Sophie Campbell, conseillère en services adaptés au CCSI-Est

GUIDE DACCOMPAGNEMENT
Outil de pistage des principaux troubles desservis
par les Services adaptés de niveau collégial
Par
Sophie Campbell, conseillère en services adaptés au CCSI-Est
Anne-Sophie Van Nieuwenhuyse, conseillère en services adaptés au Cégep Sainte-Foy
10 avril 2015
Détection et dépistage Guide d’accompagnement – SC et ASV version 1.1
avril 2015
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Remerciements
Nous tenons à souligner la contribution de plusieurs personnes à ce projet de détection et de dépistage. Leur
expertise, leur parcours, leur domaine et leur vision ont alimenté nos discussions, ont enrichi nos réflexions et,
nous l’espérons, nous ont permis de développer une démarche inclusive au cours de laquelle chaque intervenant
engagé pourra apporter son éclairage et ainsi permettre aux étudiants à risque d’être dépistés. Merci à Stéphane
Fortier du Pavois, à Richard Langlois de l’Agir, à Denise Larouche, psychologue et conseillère en orientation, à Jean-
François Charron, psychologue au Cégep de La Pocatière, à Annick Vincent, psychiatre, à Sara Savoie,
orthopédagogue et conseillère en orientation à l’UQAM et au cégep Édouard-Montpetit, et à Yvon Blais,
orthophoniste.
Détection et dépistage Guide d’accompagnement – SC et ASV Version 1.1
10 mars 2015
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Outil de dépistage des principaux troubles desservis
par les Services adaptés de niveau collégial
Prologue
Parmi les différents mandats des Centres collégiaux de soutien à l’intégration (CCSI), celui de rendre disponibles
des outils pouvant soutenir l’intégration scolaire dans les collèges de l’ensemble du réseau québécois nous
interpelle tout particulièrement. En effet, la hausse constante d’étudiants à besoins particuliers et aux parcours
atypiques nous amène à nous interroger sur nos responsabilités partagées en matière de soutien pour ces
étudiants que nous avons admis, mais qui peinent à s’adapter à la réalité collégiale. Comme nous considérons
qu’un collège est une communauté éducative (il mobilise ses acteurs, mise sur le partage de leurs connaissances,
sur la qualité de leurs relations avec les étudiants pour faciliter leur intégration, soutient leurs apprentissages et les
place sur la voie de la réussite), nous avons conçu des outils de détection et de dépistage qui les mettent à
contribution. Évidemment, le rôle que peut occuper chacun de ces acteurs dans le processus de détection et de
dépistage est tributaire de nombreux facteurs tels que les fonctions exercées au sein du collège, les liens établis
avec l’étudiant, les connaissances et les compétences acquises en relation d’aide ou en intervention en cas de crise.
Peu importe ce qui nous caractérise, nous pouvons tous contribuer à la détection et au dépistage de troubles
pouvant expliquer les difficultés traversées par nos étudiants et ainsi faire un pas de plus vers leur persévérance
scolaire et, ultimement, leur diplomation.
Introduction
Ce guide d’accompagnement a été créé dans le but de soutenir les intervenants qui souhaitent utiliser l’outil de
dépistage des principaux troubles desservis par les Services adaptés au niveau collégial conçu par le Centre collégial
de soutien à l’intégration de l’Est du Québec. Ce dernier s’insère dans une démarche écosystémique de détection
et de dépistage d’étudiants collégiaux pouvant potentiellement être atteints d’un trouble d’apprentissage ou de
santé mentale. Ainsi, il rappelle les principales étapes menant à l’administration de l’outil en précisant les agents
qui peuvent être impliqués à chacune d’elles, mais surtout, il explique en détail la passation de chacune des fiches
intégrées à l’outil de dépistage. Il est important de préciser que toutes les fiches touchant l’apprentissage sont des
fiches originales alors que les fiches liées à la santé mentale sont des fiches qui recensent des outils existants. Cette
distinction annonce deux manières de procéder, mais nous avons tenté, dans les deux cas, à travers ce guide, de
vous accompagner pas à pas afin que la démarche que vous entamez avec votre étudiant soit à la fois simple et
rigoureuse. Bonne lecture!
