1. Introduction
Avant d'aller en Égypte, j'ai lu peu de choses sur ce pays. Bon d'un côté, on a tous vu des photos ou lu des articles, mais
depuis le moment l'on a choisi le voyage, j'ai évité tout article ou discussion sur le sujet, sauf les trucs du genre "ce
sera trop bien!!". Évidemment, peut avant le départ, des touristes se font kidnapper à la frontière soudanaise, le
problème touristique annuel du pays, donc non seulement on parle de l'Égypte, mais en plus, pas vraiment en bien. En
plus, on part quand c'est le mois de l'Égypte, donc là, j'ai quand même lu des articles sur l'Égypte moderne et sur le
musée du Caire, plus une chronologie, j’avoue. Rien de bien méchant pour garder "la surprise" intacte de voir les
temples, pyramides et autres visites force d'en entendre parler, j'avais peur d'en être déçu en les voyant vraiment),
j'évite surtout les guides touristiques, je tiens bon. Et là, c'est le drame. Une semaine avant le départ, Éric m'appelle
(pile avant que j'aille me coucher, c'était chronométré, j'en suis sûr). Il venait de rentrer de son voyage en Égypte
(voyage quand même différent, il était parti pour faire de la plongée surtout). Je lui ai dit de ne rien me dire, il a pas
une demi-heure à me parler de ce qui m'attend (snif, bon j'aurais pu raccrocher, certes). Même si on avait peu de choses
en commun, il a presque réussi à me gâcher le plaisir des couchers de soleil (presque). Peu après, Julien me contacte
(pour savoir comment s'était passé le concours des Cadets d'Air France pour moi, je n'étais pas au courant que je le
passais, mais soit, je "coachais" CN après tout), je lui dis que je pars bientôt en Égypte, il me dit qu'il y est allé déjà en
avril (c'est très à la mode on dirait, au travail on est quatre à y être allés cette année dans le même mois). Je lui dis à lui
aussi de ne rien me dire, il me répond "Je ne dirai rien". Merci Julien pour ton soutien. Fin de l'introduction qui n'en est
pas vraiment une.
2. Le voyage
Vol aller
Voyage très long, 5h, mais je suis hublot (youpiii), malheureusement il n'y a que des nuages à perte de vue,
heureusement que les Alpes surnagent un peu, c'est toujours aussi beau, mais voir de la neige avant d'aller dans le
désert... Pour la suite, le coucher de soleil fit ressortir les côtes italiennes, mais après, c'est la nuit noire, donc, hormis
les loupiotes de l'avion, il n'y a rien voir, snif.
La moyenne d'âge dans l'avion était autour de 50ans, autant dire qu'on était dans les tous jeunots, mais ça n'empêche
que c'était un peu la foire du trône ou pire, ça braille, ça bouge dans tous les sens, ça gueule, même une qui était
chaussettes en l'air gesticulant dans tous les sens, pire que des gamins (j’aurais préféré un avion rempli de gamins)...
Sinon, on a eu pas mal de turbulences durant le vol, avec les 5h de trajet, c'était un bon baptême de l'air pour certains...
Notre bateau
Pas mal du tout, pas trop grand, fait pour une soixantaine de passagers, limite lilliputien par rapport aux autres bateaux
à quai. Piscine, bar, terrasse, tout pour faire la loque. Notre couchette à moi et Loïg est assez spacieuse, avec deux
couchettes individuelles, un bureau, une table basse, une télé qui capte queutchi, la climatisation et notre salle d'eau. Le
seul problème, on est un peu près du moteur, donc ça sent le mazout. Bon dès le second jour, on ne sentait plus rien.
Sinon, le moteur étant arrêté la nuit (on était à quai évidemment), c'était calme le soir pour dormir.
Le groupe Nouvelle-Frontière
Petit groupe de 11 personnes pour la croisière et de 9 pour la suite au Caire et Alexandrie. Moyenne d'âge assez élevée,
mais c'est un groupe sympa et pas prise de tête, donc c'était bien agréable.
