Remarques liminaires
1. Le Copa-Cogeca souhaite souligner le fait que l'agriculture et la sylviculture peuvent
potentiellement atténuer le changement climatique. Leur potentiel est toutefois limité par
les conditions et les perturbations naturelles, le risque de saturation, les flux complexes, la
capacité insuffisante de surveillance des émissions et les incertitudes considérables des
méthodes de comptabilisation.
2. C'est pourquoi, à ce stade des discussions où de nombreuses questions restent sans
réponse (et en raison du fait que les conditions naturelles, qui ne peuvent être contrôlées
par les gestionnaires de terres, ont un impact considérable sur le piégeage du carbone
dans les sols et leur teneur en carbone), il n'existe pas de preuves suffisantes soutenant
l'inclusion des activités LULUCF dans les engagements de l'UE en matière de réduction
des émissions de gaz à effet de serre.
3. Des connaissances reposant sur des preuves scientifiques et de meilleures méthodes de
surveillance sont nécessaires pour améliorer la confiance dans les inventaires d'émissions
de gaz à effet de serre liées à la sylviculture et aux sols agricoles. Des améliorations sont
nécessaires, tant en termes de précision que de cohérence, et il est important d'examiner
les options d'atténuation d'un point de vue holistique et au travers d'une approche
intégrée. Les activités LULUCF ne devraient pas être considérées de manière isolée. Il
convient d'inclure les effets combinés du remplacement de l'énergie fossile par les
biocarburants et la biomasse dans toute évaluation. En outre, les options d'atténuation du
changement climatique présentant de multiples bénéfices environnementaux devraient
être prioritaires et leurs répercussions évaluées, comme par exemple les systèmes
d'élevage basés sur les pâturages, qui contribuent simultanément à la préservation et au
piégeage du carbone, à la protection de la biodiversité, à la réduction de la perte
d'éléments fertilisants, au stockage de l'eau ainsi qu'à la prévention des incendies, des
inondations et de l'érosion.
4. Le fait d'accroître de 10% l'utilisation d'énergie renouvelable dans le secteur des
transports constitue une manière efficace de réduire la dépendance de l'UE vis-à-vis des
carburants fossiles et de lutter contre le changement climatique. Les agriculteurs, les
sylviculteurs et les propriétaires forestiers d'Europe sont disposés à jouer un rôle clé dans
la réalisation de cet objectif. L'effet de substitution du carbone qu'offrent les matériaux
renouvelables est très populaire auprès du grand public et doit donc être reconnu. Une
utilisation accrue des produits de base agricoles pour la production de matériaux
industriels tels que les polymères, les lubrifiants et les fibres (par ex. lin et chanvre) et la
substitution du carbone qu'offrent les produits ligneux récoltés utilisés dans la
construction et l'ameublement en remplacement des produits industriels à haute intensité
énergétique peuvent également contribuer à réduire le besoin de produits pétrochimiques.
A. Options politiques
5. Comme indiqué plus haut, nous ne voyons aucune solution « simple » émerger. Il est
donc difficile de prendre une décision quant à la meilleure option.
6. Le Copa-Cogeca estime que les arguments avancés par les consultants concernant
l'inclusion du secteur LULUCF dans le système communautaire d'échange de quotas
d'émissions de gaz à effet de serre (SCEQE) sont solides et réalistes.
7. Il est impossible d'inclure l'agriculture et la sylviculture dans le SCEQE en raison de
leurs caractéristiques spécifiques : un nombre élevé de petits émetteurs, les difficultés à
vérifier les émissions, le manque de méthodes de surveillance optimisées et normalisées
au niveau européen pour le carbone des sols et d'inventaires de référence y liés, ainsi que
l'absence de règles de surveillance, de déclaration et de vérification et d'un exercice
d'étalonnage fiables.
8. L'inclusion des activités LULUCF dans la Décision de répartition de l'effort constitue un
important défi en raison de la structure des exigences prévues par cette Décision. Il est
clair que l'inclusion des activités LULUCF dans la Décision de répartition de l'effort