LA « CARTE D’IDENTITE » DU VERBE
1. QUEST-CE QUUN VERBE ?
- Le verbe sert à organiser la phrase verbale. Il peut exprimer une action (il joue) ou un
état (il semble content)
- C’est un mot qui peut varier de personne, de mode, de temps et de forme (ou voix) :
il y a donc pour chaque verbe de nombreuses formes verbales (verbe vouloir : je
veux/ tu voulais/ il voudrait/ Nous avons voulu).
L’ensemble des formes que peut prendre un verbe, c’est sa conjugaison.
2. LES GROUPES DE VERBES
- Les groupes rassemblent les verbes qui se conjuguent de la même façon
- Il existe trois groupes de verbes
● verbes du premier groupe : ceux dont l’infinitif se termine en –er
demander
● verbes du deuxième groupe : ceux dont l’infinitif se termine en –ir et dont
le radical est iss salir
● verbes du troisième groupe : tous les autres verbes et le verbe aller
prendre, savoir, venir
- Les verbes avoir et être peuvent être employés :
● pour leur sens propre : nous avons des bonbons/ nous sommes curieux
● pour conjuguer tous les autres verbes. On les appelle alors les auxiliaires
(aides) : nous avons mangé des bonbons/nous sommes allés en classe
3. LES VARIATIONS DES VERBES
- Le verbe varie selon les personnes, le mode, le temps, et la forme. Connaître ces formes
nous permet de savoir le conjuguer.
● Six personnes
Au singulier
1° personne : je
2°personne : tu
3°personne : il, elle, on
Au pluriel
1° personne : nous
2°personne : vous
3°personne : ils, elles
● Six modes
- Quatre modes personnels qui varient selon les temps de conjugaison et les six
personnes :
L’indicatif 8 temps (voir tableau suivant)
L’impératif 2 temps (3 personnes seulement)
Le conditionnel 2 temps
Le subjonctif 4 temps
- les modes impersonnels qui varient selon les temps, et non les personnes :
L’infinitif savoir (présent) avoir su (passé)
Le participe désignant (présent) ayant désigné ou désigné (passé)
● Temps
- Les temps situent l’action ou l’état dans le passé, le présent, l’avenir
- Les temps peuvent être simples (la forme verbale n’est qu’un seul mot) ou composés
(la forme verbale se compose de deux ou trois mots)
- Les temps composés sont formés d’un auxiliaire (verbe avoir ou verbe être) et du
participe passé du verbe.
- Au mode indicatif, à chaque temps simple correspond un temps composé :
Temps simples
Temps composés
Présent
Passé composé (auxiliaires au présent)
Imparfait
Plus que parfait (auxiliaires à l’imparfait)
Passé simple
Passé antérieur (auxiliaires au passé simple)
Futur
Futur antérieur (auxiliaires au futur)
● La forme active/la forme passive
- Tous les verbes qui expriment une action se conjuguent à la forme active : le sujet fait
l’action exprimée par le verbe : l’enfant mange du chocolat
- Certains de ces verbes se conjuguent à la forme passive : le sujet subit l’action
exprimée par le verbe : le chocolat est mangé par l’enfant
LES MODES
I. OBSERVATION
- Pinte la première, puis les autres, s’écrient à plein poumon→ mode indicatif
- Assistez donc une malheureuse de vos conseils/ Mort prends-moi→ mode impératif
- Renart, que le feu de l’enfer vous brûle/Je ne trouve personne qui me rende justice→
mode subjonctif
- Je voudrais pouvoir le réparer→ mode conditionnel
II. Leçon
Le mode indique la manière dont le locuteur envisage ce qu'il évoque : comme un fait
réel, un fait seulement possible ou envisagé, un ordre ou un conseil :
- Si le verbe exprime un fait envisagé comme réel et situé dans le temps (passé,
présent, futur) mode indicatif
- Si le verbe exprime un fait possible ou supposémode subjonctif
- Si le verbe exprime un fait imaginairemode conditionnel
- Si le verbe exprime un fait à réalisermode impératif
III. La valeur d’emploi des différents modes
♦ L'indicatif
L'indicatif est le mode du réel. Il renvoie à des actions considérées comme réelles par le
locuteur, bien situées dans le temps (passé, présent, avenir) : Hier, j'ai eu quinze ans.