Notre mini-groupe
Du groupe de 11, on était 5 à manger à la même table (les tables étaient pour des groupes de 4 ou 5 en général). Avec le
mélange des générations, moi et Loïg, on est devenu les enfants, Bernard et Marie, les parents (ils ont des enfants de
notre âge) et Gisèle mamie (ou Gigi). Je tiens à préciser que j'appelle mes vrais parents papou et mamoune, ainsi il n'y a
pas de confusion possible.
Le groupe CE - l'autre groupe du bateau
Groupe d'une trentaine de personnes de je-me-la-pète ou de je-m-a-tu-vu, pas très funky, surtout des gens style
magistrats ou avocats si j'ai compris. Certains sont sympa, mais la majorité relou et hypocrites. Heureusement qu'on ne
les côtoyait principalement que dans la file d'attente pour aller manger.
2.1. Louxor
Très bordélique comme ville, on croirait voir un village devenu ville en une nuit, pourtant c'est une ville de plus de 400
000 habitants.... Les gens se comportent comme dans un village, ils traversent n'importe comment (pour nous français,
c'est peu dire), beaucoup de gens se baladent à dos d'âne, les champs entourent la ville de partout ou presque, les
maisons sont construites un peu à la va vite et ne sont pas finies pour la plupart (explication plus loin).
Le temple de Karnak
Le premier temple et monument égyptien que l'on a visité. Tout simplement impressionnant. Sa structure est identique
à celle des autres temples, mais quand même. Il est incroyablement grand par rapport aux autres. On peut également
dire que chaque grand pharaon a contribué à sa construction (au final, il n'est même pas totalement fini, le premier
pylône ne fut pas entièrement fini).
Tout d'abord son allée de sphinx, longue de 1,5km à l'époque reliant ce temple à un autre temple, toutes les sculptures
sont identiques et ça en jette (bon une grande partie des sphinx a été enlevée quand même), bizarrement les sphinx sont
à tête de bélier ici (en fait peu sont à tête humaine, excepté le sphinx géant de Guizeh), mais ils sont bien conservés.
La statue géante de Ramsès dans la salle à ciel ouverte impressionne, elle est super bien faite.
La salle des colonnes est sublime, même si le toit n'existe plus (tant mieux, ça fait plus de lumière), les hiéroglyphes
sont bien conservés, certains sont même encore peints (rien n'est refait, quand c'est cassé, c'est cassé, les égyptiens ne
referont pas à l'identique, et ils ne repeignent rien non plus). Les colonnes sont monstrueuses et super hautes, ça fait une
forêt compacte, avec plein de jeux de lumière.
Dans la salle suivante, on trouve un obélisque encore debout, de 600 tonnes, rien que ça, en granit rose en un seul
morceau (ils ont bien se casser la tête pour le ramener d'Assouan 300km plus au Sud...) et une sculpture d'un
scarabée (pour trouver un homme, une femme tourne sept fois autour, pour avoir un enfant, dix fois, et si un homme
cherche une femme, il en choisit une qui fait sept tours depuis la terrasse de la buvette à côté une bière à la main. Ils ont
pensé à tout ces égyptiens).
Chaque mur est sculpté de personnages ou de hiéroglyphes, il n'y a aucun mur vide.
Seul particularité architecturale, dans l'aile annexe du temple, qui ne se visite plus, un séisme a provoqué un
effondrement de certains murs, révélant à l'intérieur d'autres murs d'un ancien temple dié à Aton (le dieu unique et
peu connu imposé par Akénaton), donc des fouilles sont en cours pour mieux comprendre ce culte.
A noter également la taille de la piscine où venaient se purifier les prêtres.
Les temples égyptiens
Ils sont tous basés sur un même modèle:
- D'abord le premier pylône, qui correspond au mur de devant (souvent bâti comme un mur de forteresse à mon goût), il
peut être sculpté ou décoré, mais ce n’est pas toujours le cas (pour le temple de Karnak, c’est peut être au fait qu’il
n’a jamais été fini aussi).
- Derrière ce mur, on trouve la salle à ciel ouvert, consacrée au soleil et donc à Râ.
