pour une prière authentiquement chrétienne, il faut essentiellement la
rencontre de deux libertés : la liberté infinie de Dieu et la liberté finie
de l’homme.
Il. La prière chrétienne à la lumière de la Révélation
4. Comment doit prier l’homme qui accueille la révélation biblique, la
Bible elle-même nous l’enseigne. Dans l’Ancien Testament se trouve
un merveilleux recueil de prières resté vivant au long des siècles
même dans L’Eglise de Jésus-Christ, où il est devenu la base de la
prière officielle : le Livre des Louanges ou des Psaumes. Des prières
de forme psalmique se trouvent déjà dans des textes plus anciens, ou
bien on en retrouve un écho dans des textes plus récents de l’Ancien
Testament. Les prières du Livre des Psaumes narrent avant tout les
grandes œuvres de Dieu en faveur du peuple élu. Israël médite,
contemple et rend à nouveau présentes les merveilles de Dieu, en en
faisant mémoire à travers la prière. Dans la révélation biblique, Israël
arrive à reconnaître et à louer Dieu présent dans toute la création et
dans le destin de chaque homme. Ainsi l’invoque-t-il, par exemple,
comme Celui qui secourt dans le danger, la maladie, la persécution,
la tribulation. Enfin, toujours à la lumière de ses œuvres salvifiques,
Dieu est célébré dans sa divine puissance et sa bonté, dans sa justice
et sa miséricorde, dans sa royale grandeur.
5. Grâce aux paroles, aux œuvres, à la Passion et à la Résurrection de
Jésus-Christ, dans le Nouveau Testament la foi reconnaît en lui la
définitive auto-révélation de Dieu, la Parole incarnée qui dévoile les
profondeurs les plus intimes de son amour. C’est l’Esprit-Saint qui
fait pénétrer dans ces profondeurs de Dieu, lui qui, envoyé dans le
cœur des croyants, " sonde tout, jusqu’aux profondeurs de Dieu "
(1 Co.2,10). L’Esprit, selon la promesse de Jésus à ses disciples,
expliquera tout ce que lui ne pouvait pas encore leur dire. Cependant
l’Esprit " ne parlera pas de lui-même, (...) mais il me glorifiera car
c’est de mon bien qu’il recevra et il vous le dévoilera " (Jn.16,13s).
Ce que Jésus appelle " son bien " est, comme il l’explique ensuite,
également celui de Dieu le Père, car " tout ce qu’a le Père est à moi.
Voilà pourquoi j’ai dit que c’est de mon bien qu’il reçoit et qu’il vous
le dévoilera " (Jn.16,15).