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accidentés, au sommet des collines et sur les coteaux calcaires et là où les rendzines dominent, les boisements de
chênes et quelques pelouses calcaires occupent encore de vastes espaces.
L’occupation des sols est donc majoritairement agricole. La céréaliculture domine et dans quelques cas, les terres
agricoles – quelles soient d’ailleurs pâturées ou cultivées – sont complétées de linéaires arborescents discontinus
et marquant bien souvent les ruptures de pentes. Le caractère fragmenté de cette formation végétale et paysagère
n’est pas suffisant ici pour mentionner la présence d’un bocage à proprement parlé ou même d’un semi-bocage.
Notons également que cette organisation se retrouve à proximité des habitats dispersés et isolés.
1.1.c. Les plaines et terrasses alluviales : espaces de divagation du cours d’eau
Les plaines et terrasses sont visibles de l’aval de Pailhès jusqu’à l’exutoire du bassin versant.
Elles s’étendent de part et d’autres de la Lèze et de ses affluents (notamment le Latou) sur des largeurs très
variables. Le système alluvionnaire de la Lèze par exemple présente des profils en travers variant de 5 km (au
niveau de Labarthe-sur-Lèze) à environ 1 km (à l’aval de Pailhès notamment).
Sur ce long tronçon, la dynamique fluviale est particulièrement active. Ainsi, plusieurs méandres se succèdent,
laissant apparaître dans les parties concaves des faciès d’érosion et dans les parties convexes des zones
d’atterrissement. Le lit mineur y est très encaissé et s’insère au sein de berges hautes, argilo-limoneuses, et
bordées d’une ripisylve mince (largeur inférieure à 5 mètres) relativement dégradée par le Robinier (Robinia
pseudo-acacia. Cette espèce est d’ailleurs omniprésente sur cette partie du cours d’eau.
De part et d’autre de la rivière, que ce soit au niveau des terrasses argileuses ou bien des basses plaines limono-
sableuses et sablo-argileuses, l’occupation du sol reste la même. L’agriculture, et notamment les cultures
irriguées du maïs, du soja, du pois et du sorgho prennent une place éminente, cantonnant la céréaliculture
(pratique agricole non irriguée) au second rang.
Quelques petits boisements, localisés pour l’essentiel autour de Lézat-sur-Lèze, Saint Ybars et en amont
d’Artigat, et six plans d’eau de loisirs, complètent néanmoins le paysage.
1.2 Une occupation des sols marquée par des mutations agricoles
La comparaison des cartes d’occupation des sols dressées en 1946 par GAUSSEN et REY et en 1995 par la
DIREN permet de proposer une identification des grands traits d’évolution du paysage.
Comme nous venons de l’observer plus haut, le bassin versant de la Lèze est actuellement marqué par une
agriculture que l’on pourrait caractérisée de monospécifique par rapport à une situation antérieure davantage
diversifiée.
Cette « monospécificité agricole » est tout de même à relativiser puisque l’occupation des sols de la vallée de la
Lèze est caractérisée à la fois par des cultures de maïs, de soja, de pois, de sorgho, de blé et de seigle.
Néanmoins, l’analyse de la carte de la végétation de 1946, nous renseigne d’une occupation des sols différente et
davantage diversifiée. Elle se traduit notamment par la présence de cultures de blé, de maïs, d’avoine et de tabac.
L’arboriculture et le maraîchage occupent également à cette époque de faibles surfaces à proximité de la Lèze.
Elles s’intercalent alors aux prairies qui dominent le long du cours d’eau et de certains affluents ; ce qui n’est
absolument plus le cas en 1995. Les vignobles, aujourd’hui faiblement représentés, sont dans les années 1940
disséminés sur les coteaux peu pentus de la Lèze.
L’agriculture des années 40, contrairement à la situation des dernières années, semble donc marquée par une
polyculture élevage encore peu soumise à des exigences économiques d’ordre nationale et européenne.
En ce qui concerne la répartition des boisements sur la vallée de la Lèze, une explication doit être proposée. En
1946, l’amont de la Lèze est occupé majoritairement par des boisements de chênes pédonculés, chênes
pubescents et hêtres ainsi que par des landes et des garrigues. Le reste du bassin versant est ponctué de petits
boisements de chênes pédonculés occupants notamment le sommet des buttes.
En 1995, une tendance très nette est à l’accroissement des boisements dans la zone amont à la faveur des espaces
autrefois cultivés. Sur le reste de la vallée, et compte tenu d’un procédé d’élaboration de la carte différent
(notamment en ce qui concerne l’échelle de travail), la carte dressée par la DIREN ne fait pas apparaître les