devises, par opposition au cours d’une devise sur le marché international. Une méthode couramment utilisée pour convertir les devises selon leur taux de change « exact » est « l’indice Big Mac », calculé régulièrement par The Economist. Cet indice permet de comparer le prix du fameux hamburger de McDonald’s dans divers pays. En avril 2000, par exemple, un Big Mac coûtait 2,51 $US aux États-Unis et 2,85 $CAN au Canada. Du point de vue de la PPA, le huard avait une valeur de 0,88 $, il valait, d’après le prix des hamburgers, 20 cents de plus que selon son cours sur le marché libre. En fonction d’un panier de biens, en 1998, le dollar canadien valait 0,84 $US du point de vue de la PPA, contre un taux de change de 0,67 $US. Autrement dit, le dollar canadien avait un pouvoir d’achat d’environ 25 % supérieur à la valeur annoncée par le taux de change du marché. On peut aussi utiliser cette méthode pour comparer les chiffres du PIB par habitant entre pays. En 1998, en fonction des PPA exprimées en dollars canadiens, le PIB s’établissait à 29 300 $ par habitant au Canada, contre 36 500 $ aux États-Unis, 28 000 $ au Japon, 25 500 $ en France, 26 800 $ en Allemagne, 25 700 $ au Royaume-Uni et 9 200 $ au Mexique. Le commerce international Les Canadiens ont toujours été un peuple de commerçants, mais aujourd’hui, ils étendent plus que jamais leurs réseaux à l’étranger. Par l’intermédiaire de l’Organisation mondiale du commerce et de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), la libéralisation du commerce a réduit les coûts liés au commerce international, accru les séries de production et stimulé la spécialisation. De plus, la diffusion rapide des technologies de l’information et des communications a réduit les coûts de transport et écourté les délais de livraison. Enfin, l’évolution technologique et les gains de productivité sur le marché mondial ont eu pour effet d’abaisser les prix de nombreux biens. Par conséquent, les Canadiens sont de plus en plus actifs dans le commerce international, notamment en Amérique du Nord. L’incidence du Libre-Échange Au début des années 1990, le commerce international a fait la manchette de nombreux journaux canadiens. Il était question, bien sûr, de la libéralisation de nos relations commerciales avec les États-Unis. Afin d’accroître le commerce et les investissements exempts de tarifs sur le continent, le Canada, les États-Unis et le Mexique ont conclu l’ALENA, en vigueur depuis le 1er janvier 1994. Tableau 3 Pour stimuler le Canada et le Monde commerce entre Source: Statistique Canada, Base de données CANSIM ces pays, l’accord prévoit un ambitieux Importations et exportations de marchandises programme (Millions de dollars) par secteur, Tableau 228-0043 d’élimination des Exportations Importations tarifs sur les biens 2008 2008 et services Produits de l'agriculture et de la pêche 40 275 28 514 Produits énergétiques 132 842 52 930 échangés, ainsi Produits forestiers 26 336 2 872 que la réduction Équipement et biens industriels 107 795 90 685 d’autres obstacles Machines et équipement 84 919 122 674 au commerce. Le Produits de l'automobile 57 583 71 961 principe est - dont automobiles et camions 41 181 41 110 simple : grâce à - dont pièces d'autos 16 401 30 851 l’élimination d’une Autre biens de consommation 16 785 57 524 partie de leurs Transactions spéciales commerciales 17 259 6 108 frais commerciaux totale de toutes les marchandises 483 793 433 269 (en l’occurrence, Source : http://www.international.gc.ca/economist-economiste/index.aspx?lang=fra les tarifs), les entreprises sont mieux en mesure de réaliser leur plein potentiel en exerçant leurs activités au sein d’une économie nord-américaine élargie, mieux intégrée et plus efficace. Et, à mesure que l’incidence économique du libre-échange se fait sentir, les consommateurs bénéficient généralement de la concurrence accrue en ayant accès à de meilleurs produits et services à des prix avantageux. Tableau 4 Commerce des marchandises du Manitoba et du Canada Base douanière - millions de dollars canadiens Manitoba Canada Manitoba % du total Principaux marchés d'exportation États-Unis 8 879 375 797 2.36% Royaume-Uni 640 12 995 4.92% Japon 619 11 089 5.58% Chine 316 10 376 3.04% Mexique 259 5 848 4.43% Principaux produits d'exportation * Combustibles minéraux 1 340 133 888 1.00% Véhicules auto/pièces 1 314 53 757 2.44% Machinerie 1 167 36 512 3.20% Mach. & équip. élect. 1 036 19 134 5.41% Pierres et métaux préc. 964 13 897 6.94% Exportations totales 12 898 Principaux fournisseurs États-Unis 12 458 Chine 692 Mexique 366 Japon 253 Allemagne 183 Principaux produits d'importation * Machinerie 3 975 Véhicules auto/pièces 2 195 Combustibles minéraux 1 254 Mach. & équip. élect. 