Mise en garde
Dès le début de la démarche de dépistage, il est d’une grande importance d’aviser l’étudiant des finalités d’une
telle démarche. En effet, il est impératif de lui mentionner que les outils utilisés ne vous permettront pas de poser
un diagnostic, car selon le Code des professions, seul un médecin peut le faire. D’autres spécialistes, toujours selon
le Code des professions, peuvent conclure et attester d’une condition ou d’un trouble. Pour une meilleure
compréhension, vous pouvez même lui lire que selon le MEESR, le dépistage « vise à départager les personnes qui
sont probablement atteintes d’un trouble non diagnostiqué ou d’un facteur de risque d’un trouble, des personnes
qui en sont probablement exemptes. Le dépistage n’est pas une activité réservée, mais il se fait à travers un
processus systématisé par un professionnel de l’établissement. L’intervention de dépistage en elle-même ne permet
pas de poser le diagnostic ou d’attester un trouble ou une maladie. Les personnes pour lesquelles le résultat du
dépistage s’avère positif sont orientées vers un professionnel habilité par le Code des professions afin qu’une
investigation complémentaire soit effectuée. ». Ainsi, vous annoncez clairement à l’étudiant que vous pourrez
seulement, à la fin de la démarche, formuler une hypothèse. En résumé, vous infirmerez ou confirmerez la
présence d’un potentiel trouble chez l’étudiant. Il lui appartiendra, par la suite, de poursuivre ou non ses
démarches avec un professionnel. C’est la raison pour laquelle nous vous recommandons de faire signer le
formulaire de consentement à l’étudiant dès le début de la démarche de dépistage (voir annexe).
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Première étape : repérer nos agents
Nous sommes tous préoccupés par le bien-être et le rendement de nos étudiants. Bien des agents ont observé
qu’un étudiant n’allait pas bien avant que celui-ci se retrouve à demander de l’aide à un conseiller en services
adaptés. Qui sont ces agents de détection et de dépistage? Dans quelles circonstances observent-ils des indices?
Récoltent-ils des traces des difficultés de notre étudiant? Cette section vous propose de les identifier, les
contextualiser et surtout les solliciter dans cette démarche débutée par l'étudiant en difficulté avec vous.
Les agents de détection et de dépistage sont plus nombreux qu’on ne le pense et surtout plus au fait qu’on ne
pourrait l’imaginer. En effet, plusieurs d’entre eux fréquentent l’étudiant hebdomadairement et même, dans
certains cas, quotidiennement. Ils échangent avec lui, le voient en interaction avec ses pairs, le lisent et l’évaluent.
Ils représentent donc une ressource précieuse de renseignements et peuvent devenir de véritables partenaires des
Services adaptés.
Voici quelques-uns de ces agents et l’environnement rendant propices la détection et le dépistage.
Détection
L’enseignant (durant les cours, les examens, les laboratoires, les stages, les consultations à son bureau, etc.);
L’API (en consultation dans son bureau);
Les professionnels tels que les conseillers en orientation, les psychologues, etc. (en consultation dans leur
bureau);
L’éducateur spécialisé (en consultation dans son bureau, durant les cours, les laboratoires, les stages);
Le tuteur (en consultation et pendant le travail au centre de tutorat);
Le conseiller en services adaptés (en consultation dans son bureau);
Les intervenants socioculturels.
Sans compter la présence de tous ces agents dans les endroits publics que fréquente l’étudiant (bibliothèque,
cafétéria, centre de conditionnement physique, etc.).
Dépistage
L’enseignant (durant les cours, les examens, les laboratoires, les stages, les consultations à son bureau, etc.);
L’API (en consultation dans son bureau);
Le conseiller en services adaptés (en consultation dans son bureau);
Les autres professionnels tels que les conseillers en orientation, les psychologues, etc. (en consultation dans
leur bureau).
Il est donc essentiel, dans un premier temps, d’identifier les agents qui sont les plus susceptibles de nous informer
sur les difficultés rencontrées par l’étudiant et, dans un deuxième temps, d’inviter ceux-ci à compléter certaines
sections de l’outil de dépistage rendant ainsi notre travail de conseiller en services adaptés plus efficient, s’ils se
sentent à l’aise de le faire, bien entendu. Chaque section réserve un espace à cet effet.
Deuxième étape : préparer la rencontre
Le temps dont nous disposons en présence de notre étudiant est souvent limité. Afin de maximiser ce temps de
consultation, il est suggéré de recueillir toute information pouvant soutenir la démarche de dépistage
(autoévaluation des symptômes, relevé de notes, travaux écrits de l’étudiant, plans d’intervention, rapports
d’évaluation dont possède l’étudiant ou sections de l’outil de dépistage déjà complétées par un autre agent du
collège). Cela nécessite donc d’informer préalablement l’étudiant des documents requis ou, à tout le moins, aidant
à votre rencontre.