- Ensuite vient la salle des colonnes. Il existe quatre types de colonnes (même si finalement ce sont plutôt les
chapiteaux qui diffèrent):
- type papyrus
- type lotus
- type palmier
- type hatorien (du nom de la déesse Hator.......)
Les chapiteaux ont alors évidemment la forme de ces plantes ou des têtes de la déesse.
- Pour finir, on entre dans l'hypostyle, salle réservée aux prêtres et au pharaon. Les autres personnes peuvent néanmoins
faire le tour extérieur de cette salle et admirer les fresques contant les histoires de leurs dieux sous forme de bandes
dessinées (je vulgarise...).
2.2. La croisière le long du Nil
Après la visite du temple de Karnak à Louxor, direction le bateau pour entamer la croisière. Voyage un peu lent mais
agréable et puis on peut vivre à la même lenteur, faire la loque.
Les paysages sont magnifiques, si ce n'est les montagnes désertiques en arrière-plan, on n'imaginerait pas le désert tout
proche, au bord du Nil tout est vert et luxuriant, on observe des palmiers, rizières, des sortes de marécages, beaucoup
de verdure et du bétail ainsi que de nombreuses habitations, plutôt des villages.
Le Nil n'est pas si large que ça finalement, un peu plus que la Seine mais pas tant que ça et en plus il est peu profond
(entre 1,5 et 15m de profondeur .........).
Le gros mol durant la croisière (ce fut surtout vrai vers Louxor et le premier jour de croisière), c'est le nombre
impressionnant de bateaux de croisière rencontrés (les felouques à Assouan, c’est super beau, donc elles ne comptent
pas). Non seulement ça pollue grave mais en plus ça fait un orchestre de bruit de moteurs et de klaxons (même en
bateaux ils klaxonnent!!!) dans tous les sens vraiment désagréable (on ne peut pas faire la loque tranquillement), et je
ne parle pas de la fumée noire que les bateaux génèrent (détail marrant: les bateaux sont nickels sur tous les côtés sauf à
l'arrière laissé noir…).
On observe beaucoup d'habitations le long du Nil (plus de 80% des égyptiens vivent le long du Nil...), sur une rive ou
sur l'autre, mais très peu de ponts (entre Louxor et Assouan, distant de 300km, on en a croisé deux!!). Pourtant, on voit
souvent des habitations sur une rive et des cultures sur l’autre, il doit donc y avoir des passeurs pour aller d'une rive à
l'autre, mais vu le trafic de bateau, il faut faire attention. Dans le même registre, on n'a pas vu beaucoup de pêcheurs
non plus (sans doute heureusement, le Nil a l'air bien pollué, d'un autre côté, la pollution a dû tuer énormément de
poissons aussi…).
c'est toujours agaçant de voir des gens faire de grands signes de la main en criant des choses qu'on ne comprend pas (on
s'est peut-être fait insulté un millier de fois en pensant qu'ils nous saluaient.
En attendant le passage de l'écluse
On arrive à l'écluse durant la nuit (le soleil se couche très tôt, vers 17H30) et là, il y a une foule de bateau, donc on a
une attente d’une grosse heure avant de pouvoir passer (apparemment ça aurait pu être pire...), donc on prend notre mal
en patience et on farniente sur le pont. Et là, c'est le drame (enfin presque). Une petite barque approche au pied de notre
bateau avec à son bord un rameur, un "commerçant" et leurs marchandises. Et à regarder de plus près, il y en a plein
autour de chaque bateau en attente. Ces petites embarcations sont sans lumière, mais on distingue leur ombre grâce aux
lumières des autres bateaux. Ça parait un peu super dangereux pour la circulation de tous les bateaux, ça ne
m'étonnerait pas qu'il y ait beaucoup d'accidents à cet endroit.