Aujourd'hui, je lis un roman. Demain, je partirai au lycée.
Le subjonctif
Le subjonctif est le mode du virtuel. C'est le mode du possible, de l'incertain : le fait exprimé
par le verbe est présenté comme une idée, une éventualité, une supposition…
En proposition indépendante, il exprime un ordre, un conseil, un souhait, une
supposition… : Qu'il sorte !
En proposition subordonnée, l'emploi du subjonctif est lié le plus souvent au sens du
verbe principal ou bien au lien logique exprimé par les conjonctions de subordination.
dans une subordonnée conjonctive sujet : Qu'elle soit intelligente ne fait pas de doute.
dans une subordonnée conjonctive COD après des verbes exprimant la volonté, l'espoir, le
regret, le doute, l'incertitude : Je veux qu'elle réussisse.
dans une subordonnée conjonctive circonstancielle exprimant le but, l'hypothèse, le
temps, l'opposition... : Je la pousse pour qu'elle réussisse ses études.
Parfois, on peut avoir le choix entre le subjonctif et l'indicatif :
après une principale négative : Je ne pense pas qu'il vienne (vient).
dans certaines subordonnées relatives.
♦ L'impératif
L'impératif est le mode de l'injonction. Il exprime un ordre, un conseil, une prière ou bien
une interdiction, une défense.
♦ Le conditionnel
Dans la proposition principale, il indique qu'une action est soumise à une condition. Il
exprime alors l'irréel du présent ou le potentiel dans l'avenir : Si (aujourd'hui) tu étais ici,
nous serions très heureux. Si (demain) vous veniez avec nous, nous serions très heureux.
Il exprime un fait probable, une supposition : Un avion se serait écrasé en Amazonie.
Il exprime une atténuation (politesse) : J'aimerais vous parler.
LES CONJUGAISONS ET LA VALEUR DES TEMPS
LA VALEUR DES TEMPS
La valeur fondamentale des temps est de situer une action dans le temps (le passé, le
présent, l'avenir).
Mais peuvent s'y ajouter d'autres valeurs :
une valeur aspectuelle : l'aspect permet d'indiquer si une action dure, se répète, est en cours
d'accomplissement ou achevée, etc.
une valeur modale : le temps a alors la valeur d'un mode (le subjonctif, le conditionnel,
l'impératif), il traduit une intention du locuteur (l'ordre, l'hypothèse, le doute, etc.)
une valeur stylistique : un écrivain peut choisir certains temps pour provoquer un effet
particulier sur le lecteur (rendre plus vivant son récit, donner l'impression d'une durée, etc.)
Indicatif présent : conjugaison
Radical du verbe (souvent irrégulier) + terminaisons :
VERBES EN -ER et certains verbes en -IR
(cueillir, offrir…) :
je donne
tu donnes
il donne
nous donnons
vous donnez
ils donnent
je cueille
tu cueilles
il cueille
nous cueillons
vous cueillez
ils cueillent
VERBES EN -IR (finir, partir), -OIR (devoir, voir), -
RE (boire, lire, connaître), -INDRE (peindre,
craindre), -SOUDRE (résoudre) :
Je pars
tu pars
il part
nous partons
vous partez
ils partent
je peins
tu peins
il peint
nous peignons
vous peignez
ils peignent
AUTRES VERBES EN -DRE (vendre, coudre) :
Je prends
tu prends
il prend
nous prenons
vous prenez
ils prennent
je couds
tu couds
il coud
nous cousons
vous cousez
ils cousent
VERBES VALOIR, VOULOIR, POUVOIR :
je peux
tu peux
il peut
nous pouvons
vous pouvez
ils peuvent
je vaux
tu vaux
il vaut
nous valons
vous valez
ils valent
Attention à certains verbes irréguliers : être, avoir, dire (vous dites), faire (vous faites)…
♦ Valeurs du présent
Valeur temporelle :
Le présent de l'énonciation (il situe l'action au moment de l'énonciation) : J'espère
que tu vas bien.