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Il est difficile d’évaluer le temps nécessaire à la rencontre. L’outil a été conçu de manière à cibler les principales
difficultés relevées par l’étudiant et les autres agents. Plus les difficultés seront évoquées, plus les fiches à
l’intérieur de l’outil devront être utilisées, et donc, plus de temps devra être calculé pour la rencontre. Dans un
contexte idéal, vous pourriez, au cours d’une même rencontre, compléter les différentes fiches, analyser
sommairement les résultats avec l’étudiant et l’orienter vers des ressources appropriées.
Nous vous recommandons de lire toutes les fiches de l’outil de dépistage ainsi que le présent guide
d’accompagnement avant d'amorcer votre première démarche de dépistage; vous vous sentirez ainsi plus en
contrôle lors de votre entretien avec l’étudiant et vous pourrez mieux gérer les imprévus. Vous pourrez également
sélectionner certaines fiches dont vous aurez besoin lors de l’entretien en fonction du motif de référence. Prévoyez
photocopier les fiches et les textes (complémentaires à la section Lecture) pour votre étudiant et placez à sa
disposition des feuilles lignées pour sa production écrite (nécessaire à la section Écriture).
Enfin, vous pourrez remettre à l’étudiant, avant votre rendez-vous officiel, le questionnaire d’autoévaluation des
symptômes, s’il ne l’a pas déjà reçu de la part d’un autre agent. Cette autoévaluation a pour but de dresser un
portrait rapide de la problématique. En résumé, cette autoévaluation donnera une direction à votre entretien.
Devrez-vous investiguer du côté de l’apprentissage, du côté de la santé mentale ou les deux?
Troisième étape : questionner l’étudiant
Lorsque vous êtes en présence de l’étudiant, il est recommandé de commencer l’entretien par les éléments
identifiés dans la « Fiche d’identification de l’étudiant » soit le motif de référence, la symptomatologie rapportée,
les antécédents personnels et familiaux et la condition physique associée. Cette information est essentielle pour
orienter votre démarche de dépistage et permette une analyse différentielle, notamment en ce qui a trait à la
présence ou non d’un problème de santé mentale.
Par la suite, il peut être intéressant de regarder le questionnaire d’autoévaluation avec l’étudiant pour recueillir ses
précisions et commentaires. Cet outil vise à dresser un portrait rapide de la situation problématique et ainsi
orienter la démarche de dépistage. Il est inspiré d’un outil déjà existant et validé dans le domaine de la santé
1
.
Selon l’analyse, vous serez en mesure de préconiser les fiches se rapportant aux troubles d’apprentissage ou celle
faisant référence à la santé mentale.
À titre indicatif :
plus l'étudiant a coché d'éléments dans la section « En général , à l'école », plus il est recommandé de procéder
à une démarche de dépistage de potentiels troubles d'apprentissage;
lorsque l’étudiant identifie des réponses positives (score de 4 ou plus) aux trois premiers items de la section
Symptômes (perte d’intérêt, tristesse/dépression, anxiété), il faut procéder à une démarche de dépistage plus
pointue de la santé mentale notamment en ce qui touche la dépression et l’anxiété
2
;
plus l’étudiant identifie des impacts dans la base de sa pyramide (section rouge de la Pyramide de Maslow),
plus le dysfonctionnement, s’il en est un, semble important. Il est alors recommandé de procéder à une
démarche de dépistage de la santé mentale.
1
Groupe d’action pour l’expérience globale du cancer. Bultz, B., Carison, L., Dudgeon, D., Fillion, L., Fitch, M., Groff, S., Howell, D., Howes, J., Linden, W., Mayer, C., Nicoll, I., Roseberger, Z.,
Sellick, S. et Thomas, B. (2009). Guide d’implantation du dépistage de la détresse, le 6ieme signe vital. CHUQ.
2
Howell D., Keller O.S., Oliver T., Hack T., Broadfield L., Biggs K., Chung J., Esplen M.J., Gravelle D., Green E., Gerin-Lajoie C., Hamel M., Harth T., Johnston P., Swinton N.,
Syme A. 2010. Guide pancanadien de pratique : dépistage, évaluation et prise en charge de la détresse psychosociale (dépression, anxiété) chez les patients adultes atteints
d’un cancer, Toronto: Partenariat canadien contre le cancer (Groupe d’action pour l’expérience globale du cancer) et Association canadienne d’oncologie psychosociale.
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