Mon histoire palpitante à moi
Tranquillement en train de faire des photos seul à l'arrière (on ne me changera pas...), pendant qu'une barque s'occupe
de l'avant et du groupe CE, une autre s'approche à l'arrière pour me vendre leurs trucs et bidules (il doit y avoir écrit
pigeon sur mon front). Malg mon refus de lui acheter quoi que ce soit, il me balance ces effets (des fringues
typiques), que je lui rebalance à chaque fois (heureusement, la gravité est de mon côté, du sien, non, il s'est vautré une
ou deux fois dans ses lancers). Voyant que je ne veux rien lui acheter, finalement il me demande un euro ou un cadeau
pour notre « amitié ». N'ayant pas mon porte-monnaie, je lui propose un stylo (que Loïg me perdra plus tard soit dit en
passant), il est d'accord. Au moment de le lui lancer, il me crie: "non, deux". Et là, je suis parti, tant pis pour notre
amitié. Ces égyptiens, ils sont vraiment relous. Ce n'est qu'une anecdote, mais c'est toujours comme ça et puis je voulais
parler du stylo que Loïg m'a perdu. Paix à son âme (au stylo évidemment)
Le temple d'Edfou
Second temple visité, il est très bien conservé et plein de fresques gigantesques. Ce temple est dédié à Horus, le dieu à
tête de faucon.
On y trouve de multiples épisodes de ses combats contre son oncle Seth (les histoires de famille...). À l'entrée de la
salle des colonnes (qui a conservé son toit), se tient une statue en granit noir d'Horus en faucon avec les couronnes de
haute et basse Égypte. Super beau, mais il fait un peu la gueule le faucon, il a l'air heureux de voir des touristes
débarquer dans son temple ou de se faire photographier avec des gens à côté de lui, ça fait peur.
Au fond de l'hypostyle, on peut admirer une barque en granit poli, super belle, mais plus dur à approcher que la
Joconde au Louvre, il faut mériter la vue...
À noter qu'une salle contient les recettes des parfums égyptiens de l'époque écrits en hiéroglyphes, pour ceux qui savent
déchiffrer les hiéroglyphes et sont intéressés par les parfums (beaucoup de conditions pour nous en tout cas).
Encore une raison pour ne pas aimer les chrétiens, ils ont imposé la destruction des dieux sur les fresques et ce qu'ils
ont omis de masquer, les musulmans l'ont achevé. Le respect est un mot inconnu des religions, quelles qu'elles soient...
Et je ne parlerai même pas des plafonds noircis par les chrétiens qui s'abritaient dans le temple (allons allumer un
barbecue dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, on verra leur réaction...).
Le site du temple d’Edfou est protégé par des miradors et des fils barbelés, comme le site est dans une cuvette, on
croirait que c’est nous qui sommes surveillés et prisonniers… pas très rassurant.
Pour aller du bateau au temple d'Edfou et en revenir (distance de 1,5km), on est oblid'y aller en calèche (sinon ta
sécurité n'est pas assuré et tu es sûr de te faire taper bizarrement). Et même si Transco (l'organisme employé par
Nouvelles-Frontières pour nous en Égypte) dit payer les conducteurs de calèche, le pourboire est obligatoire (pays de
m...). La balade fut sans plus niveau confort et pas beaucoup de choses à voir (j'ai bien ail'inscription sur l'école de
notre conducteur (il avait 12ans à tout casser) qui disait: "apprends à devenir un guide touristique", ça fait peur sur les
ambitions du pays et des gens...). Évidemment à la fin, avant d'avoir compté combien on lui donnait, le pourboire n'était
pas suffisant et il insistait, nous suivait, nous réclamant toujours plus, sans dire merci ou quoi que ce soit. Ça donne
envie de revenir rien que pour l'amabilité des gens...
Le temple de Kom-Ombo
Le seul temple que l'on a visité de nuit (vers 18h, mais le soleil se couche vers 17H30, je me répète je sais, mais les
gens oublient vite aussi). Pour ma part, je l'ai trouvé super bien éclairé et ça le met bien en valeur (rejetant dans l'ombre
les ruines peu restaurées).
Il est bâti sur le même modèle que les autres temples, mais c'est le seul qui soit dédié à deux dieux (Horus, le dieu
faucon, et Sétis, le dieu crocodile) et qui soit si près du Nil (une cinquantaine de mètres à peine).
