48. ASTROPHYSIQUE
Dernière mise-à-jour de ce chapitre: 15.12.2009 10:24
LISTE DES SUJETS TRAITÉS SUR CETTE PAGE
L'astrophysique est une branche interdisciplinaire de l'astronomie qui concerne
principalement la physique et l'étude des propriétés des objets de l'univers (étoiles,
planètes, galaxies, milieu interstellaire par exemple), comme leur luminosité, leur densité,
leur température et leur composition chimique.
Remarque: Actuellement, les astronomes ont une formation en astrophysique et leurs
observations sont généralement étudiées dans un contexte astrophysique, de sorte qu'il y a
moins de distinction entre ces deux disciplines qu'auparavant.
ÉTOILES
Avant d'aborder le formalisme mathématique relatif à la dynamique des étoiles, nous
avons souhaité suite à une demande des lecteurs, écrire une introduction vulgarisée afin
de compléter la culture générale relative à ce domaine.
Les étoiles sont donc des corps célestes gazeux dont la masse va de 0.05 masses solaires
à 100 masses solaires. La luminosité d'une étoile (sa puissance) va de 10-6 à 106 fois celle
du Soleil. Grossièrement, lorsque la masse double, la luminosité décuple. Bien que la
plupart des étoiles visibles à l'oeil nu dans notre ciel soient des géantes bleues de 104 à
105 fois plus lumineuse que le Soleil, les 90% des étoiles qui peuplent notre galaxie sont
moins lumineuses que le Soleil.
Les astronomes ont mis en place une méthode de classification des étoiles basée sur la
position dans leur spectre, des raies spectrales d'absorption. Autrefois classées de A à Q,
l'évolution de la spectrométrie a permis leur regroupement et leur réorganisation. Les
classes sont aujourd'hui définies par les lettres OBAFGKM, et chacune est divisée en 10
sous-classes, notées de 0 à 9. La classification spectrale (tirée d'un spectre continu dont il
ne résulte seulement certaines raies du spectre après le passage de la lumière dans un
milieu donné) peut être croisée avec les classes de luminosité dont nous tirons la
température à la surface de l'étoile (nous démontrerons comment obtenir
mathématiquement cette information):
(48.1)
La grande courbe au centre indique l'évolution d'une étoile de même masse que le Soleil.
Après un passage sur la séquence principale, elle devient une géante rouge,
éventuellement une nébuleuse planétaire (éjection du combustible de l'étoile à de grandes
distances), puis elle termine sa vie sous la forme d'une naine blanche. Par comparaison
nous avons indiqué l'évolution d'étoiles 10 ou 30 fois plus massives que le Soleil : elles
quittent la séquence principale pour devenir des supergéantes puis elles finissent en
supernovae qui ne peuvent être représentées sur ce diagramme !
Une étoile est dans un premier temps en équilibre hydrostatique. Les forces
gravitationnelles dues à sa masse sont compensées par les forces de pression interne due à
la température élevée entretenue par des réactions thermonucléaires à basse densité et à la
pression de dégénérescence des électrons à densité élevée. Une étoile passe 90% de sa vie
à fusionner de l’hydrogène en hélium qui s’accumule en son centre. Durant cette phase,
elle évolue dans ce que nous appelons "la séquence principale" du diagramme de
Hertzsprung-Russel représenté ci-dessous. Ce diagramme met en relation la température
de surface (abscisse logarithmique présenté en ordre opposé) à la luminosité (ordonnée
logarithmique) de populations d’étoiles. La séquence principale apparaît comme une
diagonale. La température de surface et la luminosité étant directement fonction de la
masse:
(48.2)
Chacune des étoiles du ciel trouve sa place sur le diagramme introduit par Hertzsprung et
Russell (diagramme H-R ci-dessous) dont les diverses régions permettent d'en repérer le
stade d'évolution. Il est alors possible d'y tracer une courbe représentative de l'évolution
d'une étoile donnée à partir de la connaissance de son état au moment de l'observation.