720 Plastiques 596 Importations 15 291 483 793 2.67% 226 902 42 618 17 904 15 288 12 712 5.49% 1.62% 2.04% 1.66% 1.44% 63 602 63 253 53 737 42 411 14 081 6.25% 3.47% 2.33% 1.70% 4.23% 433 269 3.53% Manitoba - Canada - Indicateurs économiques Manitoba Canada % ou diff. du total Population ('000) 1 208 33 311 3.6% PIB (M$ Courant) 50 886 1602 474 3.2% Croissance réelle du PIB (%) 2.4 0.5 1.9 PIB per capita ($) $ 42,126 $ 48,106 -$ 5,980 15 204 559 755 2.7% Exportations Biens & Services (M$) 29.9 34.9 -5.1 Export. Biens & Services en % du PIB 14 408 534 096 2.7% Importations Biens & Services (M$) 28.3 33.3 -5.0 Import. Biens & Services en % du PIB 4.2 6.1 -1.9 Taux de chômage (%) * Selon le Système Harmonisé (codes à 2 chiffres) Source: Statistique Canada S’il est difficile de cerner avec exactitude les retombées d’un accord commercial sur la croissance économique, les chiffres concernant l’ALENA sont cependant très éloquents : après cinq ans, le commerce de marchandises du Canada avec les États-Unis, d’une part, et le Mexique, d’autre part, avait augmenté respectivement de 80 % et de 100 %. En 1999, la valeur du commerce de biens et de services entre le Canada et les États-Unis totalisait 622,7 milliards de dollars, soit une moyenne quotidienne de 1,7 milliard. La prédominance des États-Unis dans nos statistiques sur le commerce est frappante : tout compte fait, en 1998, les États-Unis ont acheté plus des quatre cinquièmes de nos exportations et ont produit les trois quarts de nos importations. Nos résultats commerciaux auprès des autres pays demeurent également impressionnants. En 1999, la performance du commerce bilatéral a couronné une décennie de croissance exceptionnelle. Au cours de la période 1990-1999 — durant laquelle notre PIB a progressé au rythme annuel moyen de 2,2 % —, les exportations et les importations de biens et de services ont respectivement marqué des hausses moyennes de 8 % et de 7 %. Malgré l’influence prépondérante des États-Unis sur notre commerce, les produits canadiens trouvent aussi preneurs dans d’autres régions du monde. L’Asie demeure une cible Tableau 5 importante, quoique les exportations vers certains Balance des paiements internationaux pays asiatiques aient fléchi en 1999. Sur un autre Canada et le Monde 2008 (Millions de continent, les ventes à l’Union européenne ont dollars) enregistré une légère reprise grâce à Recettes l’affermissement de la croissance des grandes 637502 Recettes total 557922 Biens et services économies de l’Europe occidentale. Revenus de placements La balance des paiements 69338 Paiements Paiements total 627264 533271 La balance des paiements sert à consigner les opérations effectuées entre le Canada et le reste du 83380 monde. Elle repère les fonds qui entrent au Canada Différence en provenance de toutes les sources internationales, 10239 Différence total 24651 Biens et services ainsi que les paiements effectués par les Canadiens Revenus de aux non-résidents. Le bilan du compte courant -14042 placements présente les échanges de biens et de services avec Source: Statistique Canada les autres pays, et les revenus de placements comme Base de données CANSIM les intérêts, les dividendes et les bénéfices réalisés par les entreprises canadiennes au pays et à l’étranger ainsi que par les établissements canadiens d’entreprises étrangères. Le compte de capital et les comptes financiers font état des investissements directs et des investissements qu’effectuent les Canadiens sous forme d’actions et d’obligations étrangères. Biens et services Revenus de placements Tableau 6 Balance des paiements internationaux Canada et le Monde Source: Statistique Canada Base de données CANSIM Le texte Mesurer la santé économique du Canada à été adapté d’une source Internet dont : www.international.gc.ca NOM : __________ Mesurer la santé économique du Canada Questionnaire Répondre aux questions sur une feuille mobile. Q1 – Pourquoi est-ce que c’est important qu’un pays atteigne la plus haute capacité de production possible? (2pts.) Q2 – Décris dans une ou deux phrases les changements dans la capacité de production au Canada entre 2006 et 2010. (Tableau 1) (3pts.) Q3 – Décris en tes mots le concept de produit intérieur brut (PIB). (2pts.) Q4 – En t’appuyant sur tes connaissances des autres concepts que nous avons étudiés en géographie, explique pourquoi il existe de tellement grande différences même entre les pays développé. (Tableau 2) (2pts.) Q5 – Parmi les exportations du Canada lesquels sont les plus importants? (2pts.) Q6 – Analyse les informations du Tableau 4. Ce tableau compare le Manitoba avec le reste du Canada. Quelles conclusions peut-on tirer? (5 conclusions intéressantes). (5pts.) Q7 – Explique en tes propres mots le concept de balance des paiements. (2pts.) Q8 – Décris dans une ou deux phrases les changements dans la balance des paiements au Canada entre 2007 et 2010. (Tableau 6) (3pts.) Vocabulaire Importations — biens ou services en provenance d'un autre pays. Exportations — biens ou services à destination d'un autre pays. Balance commerciale — différence entre la valeur des biens et services qu'un pays exporte et la valeur des biens et services qu'il importe. Excédent commercial — se dit d'un pays dont les exportations sont supérieures aux importations. Déficit commercial — se dit d'un pays dont les importations sont supérieures aux exportations. Balance des paiements — relevé statistique des transactions internationales de crédit et de débit d'un pays avec d'autres pays. La balance des paiements inclut les transactions des biens et services et les transactions de capitaux, comme les transferts de capitaux. Étant donné qu'une bonne part de l'activité économique nécessite maintenant des transactions en capitaux (c.-à-d. des transactions financières et monétaires), la balance des paiements d'un pays brosse un tableau plus exhaustif de ses transactions internationales que ne le fait la balance commerciale. Mondialisation – Le terme « mondialisation » décrit l'accroissement des mouvements de biens, deservices, de main-d'oeuvre, de technologie et de capital à l'échelle internationale. Bien que la mondialisation ne soit pas un nouveau phénomène, son rythme a augmenté grâce à la venue des nouvelles technologies, particulièrement dans le domaine des télécommunications.