Les sculptures sont un peu différentes, apparemment ce seraient l'influence grecque, les traits sont super fins mais les
corps sont présentés avec un léger en bon point.
Au fond du temple, on peut observer des passages souterrains, ça aurait servi apparemment à faire de la magie
apparition/disparition de prêtre, ainsi qu’un jeu d’échos pour faire croire au pharaon (ou aux hommes puissants) qui
venai(en)t qu’il(s) parlai(en)t au dieu. Ils sont forts ces prêtres.
À noter les explications médicales sur l'un des murs du temple et la sculpture de la position pour accoucher (ça n'a pas
l'air très agréable...).
À noter également la présence d'un bassin à proximité qui aurait servi à mesurer la hauteur des crues du Nil (pour
l'évaluation des impôts, pas totalement fous les anciens égyptiens) et d’une salle contenant des crocodiles momifiés, je
n’aimerai pas être une momie…
2.3. Assouan
On n’a pas visité la ville, mais on s’y est arrêté assez longtemps, on trouve beaucoup de choses à visiter ou à faire
autour, donc c’est une étape obligée de notre périple.
Balade en bateau pour voir les piafs autour de l'île Éléphantine, au milieu du Nil près d'Assouan
Bien sympa (même si on était avec les relous du second groupe, ils n'ont pas été trop chiants à ce moment-là), plein
d'oiseaux à voir, ibis, hérons, hérons nocturnes, aigrettes, martin-pêcheurs, etc. En plus, la vue sur l'autre rive et ses
dunes de sable en jette beaucoup (tous les clichés pour touristes y sont, dromadaires, petites maisons carrées, du désert
de sable et en plus les palmiers au premier plan). Le gros probme, c'est que tout le monde fait cette excursion on
dirait, donc les bateaux pullulent de partout et il faut se lever tôt pour éviter trop de trafic… On était dans les premiers
groupes à faire l’excursion, donc on a vu pas mal d’oiseaux (et fait fuir beaucoup d’entre eux dans le même temps).
Village nubien
Après les piafs égyptiens, on fut amené dans un village nubien pour prendre le thé (contact humain comme ils disent,
mais vu que leur seul sujet de conversation, c'est vendre quelques objets ou boissons...). Ça a principalement servi à
Loïg pour se faire photographier en Crocodile Dundee en tenant dans les mains un petit crocodile du Nil (que l'on ne
trouve désormais plus que dans le lac Nasser soit dit en passant, donc on peut se baigner tranquille dans le fleuve…).
Sinon leur village est très beau, peint, propre, calme, un bar avec terrasse et les habitants ne sont pas trop relous pour
nous vendre leurs objets (disons que ce ne sont pas les pires). J’ai bien aimé l’étal avec les épices, mais je me demande
ce qu’était la poudre bleue schtroumf quand même…
Séparation avec Loïg
Après ce moment palpitant que fut le contact humain (…), Loïg est parti en dromadaire pendant que nous, le reste du
mini-groupe et une partie du CE, les autres étant en dromadaire, on reprenait le bateau pour les attendre à une autre
pause café. Le seul moment l'on ne fut pas ensemble pendant plus d'une demi-heure, voire une heure, ça se fête .
En attendant que fut servi les boissons, avec les parents et mamie Gigi, on a monté la dune de sable à côté. Plus
épuisant que prévu et ça prend du temps pour le peu à monter. Le sable est super fin et bien jaune, mais on observe
beaucoup d'anciennes roches volcaniques bleues, ce qui rend le sable très moche vu de près, mais le paysage en jette
quand même. Du haut de la dune, la vue sur le Nil et Assouan est super belle. Ça méritait de se crever en montant la
dune. Ma seule phobie pendant la montée ou la descente, marcher sur un scorpion, mais finalement, aucun problème
heureusement.