Valeurs aspectuelles :
Le présent étendu (l'action "déborde" sur le passé et / ou le futur) : Il pleut depuis
deux jours. Il vit en Angleterre.
Le présent d'habitude (l'action se répète) : Il va au cinéma tous les jeudis.
Le présent de vérité générale (l'action est vraie en tout temps et tout lieu) : La terre
tourne autour du soleil.
Le présent de futur proche ou de passé récent : Je pars dans une heure. / Il sort de
chez moi.
Valeur stylistique :
Le présent de narration remplace le passé simple dans un récit au passé : Le
chevalier s'approchait doucement du château. Soudain, un homme se dresse devant lui
et le menace de son épée…
Valeurs modales :
L'hypothèse (éventuel du présent) : S'il pleut, tu ne sors pas.
L'ordre ou la volonté : Tu te tais !
Indicatif imparfait : conjugaison
Se forme sur le radical de la première personne
du pluriel du présent + terminaisons (tous les
verbes) :
je partais
tu partais
il partait
nous partions
vous partiez
ils partaient
je riais
tu riais
il riait
nous riions
vous riiez
ils riaient
♦ Valeurs de l'imparfait
Il présente l'action comme en train de se réaliser dans le pas, envisagée dans sa
durée, non achevée, non située précisément. C'est le temps d'arrière-plan (ou de
second plan) du récit.
Valeurs aspectuelles :
Imparfait descriptif pour les descriptions : Grandet était un homme petit de taille.
Imparfait duratif pour les actions qui durent : Il demeurait rue des Fossés-
Montmartre.
Imparfait itératif (d'habitude) pour des actions qui se répètent :
Il se levait à six heures tous les jours.
Valeurs modales :
Dans des phrases hypothétiques à valeur d'irréel du présent ou du passé : S'il avait
fait beau (aujourd'hui), nous partions à la plage. Avec un peu plus de chance (hier), ils
gagnaient le match.
Imparfait d'atténuation (de politesse) : Je voulais vous parler.
Valeurs stylistiques :
Lorsque plusieurs verbes à l'imparfait se suivent, les actions semblent simultanées : Il
sautait en l'air de joie, hurlait, pleurait (tout en même temps).
Indicatif passé simple : conjugaison
VERBES EN -ER (dont aller) :
je chantai
tu chantas
il chanta
nous chantâmes
vous chantâtes
ils chantèrent
j'allai
tu allas
il alla
nous allâmes
vous allâtes
ils allèrent
VERBES EN -IR (du 2è et 3è gr.), la plupart des
verbes en -RE (battre, prendre) et les verbes
voir, naître, coudre, asseoir… :
je fis
tu fis
il fit
nous fîmes
vous fîtes
ils firent
je vis
tu vis
il vit
nous vîmes
vous vîtes
ils virent.
VERBES EN -OIR (recevoir), en -OIRE (croire),
en -ITRE (connaître), en -OUDRE (moudre), + être,
avoir, lire, plaire, vivre, courir… :
je crus
tu crus
il crut
nous crûmes
vous crûtes
ils crurent
je lus
tu lus
il lut
nous lûmes
vous lûtes
ils lurent
VERBES TENIR, VENIR (et tous leurs dérivés) :
je vins
tu vins
il vint
nous vînmes
vous vîntes
ils vinrent
je détins
tu détins
il détint
nous détînmes
vous détîntes
ils détinrent
♦ Valeurs du passé simple
Le passé simple, au contraire de l'imparfait, indique une action passée qui est
parfaitement située et délimitée dans le temps, achevée. On dit que c'est le temps des
actions de premier plan.
Valeurs aspectuelles :
Il exprime une action ponctuelle (située et délimitée dans le temps) : Louis XIV régna
soixante-douze ans.
Il exprime des actions successives, quand plusieurs verbes au passé simple se suivent :
Il entra dans l'hôtel, grimpa dans sa chambre, se jeta sur son lit.
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