Ainsi, les étoiles massives évoluent plus vite que les étoiles de faible masse, mais ce
résultat est déduit d'autres considérations que celles permettant de construire le
diagramme. Le diagramme sert notamment à évaluer l'âge moyen d'un amas d'étoiles à
partir de celui de ses composants. De même, il permet de caractériser les étoiles variables
et leurs composantes telles les géantes rouges qui deviennent instables et pulsantes en
vieillissant. Cette famille d'objets instables définit une bande d'instabilité sur le
diagramme. Ce diagramme traduit la classification spectrale des étoiles ou leur
température de sur face en fonction de leur magnitude absolue ou de leur luminosité.
Ce diagramme, sur lequel toutes les étoiles trouvent leur place dès que nous connaissons
leurs caractéristiques, fut développé indépendamment en Europe par Ejnar Hertzsprung et
aux Etats-Unis par Henry Norris Russell. L’axe horizontal indique la classification
spectrale en partant, à gauche, des étoiles les plus chaudes, les bleues, pour atteindre les
moins chaudes, les rouges, à droite. Les étoiles se positionnent en groupes spécifiques sur
le diagramme : celles qui évoluent sur leur séquence principale se situent sur une courbe
incurvée qui commence en haut, à gauche, et se termine en bas, à droite. C’est sur cette
courbe que se regroupent les étoiles stables qui brûlent leur hydrogène et, parmi elles, le
Soleil qui se positionne au centre du diagramme. Les géantes et les supergéantes
apparaissent dans la partie supérieure droite, tandis que les naines blanches se regroupent
dans la partie inférieure gauche. Au fur et à mesure qu’elle évolue, chaque étoile décrit
une courbe particulière : elle commence par suivre la trajectoire de Hayashi jusqu’à ce
qu’elle atteigne sa séquence principale sur laquelle elle évolue tant que son noyau brûle
de l’hydrogène. Lorsque commence la combustion de l’hélium, elle remonte vers le haut
où se concentrent les géantes rouges et y reste jusqu’à ce que la fusion nucléaire s’arrête :
elle s'effondre alors sur elle-même pour rejoindre les naines blanches ou dans le cas d'une
certaine valeur de masses solaire, les étoiles à neutrons, Trou Noirs ou encore, si sa masse
est très élevée, explose en supernovae.
Lorsque la masse d’hélium d'une étoile devient suffisante, l’augmentation de pression
induit une augmentation de la température amorçant ainsi la fusion de l’hélium ("flash de
l’hélium") en carbone, oxygène et néon créant un second front de combustion à
l’intérieur du premier. Pour une étoile de masse solaire, les réactions s’arrêtent à ce stade.
L’étoile grossit et se refroidit en surface. Elle devient une géante rouge 104 fois plus
lumineuse qu’auparavant. Elle passe par des phases d’instabilité et finit par expulser
progressivement ses couches externes en formant une "nébuleuse planétaire". Son noyau,
dont la densité est de plusieurs tonnes par centimètre cube, se refroidit lentement : c’est la
naine blanche (nous aborderons ce processus sous forme mathématique plus loin).
L’équilibre y est maintenu par la pression de dégénérescence des électrons.
Pour une étoile plus massive, la température interne devient assez importante pour que le
carbone et l’oxygène puissent fusionner en silicium. A son tour, s'il est en masse
suffisante, le silicium fusionnera en fer. Les fronts de combustion se développent dans un
schéma dit en pelures d’oignon. Le fer est le nucléotide le plus stable : il se trouve au
fond de la vallée de stabilité (cf. chapitre de Physique Nucléaire). Il ne peut ni fusionner,
ni fissionner. Lorsque la densité atteint une valeur critique (cela correspond à une masse
totale de l’étoile de plus de 8 masses solaires), la pression de dégénérescence des
électrons n’arrive plus à maintenir l’équilibre contre la gravitation. En un dixième de
seconde, le noyau de fer s’effondre. Les autres couches du coeur se précipitent vers le
noyau effondré sous forme d’une onde dont le maximum de vitesse correspond au rayon
sonique.