Le barrage de Nasser et le lac Nasser
Deuxième et plus récent barrage construit sur la première cataracte (le premier, le barrage des anglais, sert toujours
également), il fournit 25% de l'électricité totale en Égypte, autant dire que c'est un point vital du pays, protéger par
encore plus de militaires (pourtant, cela paraissait impossible d'en avoir encore plus au km2). Comme tout barrage, il a
créé en amont un lac, le lac Nasser, le plus grand lac d'eau minérale du monde, 350km de long, 70m de profondeur,
autant dire que c'est une réserve d'eau gigantesque pour le pays. La différence de niveau d'eau entre l'amont et l'aval du
fleuve est impressionnante, le Nil parait bien petit par rapport à toute cette quantité d'eau qui attend de passer, mais cela
donne également un point de vue impressionnant sur la ville d'Assouan et les alentours, un point de vue différent de
celui de la dune de sable, plus d’eau et de verdure et on voit la vallée dans l’axe et non de côté (ça change tout ). Un
avantage indirect du barrage, c'est d'avoir permis de limiter les crues, permettant également d'avoir un niveau de
récoltes à peu près stable d'une année sur l'autre. Mais il a aussi trois gros défauts, du point de vue agricole, le limon
s'amoncelle dans le lac, ce qui fait que les agriculteurs sont obligés d'utiliser des engrais, d'un point de vue humain,
beaucoup de personnes furent déportées, principalement les nubiens qui furent envoyés ailleurs, parfois dans des
villages en plein désert, nourris d'illusion (...) et d'un point de vue culturel, avec la montée des eaux, beaucoup de
temples furent engloutis sous les eaux, heureusement que l'UNESCO a contribué à en sauver plusieurs, notamment le
temple d'Abou Simbed et celui de Philae, mais beaucoup sont encore dans le lac, est-ce qu'un jour ils ressortiront des
eaux, rien n'est moins sûr, seul l'avenir nous le dira.
Le temple de Philae
L'un des rares temples construits sur une île, il fut englouti par les eaux suite à la construction du barrage de Nasser.
Heureusement, l'UNESCO décida de le sauver, entreprise pour le moins laborieuse, il fallut d'abord entourer le temple
par un mur de sac de sable, puis enlever de ce périmètre délimité l'eau et le limon qui avait déjà presque submergé le
temple (la décision de sauver ce temple fut prise 4 ans après la fin du barrage), pour ensuite déplacer le temple pierre à
pierre (comme un lego géant) sur une autre île à proximité où il fut reconstruit à l’identique. Un vrai chantier
pharaonique quoi! Mais une belle réussite de restauration et une bonne idée de sauver ce temple.
Pour arriver sur le site, il faut prendre le bateau (logique, c'est une île), ça nous permet de voir de jolis paysages en y
allant et les jeux de lumière sur le temple et sur la ville portuaire d'où l'on est parti sont magnifiques (la ville portuaire
est très belle avec ses murs peints, par contre, même si elle est un peu camouflé, la cabane du (ou des) snipers de
l’armée ne rassure pas trop).
Ce temple dédié à Isis, la déesse de la fécondité, fut construit à la grandeur de la déesse sur un espace exigu (il ne faut
pas chercher de logique particulière), c'est pourquoi les murs ne sont pas dans les axes prévus, ni bien parallèles et ni
bien perpendiculaires. Toutefois, les scènes sculptées sur les murs sont très belles et on peut également noter la
présence d'une pierre de rosette géante (avec les trois écritures différentes). Le seul problème de ce lieu, en étant sur
une île, on aurait pu croire qu'on aurait été moins harcelé par les égyptiens pour le bakchich, naïf que je suis, ici c'est la
police touristique (armée de mitraillette!) qui joue ce rôle, c'est encore pire, encore plus oppressant, le banc de
touristes se resserrent encore plus... Mis à part ce détail, le fait qu'il y ait peu de touristes, que le cadre est magnifique et
que le temple lui-même est très beau et qu’en plus je n’étais pas malade à ce moment, fait que c'est l'une des plus belles
visites du séjour.
Fabrication de papyrus
Là, on a atteint des sommets, c'est surtout un prétexte pour te vendre des papyrus, on s’en doutait mais pas à ce point.
Je m’attendais à visiter une fabrique de papyrus moderne avec en sortie la boutique. c’est l’inverse, on rentre dans
une boutique de papyrus et on va d’abord au mini-stand fabrication du papyrus. La description de la fabrication des
feuilles de papyrus tient en 2 minutes 30 secondes à tout casser et en étant généreux. Bon, ils nous avaient mis dans
l'ambiance en nous donnant en entrant un coupon pour acheter des toiles de papyrus. Je ne parlerai même pas de la
présentation par un "expert" de la fabrication des papyrus, ça n’en vaut pas la peine. Certains papyrus ("toiles"?) sont
très chouettes, j'avoue, mais très chers aussi, et puis, les mettrai-je chez moi ou chez les parents, hors mis dans les
toilettes? Je regardais les œuvres par curiosité mais j'avais l'impression d'avoir un vendeur attitré, il revenait toujours
me parler dès que j'en regardais une. A la fin, pendant qu'il allait me chercher l'une des toiles en format plus petit, je me
suis échappé, pas classe j'avoue, mais j'en avais marre. Loïg acheta quelques papyrus, apparemment le vendeur râlait
parce qu'il n'en achetait pas pour 1000 livres égyptiennes (environ 140euros!!!). Moralité de l'histoire sur notre groupe
de 5, seul Loïg qui acheta des papyrus ne fut pas malade, la malédiction des papyrus ou des pharaons? Bon, c'est aussi
le seul qui n'a pas bu leur jus offert, sans doute coupé à l'eau du robinet...
Temple d'Abu Simbel
Levé à 3h du matin pour partir d'Assouan avec le premier convoi militaire à 4h (le second et dernier convoi ne part
qu'une demi-heure plus tard, avec tout les autres cars, le notre n'en contient que 50...), très crevé, très malade (la
malédiction des papyrus) et le voyage qui dure 2h45. bref, ce n'était pas la joie... Arrivée sur le site déjà blindé de
monde, il fait aussi déjà très chaud, ce qui ne m'arrange pas du tout. Juste pour rappel, le temple d'Abu Simbel fut lui
aussi sauvé des eaux et au départ, c'est un temple creusé dans la roche, donc pour rendre la même impression, une
structure en béton fut créée et recouverte par la suite de roche et sable, de devant on ne voit pas la supercherie, mais ça
explique l'impression artificielle vue de derrière (on arrive sur le site par derrière en fait, donc, comme on est pas au
courant de la supercherie, ça fait un peu bizarre, trop géométrique, un peu faux). Le site d'Abu Simbed est composé de
deux temples, le plus connu, celui dédà Ramsès II et le second à sa femme Néfertari (l'une de ses femmes). Il faut
savoir que Ramsès II a vécu 96ans, soit plus du double de l'espérance de vie moyenne à l'époque. Si on ajoute en plus
tous ses succès militaires, il s'imagina donc qu'il ne pouvait mourir et devait donc être un dieu lui aussi, c'est pourquoi il
se fit faire un temple en son honneur où sa statue trône à pied d'égalité avec les dieux, tel Amon.
Les statues géantes (de 20m de haut) de Ramsès II de l’entrée du temple sont impressionnantes et magnifiques (on ne
voit que très peu le découpage des blocs pour déplacer le temple), l'intérieur du temple est très chouette, les sculptures
très belles et réalistes (même si le thème principal est la guerre et comment les égyptiens sont les meilleurs, supérieurs
aux autres et comment ils les pourrissent tous, et principalement Ramsès qui peut tuer trois adversaires d’un coup sans
peine), très bien conservé, pareil pour le temple de Néfertari en moins grandiose mais les sculptures font très vraies et
Néfertari parait très sexy (les thèmes des sculptures sont plutôt portés sur la beauté et l’amour). Dommage que je
n'avais pas trop la tête pour apprécier les temples à sa juste valeur (en plus il faisait super chaud dans les temples et il y
avait trop de monde, c’était suffoquant, je ne supportais pas trop).
Balade en felouque
Pour se reposer l'après-midi, on a eu le droit à une balade en felouque, le bateau à voile traditionnel des égyptiens. C'est
magique, super sympa, il n'y avait pas trop de vent, mais ça n'empêchait pas de bien naviguer, il peut même aller en
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