La densité du noyau devient alors énorme. Il se produit des réactions inverse où les
protons capturent les électrons en formant des neutrons et libérant un flot de neutrinos.
Lorsque le noyau de l'étoile atteint la densité nucléaire de , la compaction
s’arrête brutalement (rayon d’environ 10km !). Les couches externes du noyau
rebondissent par un choc superélastique et entrent en expansion. Lorsque cette onde de
choc réfléchie rejoint le rayon sonique, la température monte tellement haut que la
chiffrer n’a plus de sens. La matière subit une photodésintégration complète (tous les
nucléotides sont désagrégés en gaz de nucléons). Finalement par un mécanisme pas
clairement établis, toutes les couches externes de l’étoile sont éjectées dans l’espace :
c’est une "supernovae de type II".
Le noyau effondré, presque entièrement constitué de neutrons, sera en rotation rapide si
l'étoile initiale avait un moment cinétique non nul (conservation du moment cinétique
oblige). Le champ magnétique est également conservé et dépasse de loin tout ce qui ne
sera probablement jamais réalisable en laboratoire. Cela provoque un rayonnement
synchrotron qui donne l’illusion que l’étoile clignote, c’est pourquoi nous appelons ces
jeunes "étoiles à neutron" sous la dénomination de "pulsars".
Les étoiles très massives (plus de 50 masses solaires), la masse totale du coeur qui
s’effondre pourrait dépasser 3 masses solaires. Dans ce cas, la gravité devient telle que sa
masse s’effondre au delà des dernières forces répulsives et se compacte en une
singularité. La courbure de l’espace devient telle qu’aucune matière, rayonnement ou
information ne peut plus s’échapper au delà d’un volume appelé horizon ou sphère de
Schwarzschild . C’est un "Trou noir". Tout ce qui y tombe perd son identité. Un trou noir
ne présente plus que trois propriétés : sa masse, son moment cinétique et sa charge
électrique. Nous disons qu’un trou noir n’a pas de chevelure. De plus, une telle
singularité devrait toujours être cachée par un horizon, être habillée.
GENÈSE
Nous allons voir maintenant comment des astres nouveaux peuvent naître à partir
d'immenses nuages de gaz qui s'étendent entre les étoiles dans les galaxies. Ce milieu
interstellaires est une source potentielle d'étoiles nouvelles, qui une fois leur vie terminée
(sous forme de géant rouge ou de supernova), peuvent réinjecter une partie de leur
matériau dans l'espace intersidéral.
Au fait, personne ne sait vraiment les détails de la façon dont un nuage interstellaire
aboutit à une étoile car il s'agit d'un problème fort difficile, essentiellement à cause de
l'apparition de toute une hiérarchie de structures, sous-structures, etc... dans le nuage à
mesure qu'il s'effondre sur lui-même. Des mouvements turbulents apparaissent, qui ne
peuvent être décrits de manière simples par les équations hydrodynamiques (cf. chapitre
de Mécanique Des Milieux Continus). D'autres complications apparaissent lorsque nous
voulons tenir compte du champ magnétique sur le gaz en contraction, ou d'explosions de
supernovae dans le nuage...
Au moins, pouvons nous donner les conditions nécessaires pour qu'un étoile puisse se
forme au sein d'un nuage interstellaire. Pour cela, plusieurs barrières doivent en fait être
franchies. Une première barrière est thermique. Une deuxième barrière est rotationnelle :
une proto étoile qui se contracte tourne de plus en plus vite et peut littéralement exploser
si sa vitesse de rotation devient trop importante (conservation du moment cinétique).
Examinons ces deux effets.
EFFONDREMENT D'UN NUAGE INTERSTELLAIRE
Deux forces opposées sont présentes dans un nuage de masse M et de rayon R : une force
d'autogravitation, qui tend à contracter le nuage, et une force de pression thermique, qui
tend à le faire exploser.
1 / 32 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !